Programme 2022 : un des colloques

Programme complet


ÉDOUARD GLISSANT, LA RELATION MONDIALE


DU MARDI 2 AOÛT (19 H) AU JEUDI 11 AOÛT (14 H) 2022

[ colloque de 9 jours ]



DIRECTION :

Sam COOMBES, Tiphaine SAMOYAULT, Christian UWE

Avec le concours de Sylvie et Mathieu GLISSANT


ARGUMENT :

Fidèle à l'idée que les lieux nous constituent, Édouard Glissant a fait de la Caraïbe le site d'une expérience permettant de penser simultanément la spécificité de l'histoire antillaise et les liens souterrains qui la relient au monde. Avec les concepts de créolisation, de trace, ou de pensée archipélique, l'expérience et l'imaginaire caribéens déjouent le piège d'une pensée "aveugle au jeu du monde" pour inscrire précisément la possibilité d'une histoire-monde. Poétique, romanesque, théâtrale, critique, mais aussi philosophique, politique et très transversale dans les espaces et les questions qu'elle aborde, l'œuvre se trouve convoquée, par-delà l'espace littéraire, dans une pluralité de champs. Si celle-ci intéresse depuis plusieurs années les sciences humaines, de nombreux échos se font entendre hors du champ académique : dans les arts, l'écologie, le droit des minorités… Du Japon au Mexique, comme en attestent de récentes traductions, une extension planétaire de ses idées s'opère. C'est que l'œuvre d'Édouard Glissant s'emploie bien à penser le monde, ou plutôt ce qu'il appelle, dès 1981 et Le Discours antillais, "la Relation mondiale".

Souhaitant constituer un lieu de débat critique ouvert à toutes les disciplines, ce colloque consacré au poète et penseur de la Relation entend offrir, dix ans après sa mort, l'occasion de lire patiemment son œuvre et d'interroger d'un œil nouveau les principes et les horizons de sa poétique afin de dessiner les perspectives qu'ouvre cet imaginaire dans un monde inconnu. De longue durée (presqu'une décade), cette rencontre, ouverte à celles et ceux que ces questions intéressent, invite à une aventure de pensée qui sera sans doute mémorable, dans la mesure où Glissant peut nous aider à comprendre les troubles contemporains et à faire face aux défis posés à la communauté, à ses liens, à l'écologie et aux nouvelles façons de dire l'histoire. À côté des conférences et des tables rondes suivies de débats, seront mis en place des ateliers de traduction ainsi que des représentations ou mises en voix de textes (de Glissant, mais aussi d'autres écrivains présents).


MOTS-CLÉS :

Avenir, Glissant (Édouard), Monde, Mondialité, Pensée, Relation, Traduction, Transversalité


CALENDRIER DÉFINITIF :

Mardi 2 août
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, du colloque et des participants, ainsi que du Foyer de création et d'échanges


Mercredi 3 août
Matin
ÉCRIRE EN PRÉSENCE DES LANGUES DU MONDE
Tiphaine SAMOYAULT : Ouverture

Glissant en traduction, table ronde animée par Tiphaine SAMOYAULT, avec Giuseppe SOFO et Beate THILL

Après-midi
GÉO ET ÉCO-POÉTIQUE
Cécile CHAPON : Le vivant comme relais pour un imaginaire du monde
Christina KULLBERG : Écopoétique et résonance chez Glissant [enregistrement audio en ligne sur Canal U, chaîne La forge numérique | MRSH de l'université de Caen Normandie]
Romuald FONKOUA : Poétique et esthétique [visioconférence]


Jeudi 4 août
Matin
ÉDOUARD GLISSANT ET LES SCIENCES HUMAINES
Loïc CÉRY : Édouard Glissant, des savoirs à la création [visioconférence]

Glissant dans les sciences humaines, table ronde animée par Christian UWE, avec Christine CHIVALLON et Sonia DAYAN-HERZBRUN

Après-midi
LE DIALOGUE DES ARTS ; LE MUSÉE D'ÉDOUARD GLISSANT
Géraldine BANARÉ : Édouard Glissant et les plasticiens : Vivre la matière inextricable du monde ! [visioconférence]
Zahia RAHMANI : Quand le sensible donne forme à la voix : faire advenir un art sans théorie

Glissant et les arts, table ronde animée par Zahia RAHMANI, avec Sylvie GLISSANT

Soirée
Carthage. Avec Édouard Glissant, en présence du réalisateur Jean-Denis BONAN
Extrait de l'Abécédaire Glissant (Patrick Chamoiseau), par Mathieu GLISSANT


Vendredi 5 août
Matin
GLISSANT AU QUOTIDIEN
Jacques LEENHARDT : Dans l'enchevêtrement des disciplines et des écritures : parcours avec Édouard Glissant

Conversation entre Jacques LEENHARDT et Tiphaine SAMOYAULT

Après-midi
Promenade dans le Havre de Régneville composé de bancs de sable, de 870 hectares de vasières à marée basse


Samedi 6 août
Matin
L'ATLANTIQUE NOIR
Manthia DIAWARA : Présentation du film-documentaire A Letter from Yene

Glissant et l'atlantique noir, table ronde animée par Sam COOMBES, avec Mary GALLAGHER et Cyril VETTORATO

Après-midi
POÉTIQUES DE LA LITTÉRATURE-MONDE
Cyril VETTORATO : La terre le feu l'eau et les vents, geste anthologique et poème-monde
Caroline SOUKAÏ : Écrire en Relation : enrhizomer le monde

Soirée
Théâtre Chaos opéra : une lecture d'Histoire de nègre d'Édouard Glissant : une aventure théâtrale inédite, à l’initiative de Greg Germain, avec le musicien Thierry ROUSTAN et les comédiennes Sophie BOUREL et Lolita MONGA, et la participation de Maurice THÉRON


Dimanche 7 août
Matin
CRÉOLISATION ET MONDIALISATION
Serge BOURJEA : "Écrire en relation" : Place de René Depestre — "Nègre racine d'arc-en-ciel" — dans Le Discours antillais
Ana KIFFER : Le temps des coupures : Édouard Glissant et le Brésil

Après-midi
ÉCRIRE EN RELATION
Valérie OZOUF : Édouard Glissant et les batoutos
Charles FORSDICK : Du Tout-Monde à la littérature-monde

Soirée
"Littérature, musique, arbres", lectures dans le parc du château, en commun avec le Foyer de création et d'échanges : "Que peut la littérature pour les arbres ?", avec Colette CAMELIN, Cécile CHAPON et Edith HEURGON


Lundi 8 août
Matin
DÉTENTE

Après-midi
Ateliers de traductions : exercices pratiques en compagnie de traducteurs, avec Charles FORSDICK (anglais), Giuseppe SOFO (italien) et Beate THILL (allemand)

Soirée
Musique et poésie, animée par Sylvie GLISSANT, avec le concours de la comédienne Sophie BOUREL et du musicien Thierry ROUSTAN, avec des lectures de Sara AGGAZIO, Cécile CHAPON, Rachel COHEN, Ava GLISSANT, Marie-Lise LORTHIOIS, Takayuki NAKAMURA, Christian UWE, Sebald VAN DER WAAL et Paul VOIGT


Mardi 9 août
Matin
MÉMOIRE ET HISTOIRE I
Lise GAUVIN : Édouard Glissant et la pratique/poétique du balan
Célestin LEBA : La paratopie créatrice dans la relation mondiale chez Glissant
Christian UWE : La catégorie de la Relation et ses enjeux politiques

Après-midi
MÉMOIRE ET HISTOIRE II
Sam COOMBES : La Créolisation glissantienne à l'ère des nationalismes résurgents
Mary GALLAGHER : La pensée de la créolisation à l'épreuve des résurgences totalitaires


Mercredi 10 août
Matin
RELIER LES LIEUX DU MONDE
Amanda MURPHY : Le multilinguisme : poétiques de l'ailleurs
Sonya POSMENTIER : La relation mondiale dans les archives de l'ethnopoétique
Takayuki NAKAMURA : Poétiques de Glissant contre la pensée du système

Après-midi
Marie JOQUEVIEL-BOURJEA : Le "Tableau de la diaspora" : une carte à (dé)jouer la Relation
Dénètem TOUAM BONA : Une approche spectrale des cosmologies

Soirée
Dans l'entre-rives, animée par Dénètem TOUAM BONA


Jeudi 11 août
Matin
Synthèse des jeunes chercheurs, par Sara AGGAZIO, Camille BRASSEUR, Coralie CUSTOS QUATREVILLE, Allan DENEUVILLE, Annette HUG, Clément LAURELLI, Sebald VAN DER WAAL, Paul VOIGT et Guillaume WAVELET

Discussion générale

Extrait de l’Abécédaire Glissant (Patrick Chamoiseau), par Mathieu GLISSANT

Après-midi
DÉPARTS


TÉMOIGNAGES :

Cerisy – Glissant, une histoire de famille. Rencontre avec Mathieu GLISSANT, propos recueillis par Sylvain ALLEMAND.

Premiers enseignements du colloque Glissant. Rencontre avec Tiphaine SAMOYAULT, propos recueillis par Sylvain ALLEMAND.

Cerisy : première étape d’un voyage de noce !. Rencontre avec Giuseppe SOFO & Mariagrazia TOCCACELI, propos recueillis par Sylvain ALLEMAND.


PRESSE / MÉDIAS :

• "À Cerisy, plongée dans l'œuvre d'Édouard Glissant lors d'un colloque de dix jours", interview réalisé par Cécile BAQUEY (France Télévisions) — Mis en ligne le 3 août 2022 sur le site Outre-mer la 1ère, le portail des Outre-mer.

• "Quand le pouls du monde bat à Cerisy", article publié par Valérie MARIN LA MESLÉE (Le Point) — Mis en ligne le 7 août 2022 sur le site lepoint.fr.

• Reportage vidéo réalisé par Cécile BAQUEY (France Télévisions) — Mis en ligne le 7 août 2022 :


RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :

Sam COOMBES
Sam Coombes est Maître de conférences à l'université d'Edimbourg. Il est l'auteur de The Early Sartre and Marxism (Lang, 2008), Edouard Glissant A Poetics of Resistance (Bloomsbury, 2018), et Diasporic Trajectories. Charting new critical perspectives (Taylor&Francis, 2019, co-édité) ainsi que de nombreux articles dans les domaines des études postcoloniales et de la pensée politique. Il co-dirige le réseau de recherche Diaspolinks consacré à l'étude des cultures diasporiques.

Tiphaine SAMOYAULT
Tiphaine Samoyault vit à Paris où elle enseigne la Littérature comparée à l'EHESS après avoir été professeure à la Sorbonne nouvelle et à Paris 8. Ses thématiques de recherches sont la littérature mondiale, la traductologie, les relations entre littérature et autorité. Elle est l'autrice d'essais, de récits et de traductions littéraires. Elle collabore à de nombreuses revues littéraires (membre du comité de rédaction de la revue Po&sie) et dirige le journal en ligne En attendant Nadeau.
Publications récentes
Bête de Cirque, Seuil, 2013.
Roland Barthes, Seuil, 2015.
Traduction et violence, Seuil, 2020.

Christian UWE
Christian Uwe est Maître de conférences en études culturelles et littérature comparée à l'université du Minnesota, États-Unis. Ses recherches se situent au croisement de l'esthétique et du politique, particulièrement dans les littératures caribéennes, subsahariennes et françaises. Il est l'auteur d'une monographie intitulée Le Discours choral : essai sur l'œuvre romanesque d'Édouard Glissant (Peter Lang, 2017), ainsi que d'une étude à paraître aux Presses de l'université de Montréal intitulée L'Archive paradoxale : penser l'existence avec le roman francophone subsaharien.


Serge BOURJEA
Spécialiste de l'œuvre de Paul Valéry à laquelle il a consacré de très nombreux ouvrages et articles, Serge Bourjea est Professeur émérite à l'université Paul-Valéry (Montpellier 3). Enseignement à l'étranger : E.E.S.L., Antanarivo, Madagascar ; Université Fédérale et Université de l’État, Rio de Janeiro, Brésil ; Université de Dakar, Sénégal ; Rice University, Huston, Texas, USA ; U.C.L.A, Californie, USA ; I.F.C. de Suzhou et Université de Hangzhou, Chine. Collaborateur de nombreuses revues littéraires en France comme à l'étranger, il consacre aujourd'hui l'essentiel d'une critique génétique qu'il nomme "ichnographique", aux "écritures" de la modernité, qu'elles soient françaises ou francophones, verbales ou picturales.
Bibliographie
2020. René Depestre, Cahier d'un art de vivre – Cuba (1964-1978), Édition établie, préfacée et annotée par Serge et Marie Bourjea (en collaboration avec l'ITEM/CNRS – axe "Manuscrits francophones" et le fonds francophone de la Bibliothèque Francophone Multimédia de Limoges), Actes Sud, coll. "Archives privées".
Serge Bourjea, "Un Arc-en-ciel pour l'Occident chrétien : l'avenir d'un spectre", in revue Siècle 21 – Littérature & Société, n°33, pages 141-156. Paris, Automne-hiver 2018.
Serge Bourjea, "Jorge Amado et René Depestre : une amitié dans l'Histoire", in René Depestre, Le Soleil devant, (M. Joqueviel-Bourjea éd.), p.353-396, Hermann, coll. "Vertige de la langue", Paris, 2015.
Serge Bourjea, "Le "cri atone" d'Édouard Glissant", in L'Écriture et le sacré (J.-F. Durand éd.), p. 247-267, P.U.L.M., Montpellier, 2002.

Loïc CÉRY : Édouard Glissant, des savoirs à la création
Pister les liens denses de l'œuvre d'Édouard Glissant avec les sciences sociales nécessite avant tout d'envisager la question dans le sens d'une réciprocité active, celle qui a innervé à la fois la continuelle immersion de l'écrivain dans les savoirs de son temps, mais aussi l'approche et souvent l'usage de sa pensée qui n'a cessé de s'amplifier, par les praticiens des sciences humaines en général. Un double mouvement d'innutrition réciproque dont il est aisé de retracer l'itinéraire, au seuil d'une investigation qui doit nécessairement interroger les rapports complexes de Glissant aux savoirs, depuis sa méfiance avouée envers les "catégories héritées" dans Le Discours antillais, aux avancées les plus inattendues d'une forge notionnelle qui s'est étendue jusqu'à ses derniers essais. Pour autant, le renouvellement continuel de cette pensée pose aussi et peut-être avant tout des problématiques de corpus, et la nécessité de considérer l'ensemble de sa production comme un tout insécable (justement bien au-delà des essais), dépassant volontairement la si commode et pourtant si hasardeuse dichotomie entre pensée spéculative et création littéraire qui, dans le cas d'Édouard Glissant, s'avère pleinement inopérante. Le pari pour les critiques comme pour les lecteurs, de considérer cette œuvre comme une entité unitaire et étendue, ne doit plus intimider mais au contraire stimuler l'accès au propos ambitieux d'un auteur qu'on a tôt fait de réduire outrageusement à la sphère postcoloniale. Quitte à relire ses nombreux ouvrages comme les moments d'un immense "texte-recherche" édifié face au réel, selon l'expression stimulante d'Ivan Jablonka.

Loïc Céry dirige le CIEEG (Centre international d'études Édouard Glissant) au sein de l'Institut du Tout-Monde fondé par Édouard Glissant en 2006. Spécialiste de Saint-John Perse et d'Édouard Glissant, il a fondé les revues La nouvelle anabase et Les Cahiers du Tout-Monde. En 2020, il a publié une étude critique en deux volumes intitulée Édouard Glissant, une traversée de l'esclavage (Éditions de l'Institut du Tout-Monde, coll. "Idées").

Cécile CHAPON : Le vivant comme relais pour un imaginaire du monde
À une époque où il n'a jamais autant été question de liens — liens francs ou insidieux qui entravent, "liens qui libèrent", liens furtifs qui renouent avec d'anciennes formes de résistance —, il s'agira de revenir sur la notion de "relais", développée par Édouard Glissant au cœur de sa définition de la Relation qui "relie (relaie), relate" (Poétique de la Relation, Paris, Gallimard, 1990, p. 187). J'envisagerai la manière dont l'auteur construit des images-relais et des personnages-relais qui étayent concrètement l'imaginaire du monde et la critique de la mondialisation, en me concentrant plus particulièrement sur les images végétales et élémentaires. Arbres, herbes, fleurs, roches, volcans prennent au fil des romans la consistance de pigments ou de signes reconnaissables mais toujours en mouvement, instables dans leur combinaison et dans leur manière d'ancrer le texte et d'engager la mémoire, la perception et l'agir des personnages. À partir d'une ébauche de cartographie du vivant dans l'œuvre romanesque plus particulièrement, j'analyserai comment cette attention à la texture vivante se fait relais de l'imaginaire pour penser et convoquer le monde contemporain, sur un mode qui va au-delà d'un rapport symbolique, métaphorique ou anthropomorphique aux formes du vivant, et qui nuance les paradigmes du rhizome et de l'archipel le plus souvent convoqués pour illustrer la pensée de la Relation chez Glissant.

Cécile Chapon est maîtresse de conférences en littérature comparée à l'université de Tours. Elle a soutenu en 2019 une thèse intitulée "Le Figuier d'or : intertextualités classiques et représentations de l'oralité dans l'espace caribéen (Alejo Carpentier, Édouard Glissant, Derek Walcott)", et parmi ses publications figurent plusieurs articles consacrés aux romans d'Édouard Glissant. Ses recherches actuelles portent sur les notions de traditions et de lieux dans les littératures des Amériques, et sur le rapport entre langages et paysages en contexte caribéen.

Christine CHIVALLON
Christine Chivallon est anthropologue et géographe, directrice de recherche 1ère classe au CNRS. Ses recherches portent sur les questions de cultures, mémoires et matérialité et s'intéressent au pouvoir des médiations matérielles dans les représentations sociales. Elles sont principalement consacrées aux univers caribéens et aux sociétés à fondement esclavagiste des Amériques, notamment au travers des mémoires de l'esclavage. Elles comportent également un important volet théorique et épistémologique engagé dans une démarche réflexive sur les outils d'analyse du chercheur. Voir le lien : http://www.passages.cnrs.fr/spip.php?article98.
Publications
L'esclavage. Du souvenir à la mémoire, Paris, Karthala, 2012.
"L'humain-l'inhumain : l'impensé des nouveaux matérialismes", École de l’anthropocène de Lyon, 2021.

Sonia DAYAN-HERZBRUN
Sonia Dayan-Herzbrun est Professeur émérite en sociologie politique et en études féministes à l'université de Paris. Auteure de nombreux ouvrages et articles, elle dirige la revue Tumultes et collabore régulièrement au journal en ligne En attendant Nadeau dont elle est membre du comité de rédaction. Elle est également membre de l'Association Internationale des Sociologues de Langue Française (AISLF) et de la Caribbean Philosophical Association qui lui a décerné en 2016 le Prix Frantz Fanon pour l'ensemble de son œuvre et de sa carrière. Ses premiers travaux ont porté sur le rapport entre mythe et mémoire à propos de l'histoire du mouvement ouvrier. Ses recherches portent maintenant d'une part sur l'agir politique des femmes au Moyen-Orient, de l'autre sur l'introduction du paradigme décolonial dans les sciences sociales.

Charles FORSDICK : Du Tout-Monde à la littérature-monde
Édouard Glissant a figuré parmi les signataires du manifeste, publié dans Le Monde en mars 2007, qui prônait un décloisonnement de la production littéraire, une mise en relation des différentes littératures d'expression française et la naissance d'une "littérature-monde en français". Glissant a également contribué à un chapitre — sous la forme d'un entretien — au volume Pour une littérature-monde paru chez Gallimard dans la même année. Cette intervention a pour but d'explorer le rôle de l'écrivain martiniquais dans cette nouvelle tendance littéraire qui se voulait post-nationale, voire mondiale. Honorant régulièrement le festival Étonnants voyageurs à Saint-Malo de sa présence, Glissant a contribué à la transformation de la "littérature voyageuse" en "littérature-monde". Son influence se montre en particulier dans ce trait d'union (césure ou forme de relation ?) qui crée le nouveau mot composé, et fait partie intégrante de la production néologique de Glissant lui-même (Chaos-monde, Tout-monde, Totalité-monde, Pensée-monde…). Mais cette influence reste-t-elle plutôt superficielle chez une tendance littéraire qui s'est avérée en fin de compte médiatique et sans conscience multilingue ? Comment y intégrer activement la pensée glissantienne pour dépasser un monolinguisme francophone et imaginer une littérature écrite, traduite et enfin lue "en présence de toutes les langues du monde" ?

Charles Forsdick est professeur de littérature française à l'université de Liverpool et spécialiste de la littérature de voyage, de l'exotisme, et de la littérature postcoloniale et exophone.
Publications
Victor Segalen and the Aesthetics of Diversity : Journeys between Cultures, Oxford, 2000.
Travel in Twentieth-Century French and Francophone Cultures : The Persistence of Diversity, Oxford, 2005.
Co-auteur de Toussaint Louverture : A Black Jacobin in the Age of Revolutions, Pluto, 2017.

Lise GAUVIN
Écrivaine et professeure émérite à l'université de Montréal, Lise Gauvin est Membre de l’Académie des lettres du Québec, dont elle fut la présidente en 2008 et 2009, et du Parlement des écrivaines francophones. Elle a reçu en 2020 la Grande Médaille de la Francophonie de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre.
Publications
La Fabrique de la langue. De François Rabelais à Réjean Ducharme, "Points", Seuil, 2004.
Chez Riopelle. Visites d'atelier, L'Hexagone, 2005.
Lettres d'une autre, "Typo", Gallimard, 2007.
L'imaginaire des langues - Entretiens avec Édouard Glissant, Gallimard, 2010.
Le roman comme atelier, Karthala, 2019.
Et toi, comment vas-tu ? - Roman, Leméac, 2021.

Marie JOQUEVIEL-BOURJEA
Marie Joqueviel-Bourjea est Professeure en littérature française contemporaine à l'université Paul-Valéry (Montpellier 3), responsable au RIRRA 21 du programme de recherche transversal "Recherche en création – Recherches transdisciplinaires en poïétique : méthodologies, enjeux & savoirs inhérents aux processus créatifs". Spécialiste de poésie, elle interroge plus largement les écritures d'aujourd'hui dans une perspective à la fois poétique et poïétique. Sa recherche s'intéresse également aux arts plastiques et aux relations intermédiales entre poésie et peinture à la Modernité — notamment dans l'espace du livre de dialogue. Elle est également animatrice d'ateliers d'écriture depuis 25 ans à l'université et responsable depuis 2009 du Diplôme Universitaire d'Animateur d'Ateliers d'Écriture de l'UPVM.
Travaux en lien avec le colloque
2020. René Depestre, Cahier d'un art de vivre – Cuba (1964-1978), Édition établie, préfacée et annotée par Serge et Marie Bourjea (en collaboration avec l'ITEM/CNRS – axe "Manuscrits francophones" et le fonds francophone de la Bibliothèque Francophone Multimédia de Limoges), Actes Sud, coll. "Archives privées".
2015. René Depestre, le soleil devant (Marie Joqueviel-Bourjea éd.), volume issu du colloque de mai 2014 à la Bibliothèque Francophone Multimédia de Limoges (sld MJB & Serge Bourjea), Paris, Hermann, coll. "Vertige de la langue", 418 p.
2018. "Alléluia pour un homme-banian", dossier "René Depestre" sld Tirthankar Chanda, in revue Siècle 21, Littérature & Société, n°33, automne 2018, p. 112-130.
2015. "Un "devenir-tendre"", in René Depestre, le soleil devant, sld MJB, Paris, Hermann, p. 43-74.
2014. ""Encore une mer à traverser" : René Depestre, étonnant voyageur de la "mondialité"" [texte issu d’une communication donnée au congrès annuel du Conseil International des Études Francophones à Montréal (Canada) en juin 2010], in L'Érotisme solaire de René Depestre. Éloge du réel merveilleux féminin, sld Michèle Aquien, Paris, L'Harmattan, coll. "Espaces littéraires", p. 63-95.

Ana KIFFER
Ana Kiffer est professeure au Programme de Pós-Graduação en Literatura, Cultura e Contemporaneidade de la PUC-Rio et au Programme d'Études Contemporains de l'Art à l'université Fédéral Fluminense (UFF). Elle a été Directrice de Programme au Collège International de Philosophie de 2006-2012 et a coordonné, entre 2007 et 2012, l'Accord de coopération CAPES-COFECUB entre la PUC-Rio et Paris VII. Ses recherches actuelles portent sur l'effort de relecture de la notion poétique et conceptuelle de la Relation chez Édouard Glissant, en ciblant l'importance de cette notion pour penser les nouvelles affections politiques. Depuis 2021, elle coordonne la collection "Édouard Glissant" pour la maison d'Édition Bazar do Tempo, Rio de Janeiro, Brasil, dont le premier livre publié, en 2021, a été Poétique de la Relation, traduit par Eduardo Jorge et Marcela Levi, et préfacé par Ana Kiffer et Edimilson Pereira de Almeida. À sortir : une sélection du Discours Antillais faite par Sylvie Glissant, Jacques Leenhardt et Ana Kiffer, traduit par Thiago Florêncio et préfacé par Jacques Leenhardt et Tiganá Santana en 2022, en 2023 Les entretiens de Bâton Rouge et La Philosophie de la Relation.

Christina KULLBERG : Écopoétique et résonance chez Glissant
Cette communication s'interroge sur l'écopoétique dans l'œuvre de Glissant à partir du concept de la résonance. Glissant propose une écopoétique ancrée dans la matérialité concrète du paysage, menant à une épistémologie intuitive de l'ailleurs et de l'avenir pourtant imprévisible. Le but sera ici d'explorer la fonction de la sonorité pour entretenir la relation entre pensée et paysage afin de comprendre comment l'écopoétique de Glissant s'articule en partie comme une pratique d'écoute. D'une part, on verra comment le son devient vecteur pour faire résonner présent et passé. D'autre part, on analysera la manière dont l'écriture glissantienne s'engage dans un procédé paradoxal, voire contradictoire, qui consiste à faire de la dénomination locale du lieu, une poétique de l'extension et de la profusion qui résonne ailleurs.

Christina Kullberg est professeure de littératures françaises à l'université d'Uppsala, spécialiste de littérature caribéenne et de récit de voyage. Parmi ses publications on retrouve de nombreux articles sur la littérature antillaise contemporaine (Glissant, Condé, Chamoiseau, Ina Césaire, Fanon, etc.) et sur la relation de voyage au XVIIe siècle, ainsi que deux monographies, The Poetics of Ethnography in Martinican Narratives : Exploring the Self and the Environment (2013) et Lire l'Histoire générale des Antilles de J.-B. Du Tertre : exotisme et établissement aux îles (2020).

Célestin LEBA : La paratopie créatrice dans la relation mondiale chez Glissant
L'essai glissantien présente selon l'approche littéraire de Dominique Maingueneau une paratopie créatrice, c'est-à-dire une pensée mondiale "entre l'écrivain et la société, l'écrivain et son œuvre, l'œuvre et la société". Autrement dit il s'agit d'une "manière [pour Glissant] de "s'insérer" dans l'espace littéraire et la société (…) [en construisant] en effet les conditions de sa propre création". Cela semble s'expliquer par le développement de certaines binarités que Glissant examine tantôt sous la forme d'une relation, tantôt sous la forme d'une opposition ou d'une consécution. Il revient dès lors à expliquer comment cela se manifeste concrètement dans Poétique de la Relation, Traité du Tout-monde et Philosophie de la Relation.

Bibliographie
Glissant, Édouard, Poétique de la Relation, Poétique III, Paris, Gallimard, 1990.
Glissant, Édouard, Traité du Tout-monde, Poétique IV, Paris, Gallimard, 1997.
Glissant, Édouard, Philosophie de la Relation, Poésie en étendue, Paris, Gallimard, 2009.
Langlet, Irène, L'Abeille et la Balance. Penser l'essai, Paris, Garnier, 2016.
Maingueneau, Dominique, Le discours littéraire. Paratopie et scène d'énonciation, Paris, Armand Colin, 2004.
Née, Patrick, Le Quatrième genre : l'essai, Rennes, PU Rennes, coll. "Interférences", 2018.

Amanda MURPHY
Amanda Murphy est Maîtresse de conférences en anglais et traduction à l'université Sorbonne Nouvelle. Elle est l'auteure d'une thèse en littérature comparée qui s'inscrit sous le signe de la pensée de la Relation : "Écrire, lire, traduire entre les langues: défis et pratiques de la poétique multilingue". Ses articles incluent "The Border Poetics of Theresa Hak Kyung Cha" paru dans l'ouvrage collectif Reading(s) Across Borders (2020) et "Poétiques hétérolingues : le queering des langues" paru dans la revue de genere (2020).

Takayuki NAKAMURA
Takayuki Nakamura est maître de conférences à l'université Waseda (Tokyo). Il est l'auteur d'un livre en japonais intitulé Édouard Glissant : zen-sekai no bijonÉdouard Glissant : la vision du Tout-Monde)aux Éditions Iwanami (2016) et le traducteur d'une version japonaise de Faulkner, Mississippi (Inscript, 2012).

Giuseppe SOFO
Une pensée archipélique ne peut se construire qu'à travers la lecture plurielle d'un discours. La pensée de Glissant ne peut ainsi être appréhendée véritablement qu'à travers une lecture plurilingue, c'est-à-dire "en présence de toutes les langues" (Glissant, 2005 : 37) et de tous les imaginaires. Glissant a écrit que : "La traduction s'exerce comme une mise en rapports" dans laquelle "nous n'enjambons pas seulement la distance d'une langue à une autre, nous entrons dans le mystère d'une multi relation où toutes les langues du monde (…) trament pour nous des chemins démultipliés qui sont en réalité les échos de la multiplicité" (s.d.), et sa pensée est l'espace idéal d'expression de ces "échos de la multiplicité". Ce que je propose, c'est d'aller explorer cette "inimaginable réserve que procurent les langues du monde" (Glissant, 1990 : 234) pour étudier ce qui se passe à l'intérieur de l'écriture de Glissant, une fois que son œuvre est traduite et déplacée, en me focalisant surtout sur les traductions de Soleil de la Conscience et Introduction à une poétique du Divers en anglais, espagnol et italien. Plutôt qu'essayer de définir et limiter ces échos, je vais alors essayer de tracer cette multiplicité, pour entrer dans ce "mystère d'une multi relation" qui peut nous en dire beaucoup sur l'œuvre de Glissant, ainsi que sur une possible méthode de lecture des textes entre les langues de toute littérature caribéenne.

Bibliographie
Édouard Glissant, Poétique de la relation : Poétique III, Paris, Gallimard, 1990.
Édouard Glissant, La Cohée du lamentin : Poétique V, Paris, Gallimard, 2005.
Édouard Glissant, "Traduction et relation", Feuillet volant manuscrit, Carnet bleu, Boîte 13 (Ormerod), NAF 28894 Fonds Édouard Glissant, Bibliothèque nationale de France, s.d.

Caroline SOUKAÏ : Écrire en Relation : enrhizomer le monde
Le poète travaille à "enrhizomer" le monde selon Édouard Glissant dans le Traité du Tout-Monde (Poétique IV, Paris, Gallimard, 1997). Le rhizome glissantien, qui s'oppose à la racine unique qui fige, cherche l'incertain du devenir-autre, ainsi que l'entendaient Gilles Deleuze et Félix Guattari dans Mille Plateaux (Paris, Éditions de Minuit, 1980). Artisan et voix de l'imprévisible tant les rhizomes qu'il génère rencontrent l'écho — opaque mais ouvert — de l'ailleurs, l'écrivain, selon Glissant, fait dès lors émerger un dire-archipel qui ancre autant dans le lieu primordial de l'écriture qu'il en expulse. L'enjeu est donc d'entendre comment les Poétiques glissantiennes, à la suite du Discours antillais, s'avèrent poélitiques, en cela qu'elles proposent d'accéder aux mouvements du monde, d'entrer en Relation.

Caroline Soukaï est docteure en littérature comparée de Sorbonne Université et a rédigé une thèse intitulée "De l'insularité en tant que mode de décryptage : Patrick Chamoiseau, Ananda Devi, V. S. Naipaul", Paris IV - Sorbonne, 2017. Ses recherches portent sur les concepts poétiques forgés par Édouard Glissant, en tant qu'instruments d'exégèse comparatiste.

Beate THILL
Beate Thill est née dans une famille franco-allemande. Depuis 1983 elle est traductrice littéraire vers l'allemand, avec une spécialisation dans la littérature francophone de la Caraïbe et de l'Afrique. C'est elle qui introduit la pensée et la littérature de Glissant en Allemagne, en collaboration intensive avec l'auteur, à partir de La case du commandeur jusqu'à la Philosophie de la Relation.
Publications
Traductions de Glissant : La case du commandeur, Die Hütte des Aufsehers (1983), Le discours antillais, Zersplitterte Welten – Der Diskurs der Antillen (1986), Le quatrième siècle, Die Entdecker der Nacht (1991), Mahagony, Mahagony (1989), Faulkner Mississippi, Faulkner Mississippi (1997), Traîté du Tout-Monde, Traktat über die Welt (1999), Introduction à une Poétique du Divers (extraits), Kultur und Identität (2005), La terre magnétique, Das magnetische Land (2010), Philosophie de la Relation, Philosophie der Weltbeziehung (2021).
Une petite anthologie de poésies, prise de la Poésie complète, sous le titre de Schwarzes Salz.
Ainsi que les textes publiés avec Patrick Chamoiseau : Quand les murs tombent et L'intraitable beauté du monde.
Toutes les traductions ont été publiées par Verlag Das Wunderhorn, Heidelberg.

Cyril VETTORATO : La terre le feu l'eau et les vents, geste anthologique et poème-monde
En caractérisant ce qui devait devenir l'ultime ouvrage paru de son vivant, La terre le feu l'eau et les vents, comme une anthologie de poésie, Édouard Glissant tendait un piège malicieux aux lecteurs à venir de cet objet tout en écarts et en débordements. Puisque "Rien n'est vrai, tout est vivant" — titre d'une conférence de 2010 placé ici en exergue — alors ni les ratios qui président habituellement au geste anthologique, ni même la poésie elle-même, ne se présenteront avec le visage escompté. Aucun ordre chronologique ici, ni aucun classement par pays ou par continent ; des poèmes, oui, tels que nous l'entendons, mais aussi bien d'autres objets verbaux qui déjouent les cartographies génériques. C'est que le poème, s'il y en a un, est à chercher à l'échelle du livre lui-même, véritable forme-sens à traverser contre le courant de nos habitudes de lecture, fruit forcément étrange d'une dispositio d'un genre nouveau.

Cyril Vettorato est maître de conférences en littératures comparées à l'université de Paris. Ses recherches portent sur les poésies contemporaines de la diaspora africaine aux États-Unis, au Brésil et dans la Caraïbe, et plus particulièrement sur la relation qu'elles établissent entre l'écriture, l'oralité et à la performance. Il est l'auteur de Poésie moderne et oralité dans les Amériques noires (2018) et de nombreux articles sur ces mêmes thématiques.


BIBLIOGRAPHIE :

Poésie

Glissant É., Poèmes complets, Gallimard, Paris, 1994.
Glissant É., La terre, le feu, l'eau et les vents. Une anthologie de la poésie du Tout-monde, Galaade/Institut du Tout-monde/Maison de l'Amérique latine, Paris, 2010.

Œuvre romanesque

Glissant É., La Lézarde, Seuil, Paris, 1958.
Glissant É., Le Quatrième Siècle, Seuil, Paris, 1964.
Glissant É., Malemort, Seuil, Paris, 1975.
Glissant É., La Case du commandeur, Seuil, Paris, 1981.
Glissant É., Mahagony, Seuil, Paris, 1987.
Glissant É., Tout-monde, Gallimard, Paris, 1993.
Glissant É., Sartorius. Le Roman des Batoutos, Gallimard, Paris, 1999.
Glissant É., Ormerod, Gallimard, Paris, 2003.

Œuvre dramatique

Glissant É., Monsieur Toussaint, Seuil, Paris, 1961.
Glissant É., Le Monde incréé, Gallimard, Paris, 2000.

Essais choisis

Glissant É., Soleil de la conscience, Seuil, Paris, 1956.
Glissant É., L'Intention poétique, Seuil, Paris, 1969.
Glissant É., Le Discours antillais, Seuil, Paris, 1981.
Glissant É., Poétique de la Relation, Gallimard, Paris, 1990.
Glissant É., Faulkner, Mississippi, Stock, Paris, 1996.
Glissant É., Introduction à une poétique du divers, Gallimard, Paris, 1996.
Glissant É., Traité du Tout-monde, Gallimard, Paris, 1997.
Glissant É., La Cohée du Lamantin, Gallimard, Paris, 2005.
Glissant É., Une nouvelle région du monde, Gallimard, Paris, 2006.
Glissant É., Mémoire des esclavages. La fondation d'un Centre national pour la mémoire des esclavages et de leurs abolitions, Gallimard/La Documentation française, Paris, 2007.
Glissant É. & Séma S., La Terre magnétique. Les errances de Rapa Nui, l'île de Pâques, Seuil, Paris, 2007.
Glissant É. & Leupin A., Les Entretiens de Bâton Rouge, Gallimard, Paris, 2008.
Glissant É., Philosophie de la Relation, Gallimard, Paris, 2009.
Glissant É. & Gauvin L., L'Imaginaire des langues, Gallimard, Paris, 2010.


SOUTIENS :

• Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL - UMR 8566) | EHESS / CNRS
Institut du Tout-Monde