Programme 2022 : un des colloques

Programme complet


LOGER MOBILES, LE LOGEMENT AU DÉFI DES MOBILITÉS


DU VENDREDI 10 JUIN (19 H) AU JEUDI 16 JUIN (14 H) 2022

[ colloque de 6 jours ]



DIRECTION :

Sylvain ALLEMAND, Mireille APEL-MULLER, Olivier LECOINTE, Jean-Baptiste MARIE

Colloque organisé à l'initiative du Cercle des partenaires


ARGUMENT :

La mobilité généralisée (des personnes, des biens, des services, de l'information…) a modifié notre rapport au logement. Elle contribue désormais à modifier nos logements eux-mêmes en brouillant la frontière entre les espaces domestique, public, professionnel et ce à tous les âges de la vie. C'est dire si elle est un facteur déterminant à prendre en compte dans la conception ou transformation des logements, aujourd'hui plus que jamais face aux effets du changement climatique, mais aussi aux crises sociale et sanitaire.

Déjà, de nouvelles pratiques, de nouveaux usages et de nouveaux imaginaires se manifestent non sans puiser dans des réalités anciennes : bi, voire tri-résidentialité, nomadisme, habitat mobile, télétravail, télé-enseignement, télé-santé, hyperlieux-mobiles… Il reste que les logements neufs sont encore majoritairement le fait de la promotion privée (promoteurs et particuliers) et les que cadres réglementaires trouvent leurs limites.

L'urgence de la situation oblige à réfléchir à une "alliance inédite" entre les acteurs historiques, mais aussi de nouvelles parties prenantes apparues à la faveur des transitions écologique, numérique, énergétique. Comment ? Selon quelles modalités ? Pour quel "Loger mobiles" ? C'est ce que propose d'examiner ce colloque avec des intervenants de différents horizons disciplinaires, professionnels, géographiques, en prenant en compte la diversité des situations selon les catégories de population et les territoires métropolitains, périurbains et ruraux.


MOTS-CLÉS :

Alliances, Architecture, Campagnes urbaines, Citoyenneté, Conception, Covid 19, Démocratie, Habitants, Habitat précaire, Hybridations, Imaginaires, Inégalités d'accès, Logement, Métropole, Mobilité, Numérique, Pratiques, Territoires Tiers-lieux, Transitions, Urbanisation, Usages, Ville durable


CALENDRIER DÉFINITIF :

Vendredi 10 juin
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, du colloque et des participants


Samedi 11 juin
Matin
Sylvain ALLEMAND, Mireille APEL-MULLER, Olivier LECOINTE & Jean-Baptiste MARIE : Introduction

LOGER MOBILES AUJOURD'HUI : HISTOIRE ET RÉCITS D'UNE HYBRIDATION — Animation : Jean-Baptiste MARIE
Jean-Baptiste MARIE : Introduction
Antoine PICON : Imaginaires du logement et de la mobilité du XIXe siècle à l'ère du numérique

Le logement au défi des mobilités : questions des "Grands Témoins", avec Jean-Claude DRIANT (Urbaniste, spécialiste des politiques d'habitat et de logement), Marjan HESSAMFAR (Vice-Présidente du Conseil national de l'Ordre des architectes), Vincent LE ROUZIC (Fabrique de la cité) et Jean-Pierre ORFEUIL (Économiste des transports)

Après-midi
NOUVEAUX USAGES, NOUVELLES PRATIQUES, NOUVEAUX IMAGINAIRES — Animation : Sylvain ALLEMAND
Lecture critique des rapports sur le logement : et la mobilité dans tout ça ?, avec François LECLERCQ et Catherine SABBAH [Loger Mobile. Sans tourner en rond]

Alain BOURDIN : Comment mieux saisir les préférences des futurs propriétaires ?

Témoignages : initiatives, émergences, signaux faibles, avec Andrés BORTHAGARAY (Fondation Furban) [Logement et mobilité, facteurs clé de l'inclusion en Amérique latine] [visioconférence], Pascal DREYER (Leroy Merlin Source) [Habiter la mobilité, penser de nouveaux ancrages avec les habitants] et Sylvie LANDRIÈVE (Forum Vies Mobiles)


Dimanche 12 juin
Matin
EST-CE QUE LA COVID 19 A FAIT BOUGER LE LOGEMENT : SES PRATIQUES ET SA CONCEPTION ? — Animation : Mireille APEL-MULLER
Présentation d'études réalisées par la Plateforme d'observation des projets et stratégies urbaines (POPSU), avec Marie BREUILLÉ (INRAE) [En pleine crise sanitaire, observer les envies de mobilité et leurs concrétisations, grâce à la digitalisation de l'immobilier et à la réexpédition de courrier] et Aurélie DELAGE (Univ. de Perpignan, Art-Dev) & Max ROUSSEAU (CIRAD) [De camions en châteaux ambulants : ce que la crise sanitaire change (ou pas) aux mobilités résidentielles]
Intervention d'Olivier BOUBA-OLGA (Conseil Régional Nouvelle-Aquitaine) [visioconférence]

Paul LANDAUER : À propos du stockage dans l'architecture du logement
Lucie JOUANNARD (Syvil Architectures) : Transition écologique : les impacts de la reconfiguration des flux de matières sur nos logements

Après-midi
DÉMOCRATIE, CITOYENNETÉ À L'HEURE DU "LOGER MOBILE" ? — Animation : Sylvain ALLEMAND
Sabri BENDIMÉRAD : Le garage, une nouvelle pièce à vivre ?
Stéphane JUGUET : Le CH'VAL robomobile. Science f(r)iction
Sylvie LANDRIÈVE (Forum Vies Mobiles) : Retour sur un Forum Citoyen

Soirée
Carte blanche à Aglaée DEGROS (Architecte) : Les contrats de mobilité


Lundi 13 juin
Matin
TERRITOIRES : QUELLES NOUVELLES ALLIANCES POUR FAIRE BOUGER LES LIGNES ? — Animation : Isabelle LAUDIER (IR CDC)
Ce que ça vous dit de territorialiser logement et mobilité ?, avec Daniel BEHAR [Vivre en archipels, quel défi pour l'action publique ?] et Jean-Claude DRIANT

Les outils pour y répondre : l'exemple de l'Atelier des territoires, avec Florian MUZARD (DGALN), Denis LABIGNE (DDTM du Calvados) et Thomas BUHLER (Univ. de Franche-Comté) [Planifier le logement et les mobilités. "On remet une pièce dans la machine ?"]

Réactions, témoignages d'un élu et d'un acteur territorial, avec Nicolas ESCACH (Caen, Ville durable) et Fabrice JEANNE [Retour d'expériences sur des initiatives portées ou accompagnées par un acteur territorial dans une collectivité]

Après-midi
"HORS LES MURS" — Animation : Christine BACHELEZ & Nada ESSID
Visites et rencontres avec des acteurs normands du "Loger mobiles" : "Rencontre des habitants d'une zone littorale fragilisée" à Montmartin-sur-Mer

Soirée
Podcasts "Campagnes Urbaines" réalisés par Camille Juza (site internet PUCA), présentation par Jean-Baptiste MARIE


Mardi 14 juin
Matin
ENGAGÉS POUR LA QUALITÉ DU LOGEMENT DE DEMAIN AU PRISME DES MOBILITÉS — Animation : Mireille APEL-MULLER
Remettre au premier plan la qualité d'usage et la qualité architecturale avec un coût abordable, tout en répondant aux impératifs de la transition écologique, a été l'ambition d'Engagés pour la qualité du logement de demain. Dans le cadre de cette expérimentation nationale, quelle place est faite aux mobilités ? Cette séquence examine, parmi les 97 équipes lauréates de ce programme, la place donnée par les concepteurs aux enjeux de la mobilité dans le logement. À l'image du projet
Velhome à Strasbourg, qui place au centre le développement d'un réseau cyclable vertical, qui transforme l'usage des espaces communs, depuis le rez-de-ville jusqu'au seuil du logement par le vélo, d'autres projets interrogent en creux les mobilités, comme le projet Démarche Toits Temporaires Urbains, à Stains, ou encore le projet Résidence du Lac, à Bordeaux, d'autres projets enfin, nombreux, oublient cette dimension. Nous ausculterons les raisons qui ont motivé certains de ces concepteurs à placer résolument le défi de la mobilité au cœur de la conception des logements, tandis que d’autres ont privilégié d'autres priorités.
Marjan HESSAMFAR & Jean-Baptiste MARIE : Les enjeux de l'AMI (appel à manifestation d'intérêt engagés pour la qualité du logement de demain)

Regards croisés entre les lauréats de deux projets de l'AMI sur la qualité du logement : et la mobilité ?, avec Charlotte GIRERD (Directrice Transition, RSE et Innovation de SNCF Immobilier) [Projet "Démarche Toits Temporaires Urbains", à Stains] et Bruno ROLLET (Architecte) [Projet "Résidence du lac", à Bordeaux]

Table ronde, avec Paul LANDAUER, Vincent LE ROUZIC (Fabrique de la cité) et Nicolas TIXIER

Après-midi
ENJEUX SOCIOÉCONOMIQUES — Animation : Sylvain ALLEMAND
Eric CHARMES : Métropole et éloignement résidentiel
Christian de PERTHUIS : Loger mobiles et climat : rentes, fiscalité, sobriété [visioconférence]
Jean-Pierre NICOLAS : Le coût résidentiel : entre ce qu'il nous dit et ce qu'il pourrait nous apprendre
Arnaud LE MARCHAND : Inégalités d'accès au logement et habitat précaire
Discutant : Jean-Claude DRIANT

Soirée
Viviane HAMON : Ré-enchanter le pavillon des années 50-70 : vers un mode de vie durable ?


Mercredi 15 juin
Matin
LOGER MOBILES FACE AUX TRANSITIONS NUMÉRIQUES, ÉNERGÉTIQUES, ÉCOLOGIQUES — Animation : Olivier LECOINTE
Dominique BOULLIER : Loger mobile ? ou Habiter dans le mouvement. Enveloppes ou propagations. Habitèle ou réseaux [enregistrement audio en ligne sur Canal U, chaîne La forge numérique | MRSH de l'université de Caen Normandie]
Hugo POIRIER : L'habitat en 2040. Une étude pluridisciplinaire, pour une smart home consciente des modes de vie de demain
Rémi BABUT : "Habiter dans une société bas carbone", un rapport du Shift Project
Hélène PESKINE : Quelle feuille de route pour les transitions ?

Après-midi
CE QUE LES MOBILITÉS FONT AU LOGEMENT / CE QUE LE LOGEMENT FAIT AUX MOBILITÉS : QUELLES CONCEPTIONS ? AVEC QUI ? COMMENT ? — Maîtrise d'œuvre : Jean-Baptiste MARIE
Workshop des étudiants — Loger mobiles dans les territoires
Atelier de conception d'un prototype mobilier de logement mobile
Animé par Misia FORLEN, Pierre FRIEDRICH, Lorette KLEPPER & Victoria MURE-RAVAUD (Doctorants des Écoles nationales supérieures d'architecture) et Sabine CHARDONNET DARMAILLACQ [ENSA Paris-Malaquais], et restitution d'une enquête réalisée auprès des étudiants de Licence 3 de l'École nationale supérieure d'architecture de Clermont-Ferrand
Discutante : Fionna MEADOWS


Jeudi 16 juin
Matin
QUELLES LIGNES DE FORCE ?
Le logement aux défis des mobilités ? Éléments de réponse des "Grands Témoins", avec Jean-Claude DRIANT, Vincent LE ROUZIC et Jean-Pierre ORFEUIL

Conclusions des directeurs & Débat général

Après-midi
DÉPARTS


RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :

Mireille APEL-MULLER
Mireille Apel-Muller est co-fondatrice de l'Institut pour la ville en mouvement. Après avoir participé à la création des concours européens d'architecture EUROPAN, Mireille Apel-Muller a co-fondé (avec François Ascher en 2000) l'Institut pour la ville en mouvement (IVM). Elle a animé un réseau international de chercheurs de toutes disciplines, de professionnels et acteurs de la ville, de représentants du monde de l'entreprise dans une dynamique d'innovation sociale, spatiale, scientifique, technologique. Les projets développés visaient à contribuer à l'émergence d'une culture de la mobilité, condition de base de l'urbanité contemporaine. Elle a notamment co-réalisé les expositions "Architecture et mobilité", "La rue est à nous… tous !", "Passages, espaces de transition pour la ville du XXIe siècle" ; elle a codirigé les colloques internationaux "Le Génie de la marche", "La Fabrique du mouvement", "Les Taxis du futur", "Les mobilités pour l'insertion", "Cleantech et mobilités" ainsi qu'une quinzaine d'ouvrages. Elle a constitué une plateforme internationale de chercheurs et d'experts pour analyser les activités en mouvement et leur mutation sous le nom d'"Hyperlieux mobiles" : des véhicules connectés apportant des services de toute nature dans les territoires délaissés ou de faible densité.
Publications
Ascher F. & Apel-Muller M. (dir.), La rue est à nous… tous !, Au diable vauvert (2007).
Institut pour la ville en mouvement, Bouge l'architecture ! Villes et mobilités, Actar Publishers (2003).
Chardonnet-Darmaillacq S. (dir.), Le génie de la marche. Poétique, savoirs et politique des corps mobiles, Colloque de Cerisy, Hermann (2016).
Mireille Apel-Muller (dir), Passages, espaces de transition pour la ville du XXIe siècle, Actar Publishers (2017).

Olivier LECOINTE
Olivier Lecointe, retraité, a effectué sa carrière professionnelle dans le secteur de l'énergie, au sein d'EDF, de Gaz de France et d'ENGIE, où il a occupé des fonctions opérationnelles (directeur de centrale de production, gestionnaire d'énergie, développement) et fonctionnelles (stratégie, études économiques, achats…). Il est spécialiste en économie de l'énergie. Délégué du Cercle des Partenaires de Cerisy, il est chargé d'animer ce cercle, de l'étendre et de développer sa capacité à travailler collectivement pour proposer des sujets de colloques et contribuer à leur préparation. À ce titre, il a récemment codirigé les colloques Angles morts du numérique et Imaginaires et pratiques de l'économie circulaire.

Jean-Baptiste MARIE
Architecte, docteur en aménagement et architecture, diplômé de l'École nationale supérieure d'architecture de Versailles et de l'École Boulle. Il est directeur général de l'Europe des projets architecturaux et urbains, organisme de recherche et d'expérimentation sous tutelle du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et du Ministère de la Culture. À ce titre, il pilote le programme Engagés pour la qualité du logement de demain, la Plateforme d'observation des projets et stratégies urbaines (POPSU), le programme de recherche-embarquée Coubertin sur les jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 et le concours EUROPAN. Il est par ailleurs Professeur des Écoles nationales supérieures d'architecture (Ensa) où il enseigne dans le champ Théories et pratiques de la conception architecturale et urbaine (TPCAU) à l'Ensa de Clermont-Ferrand et dirige l'Unité mixte de recherche Ressources. Il est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages sur l'architecture et les villes au XXe siècle et a récemment publié Architectes et ingénieurs face au projet aux Éditions du Moniteur, Architecture et expérimentations aux Éditions Méandres.
Publications récentes
GUILLERM Élise, MARIE Jean-Baptiste, Les villas modernes du Bassin d'Arcachon, Paris, Éditions Norma, 2022.
BONNEVIDE Nathalie, MARIE Jean-Baptiste, La programmation urbaine, Paris, Éditions Le Moniteur, 2021.
MARIE Jean-Baptiste (dir.), Architecture et expérimentation, Rouen, Éditions Point de vue, 2020.
MARIE Jean-Baptiste, Architectes et ingénieurs face au projet, Paris, Éditions Le Moniteur, 2019.


Rémi BABUT : "Habiter dans une société bas carbone", un rapport du Shift Project
Né dans le sillage de la crise sanitaire, le PTEF vise à proposer des voies pragmatiques pour transformer l'économie en la rendant moins carbonée et plus résiliente. Il s'agit d'une tentative de conception "à grande échelle" d'un programme systémique de mesures opérationnelles (réglementaires, économiques, fiscales, sociales) destinées à rendre différents secteurs de notre économie — dont en l'occurrence le logement — compatible avec la neutralité carbone. Les effets des mesures envisagées sont quantifiés sur les flux de matière et d'énergie, ainsi que sur l'emploi, point nodal de la transition bas carbone. Afin de permettre à l'ensemble de la population française d'être correctement logée dans les prochaines décennies, a fortiori compte tenu des chocs énergétiques et climatiques à venir, la France doit planifier dès aujourd’hui la décarbonation progressive du secteur du logement. La décarbonation du logement ne pourra émerger que d'une combinaison de quatre axes d'action :
- Faire preuve de sobriété dans les constructions neuves ;
- Massifier la rénovation énergétique globale et performante ;
- Décarboner la chaleur ;
- Mobiliser le bâtiment comme puits de carbone.

Rémi Babut est chef de projet au sein de The Shift Project, think tank qui œuvre en faveur d'une économie libérée de la contrainte carbone. Ingénieur et urbaniste diplômé de l'École des Ponts ParisTech, il a 5 ans d'expérience en ingénierie environnementale et énergétique des projets urbains. Il a co-piloté l'association Expérience P2E qui porte le Passeport Efficacité Énergétique. Il conseille aujourd'hui les acteurs de l'immobilier, de l'aménagement et des territoires chez Elioth, tout en menant les travaux sur le secteur Logement du Plan de transformation de l'économie française.
Publications
The Metamatrix of Thermal Comfort: A compendious graphical methodology for appropriate selection of outdoor thermal comfort indices and thermo-physiological models for human-biometeorology research and urban plannin, Co-auteur [en ligne].
"Habiter dans une société bas carbone", Contribution au Plan de transformation de l'économie française de The Shift Project, 2021, Auteur principal [en ligne].
MESH : Morphology, Environment, Sustainability, Human comfort, Conception, évaluation et optimisation des formes urbaines au prisme de la qualité environnementale, 2019, Co-auteur [en ligne].
"Reparamétrer l'urbanisme", in Territoires Durables, de la recherche à la conception, sous la direction de Solène Marry, Édition Parenthèses / ADEME, 2018.
Paris Haussmann, modèle de ville, Catalogue d'exposition au Pavillon de l'Arsenal, sous la direction de Umberto Napolitano et Franck Boutté, 2017, Études urbaines.

Daniel BEHAR
Daniel Behar, géographe, est professeur à l'École d'Urbanisme de Paris. Il y anime la chaire "aménager le Grand Paris". Il a récemment codirigé l'Atlas du Grand Paris (Autrement, 2020), Faire région, faire France : quand la région planifie (Berger-Levrault, 2021) ainsi que la note "Après la décentralisation" pour Terra Nova.

Andrés BORTHAGARAY
Andrés Borthagaray est architecte urbaniste, chercheur invité de la Fondation France Japon à l'EHESS (chaire Michelin sur la mobilité urbaine) et président de la fondation Furban. Il a été directeur section Amérique Latine à l'Institut pour la ville en mouvement depuis 2008. Dans le cadre de ses missions, il anime des ateliers dans plusieurs villes de la région sur les thèmes de la gouvernance des mobilités, des espaces publics du mouvement et de la Ville Lisible. En 2009, il dirige la publication ¡ Ganar la calle ! Compartir sin dividir. En 2013, il est co-éditeur, avec Jean-Pierre Orfeuil, de La fábrica del movimiento et en 2020, avec Yency Contreras, de Hiperlugares Móviles, actividades conectadas más allá del transporte. Il a été directeur du conseil de planification stratégique pour la ville de Buenos Aires, où il a été sous-secrétaire à la décentralisation et aux transports.

Dominique BOULLIER : Loger mobile ? ou Habiter dans le mouvement. Enveloppes ou propagations. Habitèle ou réseaux
Habiter, c'est approprier et se coupler à une enveloppe. Les enveloppes que sont l'habit et l'habitat se sont étendues au XXe siècle en habitacle et au XXIe en habitèle. Nous devons pouvoir habiter le numérique, condition d'un monde connecté vivable. L'ancrage du domicile traditionnel se transforme en lestage, ce qui nous tient debout sur la terre mais en mobilité. Or, les réseaux ne lestent pas plus qu'ils ne filtrent ni qu'ils ne nous permettent de créer le climat et l'ambiance qui nous conviennent. Nous devons pouvoir nous coupler à notre téléphone portable et à nos réseaux sans être happés par la tyrannie de la réactivité à haute fréquence et du réchauffement médiatique. Les catastrophes engendrées par la faible régulation des automobiles devenues habitacles captivants, nous attendent pour les réseaux numériques s'ils demeurent en régime de développement incontrôlé.

Dominique Boullier est Professeur des universités en sociologie à Sciences Po (IEP Paris, CEE). Il est anthropologue de l'urbain puis du numérique, créateur d'entreprise (systèmes d'information et d'aides humains-machine), créateur de laboratoires des usages (sciences cognitives, Cité des Sciences), professeur en école d'ingénieurs (UTC, EPFL) et à Sciences Po Paris, ancien adjoint au maire de grande ville.
Publications
L'urbanité numérique (1999).
Sociologie du numérique (2019, 2e éd).
Comment sortir de l'emprise des réseaux sociaux (2020).
Puissance des plateformes numériques, territoires et souverainetés (2021).

Alain BOURDIN
Professeur des universités, sociologue et urbaniste Alain Bourdin a dirigé l'Institut Français d'Urbanisme. Il enseigne au Centre Raymond Lemaire de l'université de Louvain (Flandres), à l'Académie Libanaise des Beaux Arts (Beyrouth), et intervient à l'ESSEC (chaire d'économie urbaine). Il est membre du Lab'urba (Université de Paris-Est). Directeur de la Revue Internationale d'urbanisme, il conduit le programme de recherche Coubertin sur la production des équipements olympiques de Paris 2024. Au cours des années récentes, il a réalisé des enquêtes sur les préférences des propriétaires, les territoires de vie des urbains (et "périurbains"), les attitudes par rapport au vélo dans l'ouest francilien, l'impact du confinement et du télétravail sur les comportements professionnels (mobiles et immobiles).
Publications récentes
Faire centre, Éditions de l'Aube, 2019.
L'action publique urbaine face aux mutations sociétales, avec Joël Idt et Michel Casteigts, Éditions de l'Aube, volume 1, 2020 - volume 2, 2022.
Du logement à la ville : ce que préfèrent les habitants, avec Pauline Silvestre, Éditions de l'Aube, 2021.

Marie BREUILLÉ
Marie Breuillé est chercheuse en économie à l'INRAE, et membre du CESAER. Elle coordonne avec Julie Le Gallo un des deux volets quantitatifs du programme de recherche "Exode urbain : impact de la pandémie de Covid 19 sur les mobilités résidentielles" (Financement PUCA). Ses travaux portent principalement sur les finances publiques locales (impact de la coopération intercommunale, performance de la péréquation, efficacité de la dépense publique) et sur les marchés immobiliers (méthodologie de la carte des loyers développée avec Camille Grivault et Julie Le Gallo, ratios loyer sur prix, encadrement des loyers, location touristique meublée).

Thomas BUHLER
Thomas Buhler est maître de conférences HDR en aménagement et urbanisme à l'université de Franche-Comté. Ses recherches portent à la fois : sur les modes de vie urbains, en lien avec les mobilités quotidiennes (essentiellement automobiles et cyclistes) ; sur les modalités d'action et les stratégies d'acteurs en urbanisme (à travers la planification urbaine) ; et sur le développement d'expérimentations visant à intégrer une diversité d'acteurs (habitants, acteurs publics, associatifs et privés) dans le développement de projets et plans urbains et territoriaux.
Dernières publications
Buhler T., Comby E., Vaudor L., von Pape T., 2021, "Beyond 'good' and 'bad' cyclists. On compensation effects between risk taking, safety equipment and secondary tasks", Journal of Transport & Health (en ligne).
Buhler T., Stephenson R., 2021, "Is Local Planning Really 'Local' ? National Planning Context as a Determining Factor for Local Discourse", Planning Theory and Practice (en ligne).
Buhler T., 2021, "When vagueness is a strategic resource for planning actors", Planning Theory (en ligne).

Eric CHARMES : Métropole et éloignement résidentiel
Les métropoles rayonnent sur des territoires de plus en plus vastes. Cette dynamique, ancienne, n'a fait que croitre ces dernières décennies. Elle est ambivalente. D'un côté, elle favorise le développement des petites villes et campagnes proches des métropoles, au travers de ce qu'on appelle la périurbanisation. D'un autre, pour beaucoup de ménages, l'extension des aires métropolitaines s'accompagne d'un éloignement entre lieu d'emploi et résidence. Les dépenses énergétiques qui résultent des déplacements ainsi imposés précarisent les familles jusqu'aux classes moyennes. Le mouvement des Gilets jaunes a trouvé là l'un de ses principaux moteurs. Que faire face à cette situation, pour répondre aux enjeux sociaux, mais aussi écologiques, de l'éloignement résidentiel ?

Eric Charmes est directeur de recherche à l'ENTPE (Vaulx-en-Velin). Il est spécialisé dans les études urbaines, l'aménagement et l'urbanisme. Il est membre du laboratoire Recherches interdisciplinaires ville, espace société (RIVES), composante de l'UMR CNRS EVS de l'université de Lyon. Il est le référent scientifique de la plate-forme lyonnaise du programme POPSU Métropoles. Une part importante de ses recherches a porté sur les territoires périurbains.
Publications
La ville émiettée, PUF, 2011.
La revanche des villages, Seuil, 2019.

Aglaée DEGROS : Les contrats de mobilité
Les contrats ou fonds de mobilité sont des instruments légaux permettant de réduire les coûts pour les habitants et de faire évoluer la mobilité d'un quartier vers un partage modal durable. Le principe des contrats de mobilité comme par exemple ceux mis en place par la ville de Vienne en Autriche vise à l'amélioration de l'offre en matière de mobilité, sans nécessairement se baser sur la possession privée d'une voiture. Ces contrats permettent non seulement de construire et habiter à meilleur marché car ne nécessitent pas la construction de parking mais sont également essentiels dans la lutte contre les changements climatiques en réduisant les émissions de gaz liées à la mobilité automobile. Un contrat de mobilité permet au promoteur du projet de déroger à la norme en matière de stationnement automobile, mais en contrepartie oriente l'investissement de l'argent ainsi économisé vers une offre de mobilité durable pour le bâtiment de logement et/ou un fonds destiné à améliorer la mobilité de proximité dans le quartier où le projet est implanté.

Aglaée Degros est architecte/urbaniste et directrice du bureau Artgineering, basé à Bruxelles. Avec Artgineering, elle conçoit et met en œuvre des stratégies de conception pour des conditions (inter)urbaines complexes, elle réinterprète la relation entre la mobilité, le paysage et le développement urbain. Elle est également professeur d'université et directrice de l'Institut d'urbanisme de l'université de technologie de Graz. Dans le passé, elle a été professeur invité et conférencière dans plusieurs institutions d'architecture en Europe. Elle a été aussi professeur de culture urbaine et d'espace public à l'université de technologie de Vienne et à l'Académie des beaux-arts de Vienne, professeur invitée de l'université Polytechnique de Milan et est en 2022 professeur invitée de l'université de Harvard. Elle est Fellow d'honneur de la Vrije Universiteit de Bruxelles. Aglaée Degros est notamment co-auteur de la publication de Routledge "Public Space and the Challenges of Urban Transformation in Europe", "Brussels, [re]discovering its spaces" et plus récemment "Traffic space is public space". Elle est régulièrement membre du jury de concours internationaux d'urbanisme et de design. Elle une des quatre experts conseillant le maitre architecte de la région Flamande.

Aurélie DELAGE
Aurélie Delage est enseignante-chercheuse en aménagement et urbanisme à l'université de Perpignan Via Domitia (UMR Art-Dev). Elle coordonne avec Anaïs Collet et Max Rousseau le volet qualitatif du programme de recherche "Exode urbain: impact de la pandémie de Covid 19 sur les mobilités résidentielles" (Financement PUCA - Réseau Rural). L'atelier discutera une partie des résultats de l'enquête, notamment les diverses modalités d'habiter polytopique observées sur le terrain. Du multirésidentialisme des plus aisés au nomadisme des populations marginales, les profils sont divers, les modalités d'intégration et le développement local induit le sont tout autant. Dans quelle mesure cet habiter mobile sélectif n'est-il pas révélateur et/ou générateur de nouvelles formes d'inégalités sociales et territoriales, voire de relégation et d'exclusion ?

Pascal DREYER : Habiter la mobilité, penser de nouveaux ancrages avec les habitants
La mobilité s'est imposée depuis plusieurs décennies comme une exigence qui concerne toutes les étapes de la vie (de l'enfance à la retraite) et tous les domaines de l'existence (études, formation, travail, loisirs et vacances, etc.). Elle s'est même progressivement invitée au cœur des logements, mobilisant des espaces, des technologies et activant des systèmes relationnels spécifiques. Plusieurs recherches menées depuis 2013 au sein de Leroy Merlin Source dessinent la manière dont les individus font face à cette exigence, tantôt choisie, tantôt subie, quelles attentes ils formulent à l'égard du logement et plus largement de l'habitat, comment ils intègrent la mobilité au cœur de la stabilité qu'est le logement mais aussi comment ils se prémunissent de ses effets négatifs.

Pascal Dreyer est coordinateur scientifique de Leroy Merlin Source, réseau de recherche sur l'habitat de Leroy Merlin France depuis 2005, réseau de soixante chercheurs réalisant dix recherches par an. Il a été directeur adjoint de Handicap international, responsable du programme France et membre fondateur et directeur de la publication délégué de Déclic, le magazine de la famille et du handicap ; rédacteur en chef de Gérontologie et Société. Il est l'auteur de nombreux ouvrages et ses sujets de recherche portent notamment sur la dépendance, l'habitat, le deuil, les situations de handicap quel que soit l'âge. Recherches en cours : "Vécu corporel de l'habiter entre 65 et 100 ans" avec Florence Vernay (artiste) et "Objets de l'ailleurs et chez-soi" avec Elsa Ramos, sociologue (Cerlis).
Publications
"Habiter. Réparer. Résister", Cultures et sociétés, n°27, Collection "Cultures et sociétés, sciences de l'homme", Paris, Téraèdre, 2013.
Avec Ennuyer B., Le chez-soi à l'épreuve des pratiques professionnelles, Lyon, Éditions de la Chronique sociale, 2017.
Dreyer, P. (coord.), "Habiter chez soi jusqu'au bout de sa vie", Gérontologie et société, n°152, vol. 39/2017, Paris, CNAV.

Jean-Claude DRIANT
Je jouerai, aux côtés de Jean-Pierre Orfeuil, le rôle de grand témoin tout au long du colloque. Cela se traduira par un participation attentive et active à l'ensemble des sessions du colloque. Mon regard sera celui d'un chercheur spécialisé dans le champ des politiques et des marchés du logement. Le premier jour du colloque, nous participerons, avec les organisateurs, à une table ronde inaugurale pendant laquelle je poserai les termes des grands enjeux du lien entre logement et mobilités, tant résidentielles que quotidiennes. La notion de parcours résidentiel sera centrale pour comprendre la grille de questionnement que j'appliquerai à mon écoute des conférences et tables rondes du colloque. Lors de la table ronde finale, le 16 juin, je tenterai d'énoncer ce qui me sera apparu comme les grandes lignes de force de ce riche programme.

Professeur à l'École d'urbanisme de Paris (Université Paris-Est Créteil), Jean-Claude Driant est spécialiste de l'habitat. Il consacre l'essentiel de ses recherches et enseignements à la socio-économie du logement, aux politiques nationales et locales de l'habitat, au parc locatif social et au fonctionnement des marchés immobiliers. Ses travaux portent principalement sur les articulations entre le fonctionnement des marchés locaux du logement et la mise en œuvre des politiques territoriales impliquant l'habitat.
Publications
DRIANT J.-C., Les politiques du logement en France, Deuxième édition, Les Études, 2015, Paris, La Documentation française, 197 p.
DRIANT J.-C. et LELIEVRE M. (dir.), Mal logement, mal logés, Rapport de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes), 2018, 324 p.
DRIANT J.-C. et MADEC P., Les crises du logement, La Vie des Idées, PUF, 2018, 100 p.
DRIANT J.-C., "Loi ELAN, rupture ou simple accélérateur de la transformation du modèle français du logement social ?", Grief, revue sur les mondes du droit, Dalloz/EHESS, n°6/2, octobre 2019, pp. 31-43.
DRIANT J.-C. et LEVY-VROELANT C., "In search of equity. French housing policy and "Grand Paris"", in Pohlan J. et Wehrahn R., Housing and Housing Politics in European Metropolises, Springer VS, 2019, pp. 21-44.

Viviane HAMON
Viviane Hamon est anthropologue et consultante. Ses travaux portent sur la transition écologique des territoires et plus particulièrement sur la rénovation énergétique de l'habitat privé. Elle accompagne les politiques publiques sur le sujet à l'échelle territoriale et nationale.
Recherches/publications en lien avec le colloque
"Ré-enchanter les pavillons des années 50-70", en collaboration avec Lionel Rougé et Hortense Soichet, ADEME/Leroy Merlin Source.
"Explorer le temps du chantier", ADEME/Leroy Merlin Source (en ligne).
"Rénover et densifier les quartiers d'habitat pavillonnaire", recherche collective, PROFEEL (en ligne).
"L'approche environnementale, un moyen de réconcilier la maison individuelle et la ville ?", recherche collective, Programme PUCA "Maison individuelle, architecture, urbanité".

Lucie JOUANNARD : Transition écologique : les impacts de la reconfiguration des flux de matières sur nos logements
Le fonctionnement de nos villes repose sur des flux de matière : énergie, matières premières, produits manufacturés, déchets, etc... Face aux dérèglements écologiques, aux enjeux sociaux et économiques auxquels nous devons faire face, ces derniers sont aujourd'hui largement remis en question. Les impacts des reconfigurations qui doivent advenir nécessitent d’être accompagnés par un renouvellement de la conception de nos architectures, de nos villes et notamment de nos logements. L'exploration des thématiques de la cuisine et du stockage dans les logements collectifs à l'aune des enjeux de gestion des déchets, des nouvelles pratiques de l'économie circulaire, de l'explosion des livraisons à domicile et de croissance des circuits courts, illustre le potentiel d'une approche fonctionnelle renouvelée.

Lucie Jouannard est architecte et chargée de recherche au sein de l’atelier Syvil architectures. Syvil est un atelier d'architecture et d'urbanisme parisien qui porte un regard singulier sur la ville contemporaine en choisissant, face aux enjeux écologiques, sociaux et économiques, de s'intéresser à ses coulisses, à ses arrières-cours et aux filières matérielles qui lui permettent de fonctionner. Pour mieux accompagner les opérateurs et préparer un passage à l'action, Syvil a mis en place une dynamique de recherche visant la création de connaissances originales et la montée en compétence collective sur des sujets spécifiques autour de l'idée de ville productive.
Publications
"Réinvestir la cuisine", édito Syvil architectures.
"Raisonner le stockage", édito Syvil architectures.

Stéphane JUGUET : Le CH'VAL robomobile. Science f(r)iction
Dans le cadre d'une étude prospective commandée par IFSTTAR, nous avons animé des ateliers (ré)créatifs avec des artistes, des scénaristes et des experts des enjeux de la mobilité pour imaginer la "vie Robomobile" à l'horizon 2050. Ces visions posent la question de cette articulation entre "logement" et "mobilité".
Nombreux récits d'anticipation font la promotion de la robomobilité. Dans la smart city, elle permettrait d'optimiser les flux, de réduire notre empreinte carbone, de faciliter notre quotidien ; (télé)mobilité et (télé)habitat sont intimement liés. À l'inverse, d'autres imaginaires dénoncent ces tendances qui réduisent nos manières d'être au monde à une équation algorithmique. La robomobilité vire alors au cauchemar mettant "sous contrôle" le (télé)voyageur qui perd progressivement sa liberté… de circulation. Nous proposons un détour par ces imaginaires prospectifs qui nous interrogent sur cette corrélation entre habitat et mobilité. Nous sommes en 2050. Dans les villes, les GAFA ont transformé nos routes en réseau numérique sur lequel circule des "Ch'V.A.L." en libre-service, sorte de véhicule hybride entre une monture animale et le Véhicule Automatique Léger (VAL). Le Ch'V.A.L. est une "globule car" montée sur 4 pattes qui transforme son cavalier en "road-tubeur". Lorsqu'il chevauche sa monture, le "road-tuber" accède à des contenus sponsorisés. L'attention du conducteur traduite en audimat est une source de profit essentielle pour amortir les coûts d'infrastructure. Mais les campagnes, dont la densité de population est trop faible, deviennent un angle mort de la mobilité. Faute d'audience, les infrastructures sont laissées à l'abandon et les campagnes se dévitalisent. Ceux qui habitent aux marges des mégapoles sont qualifiés de "S.D.F." c'est-à-dire de "Sans Déplacement Fixe". L'errance devient la règle. Face à ce phénomène, la résistance s'organise. À l'image des ZAD, des collectifs de RAD (Route à défendre) dénoncent la mainmise de l'I.A. sur le quotidien et la liberté́ de circulation des citoyens. Leur combat : lutter contre l'algorithme pour reprendre le pouvoir sur la machine.
En résumé, loger mobile, c'est habiter Le Monde, d'où l'importance de défendre notre Liberté de circulation mais aussi de garantir l'Égalité de traitement entre les territoires afin de préserver les liens entre ces lieux et ces univers de pratiques qui sont source de Fraternité entre ces mondes. Au final, la mobilité est une manière d'habiter le Monde car c'est le "mobile" de nos échanges !

Stéphane Juguet est anthropologue et directeur de l'agence What Time Is I.T. Ancien chercheur au Laboratoire des Usages et des Technologies d'Informations Numériques (LUTIN‐UserLab) situé à la Cité des Sciences et de l'industrie à Paris, il a mené pendant plusieurs années des réflexions prospectives sur les usages, la mobilité (évènementielle, touristique, quotidienne…), les pratiques urbaines et les objets télécommunicants. En 2004 il créé la société What Time Is I.T. pour mener des réflexions prospectives et anthropologiques centrées user experience. Spécialisé sur le design de services innovants, sa spécificité repose sur sa capacité à mobiliser la compétence d'artistes (photographes, vidéastes, designers, musiciens,…) pour rendre compte du sensible et des émotions dans le domaine de l'innovation.

Denis LABIGNE
Denis Labigne est responsable de la Délégation Territoriale de la Direction départementale des Territoires et de la Mer du Calvados dans l'arrondissement du Pays d'Auge (Lisieux). Ce territoire est composé de 160 communes et de 5 EPCI. Son service est mis à disposition de l'ANCT avec une mutation des missions "régaliennes (au siège)" vers "l'accompagnement des territoires par l'État (en délégations)". L'activité principale de celui-ci consiste en l'accompagnement des dispositifs de l'État, tels que "Action Cœur de Ville" ou "Petites Villes de Demain", où le logement et les parcours résidentiels sont la thématique principale. Concernant un retour d'expérience sur la méthode Atelier des Territoires, son service propose des animations de réflexion locale pour faire émerger des projets de territoire : ACAD des Marais de la Dives (Atelier conseil en aménagement durable), Atelier des Territoires sur la transition écologique avec CdC Normandie-CabourgPA, Atelier des Territoires sur les sols vivants avec la CA Lisieux-Normandie.

Paul LANDAUER : À propos du stockage dans l'architecture du logement
Dans le domaine du logement, comme dans la plupart des secteurs d'activités du monde occidental contemporain, la part dédiée au stock s'est réduite. Partout la performance du flux tendu l'emporte. Mais le stock résiste : il rejaillit, tel le retour du refoulé, sur les façades des immeubles ; se déplace massivement dans les sites de self-stockage ; s'invite dans toutes les démarches qui prônent aujourd'hui le recyclage et la résilience ; devient un enjeu de pouvoir pour reconquérir une autonomie de production ; et s'impose de manière inattendue dans une des fonctionnalités les plus aigües des réseaux contemporains : les data-centers. Comment assumer architecturalement la part utile et anthropologique du stockage dans et autour du logement ? Telle est la question centrale à laquelle cette intervention tentera d'esquisser une réponse.

Paul Landauer est architecte, professeur à l'École d'architecture de la ville et des territoires Paris-Est et directeur de l'OCS-AUSser. Ses recherches portent actuellement sur la ruine, la réparation et le stockage.
Publications
L'architecture, la ville et la sécurité, PUF, 2009.
L'invention du grand ensemble, Picard, 2010.
Émile Aillaud, portrait d'architecte, Infolio/éditions du Patrimoine, 2011.
"Esthétique du flux, esthétique du stock", in La beauté d'une ville, Wildproject/Pavillon de l'Arsenal, 2021.
"Le sacre du stock", in Les Cahiers de la recherche architecturale urbaine et paysagère, n°11-21, 2021.

Sylvie LANDRIÈVE
Sylvie Landriève codirige le Forum Vies Mobiles. Auparavant, elle a monté et piloté des projets immobiliers et d'aménagement urbain privés et publics (BNP Real Estate, SNCF). Avec une formation en sciences humaines (Sorbonne et Sciences-Po Paris) et en recherche en management (Mines, Nanterre et ESCP), elle s'intéresse à l'évaluation des politiques publiques et à l'implication des citoyens dans leur élaboration.
Publications
L'Immobilier. Une passion française, Demopolis, 2016.
Pour en finir avec la vitesse, L'Aube, 2021.

Arnaud LE MARCHAND
Arnaud Le Marchand a réalisé ses premiers travaux dans le cadre des relations industrielles, au carrefour de l'économie et de la sociologie, dans les ports. La question des travailleurs en déplacements, terrestres et maritimes, utilisant parfois ou systématiquement l'habitat mobile, a été un prolongement de ces enquêtes. Elle menait aussi à celle des travailleurs pauvres ou précaires, dont les migrants Roms.

Florian MUZARD
Florian Muzard est chef de projet à la Direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature (DGALN). Tout au long de son parcours au sein des services de l'État en accompagnement des collectivités locales, il développe une approche faisant appel à la prospective, au mode projet et aux interactions entre la recherche et l'action publique. Au sein de la DGALN, il participe à la coordination de L'Atelier des territoires et a piloté tour à tour les sessions nationales "Mieux vivre ensemble dans le périurbain" et "Amplifier la transition écologique avec les territoires" mobilisant à chaque fois 5-6 groupements de collectivités lauréats. Les thématiques du logement et de la mobilité sont au cœur de cette démarche innovante et de plusieurs publications dédiées à l'aménagement durable auxquelles il a contribué, notamment Le périurbain, espace à vivre, codirigé avec Sylvain Allemand (Parenthèses, 2018).

Jean-Pierre NICOLAS
Jean-Pierre Nicolas est directeur de recherche à la section "Espaces, territoires, sociétés" du CNRS. Il travaille au Laboratoire "Aménagement Économie Transports" à Lyon, et s'intéresse principalement aux interactions entre mobilité quotidienne et territoires et aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux qu'elles entraînent.

Jean-Pierre ORFEUIL
Je serai, aux côtés de Jean-Claude Driant, à l'écoute des propos tenus et des débats et controverses que la rencontre suscitera. En tant que spécialiste des comportements de mobilité, notamment en lien avec les choix d'habitat, je serai particulièrement attentif aux propos sur les conditions dans lesquelles les individus de tous niveaux de vie opèrent leurs arbitrages, et à la fécondité potentielle du concept de "Loger mobile" : pour renouveler les approches analytiques, et notamment mieux intégrer l'explosion de l'ubiquité, pour échapper à la fatalité des logiques de silo des politiques publiques, pour imaginer des collaborations inédites entre acteurs établis et nouveaux de ces domaines…
Lors de la table ronde d'introduction à laquelle j'ai l'honneur de participer, je poserai ces questionnements et interrogerai les nécessaires destructions créatrices qu'implique la perspective des transitions multiples dans lesquelles nous sommes engagés. De quels présupposés, croyances ancrées, façons de penser, manières de faire, ces transitions nous invitent elles à nous désencastrer ? C'est cette prospective des renoncements que j'espère pouvoir nourrir au cours de ce colloque. C'est d'elle dont je tenterai de rendre compte, aux côtés des points saillants qui seront apparus dans les communications et les échanges, lors de la table ronde finale.

Directeur de recherche dans un institut spécialisé dans les transports puis professeur à l'École d'urbanisme de Paris, Jean-Pierre Orfeuil a consacré ses recherches à la compréhension des comportements de mobilité et aux enjeux économiques, sociaux, environnementaux et urbains associés aux politiques de mobilité.
Publications
Orfeuil J.-P. et Leriche Y., Piloter le véhicule autonome au service de la ville, Descartes & Cie, 2019.
Flonneau M. et Orfeuil J.-P., Vive la route, vive la république, L'Aube, 2016.
Orfeuil J.-P. et Ripoll F., Accès et mobilité, les nouvelles inégalités, Infolio, 2015.
Korsu E., Massot M.-H. et Orfeuil J.-P., La ville cohérente, La Documentation française, 2012.
Orfeuil J.-P. et Wiel M., Grand Paris : sortir des illusions, approfondir les ambitions, Scrineo, 2012.
Orfeuil J.-P., Une approche laïque de la mobilité, Descartes & Cie, 2008.
Orfeuil J.-P., Mobilités urbaines : l'âge des possibles, Les carnets de l’info, 2008.

Antoine PICON : Imaginaires du logement et de la mobilité du XIXe siècle à l'ère du numérique
La question du logement et celle du déplacement des personnes ont partie liées depuis la première révolution industrielle au moins. Logement et mobilité : la conférence abordera leurs relations sur la longue durée en s'attachant plus particulièrement à certains épisodes comme la modernité urbanistique et architecturale ainsi qu'à la façon dont les imaginaires ont conduit à des transformations concrètes de l'espace bâti et vécu. De l'électricité au numérique, l'information, ses modalités de production, de transmission et de réception jouent également un rôle dans cette évolution.

Antoine Picon est chercheur à l'École nationale des Ponts et Chaussées et professeur à la Harvard Graduate School of Design. Ses recherches portent sur les relations entre techniques, ville et architecture.
Publications
Architectes et ingénieurs au siècle des Lumières, Parenthèses Éditions, 1988.
La ville territoire des cyborgs, Éditions de l'Imprimeur, 1998.
Culture numérique et architecture, Birkhauser, 2010.
Smart cities. Theorie et critique d'un idéal auto-réalisateur, Éditions B2, 2013.

Hugo POIRIER : L'habitat en 2040. Une étude pluridisciplinaire, pour une smart home consciente des modes de vie de demain
En 2020, EDF Pulse Design — bureau de design intégré à la Direction de l'Innovation du groupe EDF — a mené une réflexion sur la question de la Smart Home, et de manière plus large, sur le futur de l'habitat. Partant du constat que la thématique "Smart Home" au sein du groupe EDF était majoritairement traitée via une approche technique, le but de cette étude prospective a été de diversifier les imaginaires de l'habitat du futur, et de proposer de nouvelles perspectives pour la Smart Home. Axée sur le territoire français, sur une perspective à 20 ans, en prenant pour objet central les aspirations utilisateurs et les grandes tendances sociétales à venir, l'étude "L'habitat en 2040" propose 5 scénarios alternatifs du futur de l'habitat.

Hugo Poirier est designer. Formé au design de produits à l'école Boulle puis au design industriel à l'ENSCI-Les-ateliers, il travaille au sein d'EDF Pulse Design, entité de design intégré à la Direction de l'Innovation du groupe EDF, depuis 2020. Ayant pour but premier d'explorer par le design les usages futurs et émergents, les activités d'EDF Pulse Design se structurent autour de 3 missions principales :
- Innover : au contact des usagers et connecté à un contexte global, concevoir des solutions concrètes accessibles au plus grand nombre ;
- Explorer : À l'écoute des phénomènes émergents, imaginer et projeter les usages à venir pour être acteurs et déclencheurs de leur réalisation ;
- Inspirer : En éclaireur de sujets marginaux, ouvrir et esquisser des positionnements, volontairement en rupture avec les postures actuelles afin d'ouvrir les futurs.

Bruno ROLLET
L'agence Bruno Rollet Architecte construit des immeubles de logements, des équipements publics, des lieux de travail et réfléchit au devenir de certains quartiers. Son architecture est intimement liée au "paysage" qui l'entoure et l'anime. Les projets évoluent avec le temps sans se ressembler forcément. Ils se nourrissent des différents contextes, des évolutions techniques et des usages. Ils dépassent souvent l'emprise du lieu pour dialoguer plus loin avec les paysages urbains, ou les paysages tout court. Son architecture s'attache à dépasser son territoire géographique : être architecte et voyageur.
L'agence a remporté le concours d'Architecture Bas Carbone 2010 lancé par EDF pour le projet de 29 logements sociaux "Le Candide" dans le quartier Balzac à Vitry sur Seine, livré en novembre 2012. Pour ce projet, l'agence a également obtenu le prix AMO spécial Saint Gobain 2013 et, en 2014, le Prix européen d'architecture Philippe Rotthier pour la meilleure intervention dans un paysage social. Ce projet a également été retenu parmi les 50 finalistes du Fibra Award 2019, premier prix mondial des architectures contemporaines en fibres végétales.
Le projet "Résidence du Lac" de 156 logements à Bordeaux, lauréat de l'appel à projet "50 000 logements accessibles par nature" initié par la Fabrique de Bordeaux Métropole, a été nominé au prix de la typologie la plus créative au Prix AMO en 2018. Le projet a été désigné lauréat de l'AMI Engagés pour la qualité du logement de demain lancé par le ministère de la Culture, le ministère du Logement et l'Europe des Projets Architecturaux et Urbains (EPAU).


"HORS LES MURS" — Animation : Christine BACHELEZ & Nada ESSID

Visites et rencontres avec des acteurs normands du "Loger mobiles"

MONTMARTIN-SUR-MER

À la rencontre des habitants d'une zone littorale fragilisée
Le maire de Montmartin-sur-Mer a choisi l'inscription de sa commune comme vulnérable au titre de la loi climat et résilience (risque de submersion marine). Située en bordure du havre de la Sienne et traversée par le canal du Passevin, elle subit à la fois le recul du trait de côte et les effets de la sédimentation du havre. Sur cet espace littoral, cohabitent des résidences principales (une quarantaine), plusieurs parcs résidentiels et de loisirs (environ 600 places, essentiellement des mobil home) et une exploitation agricole (élevage bovins, ovins, camping à la ferme et chambres d'hôtes). Par ailleurs, le site accueille depuis trente ans un festival de musique actuelles (15 000 festivaliers sur trois jours à la mi-juillet).
Nous proposons une balade à pied le long de ce littoral (du marais du sud au marais du nord, environ 7kms aller-retour, adaptable selon les choix de chacun et chacune), ponctuée de rencontres avec celles et ceux qui "habitent" ces différents espaces : Responsable du parc résidentiel "Les Dauphins", Coordinateur du festival "Chauffer dans la Noirceur", Exploitant agricole… Le maire de la commune, Bruno QUESNEL (ou son adjoint M. CREVEL) devrait nous accompagner en partie, ainsi que le SYMEL (syndicat mixte qui gère les espaces sensibles, Said EL MANKOUCH) lequel recherche en lien avec le conservatoire du littoral une solution de repli pour l'exploitant agricole.
Baignade possible au terme de cette balade.


SOUTIENS :

• Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA)
• Plateforme d'observation des projets et stratégies urbaines (POPSU)
• École nationale supérieure d'architecture de Clermont-Ferrand (ENSACF)