Programme 2025 : un des colloques

Programme complet


"À DISTANCE ET ENSEMBLE"
NOUVELLES PERSPECTIVES SUR BEAUVOIR ET SARTRE


DU MERCREDI 16 JUILLET (19 H) AU MARDI 22 JUILLET (14 H) 2025

[ colloque de 6 jours ]


Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, Paris [FND57-RZ6]
Freund Gisèle (1908-2000)
(C) RMN Gestion droit d'auteur / Fonds MCC / IMEC
Localisation : Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, IMEC


ARGUMENT :

"À distance et ensemble". C'est par ces mots que Simone de Beauvoir décrit, dans La Force de l'âge, ses échanges avec Sartre mobilisé sur le front de l'Est à partir de septembre 1939. Indépendamment de tout éloignement géographique, la formule décrit à la perfection leurs rapports, tissés de proximité, de conversations incessantes, de relectures critiques mutuelles, que contrebalance une exigence d'autonomie dans l'initiative et la réalisation de leurs productions respectives. Seuls quelques entretiens, en particulier celui de La Cérémonie des adieux, ont réuni leurs noms sur une même couverture. Par-delà l'image, sulfureuse ou idéalement libre, qu'on a pu se donner de leur relation, par-delà le mythe de gémellité soigneusement forgé par Beauvoir elle-même, le fonctionnement de ce couple mérite d'être élucidé. En quoi le déploiement de leur pensée, de leur écriture, de leur engagement, sur des terrains et des registres si divers, est-il redevable aux modalités de collaboration, de complémentarité, d'entraide, de concurrence, ou de répartition des tâches, qui s'établissent au sein de ce duo ?

Les études beauvoiriennes et sartriennes sont parvenues aujourd'hui à une connaissance approfondie des deux écrivains. Mais peu s'aventurent à saisir, dans sa complexité, sans a priori ni hiérarchie, ce couple même, "Sartrébeauvoir", étrange objet littéraire, politique, philosophique. Pour faire droit à l'actualité de ces deux œuvres polymorphes, seront réunis chercheurs et chercheuses, français et étrangers, relevant d'ancrages disciplinaires différents et intervenant selon divers formats, la place faite à la jeune recherche attestant de la vigueur et le dynamisme du champ.


MOTS-CLÉS :

Beauvoir (Simone de), Correspondances, Couple, Édition, Existentialisme, Féminisme, Littérature, Manuscrits, Philosophie, Sartre (Jean-Paul)


CALENDRIER PROVISOIRE (04/12/2024) :

Mercredi 16 juillet
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, du colloque et des participants


Jeudi 17 juillet
DES CONCEPTS ET DES IMAGINAIRES
Matin
Florence CAEYMAEX : Une éthique des temps modernes. Hériter de Beauvoir et Sartre
Jennifer McWEENY : Une théorie existentialiste de l'"Esprit" : Beauvoir et Sartre, 1930-1939

Après-midi
Juliette SIMONT : Autour de la rupture Sartre-Beauvoir et Albert Camus
Hélène BATY-DELALANDE : Beauvoir et Sartre, une vie de bohème moderne ?
Jean-Louis JEANNELLE : Devenir public

Soirée
Autour du film Les Sorcières de Salem


Vendredi 18 juillet
MATÉRIALITÉS
Matin
Cristina STOIANOVICI : Rareté beauvoirienne et rareté sartrienne : la circulation d'un concept
Jean BOURGAULT : "Morale et Histoire" : en quête d'une morale

Après-midi
Christina HOWELLS : La spirale : circularité et altération
Grégory CORMANN & Jérémy HAMERS : Les Sorcières de Salem : notes sur un film que Sartre avait en texte(s)
Guillaume DELAUNAY : La négligence et l'archive. Sartre et Beauvoir, le travail manuscrit au fil du temps | Dialogue avec Jean BOURGAULT

Soirée
Les archives de l'Institut national de l'audiovisuel (INA), extraits commentés par les doctorants


Samedi 19 juillet
À LA LETTRE
Matin
Jean-François LOUETTE : Sartre, la poésie dans la prose
Claudia BOULIANE : Une drôle d'écrivaine : traits comiques beauvoiriens

Après-midi
DÉTENTE

Soirée
Patrice MANIGLIER : Présentation de la revue Les temps qui restent


Dimanche 20 juillet
RÉSEAUX ET RÉCEPTIONS
Matin
Jean-Christophe CORRADO : Beauvoir et Sartre : entremises éditoriales
Marine ROUCH : Beauvoir, Sartre et leurs aspirants-écrivains : analyse croisée du parrainage et du marrainage littéraires

Après-midi
Elisabeth RUSSO : Quelle réception pour Sartre et Beauvoir romanciers ?
Kate KIRKPATRICK : Angoisses d'influence. Les réceptions croisées du Deuxième Sexe et de L'Être et le Néant en anglais
Silvia LIPPI : Lacan/Beauvoir : une rencontre manquée

Soirée
Arash AMINIAN & Bénédicte DUTHION : Lieux d'écritures, écritures des lieux : Beauvoir, Sartre et la Normandie


Lundi 21 juillet
GENRE, ANTHROPOLOGIE ET POLITIQUE
Matin
Louise MAI : Beauvoir, Sartre et la psychiatrisation du désir féminin

Autour de 68 : la place du désir chez Sartre et Beauvoir, table ronde avec Chiara COLLAMATI, Alix BOUFFARD, Alexandre FERON et Hervé OULC'HEN

Après-midi
Aurore KOECHLIN : Quelle lecture la sociologie du genre fait-elle du Deuxième Sexe de Beauvoir ?
Esther DEMOULIN : Penser le deuxième sexe après Le Deuxième Sexe : le féminisme hors du livre
Pierre BRAS & Michel KAIL : Qu'apprendre du débat de Sartre et Beauvoir sur le féminisme ?

Soirée
Histoires de traduction, table ronde avec Céline LETAWE, Nao SAWADA et Patricia WILLSON


Mardi 22 juillet
Matin
Restitution des doctorants, avec Arash AMINIAN (NYU), Chloé BOUSQUET (Université Libre de Bruxelles), Béatrice LEFEBVRE-CÔTÉ (Université de Montréal), Louise MAI (Sorbonne Université), Sophia MILLMAN (Princeton University), Hiroaki SEKI (Japon) et Cristina STOIANOVICI (Université Paris 1)

Après-midi
DÉPARTS


RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :

Grégory CORMANN
Grégory Cormann enseigne la philosophie française contemporaine et la philosophie des sciences humaines à l'université de Liège, où il codirige le centre MAP-Matérialités de la politique (UR Traverses). Il est l'auteur de Sartre. Une anthropologie politique, 1920-1980 (Peter Lang, 2021). Directeur de la revue L'Année sartrienne depuis 2006, il est membre de l'équipe Sartre de l'ITEM et a publié plusieurs manuscrits de Sartre, notamment Morale et Histoire (2005) et Les racines de l'éthique (2015). Également spécialiste des revues intellectuelles de l'après-Seconde Guerre mondiale, il a récemment consacré plusieurs articles aux relations entre Sartre et Beauvoir et à l'effet du Deuxième sexe sur la pensée française du XXe siècle, notamment au prisme des Cahiers du GRIF et de la pensée de Françoise Collin.

Esther DEMOULIN
Esther Demoulin est Maîtresse de conférences en littérature du XXe siècle à l'université Paris Cité et membre du CERILAC. Elle est l'autrice de Beauvoir et Sartre. Écrire côte à côte (Impressions Nouvelles, 2024). Co-responsable avec Jean Bourgault de l'équipe "Sartre" de l'ITEM, secrétaire du Groupes d'Études Sartriennes, elle édite actuellement, en collaboration avec Sylvie Le Bon de Beauvoir les paroles et écrits féministes de Beauvoir pour les éditions Gallimard.

Jean-Louis JEANNELLE
Jean-Louis Jeannelle est Professeur de littérature du XXe siècle à Sorbonne Université et membre du CELLF-UMR 8599. Il est l'auteur de Vies mémorables. Variations littéraires sur le genre des Mémoires de la Libération à nos jours (Hermann, 2024), de Cinémalraux : essai sur l'œuvre d'André Malraux au cinéma (Hermann, 2015) et de Films sans images : une histoire des scénarios non réalisés de "La Condition humaine" (Seuil, coll. "Poétique", 2015). Il a précédemment publié Résistance du roman : genèse de "Non" d'André Malraux (CNRS Éditions, 2013), Écrire ses Mémoires au XXe siècle : déclin et renouveau (Gallimard, coll. "Bibliothèque des idées", 2008) et Malraux, mémoire et métamorphose (Gallimard, 2006) et est le co-éditeur des Mémoires de Simone de Beauvoir en Pléiade (2018).

Juliette SIMONT
Juliette Simont, chercheuse émérite au Fonds National de la Recherche scientifique de Belgique, a enseigné la philosophie à l'université libre de Bruxelles, a été adjointe à la direction des Temps Modernes où elle a publié de nombreuses études sur Sartre ; elle préside le Groupe d'Études sartriennes et co-dirige la revue Études sartriennes. Elle est l'autrice, notamment, de Jean-Paul Sartre. Un demi-siècle de liberté (De Boeck, 2015) ; elle a co-édité, sous la direction de J.-F. Louette, le volume des Écrits autobiographiques de Sartre en Pléiade (2010) et co-dirigé, avec Esther Demoulin et Jean-François Louette, le volume collectif "Les Temps Modernes", d'un siècle l'autre (Les Impressions Nouvelles, 2023) ; elle contribue à la revue Les Temps qui Restent.


BIBLIOGRAPHIE :

• Bourgault Jean et Jeannelle Jean-Louis, Sartre-Beauvoir : genèses croisées, Genesis, n°53, 2021.
• Celeux Anne-Marie, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir : une expérience commune, deux écritures, Paris, Nizet, 1986.
• Contat Michel, "Sartre/Beauvoir, mythe et réalité d'un couple", dans Pour Sartre, Paris, Presses universitaires de France, coll. "Perspectives critiques", 2008, p. 491-527.
• Contat Michel, "La collaboration Beauvoir-Sartre", dans Tom Bishop et Caroline Girard (dir.), Simone de Beauvoir, Centennial Conference, New York, The Center for French Civilization and Culture New York University, 2009, p. 184-202.
• Contat Michel, "Beauvoir et Sartre : c'est Castor et Pollux", dans Liliane Lazar (dir.), L'Empreinte Beauvoir. Des écrivains racontent, Paris, L'Harmattan, 2009, p. 199-210.
• Cormann Grégory, ""Madame de Beauvoir, c'est moi". Une archéologie féministe de la pensée française contemporaine (Sartre, Lévi-Strauss, Bourdieu)", Veritas, vol. 63, n°2, mai-août 2018, p. 640-672 (repris dans Grégory Cormann (dir.), L'Année sartrienne, n°33, juin 2019, p. 7-22).
• Daigle Christine et Golomb Jacob (dir.), Beauvoir & Sartre. The Riddle of Influence, Bloomington, Indiana University Press, 2009.
• Demoulin Esther, Beauvoir et Sartre. Écrire côte à côte, Les Impressions Nouvelles, 2024.
• Jeannelle Jean-Louis et Lecarme-Tabone Éliane (dir.), Simone de Beauvoir, Paris, Éditions de l'Herne, 2012.
• Gothlin Eva, "Beauvoir et Sartre : deux philosophies en dialogue", dans Christine Delphy et Sylvie Chaperon (dir.), Cinquantenaire du "Deuxième Sexe", Paris, Syllepse, 2002, p. 113-120.
• Idt Geneviève et Louette Jean-François, "Sartre et Beauvoir épistoliers en guerre : Voilà de la lettre ou non ?", Études sartriennes, n°5, 1993, p. 69-91.
Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, film de Max Cacopardo, commentaires de Madeleine Gobeil et Claude Lanzmann, 1967.
• Kail Michel, Beauvoir et Sartre. Pour un matérialisme féministe, Paris, PUF, 2023.
• Kirkpatrick Kate, Devenir Beauvoir : la force de la volonté, trad. Clotilde Meyer, Flammarion, 2023.
• Kruks Sonia, "Simone de Beauvoir : between Sartre and Merleau-Ponty", Simone de Beauvoir Studies, vol. 5, 1988, p. 74-80, traduit dans Les Temps modernes, n°520, novembre 1989, p. 81-103.
• Lecarme-Tabone Éliane, "Le couple Beauvoir-Sartre devant la critique féministe", Les Temps modernes, n°619, 2002/3, p. 19-42.
• Louette Jean-François, Sartre et Beauvoir, roman et philosophie, Genève, La Baconnière, 2019.
• Meo Patricia de, Dalhousie French Studies, vol. 9, 1986, "Perspectives sur Sartre et Beauvoir", dir. Patricia de Meo.
• Poisson Catherine, Sartre et Beauvoir : du "je" au "nous", Amsterdam/New York, Rodopi, 2002.
• Rouch Marine, "Chère Simone de Beauvoir". Vies et voix de femmes "ordinaires". Correspondances croisées 1958-1986, Paris, Flammarion, 2024.
Simone de Beauvoir Studies, vol. 8, 1991, "The Legacy of Simone de Beauvoir and Jean-Paul Sartre".
Simone de Beauvoir Studies, vol. 20, 2003-2004, "The Talk of the Town: Beauvoir and Sartre".
• Teroni Sandra et Vannini Andrea, Sartre e Beauvoir al cinema, Firenze, La Bottega del cinema, 1989.


BULLETIN D'INSCRIPTION


Les inscriptions à ce colloque ne seront ouvertes qu'à partir du 15 mars prochain. En attendant, nous vous invitons à consulter la page Inscription de notre site.

Programme 2025 : un des colloques

Programme complet


LES CHEMINS CRÉATIFS DE LA CRITIQUE : LITTÉRATURE, CRÉATION, ACTION !


DU LUNDI 7 JUILLET (19 H) AU DIMANCHE 13 JUILLET (14 H) 2025

[ colloque de 6 jours ]


Fragments du plan en marbre de la Rome antique (1754-1756),
Giovanni Battista Piranesi © Yves Bresson / Musée d'art moderne
et contemporain de Saint-Étienne Métropole


ARGUMENT :

Près de soixante ans après la décade fondatrice de Cerisy, le temps semble de nouveau venu de se rassembler autour des "chemins actuels de la critique", pour rendre compte d'une tendance profonde du contemporain. Depuis le début du XXIe siècle en effet, concomitamment à l'entrée de la création littéraire dans les programmes universitaires français, les discours théoriques et critiques sur la littérature sont le lieu d'expérimentations qui contestent les partages traditionnels entre œuvre et commentaire, pratique et théorie, expérimentation et transmission ou encore écriture et réception.

De ces formes créatives de la critique littéraire, on esquissera la carte et le répertoire. On interrogera leurs dynamiques, entre et par-delà les disciplines, ainsi que leurs généalogies croisées où se mêlent la rhétorique, la théorie littéraire, la tradition de l'essai, du poème critique, la fiction théorique mais aussi la recherche-création et la recherche-action. Et l'on se demandera ce que, au juste, cette création critique fabrique. Où et comment s'écrit-elle, s'enseigne-t-elle, se publie-t-elle ? Comment travaille-t-elle à la convergence de l'université, de la littérature et des autres espaces sociaux ? Comment s'articule-t-elle aux débats théoriques, aux luttes et aux urgences actuelles ?

Enquête sur les territoires et les terrains des critiques créatives, ce colloque en sera aussi bien le laboratoire vivant, l'occasion d'en discuter collectivement le projet et d'en essayer les possibles.


MOTS-CLÉS :

Cartographie, Conférence-performance, Création critique, Expérimentations pédagogiques, Nouvelles formes d'édition en SHS, Recherche-action, Recherche-création, Théorie littéraire


Le programme ci-dessous présente les principales rubriques, dont les contours sont encore amenés à bouger et seront bientôt précisés sous la forme d’un calendrier détaillé.

MODULES THÉMATIQUES / RUBRIQUES :

Archives 66
L'intitulé de ce colloque fait écho à une rencontre qui s'est tenue à Cerisy en 1966 : Les chemins actuels de la critique. Désormais célèbre dans les études littéraires, ce colloque a aussi laissé des traces sur place et dans les alentours. Les archives en sont déposées à l'IMEC ; il existe des photographies prises à cette occasion, à l'intérieur du Château ou dans le parc ; des volumes de la bibliothèque de Cerisy, parfois dédicacés, en portent encore témoignage. Le module se mettra en quête de ces empreintes — et de leurs échos, qu'on espère inattendus.

Atlas de la création critique
Peut-on cartographier la création critique menée à l'horizon de la littérature en situant les uns par rapport aux autres ses territoires, ses points névralgiques, ses ponts, ses chemins de traverse ? Faut-il envisager une multitude de cartes réunies en atlas pour mieux appréhender cette création, selon qu'on y retient des formats, des dates, des noms propres, des pratiques ou des gestes ? Comment dessinerons-nous de telles cartes ?

Autothéorie
Élaborée par les mouvements féministes et queer, l'autothéorie investit et questionne les articulations possibles entre une expérience singulière et des processus sociaux, souvent oppressifs, dont les répercussions ordinaires sont parfois ténues mais presque toujours implacables. Ce module se demandera si l'une de ces articulations décisives ne tiendrait pas à certains usages du langage lui-même dans les médias, sur les réseaux sociaux, sur le marché du travail, dans le droit ou dans les espaces privés et domestiques. Comment investir à Cerisy ces "je" à l'intersection du genre, de la classe, de la race et de la phrase ? L'enquête sera "littéraire" du fait de ce surcroît d'inquiétude et de vigilance langagières.

Balado-performance et radio Brouhaha
L'expérience de "radio Brouhaha" (initiée par Lionel Ruffel à Paris 8) et le paysage en plein essor des podcasts engagent des formats oraux de création et de diffusion que nous pourrions investir durant la semaine : tables rondes en direct, capsules à écouter sur son vélo, plages sonores à méditer dans les transports publics…

La création critique par la bibliomancie et le tarot
Lire le passé, le présent, l'avenir dans les livres ; éprouver nos modes de croyance dans la fiction ; fournir à l'interprétation ainsi qu'à l'écriture des textes autant de motifs à décentrement qu'il y a de séances et de tirages : la bibliomancie et le tarot déplacent, interrogent et enrichissent la création critique.

Ethno-ficto-herméneutique
Il convient d'inventer d'autres peuples dont les idées, règles sociales, croyances, habitudes feront voler en éclat ou, au moins, varier les grands classiques de la littérature mondiale. Les participants et participantes seront conviés à concevoir leur peuple imaginaire et son influence sur l'œuvre de leur choix… Parce qu'il n’y a aucune raison de laisser les études de réception à celles et ceux qui croient que les lectrices existent… Parce qu'il faut lire en contexte — pourvu qu'on imagine le contexte… Parce qu'il ne sert à rien de changer le monde, si on ne change pas les livres en même temps.

Explorations somatiques
Ce module est à la fois superflu et nécessaire. Il ponctuera les explorations intellectuelles de sessions où les corps seront mis à contribution. Qui souhaiterait par exemple nous faire découvrir l'enlacement des arbres, la méthode du fractionné, son yoga préféré, les bains de boue, la cohérence cardiaque, la tarantelle, les joies de la chorale ?… Dans un second temps peut-être, nous nous demanderons comment tout cela accompagne et nourrit nos réflexions : en interrogeant les effets d'une "somaesthétique" (Richard Shusterman) sur la création critique, en inventant des dispositifs de recherche-création à partir de pratiques somatiques collectives (Boris Nordmann), en éprouvant avec les écologies somatiques la force insurrectionnelle de nos "mouvementements" (Emma Bigé) ?

Fanzine
Nos échanges seront scandés par la parution régulière, durant la semaine, d'un fanzine produit à Cerisy même. À la fois archive, foutraquothèque, pense-bête et matériau de relance, il sera le témoin fidèle de nos dispersions. Nous pourrons nous y référer et nous en inspirer.

Interpolation
La pratique de l'interpolation est aussi vieille que le monde. C'est en effet dès l'âge des cavernes que l'être humain n'a pu s'empêcher d'intervenir sur les œuvres de ses semblables. Or l'intelligence artificielle multiplie à l'infini les possibilités d'intervention dans le monde littéraire et artistique.

Jeu de rôle "L'université d'après"
Dans quelles configurations institutionnelles la recherche-création trouverait-elle son déploiement le plus adéquat ? Quelles transformations de nos universités actuelles seraient indispensables ? Il ne faudra pas moins, pour pousser nos imaginations à leurs limites, qu'un jeu de rôle ad hoc comme instrument de création critique révolutionnant, si ce n'est révolutionnaire !

Temps du matin
Ce module quotidien, placé en début de journée, nous plongera en douceur dans des considérations déliées : réminiscences de la veille, gloses du fanzine, remarques d'après-coup, épiphanies spontanées… Il s'agira d'un espace de parole plus ou moins improvisée, au gré des envies et des débats.

Théâtre invisible
Tout au long du colloque, la compagnie de théâtre Kiroul sera avec nous sur le mode immersif d'un compagnonnage. Ses interventions décaleront nos scénographies habituelles et joueront de la répétition et de la reprise.


INTERVENANTS PRESSENTIS :

Benoît AUCLERC, Pierre BAYARD, Vincent BROQUA, Adrien CHASSAIN, Yves CITTON, Compagnie Kiroul, Charles COUSTILLE, Jérôme DAVID, Axelle DELAGORCE, Raphaëlle GUIDÉE, Jacob JEAN-JACQUES, Alice LECLERCQ, Mathieu MESSAGER, Nancy MURZILLI, Magali NACHTERGAËL, Pauline NOBLECOURT, Louis-Claude PAQUIN, Sophie PRINSSEN, Sophie RABAU, Laureline RICHARD, Olivia ROSENTHAL, Mathilde ROUSSIGNÉ, Benjamin ROUX, Lionel RUFFEL, Alexandra SAEMMERS, Tiphaine SAMOYAULT, Anne-Frédérique SCHLÄPFER, Mireille SÉGUY, Gabriele STERA, Myriam SUCHET, Laurane TRAVAGLI-CHANAL, Yann TRIVIDIC, Marie-Jeanne ZENETTI.


RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :

Adrien CHASSAIN
Adrien Chassain est maître de conférences en création critique à l'université Paris 8-Vincennes-Saint-Denis, et coresponsable éditorial de la revue Littérature. Depuis une thèse consacrée aux discours de l'œuvre à faire (XVIe et XXe siècles), ses travaux développent une poétique sociale des formes et des discours de la publication, interrogent les pratiques et les imaginaires du projet créateur, s'attachent à décrire la socialité du volontaire dans l'espace des lettres. Principalement consacrée à la littérature française des XXe et XXIe siècles, cette recherche investit les chevauchements et les hybridations entre création et recherche contemporaines, et donne lieu à des enquêtes sur la commande, la prépublication, la littérature grise et ses modes de textualisation ou encore les régimes contemporains du posthume.

Jérôme DAVID
Jérôme David est professeur de littérature et de didactique des littératures à l'université de Genève. Co-directeur du Bodmer Lab entre 2015 et 2023, il a également publié Balzac. Une éthique de la description (2010), Spectres de Goethe (2011), Faire la fête avec un seul confetti (2016), Martin Bodmer et les promesses de la littérature mondiale (2018), et co-dirigé avec Hélène Merlin-Kajman le volume collectif Transitions. Une aventure critique (2011-2022), Paris, Ithaque, 2024.

Nancy MURZILLI
Nancy Murzilli est professeure de littérature et arts des XXe et XXIe siècles à l'université Paris 8. Elle codirige l'équipe Fabrique du littéraire et le Master de recherche-création ArTeC. Elle est coresponsable des collections "L'imaginaire du texte" et "Recherche-création" aux Presses universitaires de Vincennes. Ses travaux de recherche portent sur les relations entre la littérature et les arts, la théorie de la fiction, l'agentivité des pratiques artistiques, la recherche-création. Autour de la recherche-création et de la création critique, elle a récemment publié "L'écriture poétique en recherche-création : construire des publics, expérimenter des agirs", dans Le Tournant créatif de la recherche, V. Houdart-Merot (dir.), PUV, 2024 ; Changer la vie par nos fictions ordinaires, Premier Parallèle, 2023 ; et codirigé Nouvelles formes de l'écriture scientifique, Publif@rum, n°36, 2022.

Myriam SUCHET
Myriam Suchet cherche, et se perd beaucoup. Son parcours littéraire s'est indiscipliné chemin faisant, quelque part entre la France et le Québec. Maître de conférences en littératures francophones à la Sorbonne Nouvelle, elle dirige le Centre d'études en études québécoises depuis sa création en 2012. Elle est membre de l'Institut Universitaire de France et travaille dans les interstices où les institutions rencontrent d'autres espaces de recherche-action-création. Son travail consiste essentiellement à traduire du français aux français au pluriel dans une perspective de recherche-action-création qui se trame avec, davantage qu'à propos de qu(o)i que ce soit. Elle a publié notamment trois ouvrages : L'Imaginaire hétérolingue. Ce que nous apprennent les textes à la croisée des langues (Paris, Classiques Garnier, 2014), Indiscipline ! Tentatives d'UniverCité à l'usage des littégraphistes, artistechniciens et autres philopraticiens (Montréal, Nota Bene, 2016) et L'Horizon est ici. Pour une prolifération des modes de relations (Rennes, Éditions du commun, 2019).


BIBLIOGRAPHIE :

• Antoine, Jean-Philippe, "Un art exemplaire : la conférence-performance", Catalogue du Nouveau Festival, Paris, Centre Pompidou, 2009, p. 28-33.
• Athanassopoulos, Evangelos (dir.), Quand le discours se fait geste, Regards croisés sur la conférence-performance, Les Presses du réel, Dijon, 2018.
• Bayard, Pierre, Comment améliorer les œuvres ratées ?, Minuit, 2000.
• Citton, Yves, "Ce que la recherche-création fait aux thèses universitaires", AOC, 18 mars 2024.
• Cavallin, Jean-Christophe, Valer noir, Corti, Paris, 2021.
• Coste, Florent, Explore. Investigations littéraires, Questions théoriques, Paris, 2017.
• David, Jérôme & Merlin-Kajman, Hélène (dir.), Transitions. Une aventure critique (2011-2022), Paris, Ithaque, coll. "Theoria incognita", 2024.
• Dechery, Chloé & Boudier, Marion (dir.), Artist.e.s-Chercheur·e.s, Performer les savoirs, Presses du réel, 2022.
• Dossier de la revue Démeter, n#5, 2020, "La conférence comme performance : formes et actes du discours (XIXe-XXe siècles).
• Houdart-Mérot, Violaine (dir.), Le Tournant créatif de la recherche, Presses universitaires de Vincennes, coll. "Recherche-création", 2024.
• Houdart-Mérot, Violaine, La création littéraire à l'université, Presses Universitaires Vincennes, 2018.
• Macé, Marielle, Le Temps de l'essai. Histoire d’un genre au XXe siècle, Belin, 2006.
• Manning, Erin & Massumi, Brian, Pensée en acte, Vingt propositions pour la recherche-création, Presses du réel, 2014.
• Murzilli, Nancy & Hanna, Christophe, Travaux d'expérimentation sur la question de l'évaluation : https://evalge.hypotheses.org/.
• Murzilli, Nancy, Changer la vie par nos fictions ordinaires, Premier parallèle, Paris, 2023.
• Novat, Lucille, De grandes dents. Enquête sur un petit malentendu. Suivi de Barbie-bleue, le conte dont vous êtes le Perrault, La Découverte, 2024.
• Paquin, Louis-Claude & Noury, Cynthia, "Définir la recherche-création ou cartographier ses pratiques ?", Enjeux de la recherche, Magazine ACFAS [en ligne], 2018.
• PetitJean, Anne-Marie (éd.), La recherche-création littéraire à l'université, Peter Lang, 2021.
• Rabau, Sophie & Escola, Marc, "Inventer la pratique : pour une théorie des textes possibles", dans Escola, Marc & Rabau, Sophie (dir.), La Case blanche : théorie littéraire et possibles d'écritures, Lecture Littéraire, Janvier 2006, p. 9-28.
• Suchet, Myriam, L'Horizon est ici, Éditions du commun, 2019.
• Suchet, Myriam, Indiscipline !, Éditions Nota Bene, 2016.


SOUTIENS :

• Commission de la recherche (CR) | Université Paris 8
• UR Fabrique du littéraire (FABLITT) | Université Paris 8
• UR Transferts Critiques anglophones (TransCrit) | Université Paris 8
• Centre d'études sur les médias, les technologies et l'internationalisation (CEMTI) | Université Paris 8
• Institut Universitaire de France (IUF)
• École universitaire de recherche (EUR ArTeC)
• Université de Genève
• Université du Québec à Montréal (UQAM)
• Université Lumière Lyon 2
• Université Gustave Eiffel
• Université de Bordeaux


BULLETIN D'INSCRIPTION


Les inscriptions à ce colloque ne seront ouvertes qu'à partir du 15 mars prochain. En attendant, nous vous invitons à consulter la page Inscription de notre site.

Programme 2025 : un des colloques

Programme complet


L'ÉQUIPE DE FILM À L'ÉPREUVE DU TERRITOIRE


DU JEUDI 19 JUIN (19 H) AU MERCREDI 25 JUIN (14 H) 2025

[ colloque de 6 jours ]


Droits réservés Walter Limot. Collection Cinémathèque Française


ARGUMENT :

Qu'il s'agisse d'une fiction ou d'un documentaire, que le film soit tourné en studio ou en décors naturels, la création audiovisuelle s'inscrit toujours dans un territoire précis. Elle en exploite les ressources (économiques, techniques, humaines, environnementales) et contribue en retour à modeler son identité, voire à influencer sur son développement. En variant les échelles d'analyse, les zones géographiques et les époques, et en faisant dialoguer chercheurs et professionnels du cinéma, l'objectif de ce colloque est d'interroger la variété des interactions entre la production d'image audiovisuelles et les territoires dans lesquels elle s'inscrit.

L'objectif est d'analyser la manière dont les professionnels investissent les espaces de production à toutes les étapes du processus de création (repérages, tournage, post-production), s'adaptent aux conditions spécifiques des lieux (paysages, météo) ou mobilisent les ressources et la population locale, en portant une attention particulière au territoire normand. Il s'agira également de réfléchir à la manière dont les contraintes réglementaires, mais aussi les cultures professionnelles propres à chaque territoire, modèlent la composition et le fonctionnement de l'équipe de film. On s'intéressera enfin aux relations paradoxales entre création mondialisée et territoire : à l'heure où de plus en plus d'équipes de films se répartissent dans divers pays et continents, comment appréhender l'articulation entre territoire et création ?


MOTS-CLÉS :

Cinéma, Coopération cinématographique, Création collective, Film, Interactions créatives, Professionnels et métiers du cinéma, Territoires, Topographies


CALENDRIER PROVISOIRE (20/01/2025) :

Jeudi 19 juin
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Vendredi 20 juin
Matin
LOCALISATION / DÉCENTRALISATION DES STUDIOS (APPROCHES HISTORIQUES)
Morgan LEFEUVRE : Marcel Pagnol : "Marseille deviendra le Hollywood français", le rêve inabouti d'un enfant d'Aubagne
Caroline RENOUARD : Entre mémoire, modernisation et innovation : quels défis territoriaux pour les studios français de demain ?
Léa CHEVALIER : S'approprier un territoire. Les architectes-décorateurs, acteurs des studios français

Après-midi
PLANTER LE DÉCOR
Maria MOUTOT : Le métier de repéreur | Discussion animée par Gwenaële ROT
Rencontre avec une régisseuse et un chef décorateur
Olivier CAUWET : Le superviseur des effets visuels, à l'épreuve de l'équipe de film et des territoires ? | Discussion animée par Caroline RENOUARD et Gwenaële ROT

Soirée
"Claude Simon", avec Maria MOUTOT et Bérénice BONHOMME


Samedi 21 juin
Matin
LE TRAVAIL DU SON
Julien FERRANDO : La prise de son en extérieur chez Pagnol
Camille PIERRE : Entre territoire sonore réel, fantastique et fantasmé : étude du Règne animal (Thomas Cailley, 2023)
Stéphane TRALONGO : Nagra/Niger. Mythologie de l'enregistreur sonore

Après-midi
RÉGIONS TRANSNATIONALES
Claire ALLOUCHE : De Historias Extraordinarias (2008) à Trenque Lauquen (2022) : la provincia de Buenos Aires topofictionalisée par El Pampero Cine
Daddy DIBINGA & Séverine MARGUIN : Fictionnalisation spatiale du quotidien ouest-africain : une analyse ethnographique sur les plateaux de tournages des Afronovelas
Eugénie ZVONKINE : Le Kirghizstan soviétique comme cas d'étude : lieu de tensions entre centre soviétique et identité nationale


Dimanche 22 juin
Matin
CINÉMA DE POCHE
Mathieu MALLARD : Organiser, regrouper, polariser. Tracer l'impossible frontière du "genba" dans l'industrie de l'animation japonaise (1956-1973)
Bérénice BONHOMME : Micro-histoire d'un territoire : le studio "Perseprod" à la loupe
Marie PRUVOST-DELASPRE : Cartographie du studio de poche : le travail à domicile dans la production animée française des années 1970

Après-midi
INTERNATIONAL
Réjane HAMUS-VALLÉE : L'Europe, un territoire pour les effets visuels ? Étude de la répartition territoriale des studios VFX européens
Katalin PÓR : Espaces périphériques aux studios hollywoodiens et regroupements d'européens dans les années 1930 et 1940
Nedjma MOUSSAOUI : Anatole Litvak (1902-1974), cinéaste caméléon ?


Lundi 23 juin
"HORS LES MURS" — JOURNÉE À CHERBOURG
- Hangar à dirigeable
- Visite de L'Autre-lieu
- Léa CHEVALIER : Bernard Evein et Jacques Demy
- Cité de la Mer


Mardi 24 juin
Matin
DÉCOR NATUREL
Camille GENDRAULT : Les tournages dans les villes moyennes. L'Exemple de la ville d'Agen
Nathalie FEBVRE-SEVERIN : Que font les séries quotidiennes aux territoires ? L'Occitanie studio à ciel ouvert. Du décor à l'espace de négociation
Yves BOURGEOIS : Quand le territoire d'un tournage devient une menace !

Après-midi
NORMANDIE
Gwenaële ROT : Le Havre ville-décor pour La fée (2011)

Table ronde autour de la commission du film Normandie Images et le bureau d'accueil des tournages

Soirée
Projection du documentaire d'Yves Bourgeois sur François Bel


Mercredi 25 juin
Matin
Conclusion / Projection

Après-midi
DÉPARTS


RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :

Bérénice BONHOMME : Micro-histoire d'un territoire : le studio "Perseprod" à la loupe
Une des conditions de Marjane Satrapi, pour coréaliser le film d'animation Persepolis et accepter l'adaptation au cinéma de sa bande dessinée, était que l'ensemble du film soit fabriqué à Paris. Cette contrainte spatiale a eu de nombreuses conséquences tout au long de la production, en particulier l'installation d'un studio d'animation 51 rue du Faubourg Saint Denis qui rassemblait plus de 80 personnes. À partir des archives de fabrication du film et des entretiens réalisés avec les membres de l'équipe, je tenterai de mettre en évidence les dynamiques spatiales à l'œuvre dans un studio d'animation, et leur lien avec le processus de création comme avec le travail en équipe. Cette communication proposera également une approche réflexive, afin montrer comment il est possible d'interroger un fonds documentaire autour de la question du territoire.

Bérénice Bonhomme est professeure en études cinématographiques à l'université Bordeaux Montaigne. Elle est membre junior de l'Institut universitaire de France et fait partie du laboratoire de recherche Artes. Elle travaille sur les thématiques suivantes : image et imaginaire ; la technique cinématographique dans son rapport à la création ; la question de l'équipe de film. Elle coordonne avec Katalin Pór un programme de recherche sur l'équipe de film intitulé "Création Collective au Cinéma".

Morgan LEFEUVRE : Marcel Pagnol : "Marseille deviendra le Hollywood français", le rêve inabouti d'un enfant d'Aubagne
Marcel Pagnol est sans aucun doute l'un des cinéastes français les plus étroitement associés dans notre imaginaire collectif à un territoire précis : Marseille et la Provence. Si à la fin des années 1910 le jeune Marcel ne rêve que de Paris où il fera ses débuts au cinéma en 1931, c'est finalement en implantant sa production à Marseille à partir de 1934 et en s'entourant d'acteurs et de collaborateurs originaires de la région, qu'il accède au rang de réalisateur mondialement connu. Dans un secteur aussi centralisé que l'industrie cinématographique française des années 1930 et 1940, comment Pagnol est-il parvenu à implanter et faire perdurer une activité de production dans une région si éloignée de Paris et sans tradition cinématographique préexistante ? En s'appuyant notamment sur les archives personnelles de Pagnol, on s'interrogera sur les difficultés et les contradictions d'un réalisateur qui oscille entre désir d'indépendance et rêves de grandeur.

Morgan Lefeuvre est chercheuse indépendante. Elle a récemment publié Les Manufactures de nos rêves. Histoire des studios de cinéma français des années 1930 (PUR, 2021) ainsi que divers articles sur les coopérations franco-italiennes des années 1930-1960. Membre du projet STUDIOTEC à la Queen Mary University, elle enseigne également au sein du master Réseau cinéma de l'université de Lausanne. Ses travaux actuels portent notamment sur la carrière cinématographique de Marcel Pagnol.

Katalin PÓR : Espaces périphériques aux studios hollywoodiens et regroupements d'européens dans les années 1930 et 1940
Salons mondains, associations diverses, cantines ou restaurants… Entre remobilisation de sociabilités préexistantes et avènement de nouvelles solidarités, les espaces périphériques aux studios offrent aux émigrés européens des lieux de rencontres qui débordent les simples regroupements par nationalités, et recoupent bien souvent des affinités politiques. Quels rôles jouent les interactions qui s'y déroulent dans la constitution de liens professionnels ? Dans quelle mesure ces espaces, qui articulent interactions professionnelles, amicales et politiques, sont-ils susceptibles de favoriser l'émergence de projets reflétant les préoccupations spécifiques de ces populations ? À travers quelques études de cas, on essaiera de montrer comment ces espaces informels participent aux dynamiques créatives, inscrivant la genèse des projets dans une géographie sud-californienne qui déborde les seuls espaces formalisés des studios.

Katalin Pór est professeure en études cinématographiques à l'université Paris 8 et membre de l'Institut universitaire de France. Elle a récemment publié Lubitsch à Hollywood. L'exercice du pouvoir créatif dans les studios (2021) et codirigé, avec Caroline Renouard, L'équipe de film au travail. Coopérations artistiques et cadres industriels (2023). Elle coordonne, avec Bérénice Bonhomme, le réseau de recherche Création Collective au Cinéma, et est également présidente de l'Association Française de Recherche sur l'Histoire du Cinéma. Ses travaux actuels portent sur la place des réseaux transnationaux dans la politisation du champ hollywoodien dans les années 1930 et 1940.

Caroline RENOUARD : Entre mémoire, modernisation et innovation : quels défis territoriaux pour les studios français de demain ?
Comment les nouvelles infrastructures de production — alliant tournage et postproduction — cherchent-elles à optimiser des environnements de travail centralisés, intégrant les différentes étapes de création, tout en réduisant coûts, délais et empreintes carbone ? La modernisation de sites historiques, chargés d'un patrimoine cinématographique fort, impose de concilier innovation et préservation, tandis que la création de nouveaux pôles, sur des sites réhabilités, se doit de forger de toutes pièces des identités et des expertises attractives. En comparant ces approches, nous questionnerons la manière dont les multiples enjeux territoriaux façonnent le renouvellement des pratiques des équipes de film — et comment les logiques de production influencent la dynamique d'un territoire et les stratégies des collectivités à différentes échelles. Enfin, nous explorerons le rôle des pouvoirs publics, des plans d'investissement et des politiques culturelles dans le financement et l'ancrage de ces projets.

Caroline Renouard est MCF à l'université de Lorraine, au sein du CREAT – Centre de Recherche sur les Expertises, les Arts et les Transitions. Avec Réjane Hamus-Vallée, elle a codirigé le n°155 de CinémAction "Les métiers du cinéma à l'ère du numérique" (mai 2015), publié Superviseur des effets visuels pour le cinéma (Eyrolles, 2015) et Les Effets spéciaux au cinéma, 120 ans de création en France et dans le monde (Armand Colin, 2018) et, avec la codirection de Giusy Pisano, Truquer, Créer, Innover. Les effets spéciaux en France (PUS, 2024). Avec Katalin Pór, elle a codirigé l'ouvrage L'Équipe de film au travail. Créations artistiques et cadres industriels (éd. AFRHC, 2022).

Gwenaële ROT : Le Havre ville-décor pour La fée (2011)
Le Havre, ville de la reconstruction, labellisée "Unesco" est un personnage à part entière du film La fée tourné par un trio de cinéastes. Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy y ont trouvé une palette de décors inspirants pour nourrir leur scénario et tourner leur film. À partir d'une enquête menée auprès des principaux membres de l'équipe du film et l'exploitation des archives confiées par le chef décorateurs Nicolas Girault, nous examinerons comment une équipe de film s'est appropriée Le Havre. Alors qu'il est courant d'opposer tournages en décors naturels et tournages en studio, comme deux modalités de production antithétiques, le choix et la fabrique des décors de La fée montre à quel point cette distinction est peu opérante pour rendre justice à la manière dont des cinéastes et leur équipe de décoration et de lumière s'emparent d'une ville comme matériau de mise en scène.

Gwenaële Rot est professeure des universités à l'nstitut d'études politiques de Paris, chercheuse au Centre de sociologie des organisations (CSO/CNRS). Sociologue du travail des mondes industriels et artistique, elle publié notamment Planter le décor. Une sociologie des tournages, Paris, Presses de Sciences Po, 2019 ; Travailler aux chantiers (dir.) Paris, Hermann, 2023 ; Le poème mécanique de Raymond Gosselin. L'art en mouvement dans le second XXe siècle (avec François Vatin), Trouville, Illustria, 2024 (sous presse).


Claire ALLOUCHE : De Historias Extraordinarias (2008) à Trenque Lauquen (2022) : la provincia de Buenos Aires topofictionalisée par El Pampero Cine
El Pampero Cine, quatuor de cinéastes argentins qui travaille sur le modèle d'une coopérative artistique, a tourné une dizaine de fictions dans la provincia de Buenos Aires depuis le début des années 2000. Nous nous proposons d'étudier ici la méthode de "topofictionalisation" propre à El Pampero Cine, c'est-à-dire le processus de création cinématographique de la fiction ancré en un territoire spécifique. Nous privilégierons une approche géocritique et comparative en nous focalisant sur l'articulation entre forme de production et forme filmique dans deux très longs métrages significatifs, Historias Extraordinarias (2008) réalisé par Mariano Llinás et Trenque Lauquen (2022) réalisé par Laura Citarella.

Yves BOURGEOIS : Quand le territoire d'un tournage devient une menace !
Comment capter l'essence et les réalités d'une population au sein d'environnements extrêmes ? Deux aventures documentaires témoignent des nombreux défis qu'engendre parfois le territoire du tournage, susceptible entre autres de fragiliser l'accès à l'authenticité des acteurs, ou de mettre en péril la qualité de l'image. Deux univers opposés, l'un nous immerge dans les coursives du Porte-avions Charles de Gaulle où vivent à huis clos 2500 personnes durant l'une des missions de combat réel de l'OTAN, au large de l'océan Indien. L'autre nous embarque dans le sillage de la tragique Expédition Lapérouse disparue mystérieusement en 1788 dans les récifs d'une île perdue du pacifique Sud. L'enjeu de cette communication est de questionner les problématiques des processus créatifs et les tours de force de la mise en scène pour s'adapter aux limites physiques et humaines du tournage. En analysant les choix opérés parmi les différentes configurations techniques et narratives, il s'agit de comprendre comment chaque lieu impose ses propres lois à l'équipe de film, mais aussi ses secrets et ses coins obscurs, parfois difficile à "mettre au jour", au propre comme au figuré.

Olivier CAUWET : Le superviseur des effets visuels, à l'épreuve de l'équipe de film et des territoires ?
À travers cette discussion, Olivier Cauwet, superviseur des effets visuels, explorera comment les VFX transforment des lieux de tournage et redéfinissent les rapports au[x] territoire[s] et à l'équipe de film. Il reviendra sur les procédés par lesquels les artistes VFX participent à créer des espaces et des décors à la fois authentiques et fictionnels, adaptés aux besoins scénaristiques et aux contraintes topographiques et météorologiques. Par ailleurs, comment la dimension mondialisée des VFX, dont le recours généralisé façonne de nouvelles géographies, contribue-t-elle à l'interaction créative et symbolique entre territoire et cinéma ? Olivier Cauwet abordera aussi la place du superviseur VFX au sein de l'équipe de film et des différents lieux de fabrication d'un film (préproduction, plateau de tournage et postproduction). Comment mobiliser pour chacun de ces cadres des collaborations techniques et artistiques étroites et des modalités de communication spécifiques (en présence et à distance), sans empiéter sur le "territoire" (symbolique) des autres membres de l'équipe ?

Léa CHEVALIER : S'approprier un territoire. Les architectes-décorateurs, acteurs des studios français
Je souhaiterais observer la place et le rôle des architectes-décorateurs français au sein des studios entre les années 1940 et 1960. Intimement liés à ces espaces de tournage dans lesquels ils sont formés et où leur pratique s'affirme, les architectes-décorateurs sont perçus par l'industrie du cinéma comme les garants du bon entretien et développement de ces lieux. Au regard des missions de la Commission Studio-Décors, dont les comptes rendus des réunions sont préservés à la Cinémathèque française dans le fonds Lucien Aguettand, il s'agira de questionner l'appropriation matérielle, décisionnelle et affective de ces lieux d'identité et de mémoire collective par les architectes-décorateurs. Dans quelle mesure pourrions-nous considérer ces derniers comme les principaux acteurs des studios français ?

Daddy DIBINGA & Séverine MARGUIN : Fictionnalisation spatiale du quotidien ouest-africain : une analyse ethnographique sur les plateaux de tournages des Afronovelas
Depuis une dizaine d'années, les Afronovelas, soaps ivoiriennes et sénégalaises, sont en plein essor. Faute d'infrastructures de tournage, notamment de studios de production, les tournages ont lieu en décors naturels. Sur la base d'une enquête ethnographique, réalisée à Dakar et Abidjan entre 2022-2024, nous avons analysé la relation des équipes de film aux territoires en suivant au plus près repéreurs, décorateurs, réalisateurs et producteurs. Pour faire face aux contingences en termes de lumière, de bruits, d'accessibilité et de vacances légales, la comparaison de plusieurs boîtes de production, aux budgets et rythmes de production différenciés, révèle des stratégies se déployant à diverses échelles : des tournages concentrés au niveau d'un quartier pour une réplication mimétique du territoire ; des tournage distribués au niveau de la ville, reliant ponctuellement des lieux emblématiques ; ou encore des tournages déployés au niveau de la région, construisant des villes imaginaires par la mise en relation translocale de contrées séparées et lointaines.

Nathalie FEBVRE-SEVERIN : Que font les séries quotidiennes aux territoires ? L'Occitanie studio à ciel ouvert. Du décor à l'espace de négociation
Les séries quotidiennes transforment les territoires en plateaux de tournage avec une organisation industrielle et un rythme soutenu. En s'appuyant sur deux exemples concrets et d'échelle différente, Un Si Grand Soleil à Montpellier et Ici Tout Commence à Saint-Laurent d'Aigouze, cette étude analyse comment ces productions reconstruisent les espaces qu'elles investissent. Les tournages en décors naturels, bien qu'exigeants en termes de logistique et de négociation avec les acteurs locaux, offrent de multiples avantages. Notamment, ils valorisent les territoires, développent le tourisme et l'emploi. Cependant, ces interactions complexes nécessitent une gestion fine afin d'éviter les frictions et de garantir une cohabitation harmonieuse entre les équipes de production, les habitants et les institutions. Les séries quotidiennes apparaissent ainsi comme de véritables acteurs du développement territorial, à condition de mettre en place des dispositifs de médiation et de concertation adaptés.

Julien FERRANDO : La prise de son en extérieur chez Pagnol
Lorsque l'on examine avec soin les œuvres de Marcel Pagnol, on découvre un univers sonore profondément ancré dans un territoire. Dès son premier film en tant que réalisateur (Jofroi, 1933), Pagnol privilégie les tournages en décors réels, afin de restituer avec justesse et authenticité l'atmosphère sonore de ses espaces narratifs. Ses compositeurs, Scotto et Honegger en particulier, jouent un rôle clé dans le processus de création, participant à la préparation et au tournage. Cette attention particulière portée à la musique et aux sons d'ambiance qui viennent enrichir le dialogue pour créer un univers sonore géographiquement marqué, préfigure les théories du paysage sonore développées par Murray Schafer dans les années 1970. En s'appuyant sur l'étude de quatre films tournés entre 1933 et 1937 (Jofroi, Angèle, Merlusse et Regain) nous analyserons la manière dont Pagnol parvient, à travers une collaboration étroite avec ses ingénieurs du son et ses compositeurs et en installant ses tournages au cœur des paysages qu'il décrit, à restituer l'univers sonore des collines de son enfance.

Camille GENDRAULT : Les tournages dans les villes moyennes. L'Exemple de la ville d'Agen
Cartographier les lieux de tournage des longs-métrages de fiction en Nouvelle-Aquitaine amène à constater combien les villes petites et moyennes sont peu filmées, et d'autant plus invisibilisées que le contexte du récit est alors souvent celui d'une ville "de province" présentée de façon générique. Dans quelques cas interviennent toutefois des traits plus spécifiquement locaux. Cette communication vise à analyser, à partir de deux d'entre eux — Mercenaire (Sacha Wolff, 2016), En Guerre (Stéphane Brizé, 2018) — et des données du bureau d'accueil des tournages du Lot-et-Garonne, les modalités et temporalités, dans l'économie d'un tournage, de cet apprentissage d'un territoire dont certains films témoignent. Elle cherchera de plus à en estimer les effets sur un temps plus long : observe-t-on un retour sur les lieux dans les filmographies des réalisateurs et/ou d'une partie des équipes ?

Réjane HAMUS-VALLÉE : L'Europe, un territoire pour les effets visuels ? Étude de la répartition territoriale des studios VFX européens
Depuis les années 1980, les effets visuels se déploient au sein de studios dédiés, à travers quelques pionniers épars, bientôt rejoints par de nombreux concurrents encouragés par la multiplication des outils numériques. Cette communication se demandera donc comment ces studios VFX se sont implantés en Europe, dans quels territoires, avec quelles configurations. Quels modèles se sont développés, entre le cluster centralisé, type Londres et Paris, et une forte décentralisation, comme par exemple en Allemagne ? En quoi ces implantations dépendent-elles d'aides politiques / économiques, d'enjeux techniques (comment les outils post covid ont-ils modifié en profondeur les conditions de travail, les possibilités et les envies de délocalisation) et de questionnements esthétiques (ces territoires géographiques recouvrent-ils des territoires symboliques, avec des effets spécifiques, pour une cinématographie spécifique) ?

Mathieu MALLARD : Organiser, regrouper, polariser. Tracer l'impossible frontière du "genba" dans l'industrie de l'animation japonaise (1956-1973)
Sur la base d'une étude de discours et de mémoires d'employés de l'industrie de l'animation japonaise, nous aurons pour objectif d'interroger la notion de "genba" (現場), à partir de l'analyse de deux studios cibles (Tôei Dôga, 1956-1972, et Mushi Pro, 1962-1973). Traduisible comme "lieu", "site", cette notion est employée par les anciens employés de l'industrie pour désigner le site de production de l'animation, où le travail d'animation s'effectue avec ses pairs. Pourtant, les contours de ce "genba" sont plus que flous : s'agit-il du studio compris comme entreprise ? Du bâtiment où s'organise la production ? Il s'agira d'interroger les modalités de constitution de cet espace social imaginaire — et donc, d'explorer les dynamiques de pouvoir qui façonnent cette frontière entre la communauté de ceux au cœur de la production, et ceux qui en sont exclus.

Nedjma MOUSSAOUI : Anatole Litvak (1902-1974), cinéaste caméléon ?
Ses facultés d'adaptation exceptionnelles, liées à ses capacités linguistiques, ont vraisemblablement permis à Litvak de se fondre dans les différents pays et milieux cinématographiques qu'il a traversé en qualité de double exilé russo-germanique, mais ont sans doute participé à le maintenir dans l'ombre malgré ses succès. Revenir sur sa trajectoire conduit à s'interroger sur les raisons et les modalités de son intégration plus rapide et plus précoce que d'autres à de nouveaux espaces professionnels. L'articulation entre les dimension biographiques et professionnelle mérite d'être explorée. Sa carrière internationale révèle un rapport différencié aux divers territoires investis. Un attachement durable à la France, et sans doute plus particulièrement à Paris et à la côte d'Azur, se dessine à travers son œuvre et dans sa vie.

Camille PIERRE : Entre territoire sonore réel, fantastique et fantasmé : étude du Règne animal (Thomas Cailley, 2023)
Le second long-métrage de Thomas Cailley, Le Règne animal (2023) est un film de science-fiction qui raconte, dans un futur proche, la vague de mutations qui transforme les humains en créatures animales. Étudier cette œuvre à travers le prisme du son nous permettra d'investiguer le lien entre le choix d'un territoire particulier et le rendu sonore de ce lieu au sein de la fiction. Michel Chion emploie le terme "son-territoire" pour décrire une ambiance identifiant un espace. Le film prend place en Nouvelle Aquitaine, majoritairement dans le parc naturel régional des Landes de Gascogne et en vallée du Lot. Pour son premier film, Les Combattants (2014), le réalisateur exprimait déjà son attachement à la région. Nous nous demanderons comment le territoire sonore s'est transformé au fil de ses passages entre le tournage et la post-production ? Comment cela s'est-il organisé ? La fabrication du film ayant été marqué par des incendies de grande envergure, nous interrogerons également la réaction de l'équipe face à ces imprévus.

Marie PRUVOST-DELASPRE : Cartographie du studio de poche : le travail à domicile dans la production animée française des années 1970
Le travail à domicile représente une modalité d'exercice professionnel de l'animation si prégnante en France dans les années 1970 qu'elle devient un sujet de débat au sein de la section animation du Syndicat des Techniciens de la Production de Cinéma et de Télévision. À partir des archives du syndicat et d'entretiens, nous tenterons de mettre en valeur les principaux enjeux de cette pratique, pour dessiner une forme de cartographie de ces studios de poche dans leur matérialité et leurs relations avec les espaces de production institués. L'hypothèse centrale renvoie à la circulation des travailleurs et des objets propres à leur activité, déplacements géographiques dont on cherchera à montrer qu'ils tracent une dynamique de rapports de force entre l'espace légitime du studio et des contextes plus instables ou précaires d'activité salariée, mais aussi entre les professionnels de l'animation eux-mêmes.

Stéphane TRALONGO : Nagra/Niger. Mythologie de l'enregistreur sonore
Lorsque le cinéaste suisse Henry Brandt se rend au Niger pour y tourner un film ethnographique en 1953, il entend être le premier à ramener des images de ce territoire et des Wodaabe qui l'habitent, mais aussi le premier à collecter les sons associés à ces images. Emblématique du cinéma expéditionnel de cette période, le film auquel il aboutit, Les Nomades du soleil (1954), est pris dans une double mythologie : s'il déploie la figure fantasmatique du cinéaste-explorateur œuvrant en solitaire dans une lutte contre les éléments, il participe aussi de la mythologie technique d'une machine, celle du magnétophone autonome Nagra fonctionnant dans toutes les conditions climatiques. Grâce à la redécouverte récente des bandes magnétiques réalisées in situ par Brandt, cette recherche propose de repartir de la matière sonore pour interroger le geste de captation du cinéaste sur ce territoire colonisé, mais aussi son pendant, le geste de restitution des sons, central au dispositif de tournage qu'il met en place.

Eugénie ZVONKINE : Le Kirghizstan soviétique comme cas d'étude : lieu de tensions entre centre soviétique et identité nationale
Durant les années 1950 et 1960, il est fréquent que des cinéastes venus de Russie soviétique ou bien tout juste diplômés du VGIK viennent travailler en Asie centrale. Deux cas sont particulièrement intéressants à envisager dans notre étude : Chaleur torride (Znoï, 1963) de Larissa Chepitko, ukrainienne, et Premier maître (Pervyi outchitel, 1965) d'Andreï Kontchalovski, russe, sont deux films de fin d'étude du VGIK tournés à Kirghizfilm. Tous deux sont des adaptations par des cinéastes venus d'ailleurs du grand écrivain kirghize, Tchinguiz Aïtmatov. L'étude des sténogrammes des discussions dans le studio, ainsi que des témoignages de collaboration, et des systèmes esthétiques des films, nous permettront d'envisager la manière dont se jouent les relations interprofessionnelles au sein de ces équipes multinationales et la manière dont on perçoit ces œuvres au Kirghizstan.


BIBLIOGRAPHIE :

• Bérénice Bonhomme, Simon Daniellou & Priska Morrissey (dir.), Penser la photographie, Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2025.
• Patricia Caillé, Olivier Thévenin & Benjamin Thomas (dir.), "Le cinéma européen", Mise au point, n°13, 2020.
• Réjane Hamus-Vallée (dir.), Parcours "Les métiers du décors", Technès, encyclopédie raisonnée des techniques du cinéma, 2022.
• Réjane Hamus-Vallée, Giusy Pisano & Caroline Renouard (dir.), Truquer, créer, innover : les effets spéciaux français, Le Septentrion, Lille, 2024.
• Morgan Lefeuvre, Les manufactures de nos rêves. Les studios de cinéma français des années 30, Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2021.
• Katalin Pór & Caroline Renouard (dir.), avec la collaboration de Mélisande Leventopoulos, L'Équipe de film au travail : créations artistiques et cadres industriels, AFRHC, Paris, 2023.
• Gwénaële Rot & Laure de Verdalle (dir.), Le cinéma : travail et organisation, La Dispute, Paris, 2013.
• Gwénaële Rot, Planter le décor. Une sociologie des tournages, Presses de Sciences Po, Paris, 2019.


BULLETIN D'INSCRIPTION


Les inscriptions à ce colloque ne seront ouvertes qu'à partir du 15 mars prochain. En attendant, nous vous invitons à consulter la page Inscription de notre site.

Programme 2025 : un des colloques

Programme complet


PHILOSOPHIES COMPTABLES, POUR RECOMPOSER UN MONDE ÉCOLOGIQUE


DU VENDREDI 23 MAI (19 H) AU MERCREDI 28 MAI (14 H) 2025

[ colloque de 5 jours ]



ARGUMENT :

La comptabilité est souvent perçue comme une pratique technique calculatoire, aux antipodes d'enjeux sociétaux. Pourtant, elle constitue le langage fondamental des organisations, ainsi que la façon dont elles se représentent le monde et dont elles sont "comptables" de leurs actions ; en cela, la comptabilité questionne le fondement des activités humaines. L'émergence des normes comptables de durabilité pour les entreprises, les débats récurrents autour de la redéfinition du PIB ou la mise à l'agenda de l'IPBES de la comptabilité des écosystèmes illustrent la prégnance actuelle de la question comptable dans les enjeux écologiques. À éviter la comptabilité, il devient impossible de prendre la mesure de son rôle réel et potentiel, et il ne peut en résulter qu'une impasse : un impensé sur le fonctionnement des organisations humaines et sur la façon de recomposer collectivement un monde écologique. Ce colloque sera ainsi l'occasion de revenir sur deux questions : "De quoi la comptabilité est-elle le nom ?" pour en déduire les modalités de problématisation de la "comptabilité" dans le cadre d'une écologisation des organisations et d'une organisation de la préservation des entités écologiques, conduisant à un débat entre histoire, philosophie et gestion. Et "De quoi la comptabilité écologique est-elle le nom ?" : quelles sont les façons de concevoir cette notion, de la mettre en œuvre et d'en juger sa performativité au service d'une ambition écologique. Ce questionnement croisera des regards de plusieurs disciplines (droit, sciences écologiques, théorie des communs, …) et de plusieurs acteurs (chercheurs, artistes, professionnels).


MOTS-CLÉS :

Capitaux naturels, Comptabilité, Dette écologique, Écologie, Écosystèmes, Gestion, Normalisation comptable de durabilité, Recomposition écologique


CALENDRIER PROVISOIRE (21/01/2025) :

Vendredi 23 mai
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, du colloque et des participants


Samedi 24 mai
Matin
Jennifer BARDY, Véronique BLUM, Clément FEGER & Alexandre RAMBAUD : Introduction et mise en perspectives. De quoi la comptabilité est-elle le nom ? Quel rôle pour recomposer un monde écologique ?

Après-midi
Ateliers en parallèle, animés par les doctorants associés à la Chaire Comptabilité Écologique
- Eau
- Climat
- Sol
- Organisations publiques – Collectivités territoriales
- Communs
Intervenants : Novalis AHOUANDJINOU, Elsa BISCHOFF, Clément BOYER, Victor COUNILLON, Éléonore DISSE, Louis DUMEAUX, Tiphaine GAUTIER, Morgane GONON, Pierre MUSSEAU, Sébastien POULAIN, Soline RALITE, Caroline VIGO COGUETTO, René YEO

Soirée
Comptabilité & Art, avec Nicolas ANTHEAUME, Sébastien ROCHER et la Compagnie ENASCOR


Dimanche 25 mai
COMPTABILITÉ CRITIQUE ET ENGAGÉE (Journée en anglais)
Matin
Shona RUSSELL : Fluid articulations : examining earth accounting controversies [Articulations fluides : examen des controverses sur la comptabilité de la terre]
Colin DEY : Imagining regenerative environmental accountability : the possibilities of interstitial prefiguration [Imaginer la responsabilité environnementale régénérative : les possibilités de préfiguration interstitielle]
Carol ADAMS [sous réserves]

Après-midi
Jérôme MÉRIC : Questioning commitment in accounting research to support a transformative project [Questionner l'engagement en recherche comptable pour accompagner un projet transformatif]
Bernard COLASSE : Engaged accounting research [De la recherche comptable engagée]

Les sphères de la comptabilité critique et engagée, table ronde animée par Véronique BLUM, avec Pierre BARET, Charles CHO, Carlos LARRINAGA et Jeremy MORALES

Soirée
Rencontre avec le Cercle des comptables environnementaux et sociaux (CERCES) et l'Institut de formation en comptabilité et gestion soutenables (ICGS), animée par Sylvie BÉNARD, Rabia CHIBANI-JACQUOT et Clément MORLAT


Lundi 26 mai
Matin
La profession comptable et l'écologie, table ronde animée par Véronique BLUM, avec Matthieu ASTIC, Clément CARN, Hubert TONDEUR et Octavie VERICEL

Les écologues et la comptabilité, table ronde animée par Clément FEGER, avec Maud BORIE, Christophe BOUNI, Denis COUVET et ⁠Matthieu DELABIE

Après-midi
Ateliers en parallèle
- Fresque de la comptabilité | Animation : CERCES
- Jeu comptabilité écosystème-centrée | Animation : Chaire Comptabilité Écologique & Cabinet ASca
- Jeu C.A.R.E. | Animation : Chaire Comptabilité Écologique & CERCES
- Comptabilité & Communs | Animation : Coop des Communs & CERCES

Normalisation comptable de durabilité, table ronde animée par Alexandre RAMBAUD, avec Fabrice BONNIFET, Patrick de CAMBOURG, Pascal DURAND et Ute MEYENBERG

Soirée
Rencontre avec Jacques RICHARD


Mardi 27 mai
Matin
Louis BAHOUGNE & Aurélien CAMUS : Comptabilité et droit
Yann KERVINIO : Comptabilité et économie
Corinne VERCHER-CHAPTAL : Comptabilité et communs

Après-midi
Ateliers en parallèle
- Fresque de la comptabilité | Animation : CERCES
- Jeu comptabilité écosystème-centrée | Animation : Chaire Comptabilité Écologique & Cabinet ASca
- Jeu C.A.R.E. | Animation : Chaire Comptabilité Écologique & CERCES
- Comptabilité & Communs | Animation : Coop des Communs & CERCES

Comptabilité, communs et droit de l'environnement, table ronde animée par Jennifer BARDY, avec Nicole ALIX, Alexandra BOUARD et Gérald NARO

Soirée
Festivités


Mercredi 28 mai
Matin
Restitution et Rapport d'étonnement des doctorants

Débat collectif

Après-midi
DÉPARTS


PRESSE / MÉDIAS :

La comptabilité écologique, qu'est-ce ?, film d'animation pédagogique réalisé pat l'agence bigbang communication dans le cadre de la Chaire Comptabilité Écologique, 2021.


RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :

Jennifer BARDY
Jennifer Bardy est maîtresse de conférences en droit privé à l'université Côte d'Azur, membre du GREDEG et responsable du Master 2 Droit économique de l'environnement. Après une thèse de doctorat consacrée au passif environnemental de l'entreprise, les travaux de Jennifer Bardy entendent démontrer la nécessité de faire évoluer le droit comptable en le rendant apte à appréhender la dette écologique de l'entreprise. Plus généralement, ses recherches s'intéressent aux interactions entre la comptabilité socio-environnementale et le système juridique dans sa globalité.
Publications
Jennifer Bardy, "Le droit comptable, clef de voûte de la transition écologique", in R. SÈVE (sous la dir.), Le Droit et les Nombres, Archives de philosophie du droit, Tome 65, éd. Lefebvre-Dalloz, octobre 2024.
Jennifer Bardy, "La prise en compte du non-comptable dans l'image fidèle de l'État", Revue du Droit Public, 2024, n°4.
Jennifer Bardy, Le passif environnemental de l'entreprise – Contribution à l'avènement d'un droit comptable de l'environnement, LGDJ, Collection "Bibliothèque de droit de l'urbanisme et de l'environnement", mars 2020.

Véronique BLUM
Maître de Conférences HDR à l'université Grenoble Alpes, Véronique Blum enseigne la comptabilité et la finance d'entreprise aux candidats au Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion et participe aux jurys de l'examen. Sa recherche, publiée dans Ecological Economics, Accounting Auditing and Accountability Journal, Critical Perspectives on Accounting, Comptabilité-Contrôle-Audit ou la Revue Française de Gestion, s'intéresse à l'information financière et extra-financière, aux risques, aux immatériels, à l'évaluation dans l'incertain et aux mesures et indicateurs de durabilité. Son début de carrière dans le conseil en contrôle interne auprès d'établissements publics à caractère administratif et des organismes délégataires, lui a permis de construire des processus d'analyse et d'évaluation explicitant l'intégration des risques. Elle dirige la chaire de recherche MAPMONDES (Secteur Financier : Mesurer Autrement Pour un MONde Durable Et Soutenable) hébergée par la Fondation du Risque, Institut Louis Bachelier, elle est membre du panel académique de l'EFRAG, du Multidisciplinary Institute in Artificial Intelligence. Elle a publié des rapports d'analyse pour l'Autorité des Normes Comptables et pour le Think Tank Digital New Deal et a participé au groupe de recherches du collège des Bernardins "Entreprises humaines : écologie et philosophies comptables". Véronique Blum a porté de nombreuses initiatives transversales liant des communautés œuvrant habituellement séparément. À Grenoble École de Management, elle a créé le premier double diplôme ingénieur-manager français. Elle a fondé AMAVI, l'Association for the Management and Valuation of Intangibles et contribué à développer une offre de formation certifiante d'évaluateur en Propriété Intellectuelle, à la frontière des connaissances techniques, juridiques et financières. Elle est membre du conseil d'administration du LES France, où elle co-préside le Comité IP Valuation, et de l'Observatoire de l'Immatériel, pour lequel elle a présidé le jury des trophées de l'Immatériel en 2021 et a créé un trophée dédié aux Start-ups en partenariat avec Skopai. Elle est aussi experte en évaluation pour l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (ONU) et fondatrice de StradiValue.
Publications
Blum V., Le N.-T. & Gumb, B. (2024), "La participation des ONG au processus de concertation sur une norme comptable relative aux conditions d'approvisionnement en ressources naturelles" [NGOs intervention in the accounting due-process on a standard relative to natural resources procurement conditions], Revue Française de Gestion Industrielle [en ligne].
Le Ravalec M., Rambaud A. & Blum V. (2022), "Taking climate change seriously : Implications for corporate climate performance communication", Ecological Economics, 200-107542.
Alexander D. & Blum V. (2016), "Ecological Economics : A Luhmannian Analysis of Integrated Reporting", Ecological Economics, 129: 241-251.
Noël C., Blum V. & Ayayi A. (2010), "International Accounting Standardization Analyzed in Terms of a Political Process : the Case of Petroleum Resources, Prospecting and Evaluation", Critical Perspectives on Accounting, 21(4): 329-341.

Clément FEGER
Titulaire d'une HDR en Sciences de gestion, il est maître de conférences à AgroParisTech et chercheur au laboratoire MRM (Université de Montpellier) et chercheur associé au CIRED. Il est également co-directeur de la Chaire Comptabilité Écologique et expert à l'IPBES, auteur principal dans le cadre du rapport "Entreprises et Biodiversité". Ses recherches portent sur le développement théorique et pratique des approches de "comptabilité écosystème-centrées", qui consistent à équiper les interventions stratégiques des organisations dans la mise en gestion collective des écosystèmes sur les territoires. Il travaille également sur les modèles d'affaires durables en matière de biodiversité et sur l'analyse de la gouvernance des outils de conservation. Il privilégie les méthodes de recherche-intervention en entreprise, auprès d'ONG environnementales ou d'acteurs publics Il enseigne à AgroParisTech et dans d'autres établissements la comptabilité de la biodiversité et des écosystèmes, l'analyse stratégique de la gestion de l'environnement, ainsi que les sciences sociales appliquées et l'analyse sur le terrain des problèmes de protection de la biodiversité en France et à l'étranger (Guyane, Indonésie, etc.).
Publications
Feger, C., Levrel, H. & Rambaud, A. (2022), "Trois méthodes comptables pour mettre les problèmes écologiques au cœur de la chose publique", Revue Française de l'Administration Publique, 2022/3 (183), p. 815-829.
Feger, C., Gaudin, A. & Sulistyawan, S. B. (2021), "Démarche daccompagnement stratégique en comptabilité écosystème-centrée : l'exemple d'un outil d'alerte contre la déforestation à Bornéo", Revue de l'Organisation Responsable, 16 (2), p. 38-50.
Feger, C. & Mermet, L. (2021), "Innovations comptables pour la biodiversité et les écosystèmes : une typologie axée sur l'exigence de résultat environnemental", Comptabilité – Contrôle – Audit, 2021/1 (27), p. 13-50 — Article également disponible en version anglaise traduite — Prix du Meilleur Article 2021 délivré par l'Association Française de Comptabilité.
Feger, C., Mermet, L., Vira, B., Addison, P.F.E., Barker, R., Birkin, F., Burns, J., Cooper, S., Couvet, D., Cuckston, T., Daily, G.C., Dey, C., Gallagher, L., Hails, R., Jollands, S., Mace, G., Mckenzie, E., Milne, M., Quattrone, P., Rambaud, A., Russell, S., Santamaria, M. & Sutherland, W. J. (2019), "Four priorities for new links between conservation science and accounting research", Conservation Biology, 33 (4), p. 972–975.
Feger, C. & Mermet, L. (2017), "A Blueprint towards Accounting for the Management of Ecosystem", Accounting, Auditing and Accountability Journal, 30 (7), p. 1511–1536.

Alexandre RAMBAUD
Docteur en mathématiques et en sciences de gestion, Alexandre Rambaud est maître de conférences à AgroParisTech-CIRED et Academic Fellow de l'Institut Louis Bachelier. Il codirige la Chaire Comptabilité Écologique (Fondation AgroParisTech), la Chaire Double Matérialité (Fondation du Risque), et membre du Conseil Scientifique de la Fondation PARC (Paris Agreement Research Commons). Sa recherche porte sur la théorie de la comptabilité financière ainsi que sur la comptabilité et l'économie écologiques ; il codéveloppe dans ce cadre le modèle C.A.R.E. (Comprehensive Accounting in Respect of Ecology). Il est responsable des enseignements de comptabilité/analyse financières — après les avoir enseignés dans plusieurs institutions (ENSAE, HEC Paris, etc.) — et de la spécialisation en finance durable à AgroParisTech. Il enseigne également la comptabilité écologique dans plusieurs autres établissements (Université Paris-Dauphine, Mines, Ponts, ESSEC, HEC, etc.). Il est membre sortant des comités de durabilité de l'Autorité des Normes Comptables et de l'Autorité des Marchés Financiers. Il a par ailleurs cofondé le CERCES (Cercle des Comptables Environnementaux et Sociaux), dont il est administrateur et directeur scientifique, ainsi que l'ICGS (Institut de formation en Comptabilité et Gestion Soutenable), dont il est président du Conseil de Surveillance.
Publications
Rambaud, A. (2024), "How Can Accounting Reformulate the Debate on Natural Capital and Help Implement Its Ecological Approach ?", International Journal of Political Economy, 53(1), p. 67-95.
Le Ravalec, M., Rambaud, A., & Blum, V. (2022), "Taking climate change seriously : Time to credibly communicate on corporate climate performance", Ecological Economics, 200, 107542 [en ligne].
Rambaud, A. (2022), "CARE : Repenser la comptabilité sur des bases écologiques", L'Économie Politique, 93, p. 34–49.
Rambaud, A. & Richard, J. (2015), "The "Triple Depreciation Line" instead of the "Triple Bottom Line" : Towards a genuine integrated reporting", Critical Perspectives on Accounting, 33, p. 92–116.
Rambaud, A. & Richard, J. (2021), Philosophie d'une écologie anticapitaliste : pour un nouveau modèle de gestion écologique, Presses de l'Université Laval.
Richard, J. & Rambaud, A. (2020), Révolution comptable : Pour une entreprise écologique et sociale, Éditions de l'Atelier.


BIBLIOGRAPHIE :

• Bardy, J. & Rambaud, A. (2023), "Approche comptable du principe pollueur-payeur", in A.-S. Epstein & M.-A. Chardeaux (dir.), Le droit économique de l'environnement : acteurs et méthodes, Mare & Martin.
• Berland, N. & Pezet, A. (2009), "Quand la comptabilité colonise l'économie et la société", in D. Golsorkhi, I. Huault & B. Leca (Eds.), Les études critiques en management, une perspective française, Les Presses de l'Université Laval, pp. 131–162.
• Feger, C. & Mermet, L. (2021), "Innovations comptables pour la biodiversité et les écosystèmes : une typologie axée sur l'exigence de résultat environnemental", in Comptabilité – Contrôle – Audit, 2021/1 (27), pp. 13-50.
• Feger, C., Mermet, L., Vira, B., Addison, P. F. E., Barker, R., Birkin, F., Burns, J., Cooper, S., Couvet, D., Cuckston, T., Daily, G. C., Dey, C., Gallagher, L., Hails, R., Jollands, S., Mace, G., Mckenzie, E., Milne, M., Quattrone, P., … Sutherland, W. J. (2018), "Four priorities for new links between conservation science and accounting research", in Conservation Biology, 33(4), pp. 972–975.
• Feger, C., Rambaud, A. & Guillot, A. (2023, November), "La comptabilité, objet philosophique ?", Philonomist.
• HLEG. (2018), Financing a sustainable European economy, Final report 2018 by the High-Level Expert Group on Sustainable Finance (HLEG).
• Le Ravalec, M., Rambaud, A. & Blum, V. (2022), "Taking climate change seriously : Time to credibly communicate on corporate climate performance",in Ecological Economics, Vol. 200, 107542 [en ligne].
• Notat, N., & Senard, J.-D. (2018), L'entreprise, objet d'intérêt collectif, Rapport aux Ministres de la Transition écologique et solidaire, de la Justice, de l'Économie et des Finances du Travail [en ligne].
• Rambaud, A. & Feger, C. (2020), "Transformer nos systèmes comptables pour se réorganiser avec ce qui compte (vraiment)", The Conversation [en ligne].
• Schmandt-Besserat, D. (2022), La Genèse de l'écriture, Les Belles Lettres.


BULLETIN D'INSCRIPTION


Les inscriptions à ce colloque ne seront ouvertes qu'à partir du 15 mars prochain. En attendant, nous vous invitons à consulter la page Inscription de notre site.

Programme 2025 : un des colloques

Programme complet


MÉTAMORPHOSES PAR LE PAYSAGE

LE PAYSAGE COMME BOUSSOLE ?
NAVIGATION DANS L'ARCHIPEL DES MÉTAMORPHOSES


DU MERCREDI 14 MAI (19 H) AU MARDI 20 MAI (14 H) 2025

[ colloque de 6 jours ]



DIRECTION :

Bertrand FOLLÉA, Roger GOUDIARD, Stéphanie LANGEVIN, Patrick MOQUAY

Avec le concours d'Emmanuel FAUCHET


ARGUMENT :

Pour qu'elle se concrétise, il manque à la transition écologique et énergétique une perspective du monde sobre, décarboné et résilient de l'après-pétrole. Vers quel pays nous mènent ces azimuts et comment embarquer pour prendre le cap ?

Plus la vague climatique, écologique et sociale grandit, plus la démocratie se trouve menacée, ballotée entre l'inaction populiste à tribord et l'autoritarisme technocratique à babord.

Dans L'Archipel des Métamorphoses(1), Bertrand Folléa soutient que le paysage s'offre comme méthode au service des profondes transformations sociétales. Ni tableau à contempler, ni territoire à équiper, ni carte postale à protéger, ni décor à planter : sorti de ces réductions, le paysage recouvre sa capacité à offrir du sens comme milieu de vie à façonner, constituant un bien commun.

L'archipel constitue la figure métaphorique du paysage de l'après-pétrole. Il s'oppose à la "continentalisation" mortifère des mégalopoles nées de l'ère des énergies fossiles.

Jusqu'à quel point le paysage comme projet politique peut-il constituer cet inattendu instrument de navigation dans la conduite de la transition ?

Embarqués à Cerisy, nous naviguerons dans l'Archipel des Métamorphoses pour tester le paysage comme boussole, avec pour escales : l'imaginaire, le territoire, la politique, l'économie, l'éducation, … et les îles Chausey.

(1) L'Archipel des Métamorphoses – La transition par le paysage, Bertrand Folléa, Éditions Parenthèses, 2019.


MOTS-CLÉS :

Agriculture, Agro-écologie, Anthropocène, Archipel, Architecture, Arts, Bien commun, Biodiversité, Cadre de vie, Climat, Comportement, Décarbonation, Démocratie, Écologie, Économie, Éducation, Énergie, Forêt, Imaginaire, Interdépendances, Interdisciplinarité, Métamorphose, Méthode, Mobilités, Mode de vie, Nature, Paysage, Perception, Politique, Projet, Récit, Relation, Représentation, Résilience, Risque, Ruralité, Science, Sensible, Site, Sobriété, Territoire, Transdisciplinarité, Transition, Transition écologique, Transition énergétique, Transformation, Urbanisme, Valeur, Ville, Vivant, Zones ateliers, Zone critique


CALENDRIER PROVISOIRE (20/01/2025) :

Mercredi 14 mai
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, du colloque et des participants


Jeudi 15 mai
MÉTAMORPHOSES DES REPRÉSENTATIONS, DES PERCEPTIONS, DES IMAGINAIRES, DE L'ESTHÉTIQUE
Pour que le paysage devienne le bras armé des transitions, il faut remettre le concept à nu et faire valoir sa capacité à embarquer. La table ronde, par des approches théoriques et des illustrations pratiques, évoquera les mises en récits qui activent l'imaginaire et transforment nos représentations du paysage.
Matin
Bertrand FOLLÉA : L'Archipel des métamorphoses : la transition par le paysage
Roberto CASATI : Philosophie de l'archipel, inspirations pour le paysage et ses métamorphoses

Après-midi
Visite de Cerisy : une lecture archipélique du paysage, château-parc-campagne, sous la conduite de Anne BAS, Sylvie CACHIN-LAROCHE et Jean COLLETTE

Paysages en métamorphoses : transformer nos représentations, table ronde animée par Sylvain ALLEMAND, avec Soline ARCHAMBAULT, Jean-Marc BESSE, Cécile CHAPON, Rachel RAJALU et un représentant de l'ADEME [sous réserve]

Soirée
Lecture d'Édouard Glissant, par Rachel COHEN


Vendredi 16 mai
"HORS LES MURS" — DE L'ARCHIPEL À LA FIGURE DE L'ARCHIPEL, EMBARQUEMENT POUR LES ÎLES CHAUSEY
La visite de l'archipel des îles Chausey permettra aux participants du colloque de prendre la mesure des défis des transitions, au-delà de la carte postale. Entre insularité et interdépendance, comment concrétise-t-on la transition par le paysage pour gérer un micro-territoire fragile ? On y parlera d'énergies, de déchets, de tourisme, de biodiversité, de climat…
"Entre autonomie et interdépendance : transitions et paysages des îles Chausey", visite de l'Archipel de Chausey animée par Emmanuel FAUCHET et Stéphanie LANGEVIN, avec la participation de Gérard DIEUDONNÉ, Clémentine DRAPEAU, Régis LEYMARIE, Charles POSTEL et Philippe SURVILLE


Samedi 17 mai
MÉTAMORPHOSES DE LA "NATURE" / FORÊT, AGRICULTURE, VILLE
Après la transformation des perceptions, évoquée le premier jour puis éprouvée aux îles Chausey, le colloque aborde la transformation des territoires eux-mêmes. Il s'agit de mettre en évidence comment l'approche relationnelle du paysage peut permettre d'inscrire l'action humaine dans la conscience de la Zone critique, de ses fragilités et interactions ; et comment elle conduit à placer la transition agricole au cœur de toutes les transitions. La table ronde de l'après-midi permettra de revisiter la ville, l'agriculture, la forêt et la nature, incluant les énergies et les mobilités, au filtre du paysage comme relation.
Matin
Jérôme GAILLARDET : Le paysage au prisme de la Zone critique : faire d'une fragilité une force active des transitions
Marc DUFUMIER : La transition sera agricole ou ne sera pas : agro-écologie et paysage

Après-midi
Portr'Haies, exposition présentée par Stéphane JANOU et Yvon DAVY

Arts et sciences de l'aménagement au défi de l'approche relationnelle du paysage, table ronde animée par Louis HENRY [sous réserve], avec Pascal AMPHOUX, Laetitia CORCELLE, Sébastien MAROT, Patrick MOQUAY, Yves POSS et un représentant de RTE [sous réserve]

Soirée
"HORS LES MURS" — AU CINÉMA DE COUTANCES
Autour du film Pour faire un monde, projection et débat en présence du réalisateur Rémi MAUGER, avec Pascal FEREY [sous réserve], Bruno GODET et Anne HÉBERT


Dimanche 18 mai
MÉTAMORPHOSES POLITIQUES, MÉTAMORPHOSES DE L'ÉCONOMIE
Dans sa dimension sociologique comme dans sa dimension écologique, la démarche transitionnelle du paysage bute sur les logiques politiques et économiques à l'œuvre dans l'aménagement du territoire. Un éclairage historique de l'économie permettra de remettre en lumière une science du commerce et une physique œconomique qui réhabilitent les territoires situés et les interdépendances du vivant. Un éclairage politique du paysage identifiera les conditions à mettre en place pour qu'un portage politique assumé de la démarche paysagère puisse s'engager au cœur des transitions. La table ronde de l'après-midi offrira le cadre pour débattre des leviers politiques et économiques à actionner en faveur de l'approche relationnelle du paysage, en prenant appui sur les expériences vécues des intervenants.
Matin
Arnaud ORAIN : Les savoirs perdus de l'économie : source d'inspiration pour refonder notre rapport au vivant et aux paysages
Lucile SCHMID : Politiques : s'emparer de la démarche paysagère

Après-midi
"HORS LES MURS" — PARC RURAL DE PIROU
Visite du parc : fondements politiques, économiques, sociaux et écologiques, sous la conduite de Noëlle LEFORESTIER, José CAMUS-FAFA et Christophe LETOUZÉ (jardinier du parc), en présence des paysagistes concepteurs : Thibault GUÉZAIS et Marc VATINEL

Au-delà du militantisme : la transition par le paysage, un défi politique et économique, table ronde animée par Patrick MOQUAY, avec Jean-François CARON, Jean-Yves CHAPUIS, Cyril GOMEL, Henri TRUBERT et un représentant de MTES [sous réserve]

Soirée
Première du concert Les Chants de la Terre par l'Ensemble Ô, dirigé par Laetitia CORCELLE, dans le cadre du Festival Pierres en lumières


Lundi 19 mai
MÉTAMORPHOSES DE L'ÉDUCATION, DES COMPORTEMENTS, DES VALEURS
La transition par le paysage suppose une toute autre culture de l'aménagement que celle qui, depuis le XXe siècle, favorise l'équipement du territoire par une prééminence de l'ingénierie technique. De nature civilisationnelle, cette rupture appelle une transformation des représentations du monde, des valeurs qui fondent les sociétés humaines et des rapports entre humains et non humains. La table ronde de l'après-midi témoignera d'une "éducation à l'attention" pour rendre possibles les métamorphoses par le paysage.
Matin
Olivier RAGUENEAU : Le paysage au défi des sciences transformatives : apprentissage des co-constructions par l'inter- et la trans-disciplinarité, expérience des Zones ateliers
Sophie MARINOPOULOS : Le paysage au prisme des sciences de l'éducation

Après-midi
Empreintes, habiter les paysages littoraux de 2050, exposition présentée par Clotilde LEBRETON et Marion GOBIN

L'éducation pour transformer nos manières de percevoir et de faire le paysage, table ronde animée par Sylvain ALLEMAND, avec Alexandra BONNET, Roger GOUDIARD, Vincent GUICHARD et Lolita VOISIN

Soirée
Grande fête du paysage en musique avec Laetitia CORCELLE


Mardi 20 mai
BILAN ET PERSPECTIVES SUR L'ARCHIPEL DES MÉTAMORPHOSES
Matin
Restitution du workshop "De Cerisy à la baie des Veys : archipel 2075" (titre provisoire)

Rapport d'étonnement sur le colloque, par Amélie CÉNET

Perspectives et débats, animés par Bertrand FOLLÉA, Roger GOUDIARD, Stéphanie LANGEVIN et Patrick MOQUAY

Après-midi
DÉPARTS


RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :

Bertrand FOLLÉA
Bertrand Folléa est paysagiste urbaniste concepteur (ENSP Versailles, D.E.A. "Jardins, paysages, territoires" ENSA Paris-La Villette et EHESS). Il co-dirige avec Claire Gautier l'agence Folléa-Gautier paysagistes urbanistes, créée en 1991, Grand prix national du paysage en 2016. Il publie régulièrement des articles sur l'urbanisme, l'aménagement et le paysage. Il est l'auteur de L'Archipel des Métamorphoses – la transition par le paysage (Parenthèses, 2019), un essai qui explique pourquoi la démarche de projet de paysage rend possible et concrétise efficacement la transition écologique et énergétique. Il est Paysagiste-Conseil de l'État depuis 1994 et ancien Paysagiste-Conseil du Ministère de la Culture (2004-2010). Directeur des chaires à l'École nationale supérieure de paysage de Versailles-Marseille (ENSP), il est aussi responsable de la chaire "Paysage et énergie" depuis sa création en 2015. Il a été Professeur associé à l'INSA Centre Val de Loire (École de la nature et du paysage) de 2013 à 2023.


PRÉSENTATION DU WORKSHOP :

"De Cerisy à la baie des Veys : archipel 2075" (titre provisoire)

À quoi ressemblera le paysage post anthropocène ?
Si l'anthropocène est la marque d'une sur-emprise humaine mortifère sur la planète, comment façonner des milieux plus favorables à la vie ?
À partir d'une situation réelle proche de Cerisy, les problèmes et les risques contemporains, intégrant le climat, la biodiversité et le lien social, seront décryptés d'entrée. Sur cette base, une approche sensible et documentée identifiera les valeurs paysagères en place ou latentes, et servira de tremplin à l'imaginaire. Le paysage comme relation sera la méthode mise en place, et la figure de l'archipel sera convoquée pour construire le récit spatialisé d'une attention renouvelée au vivant humain et non humain dans leurs interrelations et cohabitations.
Le débat final fera la part entre les métamorphoses écologique et sociales à engager : effectives et affectives, objectives et subjectives, matérielles et immatérielles, scientifiques et esthétiques, techniques et culturelles.

Avec la participation d'étudiants :
- de l'ENSP (Corentin BARET, Oscar BRUNET, Benjamin MANN, Claire SIMON) ;
- de l'ENSCI ;
- de Sciences Po Rennes à Caen ;
- de BTS du Campus Métiers Nature de Coutances, …

Encadrants et organisateurs :
Simon BOUCHAUDY, designer et vidéaste
Emmanuel FAUCHET, directeur du C|A.U.E 50
Stéphanie LANGEVIN, paysagiste du C|A.U.E 50
Clémence MATHIEU, paysagiste et plasticienne


BIBLIOGRAPHIE :

• Aït-Touati Frédérique & Latour Bruno, Trilogie terrestre, Éditions B42, 2022.
• Ambroise Régis & Marcel Odile, Aménager les paysages de l'après-pétrole, Éditions Charles Lépolod Mayer, 2015.
• Amphoux Pascal, Ambiances en débats, Éditions À la Croisée, 2004.
• Besse Jean-Marc, La nécessité du paysage, Éditions Parenthèses, 2018.
• Casati Roberto, Philosophie de l'océan, Presses universitaires de France, 2022.
• Chapuis Jean-Yves & Viard Jean, Rennes la ville archipel, Éditions de l'Aube, 2013.
• Dufumier Marc, La transition agroécologique : qu'est-ce qu'on attend, Éditions Terre vivante, 2023.
• Folléa Bertrand, L'Archipel des Métamorphoses – La transition par le paysage, Éditions Parenthèses, 2019.
• Folléa Bertrand, Thibault Jean-Pierre & coll., "Réussir la transition écologique par l'approche paysagère", Note de La Fabrique Écologique, n°50, 2024.
• Gaillardet Jérôme, La Terre habitable ou l'épopée de la zone critique, Éditions La découverte, 2023.
• Glissant Édouard, Philosophie de la relation, Éditions Gallimard, 2009.
• Ingold Tim, Marcher avec les dragons, Éditions Points, 2018.
• Lanaspèze Baptiste, Les pensées de l'écologie, un manuel de poche, Éditions Wildproject, 2021.
• Magnaghi Alberto, Le projet local, Éditions Mardaga, 2003.
• Marinopoulos Sophie & Trubert Henri, Relions-nous – La constitution des liens, Les liens qui libèrent, 2021.
• Marinopoulos Sophie, Ce que les enfants nous enseignent, Les liens qui libèrent, 2024.
• Moquay Partrick (dir.), Jardins en société, Hermann Éditeurs, Coll. "Les traversées de Cerisy", 2022.
• Morin Edgar, Introduction à la pensée complexe, Éditions Seuil, 2005.
• Morizot Baptiste, Manières d'être vivant, Éditions Actes Sud, 2022.
• Orain Arnaud, Les savoirs perdus de l'économie, Éditions Gallimard, 2023.
• Ragueneau Olivier, Changement clim-éthique "Agir Global, Penser Local" et autres retournements jubilatoires, Éditions Librinova, 2020.
• Schmid Lucile, Les mondes de l'écologie, Revue Esprit, 2018.
• Thibault Jean-Pierre, Aménager les territoires du bien-être, Éditions Le Moniteur, 2023.
• Voisin Lolita, Morisseau Gregory & Servain Sylvie, Les paysages de l'eau - Une histoire de relations, Presses universitaires Francois Rabelais, 2024.


SOUTIENS :

• Chaire Paysage et énergie | École nationale supérieure de paysage (ENSP)
C|A.U.E de la Manche
Institut pour la recherche | Groupe Caisse des Dépôts


BULLETIN D'INSCRIPTION


Les inscriptions à ce colloque ne seront ouvertes qu'à partir du 15 mars prochain. En attendant, nous vous invitons à consulter la page Inscription de notre site.