Programme 2022 : un des colloques

Programme complet


FRANCISCO VARELA, UNE PENSÉE ACTUELLE

AUTOPOÏÈSE, ÉNACTION, PHÉNOMÉNOLOGIE


DU SAMEDI 13 AOÛT (19 H) AU VENDREDI 19 AOÛT (14 H) 2022

[ colloque de 6 jours ]



DIRECTION :

Natalie DEPRAZ, Ivan MAGRIN-CHAGNOLLEAU


COMITÉ SCIENTIFIQUE :

Michel BITBOL, Amy COHEN-VARELA, Natalie DEPRAZ, Ivan MAGRIN-CHAGNOLLEAU, Claire PETITMENGIN, Jean PETITOT


ARGUMENT :

Francisco Varela a contribué de manière significative au développement du champ des sciences cognitives en proposant, dès les années 70, avec son professeur Humberto Maturana, la formulation de sa théorie du vivant, l'autopoïèse, dont la résonance a été déterminante, au-delà même du champ de la biologie, dans les domaines artistiques et éducatifs. Dans les années 80-90, du sein des théories de l'émergence, il a construit une nouvelle théorie : l'énaction. Au contact de la phénoménologie, il a forgé une approche novatrice de la conscience à partir de la dynamique neuronale tout en lui étant irréductible : la neurophénoménologie. Parallèlement, il fondait le Mind and Life Institute, lieu de dialogue avec le Dalaï Lama et de réflexion sur les liens possibles entre sciences et pratiques contemplatives, notamment la méditation.

20 ans après sa disparition, il est essentiel de revisiter sa pensée et de mesurer son influence dans les nombreux champs et disciplines actuels qui font fructifier sa pensée. Il a été présent à Cerisy, notamment lors de la rencontre de 1981 "L'auto-organisation : de la physique au politique" (Seuil, 1983), qui ouvrit un programme de recherche auquel il contribua et puisa nombre de ses inspirations.

Ce colloque propose un dialogue entre sciences naturelles et sciences humaines, art et science, science et philosophie. Il sera aussi l'occasion, grâce à diverses performances artistiques, de réfléchir à une mise en pratique de l'interdisciplinarité. Ouvert à toutes celles et ceux que la pensée de Francisco Varela intéresse, il s'agit d'en étudier la force et le rayonnement international en donnant la parole à ses proches, à des collaboratrices et collaborateurs scientifiques et philosophes, ainsi qu'à des "méditants" bouddhistes. Enfin, seront diffusées des vidéos témoignant des contextes de vie dans lesquels son travail s'est déployé et a mûri, au gré de ses multiples interactions.

N.B. : Ce colloque ayant été initialement prévu en 2021, il vous est possible d'accéder à sa présentation 2021 : cliquer ici.


MOTS-CLÉS :

Art et science, Autopoièse, Bouddhisme, Conscience, Création artistique, Émergence, Énaction, Épistémologie, Interdisciplinarité, Méditation, Neurophénoménologie, Philosophie, Phénoménologie, Pratiques contemplatives, Sciences cognitives, Sciences humaines, Sciences de l'éducation, Varela (Francisco)


CALENDRIER DÉFINITIF :

Samedi 13 Août
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, du colloque et des participants, ainsi que du Foyer de création et d'échanges


Dimanche 14 août
Matin
Amy COHEN-VARELA : Ouverture

UNE VISION ÉLARGIE DE LA SCIENCE
Jean-Pierre DUPUY : Francisco Varela, penseur de l'autonomie [visioconférence]
Valérie BONNARDEL : Couleur, expérience humaine et cyborgisme

Après-midi
Shaun GALLAGHER : Reenacting ethics : Joining Varela's adventure
Urban KORDEŠ : Horizons of Becoming Aware

Soirée
Autour du film Monte Grande : What Is Life ? de Franz Reichle
Claudia VÁSQUEZ GÓMEZ : Un projet artistique à Monte Grande


Lundi 15 août
Matin
MÉDITATION EN ACTION ET NATURE DE L'ESPRIT
Matthieu RICARD : Empathie et Compassion [vidéo]
Alan WALLACE : Toward a Renaissance in Contemplative Inquiry within the World's Religions [vidéo]
Amy COHEN-VARELA : Francisco Varela et la conversation transformatrice [enregistrement audio en ligne sur Canal U, chaîne La forge numérique | MRSH de l'université de Caen Normandie]

Après-midi
Alexis LAVIS : Francisco Varela, interprète du dharma [visioconférence]

ÉNACTION ET ART
Ivan MAGRIN-CHAGNOLLEAU : Approcher l'émergence, l'autopoïèse et l'énaction d'un point de vue phénoménologique dans la création artistique et en pédagogie


Mardi 16 août
LA PENSÉE DE FRANCISCO VARELA, SOURCE D'INSPIRATIONS ARTISTIQUES ET ÉDUCATIVES
Matin
Célio PAILLARD : L'émergence entre : l'accumulation comme stratégie de création
Michèle DUZERT : Le FOYER. Le moment présent comme foyer de sens [visioconférence]

Après-midi
DÉTENTE


Mercredi 17 août
UNE SIGNATURE VARÉLIENNE : L'ÉNACTION
Matin
Pierre LIVET : Varela, son influence et son évolution…
John PROTEVI : Questions politiques dans la pensée de Francisco Varela

Après-midi
Hervé BRETON : L'énaction : perspective expérientielle et située
Charles LENAY : Énaction et interaction : la question du possible
Olivier GAPENNE : Que peut l'énaction pour la raison ?

Soirée
Autour de la création, discussion animée par Ivan MAGRIN-CHAGNOLLEAU, avec Célio PAILLARD et Claudia VÁSQUEZ GÓMEZ


Jeudi 18 août
LA PHÉNOMÉNOLOGIE À SES LIMITES
Matin
Jean PETITOT : Que signifie naturaliser la phénoménologie ? [vidéo + visioconférence]
Tom FROESE : Enaction as an irruption of consciousness

Après-midi
Michel BITBOL : La dialectique du corps et de la conscience : une traduction métaphysique de la neurophénoménologie [visioconférence]
Natalie DEPRAZ : La cardiophénoménologie. Ou comment raffiner la neurophénoménologie ?
Antoine LUTZ : Impact de la prise de conscience sur la perception et la douleur : exploration neurophénoménologique et computationnelle

Soirée
Présentation des œuvres artistiques créées pendant le colloque


Vendredi 19 août
Matin
Rapport d'étonnement et bilan

Après-midi
DÉPARTS


TÉMOIGNAGE :

Cerisy – Varela, une relation propice à l'amitié. Rencontre avec Amy COHEN-VARELA, propos recueillis par Sylvain ALLEMAND.


RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :

Ivan MAGRIN-CHAGNOLLEAU : Approcher l'émergence, l'autopoïèse et l'énaction d'un point de vue phénoménologique dans la création artistique et en pédagogie
Les concepts d'émergence, d'autopoïèse et d'énaction ont fait leur chemin, et inspiré nombre de travaux dans différentes disciplines scientifiques, notamment en sciences cognitives, en phénoménologie, en sciences de l'éducation. Je m'intéresse pour ma part à la création artistique et à la pédagogie, et je présenterai quelques idées sur la façon dont ces concepts peuvent s'appliquer dans ces cadres.

Ivan Magrin-Chagnolleau est chercheur au CNRS, au sein du laboratoire PRISM à Marseille. Il se consacre à la recherche et à l'enseignement universitaires, en particulier en art et en philosophie. Il s'intéresse particulièrement au processus créatif et à sa phénoménologie, au lien entre art et spiritualité, et à l'importance de réhabiliter l'amour comme une valeur essentielle. Il se consacre également à la création artistique, notamment pour le cinéma, le théâtre, la photographie, la musique et l'écriture.
Publications
"Hasard et Création", in Le hasard, le calcul et la vie, Thierry Gaudin, Marie-Christine Maurel & Jean-Charles Pomerol (dir.), Colloque de Cerisy (2019), ISTE Éditions, Collection "Systèmes d'information, web et société", pp. 161-175, 2021.
"L'énaction dans la création artistique : théâtre, cinéma et performance", in Action, Énaction, Xavier Lambert (éd.), L'Harmattan, Collection "Ouverture Philosophique", pp. 213-224, 2017.


Michel BITBOL : La dialectique du corps et de la conscience : une traduction métaphysique de la neurophénoménologie
L'une des tâches que Francisco Varela a assigné à la neurophénoménologie est de dissoudre, et de ne surtout pas essayer de résoudre, le "problème difficile" de l'origine physique de la conscience. Car, selon lui, c'est la formulation même de ce problème qui nous égare. C'est l'énoncé standard (physicaliste) du "problème difficile" qui suffit à en faire un faux mystère. Mais une telle dissolution du "problème difficile" de la conscience est très exigeante pour les chercheurs. Elle les invite à quitter leur position d'observateurs détachés ou de penseurs neutres, et à s'auto-transformer jusqu'à reconnaître qu'ils ne sont pas distincts du thème de leur quête. Elle ne laisse aucune place au "problème difficile" dans le champ du discours, et le transplante entièrement sur le plan des pratiques et des attitudes. Il en résulte que la dissolution neurophénoménologique du "problème difficile" de la conscience s'est exposée à être ignorée ou tenue pour une simple esquive par les philosophes analytiques de l'esprit. Comment surmonter cet obstacle ? Comment restituer toute sa force argumentative à la neurophénoménologie ? Je propose pour cela de lui adjoindre une traduction métaphysique qui la rende suffisamment homogène aux termes du débat sur la conscience en philosophie de l'esprit. Bien sûr, je n'ignore pas ce qu'il y a de paradoxal à vouloir réintégrer l'espace de la métaphysique, pour mieux faire comprendre une position aussi délibérément anti-métaphysique que la dissolution neurophénoménologique du problème de la conscience. J'esquisserai alors deux stratégies pour surmonter ce paradoxe. La première stratégie est d'explorer les potentialités de la traduction en général, et de l'appliquer à la traduction métaphysique proposée ici. Comme l'écrit Barbara Cassin, la traduction n'est pas (ou ne devrait pas être) une transposition de concepts fixes d'une langue à une autre ; la traduction est (ou devrait être) une manière de faire communiquer deux mondes "en inquiétant l'un par l'autre". Ici, je n'essaierai donc pas de transposer les mots de la neurophénoménologie dans le vocabulaire de la spéculation métaphysique, mais d'inquiéter la métaphysique en lui demandant de trouver en elle la ressource d'exprimer ses antipodes. La deuxième stratégie consiste à conserver le bénéfice d'un passage du discours à la manière d'être, typique de la neurophénoménologie, dans cette tentative de réinscrire une manière d'être dans le discours. Pour cela, une conception dynamique et participative de la relation entre le corps et la conscience est formulée. Elle s'appuie sur le concept Varélien de "dialectique cybernétique", et correspond étroitement à l'"intra-ontologie" du dernier Merleau-Ponty : une réflexion sur ce que c'est que d'être, loin des disciplines de la contemplation des étants. En fin de parcours, j'essaierai de montrer que cette métaphysique du corps et de la conscience ne s'inscrit nullement en faux contre la décision neurophénoménologique de suspendre toute théorisation du "problème difficile" de la conscience. Au contraire, elle a la capacité de conforter la neurophénoménologie dans sa décision d'inscrire la recherche en sciences cognitives dans une dynamique de vie vécue qui conditionne la dissipation du problème de la conscience à la transformation de l'être conscient.

Michel Bitbol est chercheur en philosophie de la physique, en philosophie de la connaissance, et en philosophie de l'esprit. Il est Directeur de recherche émérite CNRS aux Archives Husserl, ENS, Paris. Ayant fait ses études dans plusieurs universités à Paris, il a reçu successivement un doctorat en médecine en 1980, un doctorat d'État en physique en 1985, et une Habilitation à diriger des recherches en philosophie, en 1997. Il a poursuivi des recherches scientifiques de 1978 à 1990, puis, à partir de 1990, il s'est tourné vers la philosophie de la physique. Il a d'abord traduit et commenté des textes d'Erwin Schrödinger. Il a ensuite publié plusieurs livres sur une lecture néo-kantienne de la mécanique quantique, ainsi que sur une philosophie des sciences relationnelle. En 1997, l'Académie des Sciences Morales et Politiques lui a remis son prix Grammaticakis-Neumann de philosophie des sciences. Par la suite, il a concentré sa quête sur la philosophie de l'esprit, et sur ses éventuelles connexions avec la physique quantique. Il a travaillé en collaboration étroite avec Francisco Varela dans le sillage de ce travail. Puis il a approfondi cette direction de recherche, en développant une conception de la conscience inspirée par la phénoménologie et par une épistémologie de la connaissance en première personne. Plus récemment, s'appuyant sur sa double approche de la philosophie des sciences et de la philosophie de l'esprit, il s'est engagé dans le débat contemporain sur les nouvelles propositions métaphysiques développées sous la bannière du "réalisme spéculatif".
Publications
Mécanique quantique, une introduction philosophique, Flammarion, 1996.
Schrödinger's philosophy of quantum mechanics, Kluwer, 1996.
L'aveuglante proximité du réel, Champs-Flammarion, 1998.
Physique et philosophie de l'esprit, Champs-Flammarion, 2000.
De l'intérieur du monde, Flammarion, 2010.
La conscience a-t-elle une origine ?, Flammarion, 2014.
La pratique des possibles, une lecture pragmatiste et modale de la mécanique quantique, Hermann, 2015.
Maintenant la finitude, peut-on penser l'absolu ?, Flammarion, 2019.

Valérie BONNARDEL : Couleur, expérience humaine et cyborgisme
"L'abeille imagine la fleur et la fleur imagine l'abeille", Francis Huxley(1)
Dans leur ouvrage L'inscription corporelle de l'esprit. Science cognitive et expérience humaine(2) publié en 1993, Francisco Varela, Evan Thompson et Eleanor Rosch proposent une nouvelle conception de la cognition qualifiée d'énactive. L'énaction propose une théorie de la cognition basée sur le principe selon lequel les organismes vivants sont des systèmes autonomes, doués d'auto-organisation et générateurs de signification qui donne lieu à l'origine co-déterminée de la cognition et de l'environnement dans lequel l'organisme est situé(3). Pour notre propos, la position de l'énaction s'inscrit dans un contexte non-dualiste et tente de réconcilier les oppositions traditionnelles (sujet-objet, corps-esprit, soi-autres, etc.) et, ce faisant, offre une voie intermédiaire entre l'opposition "objectivisme computationnel" et le "subjectivisme neurophysiologique". Les principes et l'intérêt de l'approche enactive seront illustrés dans le domaine de la vision colorée qui possède une signification immédiate dans l'expérience humaine en termes de perception, cognition et d'ésthétisme.
(1) cité par Francisco Varela dans Monte Grande 2014 Monte Grande : "What is life", Dir. Franz Reichle (2004).
(2) L'inscription corporelle de l'esprit. Science cognitive et expérience humaine est publiée en 1993 aux éditions du Seuil, "La couleur des idées". Il s'agit d'une traduction de The embodied mind. Cognitive Science and Human experience, The MIT Press, Cambridge, Massachusetts, publié en 1991. Une seconde édition révisée est publiée en 2016. Varela F. J., Thompson E. & Rosch E. (2016), The Embodied Mind Cognitive Science and Human Experience. Revised Edition, The MIT Press, Cambridge, Massachusetts.
(3) Pour une discussion détaillée du concept d'énaction, et plus généralement de la pensée varelienne, on se référera au numéro spécial de la revue Constructivist Foundations, Volume 13 (1), "Missing the woods for the trees : neglected aspects of Francisco Varela's work".

Après avoir réalisé son travail doctoral sous la direction de Franciso Varela à l'Institut des Neurosciences (Université Pierre et Marie Curie), Valérie Bonnardel a poursuivi des recherches au laboratoire de Psychologie Expérimentale à l'université de Cambridge (Royaume-Uni). Son travail de recherche concernait les aspects psychophysiques de la vision colorée chez l'homme. À l'exception d'une année passée en Inde pour mener une étude sur les aspects cognitifs et culturels de la couleur, l'ensemble de sa carrière d'enseignante s'est effectuée au Royaume-Uni. Depuis ces dernières années, elle enseigne dans le département de Psychologie à l'université de Winchester où il lui a été possible de développer un cours destiné aux étudiants de troisième année, intitulé "Embodied Cognition and Contemplative Practice Studies".
https://www.researchgate.net/profile/Valerie-Bonnardel

Amy COHEN-VARELA : Francisco Varela et la conversation transformatrice
L'Institut Mind and Life et son organisation sœur, Mind and Life Europe, sont le fruit du dialogue entre le neuroscientifique Francisco Varela et Tenzin Gyatso, le quatorzième Dalaï-lama. Les dialogues organisés par Mind and Life — plus de 40 depuis 1987 — sont orientés sur l'axe entre la pensée scientifique occidentale et la philosophie et la psychologie bouddhistes. Cette conférence examine les motivations de Francisco Varela pour fonder Mind and Life ; celles-ci coïncident avec une des idées fondamentales de sa pensée : celle de faire dialoguer plusieurs domaines — la science occidentale, la phénoménologie et le bouddhisme — afin d'élargir le champ d'une compréhension plus ample de l'esprit et de la conscience. Mais pour réussir cet élargissement, il faut un type de dialogue très spécifique en relation avec l'approche énactive de la cognition et du sens.

Amy Cohen Varela, impliquée dans Mind & Life depuis sa création, est présidente du conseil d'administration de Mind & Life Europe. Également psychologue clinicienne, Amy a étudié la littérature comparée dans les universités Brown et Columbia aux États-Unis avant de s'installer à Paris au début des années 1980, où elle a obtenu un DESS de psychologie clinique à l'université de Paris 7 avec une spécialité en théorie et pratique psychodynamiques. Elle a en parallèle suivi une formation à la psychanalyse.

Michèle DUZERT
Michèle Duzert a été au cours de sa carrière, professeure invitée à l'École Supérieure de Commerce de Rennes (France) et professeure au Centre National d'Enseignement à Distance (France). Elle a axé ses développements pédagogiques autour de la dynamique créative de l'expérience vécue. Initiant ses étudiants, au travers de "salons collaboratifs", à l'Art de Connaître pour développer chez eux une autonomie issue d'une confrontation à l'inconnu, à l'autre, à soi-même, et leur permettre de devenir des "managers pionniers". Réalisatrice, productrice et auteure d'un film sélectionné en 1993 au Festival International du Film Scientifique de Palaiseau et du Film de la Communication du Management de Biarritz "Le cercle créatif dans l'entreprise", elle s'est inspirée de ses multiples rencontres et collaborations avec Francisco Varela, pour publier en 2016 un livre sur l'autonomie intitulé "Vivre ensemble son autonomie" aux éditions L'Harmattan. Cheminant inlassablement sur le chemin de l'apprenance, Michèle Duzert travaille aujourd'hui à la rédaction de nouveaux écrits.

Tom FROESE : Enaction as an irruption of consciousness
The human lifeworld is built upon the supposition that our subjective experience, as such, enables us to guide our actions. This existential starting point appears to be in tension with experimental science, which does not discover anything but material processes inside our embodiment. The tension can be dissolved by accepting that measurements cannot provide a complete description of human nature : they can only ever measure another conscious subject in terms of their material body. Recognizing this fundamental methodological limitation opens the possibility of operationalizing subjectivity indirectly in terms of this incompleteness of embodiment and the associated uncertainty of its measurement. In particular, the concept of "irruption" is introduced to refer to how subjective involvement in bodily processes corresponds to an increase in their indeterminacy, as measured by entropy. The concept of irruption thereby provides a fresh perspective on Varela’s (1991) intriguing notion of a "hinge" : "the hinge that articulates enaction consists of fast non-cognitive dynamics wherein a number of alternative microworlds are activated. These hinges are the sources of both common sense and creativity in cognition". It is proposed that, on this basis, we can envision a reboot of neuro-phenomenology.

Dr. Tom Froese, Embodied Cognitive Science Unit ; Okinawa Institute of Science and Technology Graduate University ; 1919-1 Tancha, Onna-son, Okinawa 904-0495, Japan.
Publications
Froese Tom, and Shigeru Taguchi, 2019, "The Problem of Meaning in AI and Robotics: Still with Us after All These Years", Philosophies 4, n°2, 14 [https://doi.org/10.3390/philosophies4020014].
Froese Tom, 2018, "Book Review : Ecology of the Brain : The Phenomenology and Biology of the Embodied Mind", Front. Psychol, n°9, 2174 [https://doi.org/10.3389/fpsyg.2018.02174].

Shaun GALLAGHER : Reenacting ethics : Joining Varela's adventure
In his book Ethical Know-How : Action, Wisdom and Cognition, Varela addresses two problems : (1) how to explain habits as a form of negotiating an embodied, everyday living in the world ; and (2) how to understand ethical know-how (or ethical expertise) without relying on the concept of self. He describes this as an adventure : "Ethics is a new terrain for me, and what I have to say here must be taken in the sphere of adventure more than anything else". In contrast to overly rationalistic/cognitivist accounts that focus on judgment, he seeks an embodied/enactivist account — closer to the immediacy of everyday action and immediate, intuitive coping. In this adventure, he is influenced by phenomenology, pragmatism, Charles Taylor, Hubert Dreyfus, and the Confucian thinker Mencius. In his attempt to work out a concept of mindful expertise, Varela's analysis is framed very much in terms set by Dreyfus in his analysis of skilled coping and expertise. The worry is to defeat an overly cognitivist account with a richly embodied (sensory-motor) one. Surprisingly, neither Dreyfus nor Varela consider the role of affect or emotion. Varela mentions it in passing only twice. If cognitivist ethics is one extreme to avoid, I suggest that emotivist ethics is another, but that one shouldn't avoid it by simply ignoring the issue ; one has to address the question of affect in this context. What role does affect play in an enactive account of the responses of a moral agent ? I argue that we can find clues in some of Varela's other work that will help us develop a concept of affective attunement that defines ethical know-how.

Shaun Gallagher est Moss Professor of Excellence in Philosophy, University of Memphis (USA), et Professorial Fellow at the University of Wollongong (AU). Son travail se situe à l'intersection de la tradition phénoménologie et des sciences cognitives.
Publications
How the Body Shapes the Mind, Oxford, 2005.
Enactivist Interventions, Oxford, 2017.
Action and Interaction, 2020.

Olivier GAPENNE : Que peut l'énaction pour la raison ?
La raison et ses déclinaisons opératoires que sont notamment le raisonnement, l'analyse, l'intuition, la résolution de problème ont été massivement appréhendés depuis une épistémologie formaliste et computationnelle. À l'exception de rares travaux comme ceux de Claire Petitmengin sur l'intuition, l'approche énactive de ces activités cognitives reste encore largement à construire en particulier sur le volet empirique, concret. Cette intervention tentera de donner des pistes pour avancer dans ce projet.

Olivier Gapenne a obtenu un doctorat en psychologie cognitive en 1994. Depuis 1997, il est enseignant-chercheur (professeur des universités depuis 2010) en sciences cognitives à l'université de technologie de Compiègne (UTC). Il a dirigé le groupe Cognitive Research and Enaction Design pendant 7 ans jusqu'en 2012 au sein du laboratoire Costech. Le thème central de sa recherche était l'étude expérimentale et la modélisation de l'activité perceptive émergente via l'usage des technologies dites de substitution sensorielle. De 2006 à 2009, il a co-organisé avec John Stewart une université d'été CNRS sur le thème "constructivisme et énaction: un nouveau paradigme pour les sciences cognitives" qui a donné lieu à la publication de l'ouvrage Enaction aux MIT Press en 2010. Il a été directeur de l'école doctorale de l'UTC entre 2012 et 2017 puis directeur adjoint de l'université jusqu'en décembre 2020. Depuis 2019, il dirige une nouvelle équipe dédiée à la conception des futurs environnements d'analyse et de production du renseignement (intelligence design).

Urban KORDEŠ : Horizons of Becoming Aware
In their seminal work On Becoming Aware, Depraz, Varela, and Vermersch pave the way for empirical phenomenology, that is, the intersubjective and data-based study of subjective experience. The authors identify and describe the gesture of becoming aware as a concrete experiential process ; they outline the principle phases of the gesture and list concrete examples. This presentation will attempt to further analyse the characteristics of the gesture. It will be argued that — despite the common temporal structure — there is a plethora of ways in which one can turn toward one’s experience and that the specific characteristics of this gesture intrinsically determine the resulting impression. Thus, instead of experience-in-itself (i.e., experience as an independent object of observation), it is only possible to access experience as manifested through a specific horizon of reflection. It is argued that the horizon of reflection co-determines experiential phenomena that end up being observed and reported ; at the same time, it itself forms an element of experience and is therefore amenable to phenomenological investigation.

Charles LENAY : Énaction et interaction : la question du possible
Les difficultés à l'origine de la fracture apparue entre les approches varéliennes de l'énaction qui se développent actuellement autour de l'idée de sense-making et les approches de l'école de Maturana qui maintiennent une rigoureuse clôture organisationnelle de l'autopoïèse, peuvent se comprendre à partir de la question d'une naturalisation de l'expérience du possible. Je proposerai une piste pour résoudre cette question à partir d'une approche interactionniste prenant au sérieux l'altérité de la rencontre entre différentes clôtures organisationnelles. À l'appui de ces idées, je présenterai une étude expérimentale minimaliste des conditions de la constitution de l'expérience d'une séparation dans un champ de possibles.

Charles Lenay est professeur de sciences cognitives et philosophie, COSTECH (Connaissance, Organisation et systèmes Techniques) à l'université de technologie de Compiègne. Il consacre l'essentiel de ses recherches aux interactions entre organismes vivants et à la constitutivité biologique et technique de l'expérience humaine.

Pierre LIVET : Varela, son influence et son évolution…
Varela a associé ses innovations conceptuelles (et scientifiques) à des créations de termes utilisant des préfixes comme "auto-" ou "en-" (auto-organisation, autonomie, en-action, em-bodiement). Alors qu'"auto-" pourrait sembler lié à une clôture, "en-" est lié à une nécessaire prise en compte d'un milieu qui peut être accueillant, voire à l'effacement de la clôture du soi (voie du milieu). Que reste-t-il de cette trinité dans les reprises de l'en-action par l'extended mind ? Il semble qu'un tel couple soit nécessaire pour nous penser comme des êtres sociaux. Mais on rencontre alors non pas une clôture de ces interactions sociales, mais bien une limite, celle de nos capacités à en gérer la complexité — qui combine le préfixe "cum-", ce "avec quoi" nous vivons, et ce qui nous déborde.

Pierre Livet est Professeur émérite à l'université d'Aix-Marseille.
Publications
Processus sociaux et types d'interactions, avec B. Conein, Hermann Éditeurs, 2020.
"Emotions, Beliefs and Revision", in Emotion Review 8 (3), p. 240-249, 2016.
Les êtres sociaux, avec F. Nef, Hermann Éditeurs, 2009.
Émotions et rationalité morale, PUF, 2002.
La communauté virtuelle, Éditions de l'Éclat, 1994.
"La fascination de l'auto-organisation", L'auto-organisation. De la physique au politique, Paul Dumouchel, Jean-Pierre Dupuy (dir.), Colloque de Cerisy, Seuil, 1983.

Célio PAILLARD : L'émergence entre : l'accumulation comme stratégie de création
Basée sur ma démarche artistique, cette communication exposera une manière particulière de recourir à l'émergence pour produire des œuvres originales, à travers des stratégies d'accumulation. On verra d'abord comment la création par accumulation produit un monde plutôt qu'une histoire unique et est ainsi un moyen d'ouvrir le champ interprétatif. Cela questionnera à la fois le statut d'œuvre et celui de l'auteur : comment faire autorité lorsqu'on met en place des processus d'autopoïèse ? Il sera aussi beaucoup question de processus de perception, à la fois comme problématique de recherche plastique et comme mode d'accès à l'œuvre.

Célio Paillard est artiste, chercheur. ATER, il enseigne à l'université Aix-Marseille et fait partie du laboratoire LESA. Auteur en 2010 d'une thèse sur l'apparition de l'art numérique en France, il poursuit ses recherches sur ce sujet ainsi que sur les arts sonores et émergents. Son travail plastique multiforme met en œuvre texte et son dans des créations vidéo, sonores, des objets, installations et dispositifs narratifs et génératifs.
Sélection de publications
"Faire émerger l'œuvre", article publié dans Action/énaction : l'émergence de l'œuvre d'art, sous la direction de Xavier Lambert, Paris, L'Harmattan, 2017.
""L'art numérique" : théories manifestes et pratiques singulières", Revue Études Littéraires (Canada), Volume 44, numéro 3, automne 2014, p. 123-138.
"Imaginaires des arts numériques et imaginaires des œuvres", publié dans Poétique(s) du numérique 2, Éditions l'Entretemps, Lavérune (34), 2013.

Jean PETITOT : Que signifie naturaliser la phénoménologie ?
Au cours des années 1990, j'ai co-organisé avec Francisco Varela, Jean-Michel Roy et Bernard Pachoud un séminaire au long cours sur la naturalisation de la phénoménologie. Ces travaux ont débouché sur la publication en 1999 de l'ouvrage Naturalizing Phenomenology : Issues in contemporary phenomenology and cognitive science (Stanford University Press). Plusieurs façons de concevoir les relations entre la phénoménologie husserlienne comme eidétique descriptive et les neurosciences cognitives y sont développées. Je me propose de revenir sur ces réflexions.

Né en 1944 à Paris, directeur d'études retraité à l'EHESS, Jean Petitot est un spécialiste des modèles mathématiques en sciences cognitives. Il a appliqué les théories des singularités et des bifurcations constitutives des modèles morphodynamiques de René Thom à divers aspects du structuralisme, à la phénoménologie de la perception et aux neurosciences cognitives. Ces recherches l'ont conduit à un programme de naturalisation de la phénoménologie husserlienne. Il est également un philosophe des sciences et a été dans ce domaine l'un des réintroducteurs de la philosophie transcendantale en mathématiques et en physique modernes.
Publications
Petitot J., 1999 (ed. with F. Varela, J.-M. Roy & B. Pachoud), Naturalizing Phenomenology : Issues in Contemporary Phenomenology and Cognitive Science, Stanford, Stanford University Press.
Petitot J., 2002, "Eidétique morphologique de la perception", Naturaliser la phénoménologie, J. Petitot, F. Varela, J.-M. Roy, B. Pachoud (eds), CNRS Éditions, Paris, 427-484 [en ligne].
Petitot J., 2004, "Géométrie et Vision dans Ding und Raum de Husserl", Des lois de la pensée aux constructivismes, M.-J. Durand-Richard (ed.), Intellectica, 2004/2, 39, 139-167 [en ligne].
Petitot J., 2010, ""Le hiatus entre le logique et le morphologique". Prédication et perception", Semiosis and Catastrophes. René Thom's Semiotic Heritage, W. Wildgen, P.A. Brandt (eds), Peter Lang, Bern, 141-166 [en ligne].
Petitot J., 2014, "Landmarks for neurogeometry", Neuromathematics of Vision, G. Citti, A. Sarti (eds), Springer, Berlin, Heidelberg, 1-85 [en ligne].
Petitot J., 2017, Elements of Neurogeometry. Functional Architectures of Vision, Lecture Notes in Morphogenesis, Springer.
Colloques de Cerisy
(dir.) 1982, Logos et théorie des catastrophes (à partir du travail de René Thom).
(dir.) 1988, Rationalité et objectivités.
(dir.) 1990, Avec Fernando Gil et Heinz Wismann, 1790-1990 - Le destin de la philosophie transcendantale.
(dir.) 1996, Avec Paolo Fabbri, Umberto Eco : au nom du sens.
"Auto-organisation, criticité et temporalité", in Jean-Pierre Dupuy. Dans l'œil du cyclone, Carnets Nord, 2008..

John PROTEVI : Questions politiques dans la pensée de Francisco Varela
Dans cette présentation, je diviserai l'œuvre de Varela en trois périodes — l'autopoïèse, l'énaction, et l'incarnation radicale — dont chacune est marquée par un concept d'émergence et par une question politique. Varela refuse l'utilisation de l'autopoïèse comme modèle de l'émergence synchronique des systèmes sociaux parce que les systèmes deviennent obsédés par les frontières physiques, conduisant à une guerre civile, comme dans le cas de Chile en 1973. Concernant l'énaction, il s'agit de l'émergence diachronique, la production de nouvelles structures fonctionnelles de la cognition incarnée. La question politique est la distribution de l'entrainement pour l'acquisition de compétences. Ici, je commenterai les concepts évolutionnaires de la plasticité et de la construction de niches. Concernant l'incarnation radicale, il s'agit de l'émergence "transversale" d'une rencontre comme intégration momentanée des systèmes distribués de cerveau-corps-environnement. Une rencontre concrète se produit dans un contexte social à court terme entre des sujets corporels formés à long terme par des processus sociaux et développementaux. Avec le tournant vers l'affect, nous aborderons les questions politiques de la perception sociale concrète (ce qui a été nommé récemment "phénoménologie critique" : Beauvoir, Fanon et d'autres penseurs).

John Protevi est professeur au département d'études françaises à Louisiana State University à Baton Rouge. Il est diplômé de Loyola University of Chicago (1990), avec une thèse sous la direction de John Sallis.
Dernières publications
Political Affect, Minnesota, 2009.
Edges of the State, Minnesota, 2019.


BIBLIOGRAPHIE :

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• F. Varela, Le cercle créateur - Écrits (1976-2001), Seuil, Paris, 2017.


SOUTIENS :

• Équipe de recherche interdisciplinaire sur les aires culturelles (ERIAC, EA 4705) | Université de Rouen Normandie
Archives Husserl (UMR 8547) | CNRS / ENS
• Laboratoire Perception Représentations Image Son Musique (PRISM, UMR 7061 | CNRS) / Institut Créativité et Innovations (InCIAM) / Mission interdisciplinarité(s) | Aix-Marseille Université
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