Programme 2017 : un des colloques

Programme complet


LE KITSCH : DÉFINITIONS, POÉTIQUES, VALEURS


DU LUNDI 21 AOÛT (19 H) AU LUNDI 28 AOÛT (14 H) 2017

[ colloque de 7 jours ]



DIRECTION :

Franz JOHANSSON, Mathilde VALLESPIR


ARGUMENT :

De l'essai savant à la presse à grand tirage, du musée à l'écran de cinéma ou d'ordinateur, dans des domaines aussi variés que les arts plastiques, la décoration, le cinéma, le théâtre, le clip, la décoration d'intérieur ou la mode vestimentaire, le kitsch est partout aujourd'hui. Son extension s'accompagne d'un renversement : de marginal et honni qu'il était il y a quelques décennies, le kitsch est devenu triomphant. Il s'affiche et s'affirme sans complexes, presque avec arrogance.

Ce colloque se propose de suivre les manifestations du kitsch à travers tous les langages, formes et lieux qui peuvent en être le support, aussi bien que les discours qui portent sur lui. En faisant dialoguer créateurs et chercheurs avec un public intéressé par les questions traitées, son ambition est de montrer à l'œuvre les processus de création — plastique, poétique, musicale ou cinématographique — en les confrontant à des approches théoriques ou critiques et, par la même occasion, de redéfinir les contours et réévaluer les théories d'une notion dont le succès a entraîné l'éclatement et le brouillage. Il s'agira de traquer le kitsch jusqu'aux confins de ses territoires, en s'interrogeant sur ses relations à des catégories voisines (le "camp" ou l'art "pompier") ou à des situations ou phénomènes analogues (le baroque ou le rococo) ; de comprendre l'inscription du kitsch dans la complexité de notre actualité historique, politique, esthétique, culturelle et sociétale ; de se donner, en définitive, les moyens d'engager une véritable épistémologie du kitsch.


CALENDRIER DÉFINITIF :

Lundi 21 août
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Mardi 22 août
Matin
Franz JOHANSSON & Mathilde VALLESPIR : Ouverture

CONFÉRENCE INAUGURALE
Christophe GENIN : Le devenir kitsch : un modèle global pour nos sociétés ? [enregistrement audio en ligne sur La forge numérique de la MRSH de l'université de Caen Normandie et sur le site Radio France, rubrique France Culture]

Après-midi
KITSCH ET ARTS VISUELS (CINÉMA, ARTS PLASTIQUES)
Président de séance : François PROVENZANO

Michaël BOURGATTE : Du kitsch à prendre avec des gants ? Les films amateurs suédés
Vincent OLINET : Le merveilleux (dé)fait main

Soirée
Vernissage de l'exposition des œuvres du plasticien Vincent OLINET


Mercredi 23 août
Matin
KITSCH ET PRATIQUES SOCIÉTALES
Président de séance : Christophe GENIN

Dominique PETY : Le kitsch et la pratique de la collection au XIXe siècle
Martial GUÉDRON : Nu, lisse et brillant : du héros néoclassique au mâle kitsch

Après-midi
KITSCH, DISCOURS ET PRATIQUES SOCIÉTALES
Présidente de séance : Dominique PETY

Marie SCHIELE : Le couturier-chiffonnier : quand la parure se fait parodie
François PROVENZANO : Pensées kitsch : rhétorique et politique d'un discours théorique


Jeudi 24 août
Matin
STYLISTIQUES DU KITSCH
Président de séance : Martial GUÉDRON

Vivien BESSIÈRES : Tarte et kitsch — fiches-recettes
Mathilde VALLESPIR : Faire kitsch, défaire l'œuvre : l'effet esthétique du kitsch

Après-midi
DÉTENTE

Soirée
Christian PRIGENT : Kitsch, avant-garde, carnaval, etc. [entretien et lecture]


Vendredi 25 août
Matin
KITSCH ET MUSIQUE
Présidente de séance : Mathilde VALLESPIR

Stéphanie ATANASIU : Des représentations du kitsch dans la musique
François-Xavier FÉRON : Citations et allusions dans la musique de John Zorn : manifestation du kitsch ou relation à l'héritage ?

Après-midi
FORMES POPULAIRES
Présidente de séance : Danielle PERROT-CORPET

Séverine BARTHES : Le kitsch, c'est chic. Rhétorique du kitsch dans les séries du basic cable américain
Romain BENINI : Kitsch et populaire : l'exemple de la chanson au XIXe siècle


Samedi 26 août
Matin
ÉCRITURE DU KITSCH
Présidente de séance : Marie-Albane WATINE

Franz JOHANSSON : Ekphraseis kitsch
Luc VIGIER : Des effets du kitsch sur le sublime chez Philippe Le Guillou

Après-midi
POLITIQUE ET HISTOIRE DU KITSCH
Président de séance : Romain BENINI

Daniel PATERSON : "Les mots dans le vent", emplois du mot "kitsch" dans Le Monde (1944-2016)
Danielle PERROT-CORPET : Elfriede Jelinek : le kitsch ou le "virus du crime"


Dimanche 27 août
Matin
KITSCH ET ÉNONCIATION
Président de séance : Franz JOHANSSON

Marie-Albane WATINE : Style kitsch et énonciation sérieuse : le cas du roman rose [entretien vidéo]
Anne-Gaëlle TOUTAIN : Kitsch et théories linguistiques : le sujet entre langue et idiome
Violeta CRUZ : Le goût : réflexe esthétique involontaire

Après-midi
DÉTENTE

Soirée
Concert, Œuvres de Violeta CRUZ (compositrice), avec Guy-Loup BOISNEAU


Lundi 28 août
Matin
Franz JOHANSSON & Mathilde VALLESPIR : Conclusions

Après-midi
DÉPARTS


RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :

Stéphanie ATANASIU : Des représentations du kitsch dans la musique
Nous nous proposons, dans le cadre de cette communication, d'étudier les phénomènes du kitsch dans les pratiques de réappropriation des musiques dites "classiques" par la musique populaire (reprises, adaptations, réorchestrations). Nous nous attacherons plus particulièrement à l'exemple de la scène Metal qui est régulièrement amenée à reprendre l'Allegro de "La Primavera" de Vivaldi. Partant de certains critères d'analyse proposés par Christophe Génin (Kitsch dans l'Âme, Paris, Vrin, 2010, p. 24), nous étudierons les cas du Vivaldi Metal Project et du guitariste Uli Jon Roth pour illustrer comment le kitsch peut s'immiscer dans ces musiques. L'analyse sera ensuite étendue à d'autres cas de reprises et interprétations de musiques, tels que Kimera, Maxim Mrivca ou encore Klaus Nomi et Liberace (dont les deux cas sont particulièrement intéressants pour comprendre le rôle du visuel dans les musiques "kitsch").

Stéphanie Atanasiu, récemment diplômée de Paris 8 Vincennes Saint-Denis (Master Recherche en Musicologie), a effectué des recherches à l'université Humboldt de Berlin afin de rédiger son travail de Master 1 sur "Les Musiques populaires sous la République de Weimar". Le sujet de son Master 2, réalisé sous la direction de M. Frédérick Duhaupas, était : "Des Représentations du Kitsch dans la Musique". Pratiquant le piano classique, elle travaille actuellement sur une interprétation de Canto Ostinato de Simeon Ten Holt pour trois pianistes.

Romain BENINI : Kitsch et populaire : l'exemple de la chanson au XIXe siècle
La chanson du premier XIXe siècle, avant l'émergence du café-concert et de ce que certains ont appelé la "culture de masse", a pour spécificité une pratique constante du réemploi et de la réécriture, puisque les textes étaient écrits pour accompagner des airs anciens et déjà bien connus des auditeurs. La mention de l'air, donnée généralement, dans la version imprimée, sous le titre de la chanson, était appelée timbre. La notion de kitsch est généralement réservée aux arts plastiques, mais cet exposé s'interrogera sur ce qu'elle peut apporter à l'étude de la chanson ancienne. On questionnera notamment la pertinence de la notion d'auctorialité (ou de singularité auctoriale) pour ce type de productions que sont les chansons à timbre, en observant l'articulation de ce qu'on pourrait voir, après Moles, comme une "aliénation consentie", avec l'ambition populaire des œuvres : l'imitation des modèles et la reprise de clichés entraîne-t-elle la définition d'un espace de communication qu'on pourrait appeler kitsch ?

Romain Benini est maître de conférences à l'université Paris 4-Sorbonne. Il a soutenu en 2014 une thèse de stylistique et de métrique sur les "Chansons dites populaires" imprimées à Paris entre 1848 et 1851.

Vivien BESSIÈRES : Tarte et kitsch — fiches-recettes
À travers ce titre en forme de jeu de mots on ne peut plus tarte ou kitsch, je propose de faire deux choses : élaborer une carte d'identité du style kitsch en comparaison et opposition avec ce que serait un style tarte et poser la question des recettes stylistiques en art, dans la perspective du kitsch. Le premier axe de réflexion tournerait autour de la définition par F. Jameson du style postmoderne comme pastiche, "parodie blanche", de styles dépassés (dead styles). Le kitsch serait ainsi constitutif d'un tel style, et aurait toujours à voir avec le passé, contrairement au style tarte, uniquement ancré dans le présent. Le second axe de réflexion consisterait à se demander si le kitsch est toujours l'application d'une recette stylistique. Il s'agirait alors de chercher à mieux comprendre, à travers le fait du kitsch, le rapport entre l'idée de recette en art et l'idée de valeur. La valeur esthétique est-elle inversement proportionnelle à l'application d'une recette ? Le kitsch est-il ce style qui garde une valeur tout en appliquant une recette ?

Maître de conférences en langue française à l'université de Limoges, agrégé de lettres classiques, Vivien Bessières a soutenu en 2011 à Toulouse une thèse sous la direction de Jacques Dürrenmatt : "Antiquité et postmodernité — Les intertextes gréco-latins dans les arts à récit depuis les années soixante (fiction, théâtre, cinéma, série télévisée, bande dessinée)", dont une version remaniée vient de paraître (voir ci-dessous). Ses thèmes de recherche actuels sont : stylistique participative appliquée au récit — ou comprendre une œuvre narrative sans l'interpréter : niveau affectif (stylistique cognitive), niveau corporel (soma-esthétique), niveau pratique de l'imitation et de la création (ateliers et manuels d'écriture).
Publications
Le Péplum et après ? L'Antiquité gréco-romaine dans le récits contemporains, Classiques Garnier, 2016.
"Stylistique et fiction populaire", Le Pardaillan, Revue de Littératures populaires et cultures médiatiques, n°1 : "Fictions populaires", septembre 2016, p. 49-64.

Michaël BOURGATTE : Du kitsch à prendre avec des gants ? Les films amateurs suédés
Le suédage est une pratique cinématographique imaginée par le réalisateur Michel Gondry dans Be Kind Rewind (2008). Ce film raconte les aventures de deux gérants de vidéoclub qui mettent à la location des remakes de films célèbres qu'ils réalisent eux-mêmes avec une caméra amateur, quelques objets et l'aide de leurs amis. Suite à un concours de films suédés lancé après la sortie de Be Kind Rewind, la pratique de suédage a connu une carrière importante sur Internet au sein des cercles de cinéastes amateurs. Le principe reste le même : une bande d'amis, avec quelques objets de récupération, re-tournent un film le plus généralement issu de la culture commune. Ils mettent ensuite leur création en ligne afin de la faire circuler le plus largement possible. Généralement, le rendu est un film court, de quelques minutes tout au plus, dont la cohérence narrative dépend d'une connaissance préalable du film qui a été suédé. Le film est doté d'une (in)esthétique propre et affirme pleinement ses malfaçons, ce qui conduit à l'amusement et au rire. À bien des égards, la pratique de suédage entretient donc une relation avec le kitsch. Elle est d'abord un principe de reprise avec variation. C'est ensuite une réalisation qui doit à la fois rendre compte de sa médiocrité pour paraître authentiquement suédé/kitsch et, dans le même temps, montrer sa capacité à dire quelque chose d'un objet premier auquel elle se réfère. Enfin, pratique de suédage et production d'objets kitsch renvoient toutes deux à la société industrielle puisqu'elles sont à la fois création (principe d'unicité) et imitation (principe de reproductibilité).

Michaël Bourgatte est maître de Conférences à l'Institut Catholique de Paris, EA 7403. Ses travaux portent sur la circulation de la valeur dans le champs de l'audiovisuel : films de cinéma, vidéos en ligne et pratiques éducatives. Il a publié plusieurs articles et chapitres dont trois sur Michel Gondry et la pratique de suédage.
Direction d'ouvrages
Quelles Humanités numériques pour l'éducation ? (2016).
Le cinéma à l'heure du numérique. Pratiques et publics (2012).
Numéro 46 de la revue Éduquer/Former ("Innovations pédagogiques et usages de la vidéo", 2014).

Violeta CRUZ : Le goût : réflexe esthétique involontaire
À travers mon travail, sous forme de musique de concert ou d'installation sonore, je propose au spectateur une expérience où, dans un esprit qu'on pourrait qualifier de kitsch, le banal approche le sublime. Certains objets, matières et sons provoquent naturellement chez l'auditeur une jouissance presque infantile, un plaisir qui n'a pas à se justifier. Ces objets, matières et sons ont la vertu de rendre familier l'univers très abstrait et parfois mystérieux de la musique contemporaine instrumentale, musique qui se veut loin des canons habituels de la beauté, où la notion du goût semble déplacée.

Compositrice colombienne née en 1986, Violeta Cruz fait ses études à l'université Javeriana, à Bogota, et au Conservatoire de Paris. Son travail inclut pièces instrumentales, électroacoustiques et "sculptures sonores" (des machines mécaniques dont le comportement sonore est prolongé par un dispositif électronique). Une des préoccupations communes à ces trois types de pièces est le rapport entre son et matière.

François-Xavier FÉRON : Citations et allusions dans la musique de John Zorn : manifestation du kitsch ou relation à l'héritage ?
Né en 1953, le compositeur et musicien new-yorkais John Zorn s'est inspiré d'une myriade de genres musicaux — relevant aussi bien des musiques populaires que traditionnelles ou savantes — pour construire une œuvre profondément originale au regard de sa nature protéiforme et hétéroclite. Comme l'explique sans détour le compositeur : "This is something I really react strongly against, the idea of high art and low art. I mean, that distinction's a bunch of fucking bullshit. […] There's good music and great music and phoney music in every genre and all the genres are the fucking same !". Zorn ne se restreint aucunement à un genre spécifique, préférant depuis toujours s'aventurer dans différentes sphères musicales (classique, jazz, klezmer, rock, hardcore, world music…) pour mieux en abolir les frontières. Ses œuvres regorgent ainsi de citations et allusions qui se réfèrent explicitement à ces différentes esthétiques et pratiques musicales. Ce mélange des genres et cette culture de l'emprunt relèvent-ils d'une esthétique kitsch ou témoignent-ils d'une volonté de rendre hommage à son héritage culturel ? Pour tenter de répondre à cette question, nous analyserons le travail de réappropriation que Zorn opère dans sa musique, en recourant notamment à certains modèles et clichés puisés dans différents répertoires. À travers cette réflexion, qui sera étayée de nombreux extraits sonores, notre objectif est de révéler l'incroyable richesse et variété de son œuvre musicale.

Titulaire d'un master en acoustique musicale (Paris VI) et d'un doctorat en musicologie (Paris IV), François-Xavier Féron a été chercheur postdoctoral, en 2008-2009, au sein du Centre for Interdisciplinary Research in Music Media and Technology (CIRMMT, Université McGill, Montréal) puis, entre 2009 et 2013, au sein de l'Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique (IRCAM, Paris). En 2013, il intègre le CNRS en tant que chargé de recherche le Laboratoire Bordelais de Recherche en Informatique (LaBRI-SCRIME, UMR 5800, Université de Bordeaux). En 2015, au sein du CIRMMT, il continue d'étudier, avec le professeur Guastavino, la manière dont les auditeurs perçoivent des trajectoires sonores dans l'espace. Ses autres recherches, le plus souvent ancrées autour de la dialectique Acoustique-Musique, se concentrent sur les pratiques musicales contemporaines (du processus de création au travail d'interprétation en passant par l'analyse des œuvres), l'histoire et l'esthétique des musiques des XXe et XXIe siècles.

Christophe GENIN : Le devenir kitsch : un modèle global pour nos sociétés ?
Le kitsch semble insaisissable. Goût, style, manière, mode d'existence, genre artistique, classes d'objets : il semble être un prédicat protéiforme applicable à tout en toutes circonstances au gré de chacun. Les caractères naguère identifiés par Greenberg ou Moles semblent laisser la place aujourd'hui à des modulations floues. Permettant naguère d'identifier le goût d'une classe bourgeoise et un type d'objets afférents, ce vocable acquiert aujourd'hui un usage universel exprimant bien souvent la réaction d'un choc culturel, péjorative ou laudative. On peut interpréter cela comme une extension de sens qui perd en acuité. Il nous semble que ces conversions, inversions et interversions des valeurs et des signes relèvent en fait d'un processus de kitschification d'objets socialement marqués. Cette kitschification s'inscrit dans une mondialisation libérale qui brasse les cultures selon les règles marchandes des industries culturelles. En cela le kitsch paraît être la pente de toute production qui verse tôt ou tard dans sa caricature. Il s'agira de voir pour nous dans le concept de kitsch une sorte d'opérateur qui permet d'en étendre le champ sémantique et le champ d'application. Par là même, il ne s'inscrit plus dans une dichotomie entre le vrai et le faux, entre l'original et le pastiche, entre le chic le toc, mais dans un monde d'économie compassionnelle qui semble ruiner les notions d'authenticité et de vérité, et même toute ontologie.

Christophe Genin, né en 1958, est agrégé de philosophie et docteur d'État ès Lettres et Sciences humaines. Professeur en philosophie de l'art et de la culture à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il est membre de l'UMR 8218, ACTE, et dirige la ligne Études de la Culture. Il dirige le master d'études culturelles et l'École doctorale 279 Arts Plastiques, Esthétique et Sciences de l'art. Ses recherches portent sur les identités réfractaires, qu'elles s'expriment dans la culture populaire (kitsch, street art) ou dans les processus réflexifs des pratiques artistiques. Il s'interroge également sur les conditions d'interprétation des œuvres d'art et des pratiques culturelles traditionnelles ou émergentes.
Travaux sur le kitsch
2016, Co-organisateur du colloque "Kitsch et idéologies", Brest, UBO.
2015, Journée d'études "Kitsch et art contemporain ? Emmanuel Mahé", Paris, ENSAD, Communication : "La kitschification du street art".
2014, Co-organisateur de la Journée d'Études "Kitsch et Antiquité", UB0/UP1.
2014, Conférence sur "Kitsch et Baroque", Journées d'Études sur le kitsch, Brest, UBO.
2013, DAFOR de Paris, en Sorbonne, Communication : "Kitsch et imitation".
2013, Brest, UBO, Faculté Victor Segalen, Laboratoire HCTI, Journée d'Étude "Le kitsch, une affaire de goût ?", Communication : "Modélisme et kitschisation".
2010, Ouvrage personnel Kitsch dans l'âme, Paris, Vrin ; rééd. 2016.
2009, CAPC de Bordeaux / Université de Bordeaux, Communication : "Kitsch et art modeste".
2007, "Le kitsch, une histoire de parvenus" référencé dans Wikipédia et "Le guichet du savoir", site en ligne de la Bibliothèque municipale de Lyon.
2006, Colloque "Kitsch et avant-garde", Université de Limoges.

Franz JOHANSSON : Ekphraseis kitsch
L'ekphrasis implique la superposition de deux écritures : ce qui est représenté par le texte est, à son tour, une représentation possédant, en tant que telle, des codes esthétiques qui lui sont propres. Quelles formes revêt cette interférence lorsque l'œuvre décrite relève d'une esthétique kitsch — soit d'un art ayant trait, d'une manière ou d'une autre, et aussi complexe et ambivalent que soit ce rapport, au déchet, à la pacotille, au mensonge, à l'échec ? Si l'ekphrasis suppose toujours une "indexation de la valeur de culture" (G. Molinié), qu'arrive-t-il lorsque l'objet dont s'empare la figure appartient à une forme de sous-culture, fondée sur des valeurs artificielles ou truquées, sur des fausses valeurs ou des contre-valeurs ? Cette communication se propose de suivre la manière dont, de Flaubert à Éco, de D'Annunzio à Robbe-Grillet, les textes se logent dans la tension entre deux pôles : à l'un des extrêmes, la célébration ou la consécration d'une esthétique à travers une écriture qui tend à faire corps avec l'œuvre décrite ; à l'autre, le détachement et le désaveu sous diverses formes.

Franz Johansson a consacré sa thèse de doctorat au théâtre de Paul Valéry. Il enseigne à l'université Paris-Sorbonne depuis 2007 et co-dirige depuis 2014 l'équipe Valéry de l'ITEM (ENS/CNRS). Il participe à l'édition numérique de l'intégralité des Cahiers de Paul Valéry, comme il a participé à l'édition partielle, en treize volumes, des Cahiers 1894-1914 (Gallimard).
Publications de collectifs
"Du divin et des dieux". Recherches sur le Peri tôn tou theou de Paul Valéry, avec Fabienne Mérel et Benedetta Zaccarello, Peter Lang.
Puissances et possibilités d'une île : études sur L'Isle sans nom, un projet inédit de Paul Valéry, Classiques Garnier, 2017.

Vincent OLINET : Le merveilleux (dé)fait main
Mon travail s'apparente à un incessant voyage entre un imaginaire débridé et une réalité qui faillit. Fait d'espoirs et de désillusions, l'univers artistique bâti emprunte à l'image populaire et au divertissement leur puissance universelle et leur fort pouvoir métaphorique. Ainsi, les œuvres s'appréhendent dans une lecture double qui, de l'apparence au détail, fait passer le spectateur de l'admiration à un malaise léger, que viennent questionner des œuvres dont le parfait attendu est manifestement tombé dans l'approximation d'un fait-main douteux. Mélange de brutalité et de finesse, de dégoût et de plaisir, de formes connues ou réinventées, les œuvres surprennent et interpellent. L'artiste joue ainsi sur la perception, la mémoire et les souvenirs. Si le registre d'images et de formes utilisées, et leur ancrage dans l'inconscient collectif attire, c'est pour mieux souligner les mirages de la séduction des images et le déséquilibre subtil que notre société entretient avec elles.

Né en 1981, Vincent Olinet vit et travaille à Paris. Il est diplômé de l'École Nationale des Beaux Arts de Lyon en 2005. En 2006, il a été en résidence à la Rijksakademie, Amsterdam. Il est représenté par la galerie Laurent Godin. Son travail est exposé en Europe et dans le monde : à la Cité de la Céramiques de Sèvres ; au Lentos Kunstmuseum de Linz, Autriche ; au Kunstmuseum Wolfsburg, Allemagne ; à la Biennale de Shanghaï… Il a remporté plusieurs prix, récemment le prix d'Ube pendant sa participation à la Ube Biennale, Japon. Son travail est suivi par de nombreuses collections privées et publiques, parmi lesquelles le Fonds National d'Art Contemporain, le Musée d'Art Contemporain du Val de Marne Mac-Val, Diane von Fürstemberg et L'Oréal.

Daniel PATERSON : "Les mots dans le vent", emplois du mot "kitsch" dans Le Monde (1944-2016)
La presse généraliste est une fenêtre privilégiée sur l'esprit d'une société, à la fois un reflet et un moteur de son époque. Son étude, pour qui est à la recherche d'un cadre sémantique pour le terme "kitsch", peut apporter une lumière intéressante sur cet apport récent et protéiforme à la langue française. Les archives du quotidien Le Monde couvrent, sur soixante-dix ans, un large éventail de domaines, du plus populaire au plus pointu. Entre théories issues du monde germanophone et usages courants, qu'est-ce qui, au sens populaire, peut-être attesté "kitsch" ? Quelles clarifications l'inspection de la presse quotidienne peut-elle apporter à l'étude d'un terme qui se dérobe aux cadres de la définition et du classement ? Nous chercherons des éléments de réponse en confrontant la polyphonie de ses usages dans les articles du Monde à des approches lexicométriques, axiologiques et à une mise en relation de cas pratiques avec les idées développées par quelques théoriciens du kitsch.

Danielle PERROT-CORPET : Elfriede Jelinek : le kitsch ou le "virus du crime"
"L’identité de l'Autriche a été fondée sur un mensonge historique : sur l'innocence... Cela a fait de moi une sorte d'ange exterminateur", explique Elfriede Jelinek dans une interview de 2007. Représentante exemplaire de toute une lignée d'artistes autrichiens qui se vouent à dénoncer les "trous de mémoire" d'une Autriche officiellement mise au nombre des victimes du nazisme par la Conférence de Moscou en 1943, Jelinek décrit volontiers sa patrie comme un "bonbon au poivre" : la surface lisse et rose sert à masquer un cœur noir et âcre — comme le kitsch intrinsèque des mythes identitaires nationaux recouvre et protège depuis 1945 un fascisme persistant, "ce virus du crime autrichien" (selon l'expression d'Ingeborg Bachmann) toujours vivace dans les structures d'une société où prospèrent — à l'ombre des valses viennoises et des randonnées bucoliques — la haine de l'étranger et la loi du plus fort. Pour autant, l'Autriche n'a pas l'apanage du kitsch ainsi défini. Il s'agira de mettre en évidence les modalités de déconstruction par Jelinek, qui se réclame des Mythologies de Barthes, d'un kitsch — qu'il soit typiquement autrichien dans Les Amantes (1975) ou étendu à la médiasphère occidentale dans Bambiland (2004) —, toujours dénoncé comme arme idéologique au service d'une violence destructrice d'autant plus virulente qu'elle est collectivement déniée.

Ancienne élève de l'ENS de Fontenay-Saint-Cloud, agrégée de Lettres Modernes, Danielle Perrot-Corpet est maître de conférences en littérature comparée à l'université Paris-Sorbonne.
Publications
(dir.) "Fiction littéraire contre storytelling ? Formes, valeurs, pouvoirs du récit aujourd’hui", Comparatismes en Sorbonne, n°7, 2016.
(dir. en collaboration avec Lise Gauvin), La Nation nommée Roman face aux histoires nationales, Paris, Classiques Garnier, 2011.
"Deux mythologues v(i)oleurs de mots : le sexe ou/contre la Norme dans Juan sin tierra (1975) de Juan Goytisolo et Lust (1989) d'Elfriede Jelinek", Revue d'Études culturelles (Dijon), n°1 : "Érotisme et ordre moral", Printemps 2005, p. 157-166.

Dominique PETY : Le kitsch et la pratique de la collection au XIXe siècle
On cherchera à comprendre, d'une part la notion de "kitsch onirique" que Walter Benjamin propose à la fin des années 1920, d'autre part le jugement qu'il porte rétrospectivement sur la surcharge ornementale des objets et des intérieurs à la fin du XIXe siècle. Le collectionneur semble être le parangon de cette esthétique fin de siècle du kitsch. Mais Walter Benjamin propose aussi une lecture politique de ce type de rapport aux objets et préfigure les analyses d'un Jacques Rancière ou les positionnements d'artistes contemporains à l'égard des collections d'objets.

Christian PRIGENT : Kitsch, avant-garde, carnaval, etc. (entretien et lecture)
Lectures par Christian Prigent de quelques textes extraits de ses livres de poésie et de fiction, suivies d'un entretien (sur le kitsch, l'avant-gardisme, le carnavalesque…) avec les directeurs du colloque.

Christian Prigent a dirigé de 1969 à 1993 la revue d'avant-garde "carnavalesque" TXT et la collection du même nom. Il a publié, essentiellement chez P.O.L., à Paris, mais aussi chez Christian Bourgois, Al dante, Cadex, Zulma, Argol, une cinquantaine d'ouvrages (poésie, fiction, chroniques, essais sur la littérature et la peinture). Le CCIC lui a consacré un colloque en 2014, publié sous le titre Christian Prigent : trou(v)er sa langue.

François PROVENZANO : Pensées kitsch : rhétorique et politique d'un discours théorique
À partir d'un ancrage méthodologique en rhétorique et en sémiotique discursive, cette contribution interrogera la portée du kitsch comme catégorie d'analyse de pratiques discursives du savoir et, plus particulièrement, de styles théoriques. L'hypothèse de travail consistera, notamment, à envisager la manière dont les écarts épistémologiques, les incongruités conceptuelles, les flottements terminologiques participent de la figuralité du discours théorique, autant que de son impertinence culturelle et politique. Cette hypothèse sera mise à l'épreuve d'un corpus puisé aux théoriciens du kitsch eux-mêmes, Benjamin en premier lieu, dont on cherchera ainsi à éclairer l'historicité de leurs théories.

François Provenzano est enseignant-chercheur au Centre de Sémiotique & Rhétorique de l'université de Liège. Ses recherches actuelles portent sur la rhétorique du discours social, la circulation sociale du discours théorique et l'histoire des idées linguistiques. Avec d'autres collègues de l'ULg, il conduit un projet de recherche collective intitulé "Genèse et actualité des Humanités critiques. France-Allemagne (1945-1980)". Il est secrétaire de la revue Signata – Annales des sémiotiques et membre du groupe de travail "Presse magazine : source et objet d'histoire" (LCP-CNRS).
Publication
Vies et mort de la francophonie, une politique française de la langue et de la littérature, Les Impressions nouvelles, 2011.

Marie SCHIELE : Le couturier-chiffonnier: quand la parure se fait parodie
Le kitsch est intrinsèquement lié au vêtement, ou plutôt à l'apparence, à son ornementation, puisqu'il désigne couramment une collection hétéroclite d'accessoires, de couleurs, de matières saturant le regard par la combinaison dissonante, aléatoire, peut-être excentrique de l'ensemble, heurtant le bon goût, aux antipodes d'une silhouette harmonieuse. Pourtant, s'il se comprend comme un jugement, une appréciation relative sanctionnant l'adéquation ou non de la parure à une norme esthétique en vigueur, il peut également se définir comme un geste revendiqué, de l'ordre d'un assemblage improbable, qui fait appel moins à un savoir-faire issu de la couture qu'à un goût du recyclage, du ramassage, de la rencontre inattendue entre motifs, matières, formes, dans le sillage de la figure du chiffonnier chère à Walter Benjamin, qui glane les restes, les guenilles de l'histoire. Cette communication étudiera le kitsch comme un versant de l'art de la parure, son versant parodique, teinté d'ironie sourde envers un modèle classique qu'il détourne et réinvente. À partir de textes d'Adolf Loos sur l'ornement et le vêtement, de Simmel sur la coquetterie, on interrogera cette production vestimentaire, moins élaboration de formes qu'art de la composition. On s'appuiera en particulier sur les propositions de Miuccia Prada, qui fait du kitsch un creuset d'inspirations, de la logique du recyclage un remède contre l'oubli, et invite à considérer le vêtement avec une distance critique, affirmant par là-même sa nature moins d'ornement que de curiosité.

Marie Schiele est doctorante contractuelle à l'université Paris-Sorbonne, membre du centre Victor Basch (Philosophie de l'Art et Esthétique). Son sujet de thèse porte sur le drapé, du savoir-faire textile au motif artistique et à l'imaginaire qu'il véhicule, en particulier dans la modernité.

Anne-Gaëlle TOUTAIN : Kitsch et théories linguistiques : le sujet entre langue et idiome
Le discours théorique linguistique est à bon droit qualifié d'"objet paradoxal du kitsch" dans l'argumentaire du colloque. Le discours théorique, en général, exclut en effet a priori le kitsch du fait de son objet et de sa nature : si "la notion de kitsch est indissociable d'un questionnement sur la valeur esthétique", on peut se demander si ce type de jugement peut avoir quelque pertinence lorsqu'il s'agit de théorisation. La seule valeur n'est-elle pas alors la vérité, l'adéquation à la réalité ? Il importe, à cet égard, d'analyser les conditions qui rendent possible une interrogation sur le caractère kitsch d'une théorie linguistique. Le paradoxe, dans cette perspective, viendrait moins de l'objet (le discours théorique) que de la réception de ce dernier. Ce sont donc ces conditions que cette communication s'efforcera de mettre en lumière, conditions qui paraissent tenir à l'adoption d'une problématique empirique déterminant tout à la fois, du côté du récepteur, la possibilité d'un questionnement sur le kitsch, et, du côté du théoricien, celle d'une position subjective permettant le déploiement de ce dernier. Se posera ainsi, en dernière analyse, la question du rapport entre langage et pensée, d'autant plus aiguë quand il s'agit du langage que celui-ci, comme l'a montré Saussure, est double : tout à la fois langue et idiome, et, en tant que tel, et à ce double égard, tout à la fois proche et lointain.

Anne-Gaëlle Toutain est maître d'enseignement et de recherche à l'Institut de langue et de littérature françaises de l'université de Berne (Suisse). Ses recherches portent sur l'histoire et l'épistémologie de la linguistique, en particulier sur Saussure et le structuralisme ainsi que sur l'articulation entre linguistique et psychanalyse.
Publications
La rupture saussurienne. L'espace du langage, Academia, 2014.
La problématique phonologique. Du structuralisme linguistique comme idéologie scientifique, Classiques Garnier, 2015.
Entre langues et logos. Une analyse épistémologique de la linguistique benvenistienne, De Gruyter, 2016.

Mathilde VALLESPIR : Faire kitsch, défaire l'œuvre : l'effet esthétique du kitsch
Cette communication, à visée théorique et prospective, a pour fin d'aborder la question du kitsch dans la perspective de la réception de l'œuvre. Loin de souscrire au point de vue selon lequel le kitsch détermine une production artistique de second rang, elle s'intéressera précisément à la présence du kitsch dans des œuvres esthétiquement valorisées. Enfin, on envisagera le kitsch dans sa plus grande plasticité sémiotique, à travers ses formes verbale, musicale et cinématographique notamment. En nous inscrivant dans la lignée de l'esthétique de la réception (Iser), nous tenterons de saisir ce que le kitsch fait à l'œuvre d'art et à son récepteur/spectateur, i.e. en quoi il modifie la réception de cette œuvre. On montrera ainsi, en s'appuyant sur la pensée de Daniel Arasse, qu'il produit un "effet de détail" propre à modifier la réception de l'œuvre d'art et à défaire son organisation interne pour faire apparaître sa dimension sérielle et affleurer l'historicité de son matériau.

Mathilde Vallespir est maître de conférences en sémiotique littéraire comparée à l'université Paris-Sorbonne.
Publications
Lire, écouter, exorciser la guerre. Essai de sémiotique comparée (poésie-musique), Paris, Champion, 2012.
Éthique et significations, en collaboration avec L. Kurts-Woeste et M.-A. Rioux-Watine, Louvain-La-Neuve, Academia Bruylant, 2007.
La Violence du logos : entre sciences du texte, philosophie et littérature, en collaboration avec L. Kurts-Woeste, M.-A. Watine, Paris, Garnier, 2012.

Luc VIGIER : Des effets du kitsch sur le sublime chez Philippe Le Guillou
Il s'agirait d'explorer chez ce romancier et essayiste singulier (Prix Méditerranée, Prix Médicis), bien connu des lecteurs bretons et tout doucement d'un public plus large (il a publié 19 romans chez Gallimard ainsi que des dizaines d'essais chez Gallimard et au Mercure de France), l'assomption étonnante du pastiche, de la surécriture lyrique et initiatique souvent au détriment de la fluidité narrative et plutôt au profit d'insularités poétiques d'une grande intensité verbale qui oscillent entre la musicalité la plus fine et la densité kitsch du morceau de bravoure, notamment dans le domaine religieux et rituel. On étudiera en particulier les formes lyriques, le principe de la répétition, de la reprise stylistique et des emprunts allusifs, de la surcharge et de l'échappée soudaine vers la légèreté, qui feraient chez lui du kitsch la marche première et matérielle d'une spiritualité d'arrachement.

Luc Vigier est maître de conférences à l'université de Poitiers et dirige l'Équipe Aragon de l'ITEM. Il a publié récemment Aragon et le cinéma aux nouvelles Éditions Jean-Michel Place, Les Cahiers Aragon aux Éditions les Cahiers et dirigé un numéro de la revue Genesis consacré à la génétique de la bande dessinée. Il est par ailleurs responsable de la numérisation des manuscrits et carnets de Philippe Le Guillou sur la plateforme Eman.

Marie-Albane WATINE : Style kitsch et énonciation sérieuse : le cas du roman rose
Le roman rose représente à l'évidence un corpus typique du kitsch, notamment par sa thématique sentimentale, la reproductibilité de ses structures narratives, la faible variabilité de ses principales déterminations stylistiques, ainsi que les caractéristiques spécifiques de sa production et de sa diffusion commerciale. Toutefois, il reste exclu de la revalorisation esthétisante du kitsch qui apparaît dans l'ère postmoderne. C'est entre autres parce que, contrairement au kitsch contemporain de l'art plastique ou architectural, il est peu susceptible d'une lecture distanciée et ironisante : alors que les caractéristiques énonciatives des textes révèlent un usage constant de la polyphonie, notamment dans l'expression du point de vue de la troisième personne, ils excluent presque constamment la posture ironique, ce qui limite la lecture du roman rose comme un kitsch au second degré et invite à une suspension au moins temporaire de la réception critique.

Marie-Albane Watine est maître de conférence à l'université Nice Sophia Antipolis. Elle travaille sur les déterminations stylistiques de plusieurs auteurs des XXe et XXIe siècle, notamment au regard de la polyphonie énonciative, des figures de construction, et d'une approche cognitive de la phrase littéraire.
Bibliographie
Arrault Valérie, 2010, L'Empire du kitsch, Paris, Klincksieck.
Bonhomme Marc, 2005, Pragmatique des figures du discours, Paris, Champion.
Constans Ellen, 1999, Parlez-moi d'amour. Le roman sentimental : des romans grecs aux collections de l'an 2000, PULIM.
Helgorsky Françoise, 1987, "Le roman Harlequin : l'unité dans la diversité et vice-versa", Pratiques, n°54, juin, p. 5-19.
Jaubert Anna, 2013, "La figure et le dess(e)in. Les conditions de l'acte ironique", Les figures de style vues par la linguistique contemporaine (dir. M. Bonhomme), L'Information grammaticale, 137, p. 29-35.
Rabatel Alain, 2013, "Humour et sous-énonciation (vs ironie et sur-énonciation)", Les figures de style vues par la linguistique contemporaine (dir. M. Bonhomme), L'Information grammaticale, 137, p. 36-42.
Richaudeau François, 1986, "La galaxie Harlequin, des auteurs et des genres", Communication et langages, 67/1, p. 9-24.


BIBLIOGRAPHIE :

• ADORNO, Theodor Wiesengrund, Théorie Esthétique, Paris, Klincksieck, 2011.
• BENJAMIN, Walter, Œuvres, Traduit de l'allemand par Maurice de Gandillac, Rainer Rochlitz et Pierre Rusch, Présentation par Rainer Rochlitz, Paris, Gallimard, 2000.
• ARRAULT, Valérie, L'Empire du kitsch, Paris, Klincksieck, 2010.
• BELLON, Guillaume, BARBERIS, Isabelle, LUSSAC, Olivier & FIX, Florence (dir.), "Kitsch et néo-baroque sur les scènes contemporaines", Théâtre/public, n°202, oct.-déc. 2011.
• BROCH, Hermann, Quelques remarques à propos du kitsch, Traduction de l'allemand par Albert Kohn, Paris, Éd. Allia, 2001.
• GENIN, Christophe, Kitsch dans l'âme, Paris, Vrin, 2010.
• KUNDERA, Milan, L'Insoutenable légèreté de l'être, Paris, Gallimard, 1984.
• MOLES, Abraham, Le Kitsch : l'art du bonheur, Tours, Mame, 1971.
• SOUQUET, Lionel, "Kitsch, baroque, néobaroque et postmodernité : Duvignaud, d'Ors et Sarduy", Les époques du kitsch : du baroque à la postmodernité, Juin 2014, Brest, France.
• SONTAG, Susan, "Le style camp", in L'Œuvre parle, traduit par Guy Durand, Paris, Chritian Bourgois, 2010 ("Notes on Camp" [1964] in Against Interpretation and Other Essays, New York, Farrar, Straus and Giroux, 1961).


SOUTIENS :

• Université Paris Sorbonne
• Fonds d'intervention pour la recherche | École Doctorale V "Concepts et langages", EA CELLF/UMR 8599 CNRS, Labex OBVIL, EA 4509 - STIH

Programme 2017 : un des colloques

Programme complet


PETER HANDKE : ANALYSE DU TEMPS


DU LUNDI 21 AOÛT (19 H) AU LUNDI 28 AOÛT (14 H) 2017

[ colloque de 7 jours ]



DIRECTION :

Mireille CALLE-GRUBER, Ingrid HOLTEY, Patricia OSTER-STIERLE

Avec la participation de Peter HANDKE


ARGUMENT :

Les analyses du temps, de l'ouvert du temps, éternel et quotidien, indéterminé, tout en porosité et passerelles des entre-deux, mettront en lumière la diversité de l'œuvre de Peter Handke, écrivain mais aussi poète, auteur dramatique, traducteur, scénariste et réalisateur.

Afin de rendre compte de l'ampleur d'une œuvre polymorphe, le colloque s'attachera à suivre son parcours dans le champ littéraire germanophone ainsi qu'au regard de sa réception en France depuis les années soixante. On identifiera et mettra en perspective les étapes de ce parcours, à partir des groupes d'avant-garde littéraire d'Autriche et de France qui l'attirent, mais dont, en même temps, il se distingue. On visera à restituer, dans une perspective relationnelle, la position de l'auteur dans ce champ littéraire en retraçant et en évaluant ses prises de position vis-à-vis des écrivains contemporains (Bachmann, Bernhard, Jelinek, Enzensberger, Schneider) et des précurseurs classiques (Wittgenstein, Kraus, Benjamin), ainsi que les relations entre l'auteur et son éditeur Siegfried Unseld (Suhrkamp) et les interactions que l'on peut suivre au cours des années entre l'écrivain et ses critiques littéraires.

Peter Handke s'efforce d'"intervenir dans son temps" : "eingreifen in meine Zeit" par la littérature. Que la littérature soit pour lui le lieu d'invention des formes du monde conduit à considérer à nouveau la question : Que peut la littérature ? Et plus radicalement : Comment se peut-elle ? Le colloque mettra l'accent sur les stratégies visant à renouveler l'esthétique, la poétique et la narration épique, qu'invente Handke pour transformer les schèmes de vision et de perception du monde. Par la réflexion de l'analyse du temps que développe Handke dans son œuvre, on tentera de mettre en lumière sa critique de la modernité, du capitalisme tardif, du style de vie quotidien et de la littérature contemporaine.

En cette année de ses 75 ans, Peter Handke à Cerisy sera entouré de ses amis et compagnons de route, ainsi que de chercheurs internationaux : tous venus saluer un écrivain et sa foi en l'écriture.


CALENDRIER DÉFINITIF :

Lundi 21 août
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Mardi 22 août
L'ESPACE DES POSSIBLES. AVANT-GARDES ET EXPÉRIENCE DE LA "MÉTAMORPHOSE DANS LES ANNÉES 1960 ET 1970 (MON ANNÉE DANS LA BAIE DE PERSONNE)
Responsables : Ingrid HOLTEY, Patricia OSTER-STIERLE

Matin
Heribert TOMMEK : Temporalités. Peter Handke et le champ littéraire germanophone des années 1960
Wolfgang ASHOLT : Peter Handke, un auteur avant-gardiste ?

Après-midi
Chloé CHAUDET : Repenser l'engagement : la "nouvelle subjectivité"
Norbert Christian WOLF : Le pop, l'esthétique, et la politique : Handke 1969
Judith SARFATI-LANTER : La perception dans l'œuvre de Peter Handke

Soirée
Projection du film L'Absence de Peter Handke


Mercredi 23 août
LES CHAMPS DE LA LITTÉRATURE OU "L'ŒIL DU DÉCOUVREUR" (ESSAI SUR LE LIEU TRANQUILLE)
Responsable : Wolfgang ASHOLT

Matin
Henning MARMULLA : Qu'est-ce que la littérature et à quoi sert-elle ? Peter Handke, Hans Magnus Enzensberger, Peter Schneider et Co
Patricia OSTER-STIERLE : Penche-toi sur les choses accessoires ("Bück Dich nach Nebensachen") : Montale, Yves Bonnefoy et Peter Handke
Ralf ZSCHACHLITZ : Peter Handke et Walter Benjamin : temps, durée et durabilité

Après-midi
Responsable : Clélie MILLNER
Mireille CALLE-GRUBER : La leçon de La leçon de la Sainte-Victoire
Lore KNAPP : Les métamorphoses des formes littéraires et théologiques

Soirée
Jean-Philippe TOUSSAINT : Handke et le football. Débat autour du texte de Peter Handke : La peur du gardien de but au moment du penalty


Jeudi 24 août
THÉÂTRE, CINÉMA, CARNETS ET LETTRES : LE "REGARD-PAR-DESSUS-L'ÉPAULE" (MON ANNÉE…)
Responsable : Bernhard FETZ

Matin
Karlheinz STIERLE : Looking at the overlooked (Norman Bryson). Les lieux de Peter Handke
Nicole COLIN : "L’Anti-Brecht" : Comment Peter Handke a pu trouver sa place dans le champ théâtral français des années 1970
Ulrich VON BÜLOW : Les carnets de Peter Handke aux Archives de Marbach

Après-midi
Raimund FELLINGER : L'auteur de lettres Peter Handke

"HORS LES MURS" — À COUTANCES
Projection au cinéma Le Long-Court du film La femme gauchère de Peter Handke

Soirée
Projection du film Bin im Wald. Kann sein, dass ich mich verspäte de Corinna BELZ


Vendredi 25 août
Matin
"S'ÉTONNER, VOILÀ TOUT" (ESSAI SUR LE LIEU TRANQUILLE)
Responsable : Joachim UMLAUF

Ingrid HOLTEY : "J'écris pour ouvrir le regard" : Peter Handke, "écrivain intervenant" (1996/1999)
Christian LUCKSCHEITER : La temporalité du détail apaisant [enregistrement audio en ligne sur La forge numérique de la MRSH de l'université de Caen Normandie et sur le site Radio France, rubrique France Culture]
Pascale CASSAGNAU : Peter Handke/Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, épiphanies

Après-midi
"UNE LUMIÈRE ISSUE DE L'INTÉRIEUR DES CHOSES" (LA COURTE LETTRE POUR UN LONG ADIEU)
Responsable : Mireille CALLE-GRUBER

Lectures de textes en prose, en allemand et en français, en présence de Peter HANDKE, par Bruno GANZ, André MARCON et Sophie SEMIN [enregistrement audio en ligne sur le site de l'Association ARCS]


Samedi 26 août
AVEC PETER HANDKE "ENSEIGNER LE DEUXIÈME REGARD" (LA GRANDE CHUTE)
Responsable : Mireille CALLE-GRUBER

Matin
Entretien avec Peter HANDKE, par Pierre DESHUSSES et Mireille CALLE-GRUBER

Après-midi
"Les chemins du livre ou comment donner à lire", table ronde animée par Mireille CALLE-GRUBER, avec Antoine JACCOTTET (Le bruit du temps), Jonathan LANDGREBE (Suhrkamp Verlag) et Katharina LOIX (Gallimard), avec l'intervention de Peter HANDKE


Dimanche 27 août
"LE TEMPS NON-AIMÉ SE TRANSFORME EN ESPACE AIMÉ" (LES BEAUX JOURS D'ARANJUEZ)
Matin
Lectures de textes en prose et de théâtre, en allemand et en français, par Bruno GANZ, André MARCON et Sophie SEMIN [enregistrement audio en ligne sur le site de l'Association ARCS]

Conversation entre le metteur en scène Alain FRANÇON, Peter HANDKE et Mireille CALLE-GRUBER

Clôture du colloque

Après-midi
DÉTENTE


Lundi 28 août
DÉPARTS


BIBLIOGRAPHIE :

Consulter la plateforme "Handke Online" qui publie :

• la bibliographie des œuvres de Peter Handke ;
• la bibliographie des ouvrages sur Peter Handke ;
• des sources et des photos de Peter Handke.


SOUTIENS :

• Hubert Burda-Stiftung
• Goethe-Institut Paris
• DAAD Paris
• Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
• Forum culturel autrichien

Programme 2017 : un des colloques

Programme complet


PSYCHANALYSE ET CINÉMA : DU VISIBLE ET DU DICIBLE


DU VENDREDI 11 AOÛT (19 H) AU VENDREDI 18 AOÛT (14 H) 2017

[ colloque de 7 jours ]



DIRECTION :

Chantal CLOUARD, Myriam LEIBOVICI


ARGUMENT :

Longtemps perçu comme une aliénation en tant que redoublement du visible, le cinéma constitue, dans le contexte actuel de repérage politique et identitaire incertain, une ressource au service de l'imaginaire et de sa critique.

Ce colloque aimerait renouveler l'approche des relations entre le cinéma et la psychanalyse. Si les années 1970 ont innové en conceptualisant le langage cinématographique à partir du structuralisme en sémiologie et en psychanalyse, le dialogue s'est peu renouvelé depuis. Cependant, les théorisations psychanalytiques, cinématographiques et le statut des images ont subi d'importantes mutations.

Au-delà des analogies bien connues entre rêve, fantasme et film, au-delà de la défiance que suscitent les images, considérées parfois comme leurre spéculaire aliénant, nous suggérons qu'un certain art du cinéma, révélateur d'intériorité, réanime des traces mnésiques inconscientes, permettant une élaboration de traumatismes individuels ou collectifs.

Des formes inédites d'interpellation et de rencontre entre la psychanalyse et le cinéma ont récemment surgi dans la cité. Par la diversité des intervenants sollicités (cinéastes, critiques, philosophes, psychanalystes, théoriciens de l'image, universitaires) et des auditeurs souhaités, ce colloque s'inscrit dans un mouvement d'ouverture en convoquant une parole largement plurielle.


CALENDRIER DÉFINITIF :

Vendredi 11 août
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Samedi 12 août
DEUX INVENTIONS DU XIXe SIÈCLE : LA PSYCHANALYSE ET LE CINÉMA
Matin
Chantal CLOUARD & Myriam LEIBOVICI : Ouverture. Entretien avec Raymond Bellour
Chantal CLOUARD : Captifs de l'image. Cinéma et immortalité ? À propos de L'invention de Morel de Claude-Jean Bonnardot (1967)

Après-midi
Jean-Pierre KAMIENIAK : Freud et le cinéma : une séance manquée ?
Myriam LEIBOVICI : Qu'y a-t-il derrière l'écran ?
Jean-Jacques BARREAU : Fonction et champ de l'image en psychanalyse

Soirée
Freud, Fellini (documents), Les Mystères d'une âme de Georg Wilhelm Pabst


Dimanche 13 août
THÉORIES 1
Matin
Pascal LAETHIER : Cinéma et psychanalyse : quel rapport ?
Dimitri WEYL : L'analyse filmique : une histoire de rencontre entre le regard analytique et l'art cinématographique [enregistrement audio en ligne sur La forge numérique de la MRSH de l'université de Caen Normandie et sur le site Radio France, rubrique France Culture]

Après-midi
Pablo BERGAMI G. BARBOSA : Éléments pour une anthropologie psychanalytique du cinéma
Francis DROSSART : Clivages et fragmentation dans Rashomon et Mulholland Drive
Maribel PEÑALVER VICEA : Comment donner la voix aux morts du fond des images ?
Autour du film de Safaa Fathy, Nom à la mer et débat vidéo avec la cinéaste

Soirée
En commun avec le colloque en parallèle : Jacques Prévert, détonations poétiques
Projection du film Un Oiseau rare de Richard Pottier, écrit par Prévert en 1935


Lundi 14 août
THÉORIES 2
Matin
Michèle SINAPI : Miroir, écran : les ressources de la "dogmaticité" (selon P. Legendre)
Maryan BENMANSOUR : L'image cinématographique et le vide signifiant
Présentation de l'ouvrage Daech, le cinéma et la mort de Jean-Louis Comolli

Après-midi
DÉTENTE

Soirée
Le bannissement de Andreï Zviaguintsev


Mardi 15 août
TRAUMATISMES
Matin
Stéphanie KATZ : Le sang des bêtes de Franju. Quand la stratégie du détour donne à voir
Jean-Jacques MOSCOVITZ : Face image de la parole et invisible à dire [texte lu par Chantal CLOUARD]

Après-midi
Max KOHN : L'image du vampire au cinéma et la psychanalyse
Karine ROUQUET-BRUTIN : Face au trou noir de l'histoire : Le fils de Saul de László Nemes
David CHAOUAT : Les morts dans l'âme

Soirée
En commun avec le colloque en parallèle : Jacques Prévert, détonations poétiques
"Jacques Prévert !", spectacle musical par Philippe MÜLLER & Vincent VERNILLAT [Compagnie PMVV le grain de sable], avec le concours du Centre régional des Lettres de Basse-Normandie (CRL)

Morgan de Karel Reisz


Mercredi 16 août
FOLIES
Matin
Marie-José MONDZAIN : L'expérience cinématographique de Deligny. La Caméra analytique de Gianikian et Ricci Lucchi [entretien vidéo]
Eithne O'NEILL : Morgan (1966) de Karel Reisz. Mise en scène d'une folie dérangeante

Après-midi
Être psy de Daniel Friedmann
Daniel FRIEDMANN : Filmer les psychanalystes : du visible et du dicible
Le cinéma documentaire de Jean-Louis Comolli : Naissance d'un hôpital

Soirée
Annonces de Nurith Aviv


Jeudi 17 août
REGARDS ET VOIX
Matin
Nurith AVIV : Autour du film Annonces | Discutante : Stéphanie KATZ
Poétique du cerveau de Nurith Aviv
Nurith AVIV : Poétique du cerveau | Discutante : Chantal CLOUARD

Après-midi
Reliance de Julia Kristeva
Ghyslain LÉVY : Les cantatrices de l'ultime ou l'art du mourant
Chantal CLOUARD : Visagéification et subjectivation dans Phoenix (2014) de Christian Petzold

Soirée
Kids et Trente trois tours… d'Alix de Chambure


Vendredi 18 août
MATIÈRES D'AILLEURS
Matin
Alix de CHAMBURE : "Ce n'est pas ton enfant…" : refoulement et répression du féminin dans Le bannissement d'Andreï Zviaguintsev

Conclusions et clôture

Après-midi
DÉPARTS


BIBLIOGRAPHIE :

• ANGER, Kenneth, Hollywood Babylone, Édition Tristram, 2013.
• AUMONT, Jacques, L'image et la parole, Cinémathèque française, 1999.
• AUMONT, Jacques, BERGALA, Alain, MARIE Michel & VERNET Marc, Esthétique du film. 120 ans de théorie et de cinéma, 4ème édition revue et augmentée, Paris, Éditions Armand Colin, 2016.
• BARREAU, Jean-Jacques, Psychanalyse et Photographie, Paris, Éditions Campagne Première, 2016.
• BARTHES, Roland, La chambre claire : note sur la photographie, Cahiers de Cinéma, Gallimard, Seuil, 1980.
• BARTHES, Roland, "En sortant du cinéma", in Communications, 23, 1975, "Psychanalyse et cinéma", sous la direction de Raymond Bellour, Thierry Kuntzel et Christian Metz, p. 104-107.
• BAUDRY, Jean-Louis, L'effet cinéma (1978), Paris, Albatros, 1993.
• BELLOUR, Raymond, L'entre-images 2. Mots. Images, Paris, Éditions P.O.L., 1999.
• BELLOUR, Raymond, Le corps du cinéma, hypnoses, émotions, animalité, Paris, Éditions P.O.L., Coll. "Trafic", 2009.
• BENJAMIN, Walter, "L'œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique" (1939), in Œuvres III, Gallimard, Coll. "Folio", 2000.
• BERTON, Mireille, "Freud et l'intuition cinégraphique : psychanalyse, cinéma et épistémologie", in Cinémas : revue d'études cinématographiques, Volume 14, numéro 2-3, printemps 2004, p. 53-73.
• BONITZER, Pascal, Le regard et la voix. Essais sur le cinéma, Éditions 10/18, 1976.
• BONITZER, Pascal, La vision partielle. Écrits sur le cinéma, Éditions Capricci, 2016.
• CASETTI, Francesco, Les théories du cinéma depuis 1945, Paris, Armand Colin, 2012.
• CAVELL, Stanley, La projection du monde : Réflexion sur l'ontologie du cinéma, Paris, Éditions Belin, 1999.
• CHION, Michel, David Lynch, Éditions de l'Étoile / Cahiers du Cinéma, 2007.
• CHION, Michel, Un art sonore, le cinéma, Cahiers du Cinéma, Coll. "Cinéma Essais", 2003.
• CHION, Michel, La voix au cinéma, Cahiers du Cinéma, Coll. "Cinéma Essais", 1984.
• COMOLLI, Jean Louis, Corps et Cadre, Cinéma, éthique, politique, Éditions Verdier, 2012.
• COMOLLI, Jean Louis, Daesh, le cinéma et la mort, Éditions Verdier, 2016.
• COMOLLI, Jean-Louis & SORREL, Vincent, Cinéma, mode d'emploi, de l'argentique au numérique, Verdier, 2015.
• DADOUN, Roger, Cinéma, psychanalyse & politique, Éditions Séguier, "Ciné", 2000.
• DEBRAY, Régis, Vie et mort de l'image, Une histoire du regard en Occident, Paris, Gallimard, 1992.
• DELEUZE, Gilles, Cinéma 1, L'image-mouvement, Paris, Éditions de Minuit, 1983.
• DELEUZE, Gilles, Cinéma 2, L'image-temps, Paris, Éditions de Minuit, 1985.
• DERRIDA, Jacques, "Le cinéma et ses fantômes", Cahiers du Cinéma, n°556, Avril 2001.
• DIDI-HUBERMAN, Georges, Survivance des lucioles, Paris, Éditions de Minuit, 2009.
• DIDI-HUBERMAN, Georges, L'image survivante, Paris, Éditions de Minuit, 2002.
• DUPONT, Sébastien & PARIS, Hughes (sous la direction de), L'adolescente et le cinéma. De Lolita à Twilight, Éditions Érès, 2013.
• EISENSTEIN, Serguei, M., Réflexions d'un cinéaste, Éditions en langues étrangères, Moscou, 1958.
• EISENSTEIN, Serguei, M., Au-delà des étoiles, Union générale d'éditions, 1974.
• EIZYKMAN, Claudine, La jouissance-cinéma, Paris, U.G.E, 1976.
• FREUD, Sigmund, "Sur les souvenirs-écrans" (1899), in Névrose, psychose et perversion, Paris, PUF, 1973.
• FREUD, Sigmund, L'interprétation des rêves (1900), Paris, PUF, 1971.
• FREUD, Sigmund, Les délires et les rêves dans la Gradiva de Jensen (1907), Paris, Éditions Gallimard, 1990.
• GAGNEBIN, Murielle (sous la direction de), Cinéma et Inconscient, Seyssel, Éditions Champ Vallon, 2001.
• GAGNEBIN, Murielle, Du divan à l'écran, Paris, P.U.F., 1999.
• GATHIER, Patrice & LACASSIN, Francis, Louis Feuillade, maître du cinéma populaire, Découvertes Gallimard, 2006.
• GODARD, Jean-Luc, Godard par Godard, les années Cahiers (1950 à 1959), Paris, Flammarion, 1989.
• GODARD, Jean-Luc, Histoire(s) du cinéma, Paris, Gallimard, Coll. "Hors-série connaissance", 2006.
• GODARD, Jean-Luc, Les années Cahiers, Flammarion, Coll. "Champs", 2007.
• GOLIOT-LETE, Anne & VANOYE, Francis, Précis d'analyse filmique, Paris, Édition Armand Colin 2012.
• GREEN, Eugène, Poétique du cinématographe, Actes Sud, 2009.
• HEIDEGGER, Martin, "L'origine de l'œuvre d'art", in Chemins qui ne mènent nulle part, Gallimard 1962.
• ISHAGPOUR, Youssef, Le Cinéma : histoire et théorie, Éditions Farrago, 2006.
• ISHAGPOUR, Youssef, Kiarostami. II. Dans et hors les murs, Éditions Circé, 2012.
• ISHAGPOUR, Youssef, Archéologie du cinéma et mémoire du siècle, dialogue avec Jean-Luc Godard, Éditions Farrago, 2000.
• KAMIENAK, Jean-Pierre, "L'écran du rêve. Freud, les mystères d'une âme et le cinéma : une séance manquée ?", Le Coq-héron, "Cinéma et psychanalyse", 2012/4, n°211, p. 9-19.
• KYROU, Ado, Le surréalisme au cinéma, Éditions Ramsay, 1985.
• KRISTEVA, Julia, Polylogue, Paris, Seuil, 1977, 537 p. (Coll. "Tel quel"), "Ellipse sur la frayeur et la séduction spéculaire", p. 373-382.
• KRISTEVA, Julia, Visions capitales, arts et rituels de la décapitation, Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1998.
• LACAN, Jacques, Le Séminaire, livre 11, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1973.
• LACOSTE, Patrick, L'étrange cas du Professeur M. Psychanalyse à l'écran, Paris, Gallimard, 1990, p. 89-99.
• LAVALLEE, Guy, L'enveloppe visuelle du Moi, Perception et Hallucination, Paris, Dunod, 1999.
• LEGENDRE, Pierre, Leçons III, Dieu au miroir, Étude sur l'institution des images, Paris, Fayard, 1997.
• LIPOVETSKY, Gilles & SERROY, Jean, L'écran global, Paris, Seuil, 2007.
• LOYTARD, Jean-François, Discours figures, Éditions Klincksieck, 2002.
• MALTHÊTE, Jacques & MANNONI, Laurent, L'œuvre de Georges Méliès, Paris, Éditions de la Martinière, 2008.
• MERLEAU-PONTY, Maurice, Le visible et l'invisible, Paris, Éditions Gallimard, 1964.
• MILLER, Jacques-Alain (sous la direction de), Lacan regard le cinéma : Le cinéma regarde Lacan, Paris, École de la cause freudienne, Coll. "Rue Huysmans", 2011.
• MONDZAIN, Marie-José, Le commerce des regards, Éditions du Seuil, 2003.
• MONDZAIN, Marie-José, "L'Image comme insu, autour de l'image inconsciente du corps en psychanalyse", Actes du Colloque Du Féminin, Archives Françoise Dolto.
• MONDZAIN, Marie-José, Image, icône, économie. Les Sources byzantines de l'imaginaire contemporain, Paris, Seuil, 1996.
• MONDZAIN Marie-José, L'image peut-elle tuer ?, Bayard, 2002.
• METZ, Christian, Le Signifiant imaginaire, Psychanalyse et cinéma, Éditions 10/18, 1977.
• METZ, Christian, Essai sur la signification au cinéma (II), Éditions Klincksieck, 1973.
• METZ, Christian, Communications, 23, 1975, "Psychanalyse et cinéma", sous la direction de Raymond Bellour, Thierry Kuntzel et Christian Metz, p. 3-55.
• MIJOLLA de, Alain, "Freud et la situation psychanalytique à l'écran", in TOPIQUE, revue freudienne, "Pouvoir de l'image", n°53, 1994.
• MOSCOVITZ, Jean-Jacques, Rêver de réparer l'histoire, Éditions érès, Coll. "Le regard qui bat", 2015.
• MUNSTERBERG, Hugo, Psychologie du cinématographe, De l'incidence Éditeur, 2010.
• NANCY, Jean-Luc, "Cinéfile et cinémonde", TRAFIC, n°50, P.O.L., mai 2004.
• NARBONI, Jean-Louis, La nuit sera noire et blanche. Barthes, La chambre claire, le cinéma, Les Prairies Ordinaires, 2015.
• NEMER, François, Godard (le cinéma), Découvertes Gallimard, 2006.
• PINEL, Vincent, Le cinéma muet, Larousse, 2010.
• RAMAIN, Paul, "L'influence du rêve sur le cinéma", in Cinéa-Ciné pour tous, n°40, juillet 1925.
• RAMAIN, Paul, "Le film peut traduire et créer le rêve", Cinéa-ciné pour tous, n°67, 1926, p. 10-14.
• RANCIÈRE, Jacques, Le destin des images, Paris, Édition La Fabrique, 2003.
• RANCIÈRE, Jacques, Les écarts du cinéma, Paris, Édition La Fabrique, 2011.
• RANCIÈRE, Jacques, Le spectateur émancipé, Paris, Édition La Fabrique, 2008.
• ROPARS, Marie-Claire, Écraniques. Le film du texte, Lille, PUL, 1990.
• SZENDY, Peter, L'apocalypse-cinéma ; 2012 et autres fins du monde, Éditions Capricci, 2012.
• WATTS Philip, Le cinéma de Roland Barthes, Trad. S. Quinet, De l'incendie éditeur, 2015.
• ZIZECK, Slavoj, Lacrimærerum. Essais sur Kieslowski, Hitchcock, Tarkovski et Lynch, Paris, Éditions Amsterdam, 2005 (Coll. "Amsterdam Poches").
• ZIZECK, Slavoj, Jacques Lacan à Hollywood et ailleurs, Éditions Jacqueline Chambon, 2010.

REVUES :

Art press, Cahiers du Cinéma, CinémAction, Positif, Trafic.
• "L'image de la psychanalyse au cinéma", L'esprit du temps, Topique, 2015/2, n°131.
• "Psychanalyse et cinéma", Le Coq-héron, 2012/4, n°211, érès.


SOUTIENS :

• Association "Espace analytique"
• Association "Douceur et quotidien"

Programme 2017 : un des colloques

Programme complet


JACQUES PRÉVERT, DÉTONATIONS POÉTIQUES


DU VENDREDI 11 AOÛT (19 H) AU VENDREDI 18 AOÛT (14 H) 2017

[ colloque de 7 jours ]



DIRECTION :

Carole AUROUET, Marianne SIMON-OIKAWA


ARGUMENT :

En tête des classements des poètes préférés des Français, en tête des traductions et des ventes avec son recueil de poèmes Paroles, en tête des scénaristes qui ont marqué le cinéma français, et dans la tête des enfants qui apprennent ses textes dès les petites classes, la poésie de Jacques Prévert est familière aujourd'hui comme hier aux petits et aux grands.

Cependant, malgré son immense popularité, il reste méconnu. Un profond décalage existe entre son œuvre réelle et l'image que la postérité en garde. La diversité de ses créations n’est présentée que de manière partielle. La perception actuelle qu'en a le public est également erronée. À côté de textes doux et rêveurs figure en effet, et même majoritairement, une poésie-action. Mais trop atypiques et trop dérangeantes, les productions prévertiennes ont été édulcorées.

Fidèle toute sa vie à ses convictions, l'artiste a créé une œuvre rebelle et virulente, anticléricale et antimilitariste, crue et corrosive, vivante et roborative, d'une actualité encore étonnamment criante. Elle résonne fortement dans le monde qui est à présent le nôtre, et contribue à l'éclairer.

Quarante ans après sa disparition, ce colloque sera enfin l'occasion de redécouvrir Prévert, de le donner à lire autrement, d'une manière plus complète et plus juste qui permette d'en réévaluer la portée.


CALENDRIER DÉFINITIF :

Vendredi 11 août
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Samedi 12 août
Matin
"Jacques Prévert vu par…", par Carole AUROUET & Marianne SIMON-OIKAWA

Après-midi
Akira ISE : Réception de Jacques Prévert au pays du Soleil Levant. Autour du théâtre et du film d'animation japonais
Roland CARRÉE : Prévert et le cinéma d'animation : inspirations, poétiques et prolongements


Dimanche 13 août
Matin
Carole AUROUET : Textes engagés de Jacques Prévert
Béatrice de PASTRE : Ce que la pomme de terre veut dire — Pour un manuel illustré d'économie politique

Après-midi
Marianne SIMON-OIKAWA : Prévert collagiste : des mots et des images

Soirée
En commun avec le colloque en parallèle : Psychanalyse et cinéma : du visible et du dicible
Projection du film Un Oiseau rare de Richard Pottier, écrit par Prévert en 1935


Lundi 14 août
"HORS LES MURS" — ESCAPADE À OMONVILLE-LA-PETITE
La maison Jacques Prévert, Port Racine, le Jardin Jacques Prévert, etc.


Mardi 15 août
Matin
Noël HERPE : Les vies cinématographiques de Prévert
Carole AUROUET : Le cinéma invisible de Jacques Prévert se dévoile : nouvelles découvertes de scénarios détournés

Après-midi
Laurent VÉRAY : Y a-t-il un style documentaire Prévert ?

Soirée
En commun avec le colloque en parallèle : Psychanalyse et cinéma : du visible et du dicible
"Jacques Prévert !", spectacle musical par Philippe MÜLLER & Vincent VERNILLAT [Compagnie PMVV le grain de sable], avec le concours du Centre régional des Lettres de Basse-Normandie (CRL)


Mercredi 16 août
Matin
Laurence PERRIGAULT : "Lorsque l'on fait un pas de côté" : penser Prévert à partir des œuvres de Lou Tchimoukow et de Fabien Loris
Francis MARCOIN : Prévert, crosse en l'air, crossover [enregistrement audio en ligne sur La forge numérique de la MRSH de l'université de Caen Normandie et sur le site Radio France, rubrique France Culture]

Après-midi
Serge MARTIN : Engagement du racontage : le poème de Jacques Prévert toujours à contre-écriture saintes
"Les films d'animation", par Roland CARRÉE

Soirée
Autour de Pierre Prévert (partie 1)


Jeudi 17 août
Matin
Alain KEIT : Une histoire de feuilles mortes
Autour du film Les Portes de la nuit

Après-midi
Christian LEBRAT : Jacques Prévert et le livre d'art
"Le cinéma dessiné", par Carole AUROUET

Soirée
Autour de Pierre Prévert (partie 2)


Vendredi 18 août
Matin
Conclusions

Après-midi
DÉPARTS


SPECTACLE :

"Jacques Prévert !", spectacle musical par Philippe MÜLLER & Vincent VERNILLAT [Compagnie PMVV le grain de sable], avec le concours du Centre régional des Lettres de Basse-Normandie (CRL)

Textes et chansons de Jacques Prévert.

Textes, images, chansons et musique se répondent dans ce spectacle sensible, léger et profond. Vie en rage, douleur infinie, immense tendresse, irréversible inquiétude, enfantine rassurance... autant de facettes d'un Jacques Prévert d'hier, aujourd'hui et demain. Le poète révolté, radical, le poète partisan de la vie et de la liberté, toujours du côté des faibles. Du rire au sourire, de l'émotion à la satire cinglante, laissez battre votre cœur au rythme du grand Jacques !

Avec Valentine COHEN, Philippe MÜLLER, Vincent VERNILLAT.
Piano : Claude CLIN.
Réalisation : Philippe MÜLLER.


BIBLIOGRAPHIE :

• Aurouet Carole, Compère Daniel, Gasiglia-Laster Danièle et Laster Arnaud, textes rassemblés et présentés par, Jacques Prévert "Frontières effacées", Actes du colloque organisé en décembre 2000 à Paris III/Sorbonne Nouvelle pour le centenaire de la naissance de Jacques Prévert, L'Âge d'homme, Paris, 2003, 216 p.
• Aurouet Carole, Les Scénarios détournés de Jacques Prévert, Paris, Dreamland, 2003, 256 p.
• Aurouet Carole, Prévert, l'humour de l'art, Paris, Naïve, 2007, 218 p.
• Aurouet Carole, Jacques Prévert, portrait d'une vie, Paris, Ramsay, 2007, 239 p.
• Aurouet Carole, Le Cinéma dessiné de Jacques Prévert, Paris, Textuel, 2012, 192 p.
• Aurouet Carole, L'Amitié selon Prévert, Paris, Textuel, 2012 [1ère édition], 2016 [réédition], 119 p.
• Aurouet Carole, Prévert et le cinéma, Paris, Les Nouvelles éditions Jean-Michel Place, Coll. "Le cinéma des poètes", 2017, 128 p.
• Aurouet Carole, Jacques Prévert. Une vie, Paris, Les Nouvelles Éditions Jean-Michel Place, 2017.
• Aurouet Carole, Prévert et Paris, Paris, Parigramme, 2017.
• Chardère Bernard, Jacques Prévert, inventaire d'une vie, Gallimard, Coll. "Découvertes", 1997, 128 p.
• Chardère Bernard, Le Cinéma de Jacques Prévert, Bordeaux, Le Castor Astral, 2001, 395 p.
• Courrière Yves, Jacques Prévert, Paris, Gallimard, 2000, 720 p.
• Collectif, Europe, 1991, n°748-749, numéro spécial Jacques Prévert.
• Guillot Gérard, Les Prévert, Sehers, Coll. "Cinéma d'aujourd'hui", 1966, 188p.
• Marcoin Francis, Martin Serge & Thumerel Fabrice (dir.), À l'école Prévert, Actes du colloque de l'université d'Artois, Cahiers Robinson, n°26, 212 p.
• Perrigault Laurence, "Une écriture populaire influencée par les hommes des pays loin : altérité et esthétique dans l'œuvre de Jacques Prévert, 1928-1936", Actes du colloque Du Moi au Monde et retour : identité, altérité et ailleurs dans les années 1920 et 1930, organisé par Dominique Lanni, Université de Malte, 27 mars 2012, Éditions Passage(s), Coll. "Regards croisés", 2013.


SOUTIENS :

• Centre régional des Lettres de Basse-Normandie (CRL)
• Direction régionale des Affaires culturelles Normandie (DRAC)

Programme 2017 : un séminaire

Programme complet


LA TEXTIQUE, POUR QUOI FAIRE ?


DU MARDI 1er AOÛT (19 H) AU MARDI 8 AOÛT (14 H) 2017

[ séminaire de 7 jours ]



DIRECTION :

Collectif Textique


AVERTISSEMENT :

Le présent Séminaire, qui se tient tous les ans à Cerisy depuis 1989, accueille toute personne qui, ayant une suffisante maîtrise de la langue française, s'estime requise par le sujet traité.

En effet la textique est une discipline qui se développe avec sa technicité propre, mais l'usage de son vocabulaire spécial se trouve élucidé chaque fois que l'un des participants en manifeste le souhait.

À cela, il convient d'ajouter que les deux premières séances, tenues à partir de la contribution appelée Un apercu de la textique, permettent aux nouveaux une rapide mise au clair, tandis que, un jour sur deux, l'après-midi, des séances supplétives sont consacrées à l'explication des concepts majeurs en textique.


ARGUMENT :

La textique ? Une discipline nouvelle, inaugurée en 1985 au Collège International de Philosophie, visant à établir par niveaux une théorie unifiante de l'écrit accompagnée d'une théorie unifiante de l'écriture.

Sa méthode ? Explorer la totalité postulée selon des ensembles conceptuels d'exhaustion échelonnée, réfutables à mesure, le cas échéant, par tout contre-exemple établi comme tel.

Ses avantages ? Pour la théorie : une coordination conceptuelle de mécanismes jadis et naguère plus ou moins bien pensés, une reformulation critique de certaines notions trop admises, ainsi qu'une réévaluation concertée de phénomènes négligés, voire méconnus, et une classification réfléchie de la plupart des erreurs possibles. Pour les conséquences sur l'analyse : avec, pour base, la cardinale notion de lieu scriptuel, une attention inédite portée, notamment, sur les prétendues "broutilles". Pour les conséquences sur l'écriture : la possibilité de programmes et métaprogrammes raisonnés permettant la correction et la récriture à plusieurs. En général : une clarté et une rigueur neuves dans l'ordre des concepts.

Le thème 2017 ? À la suite de la disparition, en 2016, de Jean Ricardou, initiateur de la textique et animateur du Séminaire, il a paru opportun, lors de cette rencontre qui amorce une phase nouvelle, de vouer la réflexion à revenir, selon diverses manières, sur les enjeux majeurs de la discipline.

Le travail ? Les contributions étant expédiées environ un mois à l'avance, chaque séance sera intégralement consacrée à leur discussion méthodique.

Les participants ? Toutes celles et tous ceux qui, répondant au critère formulé plus haut ("Avertissement"), sont intrigués par le domaine ainsi balisé comme le travail dès lors permis, et qui, sachant que l'abondant vocabulaire technique se trouve en séance aussi réduit que possible, voire, s'il le faut, éclairci à mesure, désirent venir à titre de contributeurs actifs, soit chevronnés, soit nouveaux, ou d'auditeurs curieux.

Les séances ? En guise d'initiation ou de révision, un retour, pendant quatre demi-journées, sur la méthode et les enjeux, prolongé par de supplémentaires séances destinées à une explication des concepts majeurs. Puis le traitement des questions annoncées à partir des observations que chacune et chacun aura eu le temps de préparer.

L'inscription ? Il est souhaitable de l'accomplir au plus tôt à partir du 15 mars, et si possible avant le 15 mai (pour bénéficier du précoce envoi des écrits préparatoires).

••••••

À l'intention de celles et ceux qui souhaitent, d'ores et déjà, en savoir davantage, il est loisible d'ajouter les précisions suivantes.

Sitôt, d'une part, que la textique vise à établir une théorie unifiante de l'écrit dans ses divers modes (dits phanique, grammique, iconique, symbolique), et, conjointement, une théorie unifiante de l'écriture, ce qui l'oblige à une exhaustivité contrôlée sur un domaine immense, et sitôt, d'autre part, que ses premiers efforts, comme tels, datent du milieu des années 1980, nul doute que, à l'orée du prochain séminaire, comme pour les années précédentes, se posent, quant à la mise à niveau, l'un étant celui de l'initiation et l'autre celui de la révision, deux problèmes distincts.

Le problème de l'initiation concerne les participants nouveaux qu'une curiosité intellectuelle aura porté à venir pour la première fois, car il est nécessaire, pour bien saisir la pensée textique, voire pour y concourir, d'être mis en possession, aussi soigneusement que possible, de la méthode et des enjeux.

Le problème de la révision concerne les participants habitués, voire chevronnés, car il est opportun, avant ces journées de réflexion intense, de se remettre en tête, soigneusement, les grandes perspectives du travail.

Cette initiation et cette révision se feront à partir du livre : Un aperçu de la textique par Gilles Tronchet.

Quant à la préparation : les volumes étant expédiés, avec d'autres écrits, un mois environ avant le début du séminaire, les participants auront toute la durée qu'ils s'accorderont pour en prendre, à leur guise, ce qu'on appelle habituellement connaissance.

Quant à la discussion : les deux premières journées étant réservées à de libres échanges oraux sur ces ouvrages, les participants auront tout le loisir permis par les séances pour solliciter les éclaircissements éventuellement nécessaires, voire pour énoncer, très librement, d'éventuelles objections.


BIBLIOGRAPHIE :

Il est possible, d'ores et déjà, de prendre une vue sommaire de la textique en consultant, chacun paru aux éditions Les Impressions nouvelles dans la série TEXTICA, les trois ouvrages suivants :

• Jean Ricardou, Intelligibilité structurale du trait
• Jean Ricardou, Grivèlerie
• Gilles Tronchet, Un aperçu de la textique


CALENDRIER DÉFINITIF :

Mardi 1er août
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, du colloque en parallèle, du séminaire et des participants


Mercredi 2 août
Matin
Gilles TRONCHET : Un aperçu de la textique | Initiation

Après-midi
Jean-Christophe TOURNIÈRE : Pour une intellection textique du collectif | Investigation


Jeudi 3 août
Matin
Laurent LIENART : Frontières de l'abyme | Investigation

Après-midi
Marc AVELOT : Situation de la textique en 2017 | Invitation


Vendredi 4 août
Matin
Jean-Claude RAILLON : Indexation | Investigation

Après-midi
Daniel BILOUS : Un exemple de la capacité analytique de la textique : le mécanomatisme | Investigation


Samedi 5 août
Matin
Johanna GOSSART : Penser la marge | Investigation

Après-midi
Sandra SIMMONS : Lecturabilité et notation du "mouvement" | Invitation


Dimanche 6 août
Matin
Gilles TRONCHET : La portée de la conceptualisation textique : les exemples de la palinodation et du dialampo(épi)chorisme | Investigation

Après-midi
Michel SIRVENT : Lecture d'un logotype publicitaire | Investigation


Lundi 7 août
Matin
Retour sur certaines contributions

Après-midi
Perspectives : Collectif Textique, Cercle Ouvert de Recherche en TEXTique (17-18), SEMinaire de TEXTique (2018)


Mardi 8août
Matin
Perspectives : Collectif Textique, Cercle Ouvert de Recherche en TEXTique (17-18), SEMinaire de TEXTique (2018)

Après-midi
DÉPARTS


En première partie d'après-midi, un jour sur deux : Gilles TRONCHET & Amandine CYPRÈS : Concepts majeurs (Explication)

En fin d'après-midi, chaque jour : ATELIER D'ÉCRITURE (Renouvellement)


INITIATION :

Gilles TRONCHET : Un aperçu de la textique

Proposant une simple présentation de la textique, ce volume a été publié en 2012. Il a une double visée : d'abord, fournir un historique succinct, pour montrer dans quelles conditions et selon quelles étapes la textique est apparue et s'est constituée en une discipline nouvelle ; puis, offrir un exposé des principaux concepts et outils d'analyse élaborés jusqu'à présent.

Tout d'abord, comme la textique s'efforce d'établir une théorie unifiante des structures de l'écrit, il est indispensable d'expliquer la très large portée qu'elle donne à son objet, puis de préciser comment il trouve à se spécifier selon différents modes, permettant d'envisager, notamment, les particularités des caractères alphabétiques, des images et des symboles.

Ensuite, est retenu un domaine plus restreint et sans nul doute familier à tout lecteur, l'écrit représentatif relevant du mode grammique : cela correspond, quitte à simplifier un peu, aux écrits basés sur des séries de lettres, associables aux sonorités d'une langue et susceptibles, par équivalence avec d'autres séries, de faire surgir certaines idées (ainsi lorsqu'un terme s'échange avec sa définition). Il s'agit d'inventorier et d'expliciter les grandes catégories capables d'appréhender exhaustivement les structures possibles dans un écrit grammique : la textique prétend y parvenir, en l'attente d'une éventuelle démonstration contraire, susceptible de relancer la recherche.

Enfin, il a semblé utile de signaler quelques-uns des instruments analytiques servant à explorer en détail les dispositifs repérables dans un écrit représentatif, sachant que l'un des acquis majeurs de la textique consiste à distinguer, par rapport aux structures qui sont au service de la représentation, celles qui outrepassent un tel régime, en imposant leurs contraintes propres à la représentation, alors forcée de s'adapter. C'est le cas par exemple avec les rimes classiques, mais aussi avec beaucoup d'autres agencements irréductibles à la logique représentative, qui relèvent dès lors d'un régime métareprésentatif.

Il faut observer toutefois qu'un simple aperçu comme celui-ci ne saurait dispenser à propos de la textique davantage qu'une information initiale : une approche théorique plus fouillée, débouchant sur une pratique effective de la discipline, exige de bien plus amples développements.


INVESTIGATION :

Daniel BILOUS : Un exemple de la capacité analytique de la textique : le mécanomatisme

La textique se conçoit comme une discipline capable d'analyser toutes sortes d'objets. L'on se propose de vérifier cette aptitude autour d'une production particulière : un certain mécanomate inédit (ou si l'on préfère, mais un peu improprement, un "automate") intitulé "Engrenages en abyme".


Johanna GOSSART : Penser la marge

Il s'agira de conduire plus avant le questionnement, initié jadis, sur les rapports qu'entretient l'écrit pris en masse, et débarrassé dès lors de ses éventuels effets représentatifs, avec la marge alentour, rapports qui semblent eux-mêmes contraints, d'un côté, par les dimensions de la surface paginale et, de l'autre, par ce qu'il est loisible de nommer "le confort du lecteur".


Laurent LIENART : Frontières de l'abyme

La contribution s'assigne l'objectif de préciser les frontières (ou les contours) textiques de ce que l'on appelle communément la "mise en abyme".

La réflexion prendra appui sur une nouvelle de Christian Gailly, intitulée Les Fleurs coupées, qui trouve place dans le recueil La roue paru aux Éditions de Minuit.


Jean-Claude RAILLON : Indexation

La présente contribution se propose d'examiner diverses occurrences d'ortho(hyper(autothémo))textures associées au confinement qu'impose, sous l'apparence d'un cadre, l'espace assigné aux compositions en mode iconique. La textique nomme ortho(hyper(autothémo))texture la structure par laquelle ce qui est représenté se trouve désigner spécialement, et de façon correcte, tel aspect du jeu représentatif lui-même.


Michel SIRVENT : Lecture d'un logotype publicitaire

Après diverses délimitations qui en détailleront l'établissement, voici l'écrit, de variété communément nommée "logotype", qui fera l'objet d'un examen textique :

L'analyse se déroulera en trois phases.

La première portera sur l'ensemble de l'écrit, pris globalement, qui comporte la particularité de relever d'au moins deux modes distincts : le grammique et l'iconique.

La deuxième portera sur un seul élément de l'écrit : sa partie iconique, à savoir, pour le dire au plus simple, la stricte "figure" géométrique dite "triangle équilatéral".

La troisième portera sur l'ensemble de l'écrit, pris relationnellement, et analysera le rapport qu'entretient cette part iconique avec la série des lettres (la part grammique) qui l'intègre.

Ce qui permettra, en fin de parcours, de réviser la notion de "mise en abyme" à la lumière de précis concepts textiques.


Jean-Christophe TOURNIÈRE : Pour une intellection textique du collectif

C'est pour au moins trois raisons que, lors de ce Séminaire de textique 2017, il semble important d'engager une réflexion sur le problème du collectif.

La première vient de ce que, dans la mesure où il conduit à interroger, ou réinterroger, les principes censés être suivis par les membres d'une certaine communauté (notamment dite "intellectuelle"), tel problème, en ce qu'il touche à ce qui structure des… comportements, ne paraît aucunement mineur.

La deuxième raison est que, depuis la disparition de Jean Ricardou (charismatique fondateur de la textique, et coordonnateur des travaux de cette discipline jusqu'en 2016), le problème du collectif se pose, pour celles et ceux qui entendent essayer de poursuivre et organiser au mieux le travail autour de la textique, d'une manière à la fois inédite (sous l'angle de la disparition dudit fondateur) et impérieuse (sous l'angle du nécessaire effort de reconstruction généré par cette disparition).

La troisième est que, dans le cadre spécifique de la théorie textique, si Jean Ricardou a prodigué un grand nombre de réflexions consacrées à ce problème, ces réflexions se présentent néanmoins davantage selon un ensemble de fragments épars (essentiellement dans les quelques… milliers de pages qu'il a mis en circulation dans le Cercle Ouvert de Recherche en TEXTique) que sous les espèces d'un corps théorique unifié.

Par conséquent, ce que le travail plus haut intitulé présentera, et soumettra à la discussion… collective, c'est un commencement de théorie unificatrice portant sur l'objet nommé collectif.


Gilles TRONCHET : La portée de la conceptualisation textique : les exemples de la palinodation et du dialampo(épi)chorisme

Il y a, dans l'élaboration d'un appareil conceptuel effectué pour la textique par Jean Ricardou, de très nombreux concepts analytiques, permettant une spécification poussée des phénomènes, ainsi qu'une quantité plus restreinte de concepts synthétiques, fournissant une généralisation qui ouvre sur des perspectives de pensée inédites. Ces concepts synthétiques possèdent une efficacité d'autant plus notable que leur application concerne souvent une foule de domaines.

En particulier, la recherche portera sur l'émergence dans la théorie de l'écrit et le rôle qu'ils y jouent, de deux concepts dont les implications se trouvent liées, la palinodation, c'est-à-dire le basculement éventuel au fil d'une analyse d'un résultat dans un autre registre, et le dialampo(épi)chorisme, c'est-à-dire la superposition de plusieurs structures ou éléments à une place apparemment unique.

L'enjeu de leur venue, qui n'est rien moins qu'un bouleversement de l'approche coutumière dans l'appréhension de l'écrit, linéaire et fixiste, semble à même de procurer un gain majeur dans la compréhension de ses fonctionnements, avec un accès à la plasticité de ses mécanismes et à la possible tabularité de ses structures.


INVITATION :

Marc AVELOT : Situation de la textique en 2017

Avec la disparition de son fondateur, Jean Ricardou, la textique se trouve à un carrefour.

Cette contribution s'efforcera de situer quelques-unes des questions qui conditionnent le futur développement de la discipline.


Sandra SIMMONS : Lecturabilité et notation du "mouvement"

Il est possible, dans certains écrits, de percevoir ou d'imaginer quelque chose comme une bousculade structurale qui ressemble à du "mouvement". Pour d'autres écrits, le mouvement est effectif, voire constitutif, qu'il soit programmé à partir de l'écrit lui-même ou bien par rapport à son environnement. La présente étude fera une mise à plat des différentiels en question afin de prendre en compte les effets communément acceptés, ou non, en tant que mouvement perceptible. Une série de réflexions sur les paramètres en jeu, ainsi que des exemples illustrant certains principes, seront accompagnés par un tableau qui résumera les grands axes de ce qui pourrait, éventuellement, former l'esquisse de la lecturabilité de ces notations spécifiques du "mouvement".

Programme 2017 : un des colloques

Programme complet


SIMONE WEIL, RÉCEPTION ET TRANSPOSITION


DU MARDI 1er AOÛT (19 H) AU MARDI 8 AOÛT (14 H) 2017

[ colloque de 7 jours ]



DIRECTION :

Robert CHENAVIER, Thomas PAVEL


ARGUMENT :

Selon Simone Weil, la vie de la pensée consiste en l'expression nouvelle d'idées éternelles dans les conditions d'une époque. Le présent colloque voudrait définir cet "art" de la transposition que la philosophe applique méthodiquement dans maints domaines.

Dans cette perspective, on s'interrogera pour commencer sur ce qu'il en est de la condition humaine à l'ère de l'"obsolescence" programmée de l'homme. Il s'agit de comprendre comment une philosophie conçue comme "chose exclusivement en acte et pratique" permet de surmonter la difficulté de vivre, d'agir, d'écrire, en orientant l'attention sur les différents niveaux de la réalité. Le surnaturel étant affecté chez Simone Weil d'un coefficient supérieur de réalité, on abordera sa réflexion spirituelle comme une "théorie des religions" centrée à la fois sur ce qui fait l'unicité du sentiment religieux et sur la diversité des "voies d'unification". Puisque la recherche de Simone Weil développe une méthode visant à imprégner de spiritualité la vie humaine ici-bas, l'on prêtera une attention toute particulière à cette région supérieure du Bien d'où procède, selon la philosophe, le sentiment de la justice et de l'injustice. Il s'agit, en résumé, de faire percevoir que Simone Weil a toujours cherché l'équilibre entre l'idéal et les conditions concrètes de notre existence en ce monde.

Au-delà des contributeurs d'horizons et de disciplines variés, ce colloque s'adresse à tous les auditeurs intéressés par les questions traitées et qui, selon la formule de Cerisy, pourront participer aux débats.


CALENDRIER DÉFINITIF :

Mardi 1er août
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, du colloque, du séminaire en parallèle et des participants


Mercredi 2 août
L'ART DE LA TRANSPOSITION
Matin
Robert CHENAVIER & Thomas PAVEL : Ouvertures
Adrienne JANUS : À l'écoute de Simone Weil, la transposition du sens

Après-midi
Fernando REY PUENTE : La transposition comme critère de vérité
Federica NEGRI : Simone Weil et Emmanuel Levinas. L'impersonnel et l'altérité, le même défi ?

Soirée
Alejandro DEL RÍO HERRMANN : Simone Weil et le problème d'une politique de la culture


Jeudi 3 août
LA CONDITION HUMAINE À L'ÈRE DE L'"OBSOLESCENCE DE L'HOMME"
Matin
Cristina BASILI & Emilia BEA : Vers une civilisation du travail. Action et contemplation dans la pensée de Simone Weil
Christina VOGEL : Penser l'expérience du temps dans la société postindustrielle à la lumière des écrits de Simone Weil

Après-midi
Olivier REY : Simone Weil et Günther Anders
Martine LEIBOVICI : La vulnérabilité de l'humain. Simone Weil et la philosophie morale contemporaine

Soirée
"Biographie musicale de Simone Weil", concert organisé par les "Amis de la cathédrale" et interprété par le luthiste Thomas DUNFORD dans la chapelle nouvellement restaurée de l'hôpital de Coutances [œuvres de Jean-Sébastien Bach, complétées par quelques œuvres anglaises liées aux poètes mystiques qu'admirait Simone Weil]


Vendredi 4 août
VIVRE ET AGIR SELON LA JUSTICE
Matin
Rita FULCO : "Seul ce qui est juste est légitime" : la limite de la politique et le commandement de la justice
Christine Ann EVANS : Simone Weil et la justice d'après-guerre

Après-midi
Luigi A. MANFREDA : Simone Weil, l'impossible et le nécessaire
Emmanuel GABELLIERI : Simone Weil : du renouvellement de la métaphysique (metaxologie) à l'élargissement du christianisme


Samedi 5 août
VÉRITÉ ET EXPÉRIENCE DANS LA RELIGION ET LA CULTURE
Matin
Ghislain WATERLOT : Renouveler la notion de "vérité religieuse". Le legs de Simone Weil
François MARXER : Philosophie de la religion, philosophie de l'expérience religieuse : le surnaturel à l'épreuve

Après-midi
DÉTENTE


Dimanche 6 août
DÉPLACEMENTS, PASSAGES, SEUILS
Matin
Pascale DEVETTE : La condition humaine comme travail de perception [enregistrement audio en ligne sur La forge numérique de la MRSH de l'université de Caen Normandie et sur le site Radio France, rubrique France Culture]
Robert CHENAVIER : Se mettre dans la troisième dimension

Après-midi
Thomas PAVEL : L'enracinement, Simone Weil et Gabriel Marcel
Maria VILLELA-PETIT : Convergences spirituelles (et l'actualité du sens universaliste de Simone Weil)


Lundi 7 août
RELIGION(S) ET PHILOSOPHIE
Matin
Laurent MATTIUSSI : Unicité des religions, unité de la religion ? Simone Weil et Mircea Eliade
Pascal DAVID : Une vie philosophique ? Simone Weil, éthique et écriture

Après-midi
Frédéric WORMS : Elle me gouverne mais ne me convertit pas
Françoise MELTZER : Simone Weil, le travail et la main


Mardi 8 août
CONVERGENCE DES "VOIES"
Matin
Table ronde avec les participants et conclusions

Après-midi
DÉPARTS


BIBLIOGRAPHIE :

ŒUVRES COMPLÈTES DE SIMONE WEIL (Paris, Gallimard)

O.C. I - Premiers écrits philosophiques, 1988.
O.C. II 1 - Écrits historiques et politiques. 1. L'Engagement syndical, 1988.
O.C. II 2 - Écrits historiques et politiques. 2. L'expérience ouvrière et l'adieu à la révolution, 1991.
O.C. II 3 - Écrits historiques et politiques. 3. Vers la guerre, 1989.
O.C. IV 1 - Écrits de Marseille (1940-1942). 1. Philosophie, science, religion, questions politiques et sociales, 2008.
O.C. IV 2 - Écrits de Marseille (1941-1942). 2. Grèce, Inde, Occitanie, 2009.
O.C. V 2 - Écrits de New York et de Londres. 2. L'Enracinement (1943), 2013.
O.C. VI 1 - Cahiers (1933-septembre 1941), 1994.
O.C. VI 2 - Cahiers (septembre 1941-février 1942), 1997.
O.C. VI 3 - Cahiers (février-juin 1942), 2002.
O.C. VI 4 - Cahiers (juillet 1942-juillet 1943), 2006.
O.C. VII 1 - Correspondance. 1. Correspondance familiale, 2012.

QUELQUES ÉTUDES CONSACRÉES À SIMONE WEIL

Ouvrages
• BALLANFAT Marc, Simone Weil ou le combat de l'Ange contre la Force, Paris, Hermann, 2011.
• CANCIANI Domenico, Simone Weil. Le courage de penser, Paris, Éd. Beauchesne.
• CHENAVIER Robert, Simone Weil. Une philosophie du travail, Paris, Éd. du Cerf, 2001.
• CHENAVIER Robert, Simone Weil. L'attention au réel, Paris, Michalon, 2009.
• GABELLIERI Emmanuel, Être et don. Simone Weil et la philosophie, Paris-Louvain, Peeters, 2003.
• PETREMENT Simone, La Vie de Simone Weil, Paris, Fayard, 1973 (2 vol.), Rééd. 1997 (un vol).
• SAINT-SERNIN Bertrand, L'Action politique selon Simone Weil, Paris, Éd. du Cerf, 1988.
• VETÖ Miklos, La Métaphysique religieuse de Simone Weil, Paris, Vrin, 1971, Rééd., Paris, L'Harmattan, 2014 (3e éd. revue).

Collectifs
• KAHN Gilbert (dir.), Simone Weil. Philosophe, historienne et mystique, Paris, Aubier Montaigne, 1978. Ce recueil regroupe les actes ou une partie des actes de plusieurs colloques, notamment ceux de la rencontre "Vigueur d'Alain, rigueur de Simone Weil", Cerisy-la-Salle, 1974.
DEVETTE Pascale et TASSIN Étienne (dir.), "Oppressions et liberté. Simone Weil ou la résistance de la pensée", Tumultes (Paris, Éd. Kimé), n°46, mai 2016.

LES CAHIERS SIMONE WEIL

L'Association pour l'étude de la pensée de Simone Weil publie, depuis juin 1978, une revue trimestrielle, les Cahiers Simone Weil (dir. de la publication : R. Chenavier). La revue publie les communications données aux colloques annuels organisés par l'Association. Signalons quatre livraisons consacrées à un des thèmes du colloque de Cerisy : "La réception des œuvres de Simone Weil" (Brésil, États-Unis, Grande Bretagne, Irlande, Italie, Japon, pays germanophones), XXVII-3 & 4, septembre & décembre 2004 ; XXVIII-1 & 2, mars & juin 2005.


SOUTIEN :

• The John U. Nef Committee on Social Thought | University of Chicago

Programme 2017 : un des colloques

Programme complet


SPECTRES DE POE DANS LA LITTÉRATURE ET LES ARTS


DU SAMEDI 22 JUILLET (19 H) AU SAMEDI 29 JUILLET (14 H) 2017

[ colloque de 7 jours ]



DIRECTION :

Jocelyn DUPONT, Gilles MENEGALDO


ARGUMENT :

Ce colloque étudiera la persistance de l'œuvre d'Edgar Poe (1809-1849) dans la littérature et la culture occidentales du XXIe siècle. Premier poète national américain selon Nabokov, monument permanent de notre horizon culturel, Edgar Allan Poe, souvent méprisé de son vivant, est devenu en Occident une figure tutélaire du monde des lettres et des arts. Comme l'attestent les innombrables rééditions de son œuvre, des mal nommées Histoires extraordinaires à son poème philosophique Eureka, ainsi que les maintes reprises, réécritures, hommages discrets ou autres palimpsestes, l'influence de Poe est considérable.

Le phénomène n'est pas nouveau ; on sait quelle fut, en France, son influence sur les poètes symbolistes (Baudelaire et Mallarmé), combien il inspira Paul Valéry, les surréalistes, sans oublier des cinéastes (Jean Epstein). Comment ne pas songer encore aux lectures et relectures de "La lettre volée" par Lacan et Derrida ? Sujet et objet précieux de la psychanalyse qui l'a souvent malmené, le fantôme d'Edgar Poe incarne toutes nos hantises et obsessions, mais aussi constitue un réservoir de potentialités créatrices. Et si l'on ajoute à cette liste ceux qui aiment à voir en lui l'inventeur de la science-fiction, du récit policier et du gothique intériorisé, alors force est de constater que nul n'est à l'abri de l'influence poesque.

C'est pourquoi ce colloque s'interrogera sur les raisons de l'importance de l'œuvre de Poe et sur les modalités de sa persistance au XXIe siècle, à travers maints champs artistiques et culturels (musique, cinéma, BD, art contemporain…) et au-delà des frontières nationales et linguistiques. Outre les contributeurs qui présenteront des communications sur une large variété de sujets, il intéressera tous les lecteurs et amateurs d'Edgar Poe, ainsi que les étudiants qui travaillent sur son œuvre.


CALENDRIER DÉFINITIF :

Samedi 22 juillet
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Dimanche 23 juillet
Matin
Jocelyn DUPONT & Gilles MENEGALDO : Introduction
Lauric GUILLAUD : Edgar Allan Poe, personnage de fiction populaire, ou une vie d'outre-tombe
Nathalie SOLOMON : Poe lu par Jules Verne. À propos de l'article du Musée des Familles, 1864

Après-midi
Camille FORT : La verve et le verbe : les textes comiques de Poe et leurs traductions


Lundi 24 juillet
Matin
Jérôme DUTEL : La Chute de la maison Usher en quelques images ? (Aubrey Beardsley, Richard Corben, Jan Svankmajer)
Isabelle LABROUILLÈRE : La Chute de la maison Usher (1928) comme manifeste esthétique : du tableau-cadre à l'image-tâche

Après-midi
Dennis TREDY : Poe adaptation ou "post adaptation" : comment évaluer le cycle actuel d'adaptations filmiques et télévisuelles dans les œuvres d'Edgar Poe ?
Christophe CHAMBOST : Usher 2000, ou comment adapter "The Fall of the House of Usher" au XXIe siècle : The Fall of the Louse of Usher (K. Russell, 2002), Descendant (K. Christman & D. Tenney, 2003), Usher (R. Leatherwood, 2004), Edgar Allan Poe's House of Usher (D. De Coteau, 2008), The House of Usher (H. Cloake, 2006), Extraordinary Tales (R. Garcia, 2015), Crimson Peak (G. Del Toro, 2015)


Mardi 25 juillet
Matin
Isabelle LIMOUSIN : Edgar Allan Poe dans l'art contemporain et son exposition
Élodie CHAZALON : Po(e)pulaire : le "phénomène Poe" dans la culture visuelle contemporaine

Après-midi
Pénélope LAURENT : Drôles de crimes en Amérique latine [enregistrement audio en ligne sur La forge numérique de la MRSH de l'université de Caen Normandie et sur le site Radio France, rubrique France Culture]
Françoise SAMMARCELLI : Crises intertextuelles et transpo(e)sitions : Poe et la littérature américaine contemporaine
Tanya TROMBLE : Edgar Allan Poe chez Joyce Carol Oates


Mercredi 26 juillet
Matin
Chloé HUVET : "Le Masque de la Mort Rouge" comme matrice compositionnelle : de la nouvelle d'Edgar A. Poe (1842), au Conte fantastique d'André Caplet (1923)
Jocelyn DUPONT : Poe entre les dents : variations odontologiques de Berenice (Poe, 1835) à Twixt (Coppola, 2011)

Après-midi
DÉTENTE

Soirée
Lectures d'Edgar Allan Poe


Jeudi 27 juillet
Matin
Maryse PETIT : Entrer dans l'esprit : profils de Poe [texte lu par Dominique MEYER-BOLZINGER]
Pierre JAILLOUX : Beautés de l'horreur : quand Argento rencontre Poe

Après-midi
Sophie MANTRANT : Envahissante Ligeia : "Now Unto Death Utterly by Edmond Bertrand" (Mark Samuels, 2011)
Florent CHRISTOL : Hop-Frog (Edgar Poe, 1849) : fiction matricielle du film d'horreur américain ?


Vendredi 28 juillet
Matin
Gilles MENEGALDO : Poe au prisme du cinéma hollywoodien, de Griffith à Corman
Christian CHELEBOURG : Le chat et la souris : Tim Burton ou Edgar Poe dans le disneyverse

Après-midi
Jean-Paul MEYER : L'œuvre de Poe en bande dessinée : de la transposition à l'hybridation
Guillaume LABRUDE : Batman : Nevermore. L'héritage d'Edgar Allan Poe
Éric LYSØE : "C'est triste à faire pleurer les pierres". Debussy et La Chute de la maison Usher


Samedi 29 juillet
Matin
Bilan du colloque

Après-midi
DÉPARTS


BIBLIOGRAPHIE :

• Bloom Harold (dir.), Edgar Allan Poe, New York, Bloom's Literary Criticism, 2008.
• Chassay Jean-François (dir.), Edgar Allan Poe : une pensée de la fin, Montréal, Liber ; Saint-Laurent (Québec) ; Paris, Diffusion de l'édition québécoise, 2001.
• Ducreux-Petit Maryse, Edgar Allan Poe ou le livre des bords, Lille, Presses universitaires de Lille, 1995.
Europe (revue), "Edgar Poe", n°868-869, Août-Septembre 2001.
• Haugen Hayley Mitchell, Readings of the Short Stories of Edgar Allan Poe, San Diego, Greenhaven Press, 2001.
• Howarth William, Twentieth Century Interpretations of Poe's Tales, Englewood Cliffs, Prentice Hall, 1971.
• Jackson Christine, The Tell-Tale Art. Poe in Modern Popular Culture, Jefferson, McFarland, 2012.
• Justin Henri, Avec Poe jusqu'au bout de la prose, Paris, Gallimard, 2009.
• Justin Henri, Poe dans le champ du vertige : des "Contes" à "Eureka", Paris, Klincksieck, 1991.
• Perry Dennis R. & Sederholm Carl H. (dirs.), Adapting Poe : re-imaginings in Popular Culture, New York, Palgrave MacMillan, 2012.
• Poe Edgar Allan, Contes, essais, poèmes, Traduction de C. Baudelaire et S. Mallarmé, Édition établie par Claude Richard, Paris, Robert Laffont, 1989.
• Richard Claude (ed.), Edgar Allan Poe écrivain, Montpellier, Université Paul Valéry, 1990.
• Silverman Kenneth (ed.), New Essays on Poe's Major Tales, Cambridge, CUP, 1993.


SOUTIENS :

• CRESEM (EA 7397) | Université de Perpignan
• Laboratoire FoReLL (EA 3816) | Université de Poitiers

Programme 2017 : un des colloques

Programme complet


CARTE D'IDENTITÉS. L'ESPACE AU SINGULIER


DU SAMEDI 22 JUILLET (19 H) AU SAMEDI 29 JUILLET (14 H) 2017

[ colloque de 7 jours ]



DIRECTION :

Yann CALBÉRAC, Olivier LAZZAROTTI, Jacques LÉVY, Michel LUSSAULT


ARGUMENT :

Ce colloque explorera les diverses représentations du vide dans la création littéraire (fiction, poésie, théâtre, essai) et artistique (peinture, dessin, sculpture, installation, livre-objet) des XXe et XXIe siècles, en particulier dans les avant-gardes. Le vide reflète avant tout un parti pris esthétique de dépouillement et d'épure des formes. Mais il débouche aussi dans de nombreux cas sur l'expression d'une crise, sinon d'une "fin de l'art" dans la culture occidentale, comme l'a suggéré le mouvement "Fluxus" dans les années 1960/1970 et comme le montre encore l'art contemporain aujourd'hui.

Au-delà de ces principes formels et de ces tensions philosophiques, le vide renvoie également à des sensibilités extra-occidentales, venues en particulier d'Asie. Dès lors il implique un processus conscient de rapprochement des cultures qui met en valeur la qualité méditative et spirituelle de l'art, en particulier dans son rapport au bouddhisme zen.

Ce colloque, à la fois interdisciplinaire et interculturel, s'adresse prioritairement à un public d'étudiants et d'enseignants-chercheurs qui travaillent dans le domaine de la critique littéraire (française ou comparée) et de l'histoire de l'art des XXe et XXIe siècles. Il devrait intéresser en particulier ceux d'entre eux qui se consacrent à l'étude des avant-gardes.


CALENDRIER DÉFINITIF :

Samedi 22 juillet
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Dimanche 23 juillet
Matin
Yann CALBÉRAC, Olivier LAZZAROTTI, Jacques LÉVY & Michel LUSSAULT : Introduction [enregistrement audio en ligne sur La forge numérique de la MRSH de l'université de Caen Normandie et sur le site Radio France, rubrique France Culture]
Jacques LÉVY : Je de cartes

Après-midi
THÉORIES DU SINGULIER
Philippe VASSET : Espaces vides, spatialités pleines | Entretien avec Michel LUSSAULT


Lundi 24 juillet
Matin
Michel LUSSAULT : Approche conceptuelle de la singularité spatiale

Après-midi
Carole LANOIX : Habiter l'espace. Penser l'individu par la carte
Pauline BOIVINEAU : Les identités mises au travail en danse contemporaine : nudités et singularités en exergue dans l'espace public

Soirée
Présentation de l'exposition "Lo vivido y lo sucedido" ("Vécu et événement"), avec Jaime SERRA (Chroniques de la spatialité)


Mardi 25 juillet
Matin
QUANTITÉS DE QUALITÉ
Dominique BOULLIER : Hotel California ou habitèle ?

Après-midi
Boris BEAUDE : Sur les traces numériques de l'individu
Jessica PIDOUX : Toi et moi, une distance quantifiée

Soirée
Atelier Théâtre : Les sciences sociales se donnent en spectacle, animé par Michel LUSSAULT, avec Yann CALBÉRAC et Laurence VET


Mercredi 26 juillet
Matin
Joseph MORSEL : Le diable est dans les détails ? L'historien, l'indice et le cas singulier

Après-midi
DÉTENTE

Soirée
Tourisme : masse et/ou individu, table ronde avec Lauriane LÉTOCART (Le tourisme : identité spatiale, identité sociale. Le cas de la Baltique du Mecklembourg-Poméranie), Isabelle SACAREAU (La station entre généricité et singularité. Réflexions à partir de l'exemple des hill stations indiennes nées en situation coloniale) et Benjamin TAUNAY (S'engager hors de la densité. La Chine au prisme des déviances corporelles)


Jeudi 27 juillet
Matin
Lucas TIPHINE : La post-régulation de la circulation dans les espaces publics donne-t-elle plus de liberté aux usagers ? Le cas des piétons
Djemila ZENEIDI : La singularité à l'épreuve de la migration

Après-midi
HABITANS
Olivier LAZZAROTTI : "Qui es-tu Franz Schubert ?" : approches géographiques du singulier, avec la participation de Cécile GRÉVIN

Soirée
Atelier Chorégraphie : danser les théories spatiales, avec Jacques LÉVY et Mélanie PERRIER


Vendredi 28 juillet
Matin
Sylvain KAHN : Quand les Européens inventent un régime singulier de territorialité [enregistrement audio en ligne sur La forge numérique de la MRSH de l'université de Caen Normandie et sur le site Radio France, rubrique France Culture]
Hélène NOIZET : Habiter la ville médiévale : une co-construction d'espaces et de spatialités

Après-midi
Jean-Nicolas FAUCHILLE : Petits acteurs, grands enjeux : urbanité et éthique
Ana PÓVOAS : Singularité et théorie sociale de l'ethos spatial


Samedi 29 juillet
Matin
CONCLUSIONS
Débat animé par Yann CALBÉRAC et Olivier LAZZAROTTI

Après-midi
DÉPARTS


COMPTE-RENDU :

Vive les géographes kinésphero-cerisyens !, par Sylvain ALLEMAND

Du 22 au 29 juillet se déroulait le colloque "Carte d'identités. L'espace au singulier" sous la direction notamment des géographes Michel Lussault et Jacques Lévy. Le secrétaire général de l'Association des Amis de Pontigny-Cerisy, Sylvain Allemand, y a assisté. Il explique ici l'intérêt qu'il en a tiré au regard du tout premier colloque de géographie que ces derniers avaient organisé à Cerisy… en 1999.

Le colloque se proposait de rendre compte de la manière dont des singularités individuelles, collectives et spatiales pouvaient se manifester, y compris dans le double contexte de la mondialisation et de la révolution numérique que nous connaissons, non sans prendre à rebours les craintes de standardisation ou d'homogénéisation qu'on associe spontanément à celles-ci. À dominante géographique (à en juger par le nombre d'intervenants se définissant a priori comme géographe et/ou ayant fait une thèse de géographie), ce colloque nous a, personnellement, d'autant plus intéressé que nous avions assisté à celui, Logique de l'espace, esprit des lieux que deux de ses co-directeurs (Jacques Lévy et Michel Lussault) avaient organisé près de vingt ans plus tôt, en 1999, avec pour objectif, alors, de renouveler la géographie (non sans par la même occasion faire entrer cette discipline à Cerisy : ce colloque fut le premier qui y fut consacré).

Nous avons pu ainsi non pas tant mesurer le chemin parcouru par ces deux géographes dans leur effort pour la faire reconnaître pleinement comme une science sociale (d'autres occasions nous avaient été données de le faire, à travers ne serait-ce que des interviews, la lecture de plusieurs de leurs publications ou d'autres moments d'échanges à Cerisy même, où ils ont eu, depuis, le loisir de revenir à plusieurs reprises comme intervenants ou directeurs de colloque), que d'éprouver de manière sensible leur cheminement. En disant cela, nous ne songeons pas au poids des années qui auraient pu se lire sur leur visage, une photo du tout premier colloque, exposée au premier étage du Château de Cerisy, ne laissant rien paraître de leur basculement dans une tout autre tranche d'âge… (au contraire, Jacques Lévy et Michel Lussault ne paraissent pas avoir tant changé que cela, suggérant ainsi que la géographie, à moins que ce ne soit la fréquentation régulière de Cerisy, a le pouvoir de maintenir jeune !).

Non. Nous songions davantage à la manière dont ce cheminement s'est traduit par une réelle capacité à s'ouvrir à d'autres disciplines, y compris non spécifiquement académiques comme l'infographie (à travers l'intervention de l'artiste espagnol Jaime Serra, dont plusieurs dessins ont été exposés dans l'ancienne Étable), le théâtre sans oublier la danse. D'ailleurs, si une notion découverte au cours de ce colloque devait bien résumer ce qui, à notre sens, s'est joué au cours de ces dix-huit années, c'est bien celle de "kinésphère", évoquée lors d'un atelier proposé en soirée. Due à l'allemand Rudolf Von Laban — celui-là même auquel on doit la "notation du mouvement" —, elle désigne l'espace à trois dimensions qu'une personne est à même de balayer depuis une position fixe, rien qu'en se déployant au plan frontal, sagittal et vertical. En un sens métaphorique, on pourrait dire rétrospectivement que le colloque de 1999 et ses enjeux, auraient pu se résumer en un croquis représentant Jacques Lévy et Michel Lussault dans… leurs kinésphères respectives, autrement dit leur déploiement frontal, sagittal et vertical, depuis un point fixe, le tout symbolisant bien l'ambition de leur colloque : aller aux confins de leur discipline, rendre compte de sa porosité avec bien d'autres sciences sociales et humaines, sans récuser pour autant leur appartenance à la géographie (laquelle était au contraire valorisée dans sa pluralité, comme le soulignait le sous-titre des actes issus du colloque : Géographies à Cerisy).

En filant cette métaphore, on pourrait résumer le colloque de cet été en le représentant par des kinésphères plus nombreuses puisque à celles de Jacques Lévy et de Michel Lussault, se sont ajoutées celles des deux autres co-directeurs (Olivier Lazzarotti et Yann Calbérac), sans oublier celles de leurs doctorants respectifs, en suggérant au passage par-là que les deux premiers sont parvenus non pas tant à faire école, mais à convaincre d'autres personnes de participer à la démarche programmatique initiée à l'occasion du colloque de 1999 — faire reconnaître, rappelons-le, la géographie comme une science sociale. Non sans élargir le spectre des disciplines couvertes ni entendre celles-ci en un sens plus générique, puisque nos géographes se sont proposés cette fois d'entrer résolument au contact du champ de la création artistique : la danse et le théâtre, donc, mais aussi la musique (en l'occurrence celle de Franz Schubert évoquée à travers la communication d'Olivier Lazzarotti). Surtout, tout s'est passé comme si nos géographes avaient mis en mouvement leurs kinésphères. Non qu'ils aient renoncé à tout ancrage (indispensable dans la conception labanienne de cette sphère particulière). Ils ont juste voulu montrer en quoi il peut s'inscrire, tout comme l'habiter, dans le mouvement (hypothèse très largement évoquée au cours de ce colloque).

Pour autant, ce colloque n'avait pas vocation à se livrer à une défense et illustration de quelque interdisciplinarité que ce soit. Ni même d'une pluridisciplinarité ou encore d'une multidisciplinarité. Parmi les très nombreuses approches mises en avant par les intervenants, celles-ci ont été très peu évoquées. Un paradoxe et non des moindres quand on y pense de prime abord. Sauf à admettre qu'en réalité, les intervenants ont su incarner cette autre voie promue par Laurent Loty, chercheur au CNRS, à savoir l'"indisciplinarité" (consistant à se risquer à poursuivre des recherches sans objectifs préalables, d'une manière sérendipienne en somme). De fait, bien des intervenants se sont risqués à investir des terrae pas nécessairement incognitae, mais que les géographes n'avaient pas jugé utile d'explorer jusqu'ici, ou si peu, au prétexte qu'elles ne concernaient pas des disciplines académiques. Étant entendu qu'indisciplinaire ne veut pas dire indiscipliné (quoique très convivial, le programme du colloque a été tenu avec rigueur, et pas seulement grâce à l'appel impérieux des cloches du Château).

À cet égard, les ateliers sur le théâtre et la danse ont été des moments particulièrement importants. Nos géographes ne se sont pas contentés d'en appeler à un dialogue avec ces arts. Ils se sont, encore une fois, risqués à une expérimentation autour d'un dispositif scénique directement inspiré au théâtre, dans le premier cas, à des exercices chorégraphiques, dans le second, et à chaque fois pour mettre corporellement à l'épreuve des concepts spatiaux, si l'on peut dire. Kinésphériens et indisciplinaires, telles pourraient donc être les caractéristiques du géographe contemporain tel qu'il s'est manifesté au cours de ce colloque, quitte à entraîner un effacement progressif de sa discipline au profit d'une science plus générale — la science sociale — à laquelle il concourrait au même titre que les sociologues, les économistes, les anthropologues ou encore les politologues, sa valeur ajoutée résidant dans la prise en compte des logiques spatiales des enjeux sociaux. Dans cette perspective d'unification du champ des sciences sociales, l'enjeu ne serait plus d'apprécier l'apport du géographe à l'aune des concepts, des théories et méthodes qu'il serait en capacité d'exporter vers ou d'importer d'autres disciplines (une vision présente au cours du premier colloque, mais que Jacques Lévy a dit ne plus souhaiter défendre), mais par sa capacité à restituer toute leur place aux logiques spatiales qui président à notre rapport au monde et aux autres.

Si ce colloque a donc permis de caractériser une nouvelle espèce de géographe, il aura aussi permis, avec leur concours, de mieux apprécier la singularité d'un lieu comme Cerisy. Bien plus : montrer en quoi ses apparents archaïsmes (la cloche et quelques autres rites) et contraintes (des colloques de plusieurs jours, organisés au milieu de nulle part, au fin fond du Cotentin) en font en réalité la force et tout l'intérêt même, ou plutôt surtout, à l'heure de la mobilité et de la connectivité généralisées. À Cerisy, on prend le temps de l'échange formel (autour de communications) et informel (lors des repas que les participants prennent ensemble). On se risque aussi à des rencontres avec des personnes venant d'autres horizons professionnels, disciplinaires et géographiques que les siens. C'est dire si on est tout sauf déconnecté du monde. À certains moments, Cerisy prend même des airs d'"hyper-lieu", au sens où Michel Lussault les définit dans son dernier ouvrage (Hyper-Lieux. Les nouvelles géographies de la mondialisation, Seuil, 2017) : des lieux qui pour être très "locaux", n'en vivent pas moins en étant au diapason du Monde.


BIBLIOGRAPHIE :

• Anscombe G. & Elizabeth M., 2002 [1957], L'intention, Paris, Gallimard.
• Beaude Boris, 2012, Internet : Changer l'espace, changer la société, Limoges, FYP.
• Beaude Boris, 2014, Les fins d'Internet, Limoges, FYP.
• Boucheron Patrick & Delalande Nicolas, 2013, Pour une histoire-monde, Paris, PUF.
• Calbérac Yann & Volvey Anne (dir.), 2014, "J'égo-géographie…", Géographie et cultures, n°89-90.
• Corbin Alain, 1998, Le monde retrouvé de Louis-François Pinagot : sur les traces d'un inconnu, 1798-1876, Paris, Flammarion.
• Corbin Alain, Courtine Jean-Jacques & Vigarello Georges (dir.), Histoire du corps, Paris, Seuil.
EspacesTemps.net, 2006, "L'individu comme ressort théorique dans les sciences sociales", Traverse.
EspacesTemps.net, 2013, "Le futur est ailleurs : ici", Traverse.
• Foucault Michel, 2001, L'herméneutique du sujet, Gallimard/Seuil.
• Ingold Tim, 2007, Lines : A Brief History, London-New York, Routledge.
• Lahire Bernard, 2005, L'homme pluriel. Les ressorts de l'action, Paris, Armand Colin.
• Lazarotti Olivier, 2004, "Franz Schubert était-il viennois ?", Annales de Géographie, n°638-639, juillet-octobre 2004, p. 425-444.
• Lazarotti Olivier, 2006, Habiter, la condition géographique, Paris, Belin, 2006.
• Lazarotti Olivier, 2008, "Le lieu, le nom et l'homme : l'"Umlaut" d'Alfred le réfugié", in Forcade Olivier & Nivet Philippe (dir.), 2008, Les réfugiés en Europe, du XVIe au XXe siècle, Paris, Nouveau Monde, p. 203-218.
• Lazarotti Olivier, 2009, "Habiter le Monde : être ou ne pas être ?", Raison présente, 1er trimestre 2009, n°169, p. 73-81.
• Lazarotti Olivier, 2012, "Habiter : de l'un aux multiples", in Poucet Bruno (dir.), 2012, Marronnage et diversité culturelle, Matoury, Ibis Rouge, p. 243-256.
• Lazarotti Olivier, 2015, "D'ici et de là : quelques éléments pour une approche géographique de l'identité", in Nour Sckell Soraya & Ehrehardt Damien (2015), Le Soi et le Cosmos d'Alexander von Humboldt à nos jours, Berlin, Dunker & Humboldt, p. 237-251.
• Lévy Jacques (dir.), 2008, L'invention du Monde, Paris, Presses de Sciences Po.
• Lévy Jacques (dir.), 2008, Les échelles de l'habiter, Paris, PUCA.
• Lévy Jacques (éd.), 2016, A Cartographic Turn, Lausanne, PPUR/Routledge.
• Lévy Jacques, 2015, "Habiter Cheonggyecheon. L'exception ordinaire", Annales de Géographie, "Habiter, mots et regards croisés", 704 (4-2015), p. 391-405.
• Lévy Jacques, 2015, "Paris (Monde) : géographies du 13 novembre 2015", EspacesTemps.net, décembre 2015.
• Lévy Jacques, 2015, Thinking Places, 9 films, 363 min, versions française et anglaise, Lausanne, Chôros.
• Lévy Jacques & Lussault Michel (dir.), Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés, Paris, Belin, nouvelle édition, 2013.
• Lussault Michel, 2007, L'homme spatial. La construction sociale de l'espace humain, Paris, Seuil.
• Lussault Michel, 2013, L'avènement du Monde. Essai sur l'habitation humaine de la terre, Paris, Seuil.
• Martuccelli Danilo, 2010, La société singulariste, Paris, Armand Colin.
• Mendel Gérard, 1998, L'Acte est une aventure. Du sujet métaphysique au sujet de l'acte pouvoir, Paris, La Découverte.
• Regard Frédéric, 2003, Mapping the Self : Space, Identity, Discourse in British Auto/Biography, Saint-Étienne, Presses universitaires de Saint-Étienne.
• Schaeffer Jean-Marie, 2015, L'expérience esthétique, Paris, Gallimard, 2015.
• Singly François de, 2000, Libres ensemble. L'individualisme dans la vie commune, Paris, Nathan.
• Zeneidi Djemila, 2013, Femmes/Fraises. Import/Export, Paris, PUF.


SOUTIENS :

• Laboratoire Chôros | École polytechnique fédérale de Lausanne
• Unité de Recherche "Habiter le Monde" | Université de Picardie Jules Verne

Programme 2017 : un des colloques

Programme complet


LITTÉRATURES ET ARTS DU VIDE


DU JEUDI 13 JUILLET (19 H) AU JEUDI 20 JUILLET (14 H) 2017

[ colloque de 7 jours ]



DIRECTION :

Jérôme DUWA, Pierre TAMINIAUX


ARGUMENT :

Ce colloque explorera les diverses représentations du vide dans la création littéraire (fiction, poésie, théâtre, essai) et artistique (peinture, dessin, sculpture, installation, livre-objet) des XXe et XXIe siècles, en particulier dans les avant-gardes. Le vide reflète avant tout un parti pris esthétique de dépouillement et d'épure des formes. Mais il débouche aussi dans de nombreux cas sur l'expression d'une crise, sinon d'une "fin de l'art" dans la culture occidentale, comme l'a suggéré le mouvement "Fluxus" dans les années 1960/1970 et comme le montre encore l'art contemporain aujourd'hui.

Au-delà de ces principes formels et de ces tensions philosophiques, le vide renvoie également à des sensibilités extra-occidentales, venues en particulier d'Asie. Dès lors il implique un processus conscient de rapprochement des cultures qui met en valeur la qualité méditative et spirituelle de l'art, en particulier dans son rapport au bouddhisme zen.

Ce colloque, à la fois interdisciplinaire et interculturel, s'adresse prioritairement à un public d'étudiants et d'enseignants-chercheurs qui travaillent dans le domaine de la critique littéraire (française ou comparée) et de l'histoire de l'art des XXe et XXIe siècles. Il devrait intéresser en particulier ceux d'entre eux qui se consacrent à l'étude des avant-gardes.


CALENDRIER DÉFINITIF :

Jeudi 13 juillet
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Vendredi 14 juillet
THÉORIE
Matin
Jérôme DUWA & Pierre TAMINIAUX : Introduction
Vincent KAUFMANN : Le vide contre le spectacle, ou comment ne pas céder à la croyance

Après-midi
Imen BAHRI : Le vide et les "immatériaux" : une dématérialisation de l'œuvre d'art
Simone KORFF-SAUSSE : Le vide comme source de créativité dans la psychanalyse et l'art
Rodrigo FONTANARI : Progrès du vide chez Roland Barthes

Soirée
Vincent KAUFMANN : Pas de droit de regard : au fil des films de Guy Debord (extraits)


Samedi 15 juillet
POÉSIE
Matin
Colette GUEDJ : L'espace tragique du vide dans la poésie de Paul Celan et les toiles d'Anselm Kiefer [enregistrement audio en ligne sur La forge numérique de la MRSH de l'université de Caen Normandie et sur le site Radio France, rubrique France Culture]
Hervé Pierre LAMBERT : Octavio Paz : représenter la sunyata

Après-midi
Masayuki TSUDA : Le vide à partir des travaux de la Luxembourgeoise Aline Mayrisch et du Belge Henri Michaux
Jiani FAN : Le vide dans la poésie du paysage chez François Cheng et Philippe Jaccottet


Dimanche 16 juillet
ART MODERNE
Matin
Thierry DAVILA : D'un art qui ne manque pas d'air : de Duchamp à aujourd'hui, une heuristique des courants d'air
Shiyan LI : La pensée duchampienne entre nihilisme et sagesse extrême-orientale

Après-midi
Frédéric MONTÉGU : Aurélie Nemours ou l'esthétique du renoncement
Jean-François SAVANG : Robert Filliou, le vide et la création permanente

Soirée
Projection du film documentaire sur le peintre Simon Hantaï : Les Silences rétiniens, présenté par Jérôme DUWA


Lundi 17 juillet
SCÈNES ET SITES
Matin
Alice CARRÉ : Boîtes noires et boîtes blanches. Scénographies contemporaines et mythologies du vide en théâtre et en danse
Florent PERRIER : Vide à demeure : vie et mort de la statue de Charles Fourier

Après-midi
DÉTENTE


Mardi 18 juillet
RÉCIT
Matin
Christophe REIG : Écrire à l'"Ère du vide"
Charline PLUVINET : En l'absence de l'œuvre : négativité et hantise dans la création contemporaine

Après-midi
David AZOULAY : Les arts de la mémoire de Maurice Blanchot : critique, littérature et philosophie à l'épreuve du siècle
Carmina CHAUVEAU : L'architecture, la littérature et le vide : mode d'emploi et géographie d'une dépossession

Soirée
Présentation de Livres sur l'art, par Pierre TAMINIAUX


Mercredi 19 juillet
ART CONTEMPORAIN
Matin
Hyeon-Suk KIM : Le vide immatériel et le reflet dans la série Pavillon de Dan Graham
Camille PRUNET : Le vide et le public. Une interrogation sur le pouvoir de création : Yves Klein et Derek Jarman

Après-midi
Barbara BOURCHENIN : Livres et bibliothèques à l'épreuve du feu : réserve, néant et in-signifiant chez Anselm Kiefer et Claudio Parmiggiani
Andrea PITOZZI : Écrire le vide. Reading the Remove of Literature par Nick Thurston


Jeudi 20 juillet
Matin
Nathanaël WADBLED : Les formes mémorielles du vide : faire l'expérience de la disparition
Jérôme DUWA & Pierre TAMINIAUX : Conclusions

Après-midi
DÉPARTS


BIBLIOGRAPHIE :

• BENJAMIN Walter, "L'œuvre d'art à l'ère de sa reproduction technique", in Œuvres Choisies, Traduction de Maurice de Gandillac, Paris, Julliard, 1959.
• BLANCHOT Maurice, L'Espace Littéraire, Paris, Gallimard, 1955.
• DEBORD Guy, La Société du Spectacle, Paris, Gallimard, 1992.
• DE DUVE Thierry, Nominalisme Pictural, Paris, Minuit, 1984.
• KIM Hyeon-Suk, L'art et l'Esthétique du vide, Paris, L'Harmattan, 2014.
• MICHAUX Henri, Un Barbare en Asie, Paris, Gallimard, 1967.
• MICHAUX Henri, Misérable Miracle. La mescaline, Paris, Gallimard, 1972.
• PAZ Octavio, Versant Est, Édition bilingue, Paris, Gallimard, 1970.
• PAZ Octavio, Mise au net, Paris, Gallimard, 1977.
• TAMINIAUX Pierre, Littératures modernistes et arts d'avant-garde, Paris, Honoré Champion, 2013.
• TAMINIAUX Pierre, La Faille, Paris, L'Harmattan, 2014.
• TILMAN Pierre, Robert Filliou : Nationalité Poète, Dijon, Les Presses du Réel, 2007.
• TILMAN Pierre, Voids, Catalogue de l'exposition du Centre Pompidou, Dijon, Les Presses du Réel, 2009.


SOUTIEN :

• Georgetown University

Programme 2017 : un des colloques

Programme complet


L'ALGÉRIE, TRAVERSÉES


DU JEUDI 13 JUILLET (19 H) AU JEUDI 20 JUILLET (14 H) 2017

[ colloque de 7 jours ]



DIRECTION :

Ghyslain LÉVY, Catherine MAZAURIC, Anne ROCHE


ARGUMENT :

"Je pensais alors que "du même pays" voulait dire splendeur côtière,
immensité des paysages, couleur de terre forte, et il m'apparut que
toutes les explications des déchirements et désastres et luttes historiques
de l'Algérie avaient été grevées d'un grand oubli.
"
Nabile Farès, Un Passager de l'Occident

L'Algérie a fait l'objet, ces dernières années, de nombreuses recherches (colloques, publications) axées notamment sur la guerre d'Indépendance. Ce colloque, tout en tenant compte des avancées scientifiques dans le domaine, repose sur un point de vue différent. À partir des divers dénis de la réalité historique, politique et anthropologique, à partir de passés incompris (et voués à se répéter), il entend interroger l'histoire collective et ses entrecroisements avec les histoires individuelles : à quels silences, mutismes, blancs de la mémoire, exils hors de soi, renvoient les souffrances hors langage que chaque histoire singulière (franco-judéo-algérienne) porte en elle ?

Il s'agit de faire appel à cette force traversière de la pensée à l'œuvre dans les productions culturelles d'aujourd'hui : textes littéraires et documents historiques, ombres portées d'un présent encore non vécu. Est-ce que le passé a un futur ?

Ce colloque, au-delà des spécialistes, s'adresse à tous ceux qui s'intéressent aux multiples perspectives transhistoriques et transculturelles émergeant aujourd'hui comme de nouveaux points de passages entre la France et l'Algérie.


CALENDRIER DÉFINITIF :

Jeudi 13 juillet
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Vendredi 14 juillet
Matin
Ghyslain LÉVY, Catherine MAZAURIC & Anne ROCHE : Ouverture
Catherine BRUN : Toucher l'ancien présent et le futur déjà là [enregistrement audio en ligne sur La forge numérique de la MRSH de l'université de Caen Normandie et sur le site Radio France, rubrique France Culture]

Après-midi
Tristan LEPERLIER : Une littérature en état d'urgence ? Controverses autour d'une notion stratégique dans la décennie noire
Zineb ALI-BENALI : Écriture de la rupture et de la déliquescence. La littérature algérienne post-décennie noire


Samedi 15 juillet
Matin
Karima LAZALI : L'impossible en partage
Ghyslain LÉVY : Un temps suspendu

Après-midi
Charles BONN : L'écrivain algérien et sa relation au lieu d'origine
Claude de LA GENARDIÈRE : Des géographies psychiques où l'Algérie traverse la France

Soirée
Jacques FERRANDEZ : Mes deux rives | Entretien avec Anne ROCHE


Dimanche 16 juillet
Matin
Mustapha MESLEM : 1962. Un passé futur, mémoire et amnistie
Amina BEKKAT : L'image de la femme dans les romans algériens des vingt dernières années

Après-midi
Sarah KOUIDER RABAH : Espaces autobiographique et historique dans trois nouvelles de Juives d'Algérie : re-panser les drames de l'Histoire
Ghyslain LÉVY & Anne ROCHE : Hommage à Nabile Farès

Soirée
Elisabeth LEUVREY : "Alger, mise en ombre". Cinq variations autour des images absentes du film La Traversée commentées par Ghyslain Lévy


Lundi 17 juillet
Matin
Anne ROCHE : Pour une histoire contrefactuelle
Ghyslain LÉVY : Sadek Aissat ou l'émergence d'un non-événement

Après-midi
DÉTENTE

Soirée
Habib TENGOUR : Autour de son livre Traverser | Entretien vidéo avec Hervé SANSON


Mardi 18 juillet
Matin
Meriem ZEHARAOUI : Les dimensions mémorielles et contestataires dans l'écriture nomade de Malika Mokeddem (N'Zid, 2001 et La Désirante, 2010)
Giulia FABBIANO : "Je viens d'un pays qui n'existe plus". Détours d'appartenance postcoloniale

Après-midi
Leïla SEBBAR : "Le Ravin de la femme sauvage" | Entretien avec Sabrinelle BEDRANE
Hadj MILIANI : Traverses culturelles et pluralités créatrices

Soirée
Habiba DJAHNINE : Projection du film Lettre à ma sœur


Mercredi 19 juillet
Matin
Amina LAMGHARI : Présentation de l'œuvre de Malek Bensmaïl
Catherine MAZAURIC : L'Algérie traversée par l'Afrique subsaharienne (Maïssa Bey, Tierno Monénembo)

Après-midi
Stéphane BAQUEY : Déplacements et ancrages de la poésie (ou non-poésie) algérienne contemporaine arabophone et francophone
Hervé SANSON : L'écriture de la catastrophe dans les romans de Sarah Haïdar

Soirée
Hommage à Nabile Farès, intervention chorégraphique de Marie-Odile LANGLÈRE [extrait sur la chaîne YouTube de Cerisy]


Jeudi 20 juillet
Matin
Synthèse et conclusions

Après-midi
DÉPARTS


BIBLIOGRAPHIE :

• Charles Bonn, Lectures nouvelles du roman algérien. Essai d'autobiographie intellectuelle, Classiques Garnier, 2016.
• Catherine Brun (dir.), Guerre d'Algérie / Les mots pour la dire, CNRS Éditions, 2014.
• Catherine Brun (dir.), Algérie, d'une guerre à l'autre, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2014.
• Giulia Fabbiano, Hériter 1962. Harkis et immigrés algériens à l'épreuve des appartenances nationales, Presses universitaires de Paris-Ouest, 2016.
• Alice Kaplan, En quête de "L'Étranger", Gallimard, 2016.
• Mondher Kilani, Pour un universalisme critique. Essai d'anthropologie contemporaine, La Découverte, 2016.
• Karima Lazali, La parole oubliée, érès, 2015.
• Catherine Mazauric, Mobilités d'Afrique en Europe. Récits et figures de l'aventure, Karthala, 2012.
• Crystel Pinçonnat, Endofiction et fable de soi. Écrire en héritier de l'immigration, Classiques Garnier, 2016.
• Benjamin Stora, Histoire de l'Algérie : XIXe et XXe siècles, La Découverte, 2012.
• Benjamin Stora, Les Clés retrouvées. Une enfance juive à Constantine, Stock, 2015.
• Lucette Valensi, Juifs et musulmans en Algérie, Tallandier, 2016.


SOUTIENS :

• Cielam (EA 4235) | Aix-Marseille Université
• Réseau mixte Langue française & Expressions francophones (Réseau-Mixte LaFEF) | Université Rennes 2 // Institut Français d'Algérie // Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche d'Algérie