Publication 2003 : un des ouvrages
GEORGES-EMMANUEL CLANCIER, PASSAGER DU SIÈCLE
Arlette ALBERT-BIROT, Michel DÉCAUDIN (dir.)
L'époque aime la lame et le bris, déchiquète plus qu'elle ne soude. Atomise. Sépare. Si elle cultive l'amnésie, nous avons plus que jamais besoin que soit passé le témoin. Aux désenchantements postmodernes, aux apories de l'Histoire, Georges-Emmanuel Clancier (né en 1914) confronte ses quêtes émerveillées, ses arches féeriques, l'exploration de ses terres intimes, sa défense et illustration d'une écriture de l'humain. Alors que nous errons encore parmi les décombres d'un XXe siècle incessamment moribond, son œuvre nous rappelle opportunément que la mémoire est la première forme de la résistance, la dénégation apportée à tout ce qui nous aliène au donné. Conséquente et multiple, la production clancienne, qu'il s'agisse de roman, de poésie ou de réflexion critique, est celle d'un "passager du siècle". Le colloque de Cerisy a promené son miroir le long des chemins d'une vie et ces Actes sont les miscellanées que nous offrons à notre tour au passager-passeur. Ils déclinent toutes les formes de la traversée existentielle et du voyage esthétique. Y sont d'abord convoqués les gués de la formation, de la rencontre. Le passager a charrié bien des êtres, des mots, des rêves. Puis nos propres examens amicaux de passage ont sillonné les strates de l'écriture, les référents romanesques, leurs espaces identificatoires et leurs encrages, les dispositifs symboliques du narratif, les motivations et motifs de la poésie. Autant d'escales dans l'imaginaire du poète ami, mais autant d'occasions de ne pas stationner. L'oscillante parole de Georges-Emmanuel Clancier, cette parole conjonctive, nous invite à devenir nous-mêmes des passeurs. Peut-être alors pourrons-nous dire, avec l'Oreste des Mouches de Sartre : "J'ai fait mon acte, Électre, et cet acte était bon. Je le porterai sur mes épaules comme un passeur d'eau porte les voyageurs, je le ferai passer sur l'autre rive et j'en rendrai compte." F.-J. A.
Ouvrage issu d'un colloque de Cerisy (2001) [en savoir plus]
Disponible à Cerisy aux Amis de Pontigny-Cerisy [n°311]
Éditeur : Presses universitaires de Limoges
ISBN : 2-84287-309-2
Nombre de pages : 423 p.
Prix public : 29 €
Année d'édition : 2003
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PROLOGUE : TOTALISATIONS, RELIEFS, LIGNES
Le "trésor caché" dans l'œuvre poétique et romanesque, par Jeanne-Marie BAUDE
GENÈSES, MOTS DE PASSE, PASSAGES
GEC et l'esprit de résistance, par Gérard POULOUIN
La revue Centres — GEC, Robert Margerit, René Rougerie, par Arlette ALBERT-BIROT
GEC, un poète ami des poètes, par Jacques BIRNBERG
Naissance de la poésie chez GEC. La naissance du poète, par Anne CLANCIER
GEC au plus secret de lui-même, par Sylvestre CLANCIER
ENRACINEMENTS : SÉCULARITÉ ET CARTOGRAPHIE DU TERRESTRE
La notion de Terre de mémoire, par Christine DUPOUY
L'Histoire dans l'œuvre de GEC, par Joël SCHMIDT
Les classes sociales et leur représentation dans l'œuvre romanesque, par Max ALHAU
La faim dans Le Pain noir, par Jacques TORNAY
Les paysages de la République, par Georges-Arthur GOLDSCHMIDT
ORDRE ET SPÉCULARITÉ DE LA FICTION : MYTHOLOGIES DU SOL ET DU SENS
Temps et récit dans Les Incertains, L'Éternité plus un jour, La Halte dans l'été, par Annie PIBAROT
L'anamnèse dans Une ombre sarrasine, par Sandrine MARCILLAUD-AUTHIER
La quête d'un temps immarcescible, par Mireille FOGNINI
Le théâtre dans un roman de formation : L'Éternité plus un jour, par Emmanuelle GILBERT
La raison de la déraison : la folie dans L'Éternité plus un jour, par François-Jean AUTHIER
La poétique du pain, par Fawzia ASSAAD
De Ces ombres qui m'éclairent au Pain noir : le personnage de Pierre Coutil et l'engendrement du texte, par Claudette ORIOL-BOYER
ITINÉRAIRES ET CIRCULATIONS DU POÉTIQUE : PASSEPORTS HERMÉNEUTIQUES
GEC, le poète "enté", par Claude DEBON
Réflexion critique et désir de vivre en poésie dans l'œuvre de GEC, par Daniel BRIOLET
Le poème en prose et ses environs, par Marie-Claire BANCQUART
Avec, par Hughes LABRUSSE
Le pouvoir des mots dans l'œuvre poétique, par Danièle CORRE
Une géographie du langage, par Béatrice MARCHAL-VINCENT
Une poésie de l'entre-deux : la fête et la faute dans les poèmes, par Joëlle JEAN
La poésie et l'intonation, par Anne MORTAL
À TRAVERS CHANTS : ESPACES D'ÉCRITURE, PARCOURS DE LECTURE
Poésie et autobiographie dans Passagers du temps, par Lionel RAY
La résonance de l'art pictural chez GEC, par Henriette BESSIS
"Tigre, pieuvre, pou", le monde à l'épreuve de l'animalité dans les poèmes, par Astrid BOUYGUES
Éclat, fragment, par Aude PRÉTA-DE BEAUFORT
L'enfance et la nuit dans Oscillante Parole, par Colette PRUDI
GEC, le veilleur à hauteur d'homme : "D'une colline", par Peter READ
Contre-Chants ou la contre-discordance, par Jean JORDY
ÉPILOGUE : RELAIS, PASSATION
L'Oiseleur et le Paysan, par Robert MARGERIT
Richard ROGNET lit Clancier, suivi de "Petite lettre à Georges-Emmanuel Clancier pour le remercier de l'envoi de Contre-Chants et du Passant de Vérone"
Abréviations et éditions utilisées
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