Rapport d'étonnement

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"QUELQUES FACÉTIES SUR LE COLLOQUE DES BEAUTÉS VITALES DE CERISY"

PAR MATHIAS DAMBUYANT


Mathias Dambuyant est Docteur en sociologie, chercheur associé au LAP (EHESS). Le titre de sa thèse est "Veiller sur et punir, expériences du placement sous surveillance électronique en France, Belgique et Suisse". Voici le rapport d'étonnement qu'il a présenté lors de la dernière séance du colloque Beautés vitales. Pour une approche contemporaine de la beauté, qui s'est tenu à Cerisy du 15 au 21 juillet 2022.

Mathias Dambuyant, Patricia Brulant-Crighton,
Edith Heurgon, Claude Brulant


(Sons de cloche)

Oyez, oyez… salutations à toutes et tous. Je vous parle en direct du bas, et en direct du "oh" !

Je suis, en tant que troubadour éphémère, chargé d'ouvrir cette session du rapport d'étonnement qui vous sera présentée par les damoiselles Célia, Lena, Eva et les damoiseaux Pablo et Guilhem…

Pendant plus de 5 jours, nous nous sommes rencontrés sur le thème de la beauté vitale… Ce colloque nous a chamboulé, déstabilisé, transformé… de par nos diverses disciplines. De là la nécessité de faire des ponts !!! Dans ce colloque très riche, très beau… nous avons d'abord été éclairés par les réponses philosophiques : Peut-on analyser des beautés au débotté ? L'inverse du contraire est-il le synonyme de son opposé ? Le mot "santé" peut-il s’écrire sans T ? !!! Les linguistes ensuite, à force de voir tant de beautés sont devenus de chauds latins ! Les sociologues et les anthropologues nous ont appris à recentrer notre regard et à trouver beau les petites bêtes, les pierres, les jardins, les robots, les SDF et même les miss France ! Plus incroyable encore, il y avait de la beauté dans les pans du cerveau, le cerveau des paons, dans la seiche qui encre et dans l'encre qui sèche ; dans le jazz qui fait aimer et l'amour qui fait jaser. Voire et c'est plus incroyable : de la beauté chez les collocs' avec qui on habite où dans ce colloque qui nous a habité… Dans ce colloque, nous avons partagé, transmis, il y a eu du don voire du contre-don… Pérignon !

Mais d'un autre côté (passe de l'autre côté du pont) ce colloque c'était aussi des rencontres avec le château de Cerisy, où la beauté terrasse, avec son guide hors pair Axel, avec Edith et son équipe qui nous sonnait parfois les cloches, avec des concertos indiens et des stabat mater ; le jour nous prenions des notes, le soir nous les écoutions ; avec une équipe de tournage dont l'intérêt et l'énergie ne tenait pas qu'à un film ! rencontre enfin avec les participants du colloque, au-delà des exposés, et qui permettaient à chaque instant, de ressentir une belle vie !

Alors voilà, si l'on reprend la question : "la beauté est-elle vitale ?". Elle est une quête, entre la vie et la mort, la beauté est instable entre son objet et le sujet qui l'éprouve ; la beauté est fragile car on la ressent d'autant plus que l'on sait que l'on peut la perdre. La beauté est partout où l'on sait la débusquer ; elle est même parfois là où on ne l'attend pas !

Il vous reste à franchir le seuil du château pour poursuivre ce cheminement du rapport d'étonnement en direction du salon de musique. Encore une petite chose… Et d'ailleurs la nuit !

Merci à toutes et tous pour le colloque.

Œuvre réalisée par Philippe Doutrelepont, offerte à Cerisy et exposée dans les Douves du Château (côté Terrasse Nord)