"UN COLLOQUE AUTOUR DU RAIL : UNE VUE PERSONNELLE DE L'EXTÉRIEUR"
PAR JULIAN DIEPOLDER
Du 8 au 14 septembre 2025, s'est tenu à Cerisy le colloque Le rail de ville et le rail des champs, sous la direction de Francis Beaucire, Cécile Hochard et Arnaud Passalacqua. Voici le ressenti d'une "vue personnelle de l’extérieur" selon Julian Diepolder, étudiant de Rhétorique (HMDK Stuttgart, Allemagne).
Pourquoi un étudiant de Rhétorique décide-t-il de participer à un colloque qui s'appelle Le rail de ville et le rail des champs ? Bonne question : un centre culturel qui traite des sujets actuels et sociaux est un endroit qui montre que la communication, l'échange et le contact entre personnes passionnées font naître de nouvelles idées pour enrichir notre société. Comme je savais par L. H. (participante en 2023) que Cerisy était un endroit merveilleux de rencontre et de pensées partagées, je voulais faire connaissance avec ce lieu unique et profiter de la coopération entre le CCIC et la Fondation suisse d'études.
Pendant toute la semaine, on a parlé intensivement du développement du chemin de fer et de l'attachement à ce sujet. Il s'agit d'un thème qui m'intéresse beaucoup depuis mon enfance, et, aujourd'hui, je trouve facilement des liens avec mon domaine d'études (communication, rhétorique appliquée) : tous les sujets abordés dans le cadre d'un séminaire donnent des réponses à des questions (posées consciemment ou inconsciemment), par exemple : comment parle-t-on du contenu ? quel est le focus ? qui est adressé ? qu'est-ce qu'on veut susciter ?
Après cette semaine, je peux résumer ce que j'ai appris et remarqué en trois catégories.
Premièrement, l'élargissement de mon horizon sur un sujet concret que je ne connaissais pas. On a discuté des différentes étapes de l'histoire ferroviaire en France et en Europe, on a reçu plusieurs points de vue sur l'attachement à travers le temps, et on a approfondi nos connaissances sur des projets et problèmes actuels, par exemple le transport de fret dangereux ou le Grand Paris Express.
Deuxièmement, j'ai reçu des idées concrètes qui changent la vie quotidienne : une intervenante nous a montré le développement du paysage autour d'une ligne de train, un paysage qui a changé avec le temps mais qui s'est aussi orienté vers cette ligne. Cela peut changer notre regard sur le paysage qu'on traverse en train et aider à comprendre certaines décisions qui forment l'image de notre environnement. En plus, nous avons profité d'une table ronde avec des passionnés du rail. Ils nous ont montré comment ils partagent leur passion : des livres illustrés (par exemple sur le viaduc de Garabit) pour toute la famille, des vidéos sur YouTube qui veulent intéresser des personnes qui ne connaissent pas le sujet, des histoires et rapports qui mettent en scène le fait que déjà le trajet en train est un voyage en soi.
Finalement, j’ai tiré de la semaine la rencontre personnelle liée au sujet. Avec une soirée littéraire et un "cabinet de curiosité ferroviaire", chacun des participants a montré son attachement personnel et s'est présenté d'une manière ouverte et sans statut professionnel. Cela faisait qu'on pouvait entrer plus facilement dans des conversations pendant les repas et mieux comprendre pourquoi les individus avaient choisi leur profession ou leur chemin personnel.
D'un point de vue méta, cette semaine m'a montré comment la France et la Suisse se distinguent dans leurs systèmes ferroviaires, et cela me rend reconnaissant, car je peux choisir librement si je préfère le transport par train ou en voiture. Cette possibilité de choisir est un luxe dont nous n'avons pas toujours conscience. J'ai pu enrichir notre groupe en tant que personne qui n'a pas d'expérience directe dans ce domaine, mais qui peut apporter un regard neutre de l'extérieur, lorsque les discussions entraient trop dans des détails insignifiants. Tout cela, je l'ai vécu dans un château magnifique qui m'a fait réaliser un rêve de mon enfance : pouvoir vivre dans une autre époque, comme un roi dans les romans de mon enfance.