Programme 2023 : un séminaire

Programme complet


COMMENT SONNE LE MONDE
L'ART INFINI DE LA RADIO

HOW DOES THE WORLD SOUND
ART INFINITY RADIO

SÉMINAIRE SCIENTIFIQUE ET DE CRÉATION
SCIENTIFIC AND CREATIVE SEMINAR


DU LUNDI 15 MAI (19 H) AU SAMEDI 20 MAI (14 H) 2023

[ séminaire de 5 jours ]



DIRECTION :

Nicolas RÉMY (AAU_Cresson, Université de Thessalie), Nicolas TIXIER (AAU_Cresson, ENSA de Grenoble)


COORDINATRICE :

Audrey IZIER


ARGUMENT :

Ce projet rassemble des partenaires internationaux universitaires et issus des arts radiophoniques et des arts sonores. Il vise à explorer de nouveaux outils théoriques, méthodologiques et pratiques permettant de favoriser l'écoute autant que la création sonore. Nous questionnons par le prisme des ambiances nos espaces habités et nos espaces de vie en prise aux mutations environnementales et sociétales et nous nous intéressons en particulier aux publics dits vulnérables (très jeunes enfants, personnes en situation de handicap, personnes âgées et ou malades, etc.).

Ce séminaire, incluant des invités, se déroulera selon 4 modalités :

- des interventions théoriques ou des comptes-rendus d'expériences en matinée ;
- des temps de travail par petits groupes en après-midi (écriture, enregistrement de podcasts, marche, préparation d'installations sonores, etc.) ;
- des temps d'écoutes et de découverte d'installations sonores en fin de journée ou en soirée ;
- un workshop de création situé mettant au travail des étudiants d'écoles d'art (Annecy, Tours), du conservatoire de Cuneo, de l'école de la nature et des paysages de Blois.


This project brings together international partners from universities, radio and sound arts. It aims to explore new theoretical, methodological and practical tools to promote listening as well as sound creation. Through the prism of ambiances, we question our inhabited and living spaces in the face of environmental and societal changes, and we are particularly interested in so-called vulnerable audiences (very young children, people with disabilities, the elderly and the sick, etc.).

This seminar, including guests, will take place in 4 ways :

- theoretical presentations or reports of experiences in the morning ;
- small group work in the afternoon (writing, recording podcasts, walking, preparing sound installations, etc.) ;
- listening and discovery of sound installations at the end of the day or in the evening ;
- a creative workshop with students from art schools (Annecy, Tours), the conservatory of Cuneo, the school of nature and landscapes of Blois.


OBJECTIF :

Comment le monde sonne-t-il à nos oreilles ? Et comment pourrait-il sonner demain ?

Si la question est vaste, il s'agit là d'une approche qui reste singulière dans les disciplines, bien que transversales à elles, touchant à la compréhension et à la conception de nos espaces habités. Que nous raconte l'ambiance sonore d'un espace urbain, d'une place, d'un hôpital, d'une école, ou encore l'ambiance sonore d'un lac, d'une forêt, d'un glacier ? Que nous disent, quand on écoute vraiment, les habitants, mais aussi le monde du vivant avec qui nous sommes ? Quelle empathie au monde le sonore donne-t-il à entendre et comment le sonore affecte-t-il et configure-t-il nos pratiques ordinaires ? L'approche du monde par le sonore remet en question l'idée d'une distinction claire entre celui qui perçoit et ce qui est perçu, le sujet et l'objet, l'intérieur et l'extérieur, l'individu et le monde. Au lieu de s'appuyer sur un mode de pensée dualiste et substantialiste, cette approche ouvre une alternative à une ontologie des choses par une attention au médium et aux flux impliqués dans et par l'expérience sensorielle même. Ces perspectives permettent d'aborder le monde par le son en révélant certaines de ses principales caractéristiques : l'accent mis sur la perception plutôt que sur le sens ; le rôle crucial de la résonance et de la tonalité affective ; l'importance de la dynamique interne, des gestes quotidiens et des formes de vie sociale ; le phénomène de coalescence qui unifie les diverses composantes d'une situation ; l'articulation entre le spatial, le social et le physique. Approcher nos disciplines par le sonore, et donc par l'écoute, oblige à une relation autre aux matériaux de la recherche, mais plus encore à leur mise en partage et en débat, cela nous oblige à trouver un médium de communication et de création qui rendent compte tant de la part sensible du monde, que des débats qui animent nos recherches.

C'est à cette visée que s'est attelé modestement ce séminaire pluridisciplinaire par le partage de connaissances, l'expérimentation de situations et la création sonore.

The castle of crossed disciplines - Cerisy 2023 | Équipe CRESSON | Laboratoire AAU
The castle of crossed disciplines - Cerisy 2023 | Équipe CRESSON | Laboratoire AAU

PARTICIPANTS :

Direction

Nicolas Rémy est professeur associé titulaire au département d'architecture de l'École Polytechnique de l'Université de Thessalie. Il enseigne la physique du bâtiment et a développé plusieurs cours sur l'acoustique, les ambiances, la construction et la conception de l'architecture. Chercheur associé au CRESSON (laboratoire AAU, Grenoble, France) et chercheur au laboratoire Conception Durable de l'Environnement Bâti (SD+ΒE Lab), ses travaux portent sur la notion d'ambiance comme outil et comme méthode pour la pratique architecturale. Il a co-organisé en 2016 le 3e congrès International Ambiances et il est depuis 2018 le co-directeur du Réseau International Ambiances.

Nicolas Tixier est architecte, professeur à l'École nationale supérieure d'architecture de Grenoble (Université Grenoble Alpes) et professeur invité à l'École supérieure d'art Annecy Alpes. Il travaille comme chercheur au laboratoire Architectures, ambiances, urbanités (AAU) de Grenoble au sein de l'équipe CRESSON dont il est le directeur depuis 2018. Il mène parallèlement une activité de projet au sein du collectif BazarUrbain. Ses travaux actuels portent principalement sur le transect urbain, comme pratique de terrain, technique de représentation et posture de projet. Entre héritage et fiction, il interroge les territoires et leur fabrique par les ambiances. Il a co-dirigé deux colloques à Cerisy : L'usage des ambiances (2018), L'enchantement qui revient (2021) publiés aux éditions Hermann.

Intervenants / Participants

Paul Bai (AAU Cresson, Grenoble), Ona Bello (AAU Cresson, Grenoble), Emmanuelle Bouyer (ENSA Paris val de seine, Paris), Sébastien de Pertat (AAU Cresson, Grenoble), Petros Fampouris (University of Thessaly Volos), Olivier Gaudin (École de la nature et des paysages, Bois), Giuseppe Gavazza (AAU Cresson, Grenoble & Conservatoire Cunéo), Franck Ginisty (Les hommes fourmillent, Normandie), Laïs Janvion (PACTE, Grenoble), Helmi Järviluoma (University of Eastern Finland, Joensuu), juL Mc Oisans (AAU Cresson, Grenoble), Marc Higgin (AAU Cresson, Grenoble), Sandra Lorenzi (ESAAA, Annecy) Théo Marchal (AAU Cresson, Grenoble), Sunčica Milosavljević (Bazaart - Belgrade), Thierry Mouillé (TALM, Tours), Zerina Novalic (Bazaart, Belgrade), Lejla Odobasic Novo (International Burch University, Sarajevo), Dana Papachristou (TwixTlab, Athènes), Evangelia Paxinou (AAU Cresson, Volos), Cédric Pichat (AAU Cressson, Grenoble), Perrine Poupin (AAU Cresson, Grenoble), Sasa Rakef Perko (Radio Television Slovenia), Yorgos Samantas (TwixTlab, Athènes), Jelena Stojanović (Bazaart, Belgrade), Didier Tallagrand (ESAAA, Annecy), Heikki Uimonen (University of Eastern Finland, Tampere), Lolita Voisin (Ecole de la nature et des paysages, Blois).

Workshop étudiants

École supérieure Art Annecy Alpes : Noanne Adam, Golira Barbier, Camille Dégeorges-Ruffelaere, Manon Genet, Louise Grandcolas, Laurine Habert, Audrey Izier, Alice Jeannel, Lilou Moreau
École supérieure d’art et de design TALM : Baltazar Dagault, Clovis Ledoux, Marine Plourdeau, Adrien Randrianarivonintsoa
Conservatoire de Cuneo (Italie) : Letizia Ambrosetti, Domenico Bosio, Matteo Ricci, Marta Zigante


SOUTIENS :

• Équipe B.AIR : Radio television Slovenia, RTV SLO (SL), BAZAART (RS), AAU_Cresson / École d'Architecture de Grenoble (FR), Institut Jožef Stefan (SI), ITA-Suomen Yliopisto (FI), Javna medijska ustanova Radio – televizija Srbije (RS), Radioteatar Bajsic i prijatelji (HR), Twixtlab AMKE (EL), Visokoskolska ustanova internacionalni burc univerzitet-International Burch University (BA).

• Avec les contributions des enseignants et des étudiants de l'ENSA de Grenoble / Université Grenoble Alpes, de l'École Supérieure d'Art Annecy Alpes, de l'École Supérieure d'Art et de Design de Tours (TALM), du conservatoire de Musique de Cuneo (Italie) et de l'École de la Nature et des Paysages de Blois.

B.AIR : l'Art Infini de la Radio

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Programme 2018 : un séminaire

Programme complet


TEXTIQUE : RÉAPPRENDRE À ÉCRIRE


DU MERCREDI 1er AOÛT (19 H) AU MERCREDI 8 AOÛT (14 H) 2018

[ séminaire de 7 jours ]



DIRECTION :

Jean-Christophe TOURNIÈRE, Gilles TRONCHET


AVERTISSEMENT :

Le présent Séminaire, qui se tient tous les ans à Cerisy depuis 1989, accueille toute personne qui, ayant une suffisante maîtrise de la langue française, s'estime requise par le sujet traité.

En effet la textique est une discipline qui se développe avec sa technicité propre, mais l'usage de son vocabulaire spécial peut toujours se voir expliqué en vocabulaire courant.

À cela, il convient d'ajouter que les deux premières séances, tenues à partir des contributions appelées Un aperçu de la textique et Abrégé de textique, permettent aux nouveaux participants une rapide mise au clair, tandis que, un jour sur deux, l'après-midi, de facultatives séances supplémentaires sont destinées à fournir des explications sur les concepts majeurs.


ARGUMENT :

La textique ? Une discipline inaugurée, en 1985, par Jean Ricardou lors d'un séminaire tenu au Collège International de Philosophie, et visant à établir par niveaux une théorie unifiante de l'écrit accompagnée d'une théorie unifiante de l'écriture.

Sa méthode ? Explorer le domaine en cause selon des ensembles conceptuels d'exhaustion échelonnée, réfutables à mesure, le cas échéant, par tout contre-exemple établi comme tel.

Ses avantages ? Pour la théorie : une coordination conceptuelle de mécanismes jadis et naguère plus ou moins bien pensés, une reformulation critique de certaines notions trop admises, ainsi qu'une réévaluation concertée de phénomènes négligés, voire méconnus, et une classification réfléchie de la plupart des imperfections possibles. Pour les conséquences sur l'analyse : avec, pour base, la cardinale notion de lieu scriptuel, une attention inédite portée, notamment, sur les prétendues "broutilles". Pour les conséquences sur l'écriture : la possibilité de programmes et métaprogrammes raisonnés permettant la correction et la récriture à plusieurs. En général : une clarté et une rigueur neuves dans l'ordre des concepts.

Le thème 2018 ? À la suite du séminaire 2017 s'étant déroulé, pour la première fois, en l'absence de son fondateur (disparu en 2016), il a paru opportun d'orienter la suite des travaux du côté de la didactique et de la pédagogie, en explorant les leçons inédites qu'est susceptible d'apporter sur l'écriture la conceptualisation élaborée par la discipline.

Le travail ? Les contributions étant expédiées environ un mois à l'avance, chaque séance sera intégralement consacrée à leur discussion méthodique.

Les participants ? Toutes celles et tous ceux qui, répondant au critère formulé plus haut ("Avertissement"), sont intéressés ou intrigués par le domaine ainsi balisé comme par le travail dès lors permis, et qui, sachant que l'abondant vocabulaire technique se trouve en séance aussi réduit que possible, voire, s'il le faut, éclairci à mesure, désirent venir à titre de contributeurs actifs ou d'auditeurs curieux.

Les séances ? En guise d'initiation ou de révision, un retour, pendant quatre demi-journées, sur la méthode et les enjeux. Puis le traitement des autres contributions annoncées à partir des observations et des questions que chacune et chacun aura eu le temps de préparer.

L'inscription ? Il est souhaitable de l'accomplir au plus tôt à partir du 15 mars, et si possible avant le 15 mai (pour bénéficier du précoce envoi des écrits préparatoires).

••••••

À l'intention de celles et ceux qui souhaitent, d'ores et déjà, en savoir davantage, il est loisible d'ajouter les précisions suivantes.

Sitôt, d'une part, que la textique vise à établir une théorie unifiante de l'écrit dans ses divers modes (elle en recense quatre respectivement nommés phanoscrit, grammoscrit, iconoscrit, symboloscrit), et, conjointement, une théorie unifiante de l'écriture, ce qui l'oblige à une exhaustivité contrôlée sur un domaine immense, et sitôt, d'autre part, que ses premiers efforts, comme tels, datent du milieu des années 1980, nul doute que, à l'orée du prochain séminaire, comme pour les années précédentes, se posent, quant à la mise à niveau, l'un étant celui de l'initiation et l'autre celui de la révision, deux problèmes distincts.

Le problème de l'initiation concerne les participants nouveaux qu'une curiosité intellectuelle aura portés à venir une première fois, car il est nécessaire, pour bien saisir la pensée textique, voire pour y concourir, d'être mis en possession, aussi soigneusement que possible, de la méthode et des enjeux.

Le problème de la révision concerne les participants habitués, voire chevronnés, car il est opportun, avant ces journées de réflexion intense, de se remettre en tête, soigneusement, les grandes perspectives du travail.

Cette initiation et cette révision se feront à partir des contributions Un aperçu de la textique par Gilles Tronchet et Abrégé de textique par Jean-Christophe Tournière.

Quant à la préparation : ces écrits étant expédiés un mois environ avant le début du séminaire, les participants auront toute la durée qu'ils s'accorderont pour en prendre, à leur guise, ce qu'on appelle habituellement connaissance.

Quant à la discussion : les deux premières journées étant réservées à de libres échanges oraux sur ces contributions, les participants auront tout le loisir permis par les séances pour solliciter les éclaircissements éventuellement nécessaires, voire pour énoncer, très librement, d'éventuelles objections.


BIBLIOGRAPHIE :

Il est possible, d'ores et déjà, de prendre une vue de la textique en consultant, chacun paru aux éditions Les Impressions nouvelles dans la série TEXTICA, les six ouvrages suivants :

• Jean Ricardou, Intellection textique partagée
• Jean Ricardou, Intellection textique de l'écrit
• Jean Ricardou, Intellection textique de l'écriture
• Jean Ricardou, Intelligibilité structurale du trait
• Jean Ricardou, Grivèlerie
• Gilles Tronchet, Un aperçu de la textique


CALENDRIER DÉFINITIF :

Mercredi 1er août
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, du colloque en parallèle, du séminaire et des participants


Jeudi 2 août
Matin
Gilles TRONCHET : Un aperçu de la textique | Initiation

Après-midi
Jean-Christophe TOURNIÈRE : Abrégé de textique (évolution 2018) | Initiation


Vendredi 3 août
Matin
Laurent LIENART : Obscénités en séries | Investigation

Après-midi
Laurent LIENART : Obscénités en séries | Investigation


Samedi 4 août
Matin
Patrice HAMEL : L'immanence de l'écriture | Invitation

Après-midi
Sandra SIMMONS : Écrire en fonction de l'espace | Invitation


Dimanche 5 août
Matin
Jean-Claude RAILLON : Pratique du bi-zonage | Investigation

Après-midi
Johanna GOSSART : Margeure(s) | Investigation


Lundi 6 août
Matin
Michel SIRVENT : Éclaircir l'écrit | Investigation

Après-midi
Michel SIRVENT : Éclaircir l'écrit | Investigation


Mardi 7 août
Matin
Gilles TRONCHET : En textique à bonne école avec la palinodation | Investigation

Après-midi
Gilles TRONCHET : En textique à bonne école avec la palinodation | Investigation


Mercredi 8 août
Matin
Perspective : Cercle Ouvert de Recherche en TEXTique (18-19), rencontre 2019 autour des travaux de Jean Ricardou

Après-midi
DÉPARTS


En première partie d'après-midi, un jour sur deux :
Gilles TRONCHET & Amandine CYPRÈS : Concepts majeurs | Explication

En fin d'après-midi, chaque jour :
APPRENDRE À RÉCRIRE | Atelier d'écriture


INITIATION :

Jean-Christophe TOURNIÈRE : Abrégé de textique (évolution 2018)

Ce travail vise à offrir, sur la base du massif théorique ayant pour titre Intellection textique (par Jean Ricardou)*, un exposé de ses concepts fondamentaux qui, à la fois, suive une construction méthodique et permette une accessibilité assez large.

Au niveau de sa construction, cet Abrégé de textique adopte la globale procédure qui organise toute ladite Intellection textique : celle nommée rubrication.

Elle consiste à décliner chaque phase démonstrative du propos en une série de rubriques dont voici les quatre principales :
- la "Définition", qui procède à la délimitation d'un concept ;
- la "Proposition", qui procède à l'affirmation d'une hypothèse impliquant ce concept ;
- l'"Argumentation", qui procède à la justification de cette hypothèse ;
- l'"Exemplation", qui procède à l'application du concept en jeu à des occurrences lors censées éclaircies.

Au niveau de son accessibilité, cet Abrégé de textique, dans son évolution 2018, veillera à l'élargir en convoquant, tirés des domaines les plus variés ("arts", "journalisme", "publicité", "sciences"…), de nombreux nouveaux exemples.

* ensemble composé de 12 tomes déployés sur environ 1600 pages.


Gilles TRONCHET : Un aperçu de la textique

Proposant une simple présentation de la textique, ce volume a été publié en 2012. Il a une double visée : d'abord, fournir un historique succinct, pour montrer dans quelles conditions et selon quelles étapes la textique est apparue et s'est constituée en une discipline nouvelle ; puis, offrir un exposé des principaux concepts et outils d'analyse élaborés jusqu'à présent.

Tout d'abord, comme la textique s'efforce d'établir une théorie unifiante des structures de l'écrit, il est indispensable d'expliquer la très large portée qu'elle donne à son objet, puis de préciser comment il trouve à se spécifier selon différents modes, permettant d'envisager, notamment, les particularités des caractères alphabétiques, des images et des symboles.

Ensuite, est retenu un domaine plus restreint et sans nul doute familier à tout lecteur, l'écrit représentatif relevant du mode grammique : cela correspond, quitte à simplifier un peu, aux écrits basés sur des séries de lettres, associables aux sonorités d'une langue et susceptibles, par équivalence avec d'autres séries, de faire surgir certaines idées (ainsi lorsqu'un terme s'échange avec sa définition). Il s'agit d'inventorier et d'expliciter les grandes catégories capables d'appréhender exhaustivement les structures possibles dans un écrit grammique : la textique prétend y parvenir, en l'attente d'une éventuelle démonstration contraire, susceptible de relancer la recherche.

Enfin, il a semblé utile de signaler quelques-uns des instruments analytiques servant à explorer en détail les dispositifs repérables dans un écrit représentatif, sachant que l'un des acquis majeurs de la textique consiste à distinguer, par rapport aux structures qui sont au service de la représentation, celles qui outrepassent un tel régime, en imposant leurs contraintes propres à la représentation, alors forcée de s'adapter. C'est le cas par exemple avec les rimes classiques, mais aussi avec beaucoup d'autres agencements irréductibles à la logique représentative, qui relèvent dès lors d'un régime métareprésentatif.

Il faut observer toutefois qu'un simple aperçu comme celui-ci ne saurait dispenser à propos de la textique davantage qu'une information initiale: une approche théorique plus fouillée, débouchant sur une pratique effective de la discipline, exige de bien plus amples développements.


INVESTIGATION :

Johanna GOSSART : Margeure(s)

Attentive à la question de la mise en page (de l'écrit théorique) et convaincue qu'il existe certains bénéfices à mettre en avant ce qui d'ordinaire est tenu à l'index, la contribution cherche à poursuivre l'examen visant à interroger les rapports qu'entretiennent le pavé d'imprimerie et sa marge alentour, éléments constitutifs de l'écrit, selon la définition qu'en donne la textique.

Il s'agira, d'une part, de récrire les feuillets précédemment commis, pour se risquer à les perfectionner, tant dans les dispositifs mis en œuvre que dans les résultats obtenus, et, d'autre part, de prolonger l'analyse, jusqu'à initier un questionnement vis-à-vis de ce que l'on peut nommer, issues des subdivisions du pavé d'imprimerie (que constituent, notamment, les paragraphes, les titres et les phases illustratives), les "marges intermédiaires" ou "secondaires".


Laurent LIENART : Obscénités en séries

Il s'agira de repérer, au sein d'Une légère blessure de Laurent Mauvignier, à la faveur d'une identité de lettres en position de vis-à-vis, une série de mots tous plus obscènes les uns que les autres.


Jean-Claude RAILLON : Pratique du bi-zonage

L'on nomme bi-zonage en textique le protocole selon lequel les analyses se trouvent partagées en deux secteurs distincts dévolus, d'un côté, aux observations de style ordinaire et de l'autre coté, aux développement rédigés avec le vocabulaire technique la discipline. Ce dispositif veut réserver au lecteur le loisir d'une lecture différenciée, soit continûment en langage commun s'il ne souhaite que récolter les résultats de l'examen, soit par alternance, en langage technique, s'il désire s'intéresser au jeu plus rigoureux des concepts requis.

Or, cette pratique rencontre maintes difficultés que l'on s'efforcera par l'exemple d'examiner de près.


Michel SIRVENT : Éclaircir l'écrit

Sous ce titre, seront proposées quelques pistes de réflexion liées à la récriture d'un écrit recourant à la discipline textique. Elles accompagneront la reprise et l'approfondissement de notre contribution 2017 "Lecture d'un logotype publicitaire".

Avec la récriture, sitôt que s'engage un ensemble d'opérations visant à réformer, voire à transformer un écrit, pointe d'emblée la question : récrire, certes, mais pour quoi faire ? En la circonstance, la récriture sera guidée par une recherche des manières qui permettraient une meilleure accessibilité de l'écrit à visée textique.

Or, si l'écrit à récrire recourt à la textique, c'est de plusieurs façons. L'une consiste à faire appel à certains concepts élaborés par la théorie. Une autre est de mettre en jeu les concepts pertinents et de recourir à la méthode textique. La mise en œuvre de certaines procédures (comme la circoncription, la palinodation) permet ainsi d'affiner l'analyse d'un objet.

Toutefois, un écrit peut recourir à la discipline textique (sa théorie, sa méthode d'analyse) sans pour autant se présenter comme un écrit textique. Et donc ce que, sous le nom de "textique", recouvre ladite discipline, ce n'est pas seulement, en tant que pure théorie, un formidable arsenal de concepts. Ni seulement, en la sphère pratique, avec sa panoplie d'"outils", une rigoureuse et fructueuse méthode d'analyse.

C'est surtout, progressivement élaborées et adoptées par la discipline, la mise au point de certaines particulières manières d'écrire. Ainsi, la textique, si elle propose, indissociable de celle de l'écrit, une théorie de l'écriture, ce n'est pas sans que s'édifie, pour ce faire, une précise façon de s'écrire. D'où l'expression "faire de la textique" ne saurait se réduire à une pure convocation de concepts ni à une stricte application de la "théorie" et de sa méthode d'analyse. Bref, proposer un écrit textique (et non point "de textique") ne va pas sans engager certaines précises procédures d'écriture et, par suite, de récriture.

•••••

En l'occurrence, l'écrit à récrire ("Lecture d'un logotype publicitaire") se présente comme un essai d'application pratique. Il porte sur un objet choisi pour son apparente simplicité. De plus, il est ici réduit sous la suivante forme élémentaire : "TRI▲NGLE". Ainsi schématisé, il comporte un seul mot dans lequel s'inscrit à la place d'une de ses lettres (A) un triangle. C'est un écrit mixte qui se déploie ainsi selon deux modes distincts, en termes textiques : le grammique et l'iconique. Outre sa structure en abyme, il comporte une autre particularité : il s'agit d'un écrit, dont le mode d'exposition, au lieu d'être fixe, stable et persistant (comme en sa présente inscription), est mobile, progressif et intermittent. Il s'agit donc, pour la théorie textique, de prendre en compte ce type d'écrit nommé, pour l'heure, kinescrit.


Gilles TRONCHET : En textique à bonne école avec la palinodation

Mis au point dans le cadre de la textique grâce aux travaux de Jean Ricardou, le concept de palinodation, appliqué aux écrits, est un outil majeur d'apprentissage. Le principe selon lequel un diagnostic à propos d'une structure, au fil d'un examen portant sur les mécanismes où elle s'intègre, est sujet à basculer en un autre, permet d'explorer des particularités souvent négligées et de réfléchir à leur élaboration. Par exemple, il donne à saisir l'intérêt d'un défaut repérable, quand ce dernier s'avère l'indice dans l'écrit d'une qualité moins immédiatement accessible. Cet angle d'approche, au-delà des trouvailles apparemment paradoxales qu'il procure, ouvre sur des façons nouvelles d'aborder l'écrit, donc aussi de pratiquer l'écriture.


INVITATION :

Patrice HAMEL : L'immanence de l'écriture

Opposée au matérialisme essentialiste auquel paraît succomber la textique, cette contribution exposera les principes d'un matérialisme sensoriel.

Celui-ci se caractérise par des modalités d'appréhension dont les principales sont l'endo-stimulation et l'exo-stimulation pour ce qui concerne les sensorialités, et d'autre part, un système d'analogies, de codes ou de relations physiques établis entre éléments constituant la représentation*.

Ces modalités peuvent être utilisées en littérature et mettre en évidence l'immanence de l'écriture, ce qui a été mis en pratique dans le roman Dans la boucle imparfaite publié récemment (éditions galerie[s]mortier).

* L'on trouvera cet appareil théorique défini sur le site patricehamel.org (rubrique "Théories", sous-rubrique "L'immanence de l'art") ou en vidéos sur YouTube.


Sandra SIMMONS : Écrire en fonction de l'espace

Imaginons quelqu'un voulant poser des mots dans un lieu défini, tel un plasticien des installations. Afin d'accomplir un écrit selon un espace donné, il faudrait aborder la question de la place. La textique possède un outillage apte à faire apprécier non seulement la place des mots mais aussi, et surtout, leur emplacement. Sans dépendre d'un idéalisme pondant, la textique engage à mesurer la juste contribution de la matérialité sous tous les angles. Écrire devient alors un exercice de mise en espace à travers une loupe qui permet de rencontrer, de comprendre, et de forger des écrits réglés.


APPRENDRE À RÉCRIRE | Atelier d'écriture :

Le travail quotidien en atelier d'écriture se fera sur la base de ce que la textique nomme RAPT (Récrit Avisé Par la Textique), lequel forme le lieu d'articulation de trois opérations majeures : la lecture (qui considère les structures d'un objet), la critique (qui détecte une faille dans les structures cet objet), et la récriture (qui corrige telle faille et améliore ainsi la tenue structurale de l'objet).

Il comportera les quatre phases suivantes :

Première phase : Sélection d'un écrit relativement simple, choisi par l'un(e) des participant(e)s et susceptible, selon elle ou lui, de bénéficier d'au moins un perfectionnement notable.

Deuxième phase : Analyse, par l'ensemble des participants, des structures que comporte tel écrit sélectionné.

Troisième phase : Critique, par l'ensemble des participants, des structures de l'écrit sélectionné, et conduisant à identifier, ou pas, celles présentant quelque défaut structural.

Quatrième phase : Si quelque faille est identifiée, recherche, par l'ensemble des participants, des structures alternatives permettant d'y remédier en élaborant une récriture censée perfectionner l'écrit sélectionné.

Deux exemples d'écrits qui pourront faire l'objet d'un RAPT :

"As de carreau", Atlas de littérature potentielle, Gallimard/Idées, 1981, p. 198.

André Breton, Signe ascendant, Poésie/Gallimard.

Programme 2018 : un séminaire

Programme complet


CRISES DE LA VILLE, FUTURS DE L'URBAIN

FAIRE FACE AUX DÉFIS DES INÉGALITÉS URBAINES


DU MERCREDI 2 MAI (19 H) AU DIMANCHE 6 MAI (14 H) 2018

[ séminaire de 4 jours ]



COMITÉ DE DIRECTION :

Sylvain ALLEMAND, Jean-Bernard AUBY, Nicolas BUCHOUD, Karine GERVAISE, Henri de GROSSOUVRE, Edith HEURGON, Maximilien PELLEGRINI


COORDINATEUR :

Thomas HENRY


ARGUMENT :

Voici trois décennies, un programme de recherche, Crise de l'urbain, futur de la ville avait été engagé durant plusieurs années, sous l'impulsion d'un grand opérateur de transport (la RATP), et le concours notamment du Centre Culturel International de Cerisy. Il faisait le pari des sciences sociales pour mieux comprendre les rapports entre les transports et la ville.

Ce séminaire est à l'initiative d'un groupe de réflexion constitué avec le souci d'assurer au travers de sa composition, la diversité des acteurs concernés par le devenir des territoires et de l'urbain: Suez Eau France, Chaire "Mutation de l'action publique et du droit public" de Sciences-Po Paris, Cercle Colbert, Cercle du Grand Paris de l'investissement durable et le Centre Culturel International de Cerisy. Il se propose de reprendre les termes des débats à la lumière des nouveaux enjeux de l'urbain, dans le contexte du réchauffement climatique et des transitions écologiques et numériques, et celui de la métropolisation. Avec le concours de spécialistes et de praticiens de différents horizons disciplinaires et professionnels, ainsi que des représentants de collectivités locales, il réfléchira à la manière d'adapter l'offre des opérateurs de l'urbain aux nouveaux besoins des populations et des territoires. Les échanges s'organiseront autour de communications et de tables rondes.


CALENDRIER DÉFINITIF :

Mercredi 2 mai
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, du séminaire et des participants


Jeudi 3 mai
Matin
INTRODUCTION GÉNÉRALE : ÉTAT DES LIEUX DE LA QUESTION URBAINE
Animé par Henri de GROSSOUVRE [Comité de direction du séminaire, Cercle Colbert & Suez]

Introduction
Maximilien PELLEGRINI [Directeur Développement & Stratégie, SUEZ Eau France]

Avant-propos : 25 colloques de questionnement sur la ville à Cerisy
Edith HEURGON [Prospectiviste, Directrice du Centre Culturel International de Cerisy)
Sylvain ALLEMAND [Journaliste, Secrétaire général de l'Association des Amis de Pontigny-Cerisy]

Intervention : Quelles approches spatiales pour interroger les inégalités ?
Daniel BÉHAR [Géographe, Professeur associé à l'École d’urbanisme de Paris - Cabinet ACADIE]

Les nouvelles inégalités urbaines, table ronde avec Daniel BÉHAR [Géographe, Professeur associé à l'École d’urbanisme de Paris - Cabinet ACADIE], Sébastien BOURDIN [Enseignant-chercheur en géographie et développement économique à l'EM Normandie], Nicolas BUCHOUD [Urbaniste, Historien, Directeur Cabinet de conseil en stratégie Renaissance Urbaine] et Stéphane GRUET [Architecte, Docteur en philosophie, Directeur de la coopérative "Faire ville"]

Après-midi
FUTURS DE L'URBAIN, FUTUR MÉTROPOLITAIN ?
Animé par Jean-Baptiste BLANC [Vice-Président du département du Vaucluse, Avocat]

Avant-propos : Quelle égalité des territoires ?
Hervé JUVIN [Essayiste]
Arnaud BRENNETOT [Maître de conférence en géographie à l'université de Rouen]

Quelle responsabilité des métropoles ?, table ronde avec Cécile ALTABER [Commissariat à l'égalité des territoires], Lilian LOUBET [Maître de conférence en urbanisme et en aménagement à l'université du Havre], Gérald ANDRIEU [Journaliste et Auteur de Le peuple de la frontière : 2000 km de marche à la rencontre des Français qui n'attendaient pas Macron, Cerf, 2017] et Achille WARNANT [Doctorant en géographie EHESS]

Les métropoles au prisme des réseaux, comment exercer et mettre en œuvre ses responsabilités ?, table ronde avec Benoit QUIGNON [Directeur général SNCF Immobilier], Vincent CARRY [Arty-Farty, Fondateur des nuits sonores de Lyon], Alexandre AVRIL [Doctorant à l'ENS et Fondateur d'Hexag'On] et Patrice DUNY [Directeur de l'agence d'urbanisme de Caen-Métropole, AUCAME]


Vendredi 4 mai
Matin
DROIT(S) À LA VILLE, 50 ANS APRÈS
Introduction : La ville du futur avec qui ?
Jean-Pierre SUEUR [Sénateur du Loiret]

Avec qui fabrique-t-on la ville ?, table ronde avec Cyril HANAPPE [Maître de conférence à l'École Nationale Supérieure d'Architecture Paris Belleville], Samuel ROUMEAU [OUISHARE connector, directeur d'étude "Pratiques collaboratives dans les villes moyennes"] et Laurent RIERA [Directeur de la communication de Rennes Métropole]

Après-midi
QUI DÉTIENT LES CLÉS DE LA VILLE NUMÉRIQUE ? LA SMART CITY EN QUESTION
Animé par Jean-Bernard AUBY [Titulaire de la chaire "Mutation de l'action publique et du droit public", Sciences Po Paris]

Intervention : Smart City & Pop City, quelle concertation pour la ville intelligente ?
Stéphane JUGUET [Anthropologue, Designer, Directeur de l'agence "What Time Is I.T"]

Quelle création de valeur collective pour la "ville intelligente" ?, table ronde avec Julie de BRUX [Économiste, Directrice du cabinet Citizing], Frédéric CHARLES [Directeur de la stratégie digitale de Suez] et Jean-Marie MARTINO [Directeur général des Services, Conseil départemental Haute-Loire]

Intervention : Des villes intelligentes, vraiment ?
Claude ROCHET [Professeur des universités, Université Versailles Saint Quentin-en-Yvelines]

Soirée
DISCUSSION AUTOUR DU GRAND PARIS
Animée par Sylvain ALLEMAND
Aurélien BELLANGER [Écrivain, auteur de Le Grand Paris, Gallimard, 2017]
Pascal AUZANNET [Président Ixxi, groupe RATP), auteur de Les secrets du Grand Paris. Zoom sur un processus de décision publique, Hermann, 2018]


Samedi 5 mai
Matin
GOUVERNANCE : QUELLES COALITIONS D'ACTEURS DANS LES PROJETS URBAINS DE DEMAIN ?
Animé par Catherine SAVEY [Déléguée générale de la Fondation Terre d'initiatives solidaires]

Comment les arts et la culture s'invitent dans la fabrique de la ville ?, table ronde avec Arnaud IDELON [Fondateur coopérative Ancoats et Journaliste pour TRAX, Makery & Enlarge Your Paris], Fazette BORDAGE [Directrice Dynamique artistique et culturelle, Ville du Havre] et Nathalie MONTIGNÉ [Directrice Le Pavillon, Caen]

Interventions : Quelle citoyenneté de proximité ?
Michel VAYSSIÉ [Directeur général des services de la ville de Lille]
Thomas DAWANCE [Chargé de projet pour le Community Land Trust de Bruxelles]

Après-midi
QUELS URBAINS DURABLE ? CE QUE NOUS DIT LA RÉSILIENCE
Animé par Franck GALLAND [Directeur général Environment Emergency & Security Services]

Avant-propos : Retour sur le colloque Villes et territoires résilients
Sabine CHARDONNET-DARMAILLACQ [Professeur d'architecture à l'ENSA Paris-Malaquais]

Résilience urbaine, quelle sécurité et robustesse pour les villes modernes ?, table ronde avec Lisa POLETTI-CLAVET & Marguerite WABLE [Architectes associés - Atelier Poletti-Wable], Jean-Claude SEROPIAN [Ingénieur, Ancien Directeur SUEZ Bangladesh, Haïti, Liban] et Léopold VERMEULEN [Chargé de mission sûreté et gestion de crise, Env. Emergency & Security Services]


Dimanche 6 mai
Matin
CONCLUSION DU SÉMINAIRE
Rapport d'étonnement des étudiants, animé et coordonné par Sylvain ALLEMAND, avec Nathan GOUIN, Laure LEPIGEON et Juliette PINARD

Discussion générale

Mot de conclusion
Maximilien PELLEGRINI [Directeur Développement & Stratégie, SUEZ Eau France]

Après-midi
DÉPARTS


PRESSE / MÉDIAS :

• "Les secrets du Grand Paris…", entretien avec Pascal AUZANET réalisé par Sylvain ALLEMAND [en ligne sur le site L'EPA Paris-Saclay | 25 mai 2018].


SOUTIENS :

• Suez Eau France
• Chaire "Mutation de l'action publique et du droit public" de Sciences Po Paris
• Cercle Colbert
• Cercle du Grand Paris de l'investissement durable

Programme 2017 : un séminaire

Programme complet


LA TEXTIQUE, POUR QUOI FAIRE ?


DU MARDI 1er AOÛT (19 H) AU MARDI 8 AOÛT (14 H) 2017

[ séminaire de 7 jours ]



DIRECTION :

Collectif Textique


AVERTISSEMENT :

Le présent Séminaire, qui se tient tous les ans à Cerisy depuis 1989, accueille toute personne qui, ayant une suffisante maîtrise de la langue française, s'estime requise par le sujet traité.

En effet la textique est une discipline qui se développe avec sa technicité propre, mais l'usage de son vocabulaire spécial se trouve élucidé chaque fois que l'un des participants en manifeste le souhait.

À cela, il convient d'ajouter que les deux premières séances, tenues à partir de la contribution appelée Un apercu de la textique, permettent aux nouveaux une rapide mise au clair, tandis que, un jour sur deux, l'après-midi, des séances supplétives sont consacrées à l'explication des concepts majeurs en textique.


ARGUMENT :

La textique ? Une discipline nouvelle, inaugurée en 1985 au Collège International de Philosophie, visant à établir par niveaux une théorie unifiante de l'écrit accompagnée d'une théorie unifiante de l'écriture.

Sa méthode ? Explorer la totalité postulée selon des ensembles conceptuels d'exhaustion échelonnée, réfutables à mesure, le cas échéant, par tout contre-exemple établi comme tel.

Ses avantages ? Pour la théorie : une coordination conceptuelle de mécanismes jadis et naguère plus ou moins bien pensés, une reformulation critique de certaines notions trop admises, ainsi qu'une réévaluation concertée de phénomènes négligés, voire méconnus, et une classification réfléchie de la plupart des erreurs possibles. Pour les conséquences sur l'analyse : avec, pour base, la cardinale notion de lieu scriptuel, une attention inédite portée, notamment, sur les prétendues "broutilles". Pour les conséquences sur l'écriture : la possibilité de programmes et métaprogrammes raisonnés permettant la correction et la récriture à plusieurs. En général : une clarté et une rigueur neuves dans l'ordre des concepts.

Le thème 2017 ? À la suite de la disparition, en 2016, de Jean Ricardou, initiateur de la textique et animateur du Séminaire, il a paru opportun, lors de cette rencontre qui amorce une phase nouvelle, de vouer la réflexion à revenir, selon diverses manières, sur les enjeux majeurs de la discipline.

Le travail ? Les contributions étant expédiées environ un mois à l'avance, chaque séance sera intégralement consacrée à leur discussion méthodique.

Les participants ? Toutes celles et tous ceux qui, répondant au critère formulé plus haut ("Avertissement"), sont intrigués par le domaine ainsi balisé comme le travail dès lors permis, et qui, sachant que l'abondant vocabulaire technique se trouve en séance aussi réduit que possible, voire, s'il le faut, éclairci à mesure, désirent venir à titre de contributeurs actifs, soit chevronnés, soit nouveaux, ou d'auditeurs curieux.

Les séances ? En guise d'initiation ou de révision, un retour, pendant quatre demi-journées, sur la méthode et les enjeux, prolongé par de supplémentaires séances destinées à une explication des concepts majeurs. Puis le traitement des questions annoncées à partir des observations que chacune et chacun aura eu le temps de préparer.

L'inscription ? Il est souhaitable de l'accomplir au plus tôt à partir du 15 mars, et si possible avant le 15 mai (pour bénéficier du précoce envoi des écrits préparatoires).

••••••

À l'intention de celles et ceux qui souhaitent, d'ores et déjà, en savoir davantage, il est loisible d'ajouter les précisions suivantes.

Sitôt, d'une part, que la textique vise à établir une théorie unifiante de l'écrit dans ses divers modes (dits phanique, grammique, iconique, symbolique), et, conjointement, une théorie unifiante de l'écriture, ce qui l'oblige à une exhaustivité contrôlée sur un domaine immense, et sitôt, d'autre part, que ses premiers efforts, comme tels, datent du milieu des années 1980, nul doute que, à l'orée du prochain séminaire, comme pour les années précédentes, se posent, quant à la mise à niveau, l'un étant celui de l'initiation et l'autre celui de la révision, deux problèmes distincts.

Le problème de l'initiation concerne les participants nouveaux qu'une curiosité intellectuelle aura porté à venir pour la première fois, car il est nécessaire, pour bien saisir la pensée textique, voire pour y concourir, d'être mis en possession, aussi soigneusement que possible, de la méthode et des enjeux.

Le problème de la révision concerne les participants habitués, voire chevronnés, car il est opportun, avant ces journées de réflexion intense, de se remettre en tête, soigneusement, les grandes perspectives du travail.

Cette initiation et cette révision se feront à partir du livre : Un aperçu de la textique par Gilles Tronchet.

Quant à la préparation : les volumes étant expédiés, avec d'autres écrits, un mois environ avant le début du séminaire, les participants auront toute la durée qu'ils s'accorderont pour en prendre, à leur guise, ce qu'on appelle habituellement connaissance.

Quant à la discussion : les deux premières journées étant réservées à de libres échanges oraux sur ces ouvrages, les participants auront tout le loisir permis par les séances pour solliciter les éclaircissements éventuellement nécessaires, voire pour énoncer, très librement, d'éventuelles objections.


BIBLIOGRAPHIE :

Il est possible, d'ores et déjà, de prendre une vue sommaire de la textique en consultant, chacun paru aux éditions Les Impressions nouvelles dans la série TEXTICA, les trois ouvrages suivants :

• Jean Ricardou, Intelligibilité structurale du trait
• Jean Ricardou, Grivèlerie
• Gilles Tronchet, Un aperçu de la textique


CALENDRIER DÉFINITIF :

Mardi 1er août
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, du colloque en parallèle, du séminaire et des participants


Mercredi 2 août
Matin
Gilles TRONCHET : Un aperçu de la textique | Initiation

Après-midi
Jean-Christophe TOURNIÈRE : Pour une intellection textique du collectif | Investigation


Jeudi 3 août
Matin
Laurent LIENART : Frontières de l'abyme | Investigation

Après-midi
Marc AVELOT : Situation de la textique en 2017 | Invitation


Vendredi 4 août
Matin
Jean-Claude RAILLON : Indexation | Investigation

Après-midi
Daniel BILOUS : Un exemple de la capacité analytique de la textique : le mécanomatisme | Investigation


Samedi 5 août
Matin
Johanna GOSSART : Penser la marge | Investigation

Après-midi
Sandra SIMMONS : Lecturabilité et notation du "mouvement" | Invitation


Dimanche 6 août
Matin
Gilles TRONCHET : La portée de la conceptualisation textique : les exemples de la palinodation et du dialampo(épi)chorisme | Investigation

Après-midi
Michel SIRVENT : Lecture d'un logotype publicitaire | Investigation


Lundi 7 août
Matin
Retour sur certaines contributions

Après-midi
Perspectives : Collectif Textique, Cercle Ouvert de Recherche en TEXTique (17-18), SEMinaire de TEXTique (2018)


Mardi 8août
Matin
Perspectives : Collectif Textique, Cercle Ouvert de Recherche en TEXTique (17-18), SEMinaire de TEXTique (2018)

Après-midi
DÉPARTS


En première partie d'après-midi, un jour sur deux : Gilles TRONCHET & Amandine CYPRÈS : Concepts majeurs (Explication)

En fin d'après-midi, chaque jour : ATELIER D'ÉCRITURE (Renouvellement)


INITIATION :

Gilles TRONCHET : Un aperçu de la textique

Proposant une simple présentation de la textique, ce volume a été publié en 2012. Il a une double visée : d'abord, fournir un historique succinct, pour montrer dans quelles conditions et selon quelles étapes la textique est apparue et s'est constituée en une discipline nouvelle ; puis, offrir un exposé des principaux concepts et outils d'analyse élaborés jusqu'à présent.

Tout d'abord, comme la textique s'efforce d'établir une théorie unifiante des structures de l'écrit, il est indispensable d'expliquer la très large portée qu'elle donne à son objet, puis de préciser comment il trouve à se spécifier selon différents modes, permettant d'envisager, notamment, les particularités des caractères alphabétiques, des images et des symboles.

Ensuite, est retenu un domaine plus restreint et sans nul doute familier à tout lecteur, l'écrit représentatif relevant du mode grammique : cela correspond, quitte à simplifier un peu, aux écrits basés sur des séries de lettres, associables aux sonorités d'une langue et susceptibles, par équivalence avec d'autres séries, de faire surgir certaines idées (ainsi lorsqu'un terme s'échange avec sa définition). Il s'agit d'inventorier et d'expliciter les grandes catégories capables d'appréhender exhaustivement les structures possibles dans un écrit grammique : la textique prétend y parvenir, en l'attente d'une éventuelle démonstration contraire, susceptible de relancer la recherche.

Enfin, il a semblé utile de signaler quelques-uns des instruments analytiques servant à explorer en détail les dispositifs repérables dans un écrit représentatif, sachant que l'un des acquis majeurs de la textique consiste à distinguer, par rapport aux structures qui sont au service de la représentation, celles qui outrepassent un tel régime, en imposant leurs contraintes propres à la représentation, alors forcée de s'adapter. C'est le cas par exemple avec les rimes classiques, mais aussi avec beaucoup d'autres agencements irréductibles à la logique représentative, qui relèvent dès lors d'un régime métareprésentatif.

Il faut observer toutefois qu'un simple aperçu comme celui-ci ne saurait dispenser à propos de la textique davantage qu'une information initiale : une approche théorique plus fouillée, débouchant sur une pratique effective de la discipline, exige de bien plus amples développements.


INVESTIGATION :

Daniel BILOUS : Un exemple de la capacité analytique de la textique : le mécanomatisme

La textique se conçoit comme une discipline capable d'analyser toutes sortes d'objets. L'on se propose de vérifier cette aptitude autour d'une production particulière : un certain mécanomate inédit (ou si l'on préfère, mais un peu improprement, un "automate") intitulé "Engrenages en abyme".


Johanna GOSSART : Penser la marge

Il s'agira de conduire plus avant le questionnement, initié jadis, sur les rapports qu'entretient l'écrit pris en masse, et débarrassé dès lors de ses éventuels effets représentatifs, avec la marge alentour, rapports qui semblent eux-mêmes contraints, d'un côté, par les dimensions de la surface paginale et, de l'autre, par ce qu'il est loisible de nommer "le confort du lecteur".


Laurent LIENART : Frontières de l'abyme

La contribution s'assigne l'objectif de préciser les frontières (ou les contours) textiques de ce que l'on appelle communément la "mise en abyme".

La réflexion prendra appui sur une nouvelle de Christian Gailly, intitulée Les Fleurs coupées, qui trouve place dans le recueil La roue paru aux Éditions de Minuit.


Jean-Claude RAILLON : Indexation

La présente contribution se propose d'examiner diverses occurrences d'ortho(hyper(autothémo))textures associées au confinement qu'impose, sous l'apparence d'un cadre, l'espace assigné aux compositions en mode iconique. La textique nomme ortho(hyper(autothémo))texture la structure par laquelle ce qui est représenté se trouve désigner spécialement, et de façon correcte, tel aspect du jeu représentatif lui-même.


Michel SIRVENT : Lecture d'un logotype publicitaire

Après diverses délimitations qui en détailleront l'établissement, voici l'écrit, de variété communément nommée "logotype", qui fera l'objet d'un examen textique :

L'analyse se déroulera en trois phases.

La première portera sur l'ensemble de l'écrit, pris globalement, qui comporte la particularité de relever d'au moins deux modes distincts : le grammique et l'iconique.

La deuxième portera sur un seul élément de l'écrit : sa partie iconique, à savoir, pour le dire au plus simple, la stricte "figure" géométrique dite "triangle équilatéral".

La troisième portera sur l'ensemble de l'écrit, pris relationnellement, et analysera le rapport qu'entretient cette part iconique avec la série des lettres (la part grammique) qui l'intègre.

Ce qui permettra, en fin de parcours, de réviser la notion de "mise en abyme" à la lumière de précis concepts textiques.


Jean-Christophe TOURNIÈRE : Pour une intellection textique du collectif

C'est pour au moins trois raisons que, lors de ce Séminaire de textique 2017, il semble important d'engager une réflexion sur le problème du collectif.

La première vient de ce que, dans la mesure où il conduit à interroger, ou réinterroger, les principes censés être suivis par les membres d'une certaine communauté (notamment dite "intellectuelle"), tel problème, en ce qu'il touche à ce qui structure des… comportements, ne paraît aucunement mineur.

La deuxième raison est que, depuis la disparition de Jean Ricardou (charismatique fondateur de la textique, et coordonnateur des travaux de cette discipline jusqu'en 2016), le problème du collectif se pose, pour celles et ceux qui entendent essayer de poursuivre et organiser au mieux le travail autour de la textique, d'une manière à la fois inédite (sous l'angle de la disparition dudit fondateur) et impérieuse (sous l'angle du nécessaire effort de reconstruction généré par cette disparition).

La troisième est que, dans le cadre spécifique de la théorie textique, si Jean Ricardou a prodigué un grand nombre de réflexions consacrées à ce problème, ces réflexions se présentent néanmoins davantage selon un ensemble de fragments épars (essentiellement dans les quelques… milliers de pages qu'il a mis en circulation dans le Cercle Ouvert de Recherche en TEXTique) que sous les espèces d'un corps théorique unifié.

Par conséquent, ce que le travail plus haut intitulé présentera, et soumettra à la discussion… collective, c'est un commencement de théorie unificatrice portant sur l'objet nommé collectif.


Gilles TRONCHET : La portée de la conceptualisation textique : les exemples de la palinodation et du dialampo(épi)chorisme

Il y a, dans l'élaboration d'un appareil conceptuel effectué pour la textique par Jean Ricardou, de très nombreux concepts analytiques, permettant une spécification poussée des phénomènes, ainsi qu'une quantité plus restreinte de concepts synthétiques, fournissant une généralisation qui ouvre sur des perspectives de pensée inédites. Ces concepts synthétiques possèdent une efficacité d'autant plus notable que leur application concerne souvent une foule de domaines.

En particulier, la recherche portera sur l'émergence dans la théorie de l'écrit et le rôle qu'ils y jouent, de deux concepts dont les implications se trouvent liées, la palinodation, c'est-à-dire le basculement éventuel au fil d'une analyse d'un résultat dans un autre registre, et le dialampo(épi)chorisme, c'est-à-dire la superposition de plusieurs structures ou éléments à une place apparemment unique.

L'enjeu de leur venue, qui n'est rien moins qu'un bouleversement de l'approche coutumière dans l'appréhension de l'écrit, linéaire et fixiste, semble à même de procurer un gain majeur dans la compréhension de ses fonctionnements, avec un accès à la plasticité de ses mécanismes et à la possible tabularité de ses structures.


INVITATION :

Marc AVELOT : Situation de la textique en 2017

Avec la disparition de son fondateur, Jean Ricardou, la textique se trouve à un carrefour.

Cette contribution s'efforcera de situer quelques-unes des questions qui conditionnent le futur développement de la discipline.


Sandra SIMMONS : Lecturabilité et notation du "mouvement"

Il est possible, dans certains écrits, de percevoir ou d'imaginer quelque chose comme une bousculade structurale qui ressemble à du "mouvement". Pour d'autres écrits, le mouvement est effectif, voire constitutif, qu'il soit programmé à partir de l'écrit lui-même ou bien par rapport à son environnement. La présente étude fera une mise à plat des différentiels en question afin de prendre en compte les effets communément acceptés, ou non, en tant que mouvement perceptible. Une série de réflexions sur les paramètres en jeu, ainsi que des exemples illustrant certains principes, seront accompagnés par un tableau qui résumera les grands axes de ce qui pourrait, éventuellement, former l'esquisse de la lecturabilité de ces notations spécifiques du "mouvement".