Programme 2024 : un des colloques

Programme complet


FAUT-IL BRÛLER VOLTAIRE ?


DU JEUDI 27 JUIN (19 H) AU MERCREDI 3 JUILLET (14 H) 2024

[ colloque de 6 jours ]



COMITÉ D'ORGANISATION :

Stéphanie GEHANNE-GAVOTY (CELLF, Sorbonne Université), Gilles MONTÈGRE (LUHCIE, Université Grenoble Alpes), Stéphane PUJOL (PLH, Université Toulouse - Jean Jaurès), Alain SANDRIER (LASLAR, Université de Caen Normandie)


ARGUMENT :

La réception, l'image et l'héritage de Voltaire sont toujours aussi problématiques aujourd'hui qu'en 1778 ou en 1874, date à laquelle Eugène Labiche lançait cet anathème provocateur à travers une comédie désopilante (Brûlons Voltaire !). L'histoire de cette réception polémique se confond avec l'histoire politique de la France. Voltaire est devenu, davantage qu'un auteur classique, une icône, un nom que l'on invoque lors des manifestations ou au lendemain des meurtres des journalistes de Charlie Hebdo ou des attentats du 13 novembre, pour rappeler les valeurs de justice, de laïcité, de tolérance et de combat pour la liberté d'expression qui sont celles de la République française. Cette rencontre souhaite d'abord revenir sur l'histoire de cette réception complexe, et des manipulations de l'image de Voltaire qui font dire aujourd'hui à un journaliste historien qu'"à scruter certains de ses écrits, comme son Dictionnaire philosophique, soigneusement épuré depuis, on découvre un être cupide, misogyne, homophobe, hostile aux Juifs et à Mahomet" (Jean-Marc Albert, Valeurs actuelles, 8 août 2020). Comment retrouver l'unité dans cette œuvre, dans la trajectoire de cet homme, qui permette de le lire sans le dénaturer, sans l'amputer, sans le dévitaliser ?

Au-delà de cette réception polémique que nous désirons interroger et informer, et des possibilités de lire tout Voltaire aujourd'hui, ce colloque souhaite revenir à travers le cas de cet écrivain emblématique sur la formation de l'image de l'intellectuel au XVIIIe siècle, c'est-à-dire aux fondements de notre modernité, à travers des relectures de textes peu connus aujourd'hui. Comment Voltaire est-il devenu le maître à penser de la génération des encyclopédistes et, après eux, de tant de "gens de bien", pour reprendre une expression qui revient régulièrement dans sa correspondance avec Diderot ? Comment a-t-il construit l'autorité de sa parole, proposant à son lecteur une éducation au questionnement critique et à l'émancipation intellectuelle, par l'usage de la raison, revendiquant la légitimité du philosophe à "oser avoir une opinion" sur la res publica et instaurant l'usage du rire politique, conçu comme poétique et comme éthique, posant cette question toujours si actuelle : "La philosophie peut-elle réparer les maux affreux qu'a faits la superstition ?".

Pour parler de ces questions, nous avons réuni des chercheurs français et étrangers spécialistes de Voltaire (historiens, philosophes, littéraires), mais aussi des artistes et des intellectuels (écrivains, éditeurs, journalistes, hommes politiques, hommes de théâtre). Cette rencontre souhaite associer le grand public pour débattre des questions de société actuelles que pose l'héritage voltairien.


MOTS-CLÉS :

Voltaire, Réception, Polémiques, Légende noire, Lumières, Philosophie


CALENDRIER PROVISOIRE (02/04/2024) :

Jeudi 27 juin
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Vendredi 28 juin
Matin
Linda GIL & Gerhardt STENGER : Introduction
Jennifer TSIEN : Qui a tué Voltaire ? Une enquête sur les sources de sa réception négative
Stéphane PUJOL : Faire le procès de Voltaire c'est faire le procès des Lumières !

Après-midi
Invité surprise : La question du rire politique
Asli ERDOGAN : L'écrivain en procès : l'écrivain persécuté, de Voltaire à A. Erdogan | Conférence-Dialogue avec Patrick DEVILLE

Soirée
En commun avec le colloque en parallèle Silvia Baron Supervielle : le pays de l’écriture
Film sur Silvia Baron Supervielle, en présence du réalisateur Mario Daniel VILLAGRA


Samedi 29 juin
Matin
Laurence MACÉ : En réalité ou en effigie : comment les censeurs brûlèrent les textes de Voltaire (ou firent semblant) ?
Stéphanie GÉHANNE GAVOTY : Jeanne contre Voltaire. Un anniversaire en forme de destitution : 31 mai 1894

Après-midi
Yannick GUIN : Voltaire dans la cité : témoignage d'un élu local face aux obscurantismes contemporains
Alain SAGER : Entre communautarisme et souverainisme, l'universalisme voltairien garde-t-il un sens ?

Le Sermon du rabbin Akib de Voltaire, lecture par Hervé LOICHEMOL et la Compagnie FOR

Soirée
En commun avec le colloque en parallèle Silvia Baron Supervielle : le pays de l’écriture
Cabaret littéraire, textes : Silvia BARON SUPERVIELLE, direction artistique : Marc SAGAERT, flûte : José LAZARO ÁLVAREZ PIZZORNO


Dimanche 30 juin
Matin
Gilles MONTÈGRE : Les deux corps du philosophe. Émotions et déceptions des visiteurs de Voltaire à Ferney
Gilles BERTRAND : Voltaire, le voyage et la vérité des peuples
Martial POIRSON : Voltaire homme d'argent

Après-midi
Riccardo CAMPI : Pour une herméneutique de la réception critique de Voltaire
Benjamin HOFFMANN : Voltaire et le Bouddhisme [visioconférence]

Table ronde : Voltaire et la question des religions & Retour sur l'affaire Mahomet

Soirée
En commun avec le colloque en parallèle Silvia Baron Supervielle : le pays de l’écriture
Œdipe de Voltaire, lecture-spectacle mise en scène par Jean-Claude SEGUIN, par le Théâtre du Loup Blanc, avec Marie GRUDZINSKI (Jocaste), Vincent DOMENACH (Œdipe) et Antoine HERBEZ (Philoctète) | Présentation


Lundi 1er juillet
Matin
Alain SANDRIER : Confondre l'infâme ? Voltaire et l'imputation d'athéisme
Debora SICCO : Voltaire, l'Infâme et les femmes
Linda GIL : Voltaire libertin ? Cunégonde et ses sœurs : de quelques personnages des fictions voltairiennes

Après-midi
DÉTENTE


Mardi 2 juillet
Matin
Franck SALAÜN : Voltaire ignifugé. La réponse de Valéry aux fossoyeurs de Voltaire
Gerhardt STENGER : Zemmour contre Voltaire

Table ronde : Voltaire aujourd'hui

Après-midi
Luis Manuel BERNARDO : Voltaire au Portugal : un cadavre exquis sur le sens des Lumières nationales ?
Halima OUANADA : Voltaire en Tunisie. État des lieux
Gerardo TOCCHINI : "Mais avec ces chiens de voltairiens…" : Puccini, Voltaire et l'Église romaine au lendemain de l'Unità

Soirée
En commun avec le colloque en parallèle Silvia Baron Supervielle : le pays de l’écriture
Si j'osais mon petit cœur, pièce de Yoland SIMON présentée par la Compagnie Aello (Cherbourg-en-Cotentin), mise en scène de Michel Beurton et Véronique Lucas, avec Alain BENOIST, Serge RITTER et Nathalie TROCHU, suivie d'une lecture d'extraits des Incertitudes de Sophie et de N'en déplaise à Voltaire par les participants du colloque


Mercredi 3 juillet
Matin
Flora AMANN : "C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe". De quelques figures de Voltaire à l'ère contemporaine à travers les usages d'une de ses phrases célèbres
Josselin PROUTEAU : Voltaire et la vertu d'humanité : succès et faux-semblants de l'appropriation militante d'un concept critique
Philippe RICHELLE : Voltaire dans la bande dessinée

Après-midi
DÉPARTS


RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :

Linda GIL
Linda Gil est Maîtresse de conférences à l'université Paul-Valéry de Montpellier 3, et membre de l'IRCL (Institut de recherche sur la Renaissance, l'âge Classique et les Lumières). Spécialiste de l'histoire du livre et de l'édition au XVIIIe siècle, elle a consacré sa thèse à l'étude de la première édition posthume des œuvres complètes de Voltaire. Le livre issu de sa thèse : L'édition Kehl de Voltaire. Une aventure éditoriale et littéraire au tournant des Lumières, est paru en 2018 aux éditions Honoré Champion (Prix d'Honneur de Bibliographie et d'Histoire du livre, décerné par le Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne, sept. 2021). Membre de la Société Voltaire et de la Société d'études voltairiennes, elle est co-directrice de la Revue Voltaire et co-dirige un dossier d'enquête dans les Cahiers Voltaire consacré à la présence de Voltaire au Panthéon. Elle a également publié Voltaire, D'Alembert, Condorcet. Correspondance secrète, ainsi qu'une réédition de la Vie de Voltaire, de Condorcet, aux éditions Rivages (2021 et 2022) et, chez le même éditeur, un recueil composé de textes de Casanova, intitulé Quatre jours chez Voltaire. Elle dirige depuis 2019 l'Inventaire de la correspondance de Beaumarchais. Vient de paraître : Éditer la correspondance de Beaumarchais. Enquêtes, inventaire, édition, Études réunies par L. Gil, Presses de l'université de Brest, 2023.

Gerhardt STENGER
Gerhardt Stenger est Maître de conférence émérite à Nantes Université. Membre de la Société Voltaire, de la Société d'études voltairiennes et de la Société Diderot, il travaille sur Voltaire, Diderot, l'Encyclopédie et les philosophes matérialistes des Lumières (Helvétius, d'Holbach). Il a publié chez GF Flammarion les Lettres philosophiques (2006) et le Dictionnaire philosophique (2010) de Voltaire, les Œuvres complètes d'Helvétius (Champion, 2011-2020, 3 vol.) et participe aux grandes éditions critiques de Diderot et de Voltaire publiées respectivement à Paris (Hermann, 1975 et suiv.) et à Oxford (Voltaire Foundation, 1968-2022). Il a organisé en 2020, avec Odile Richard, le colloque de Cerisy : Les morales de Diderot, dont les actes ont paru chez Hermann en 2022.
Dernières publications
Diderot. Le combattant de la liberté, Perrin, 2013.
Le Triomphe des Lumières : l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, Perrin, 2024.


Flora AMANN : "C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe". De quelques figures de Voltaire à l'ère contemporaine à travers les usages d'une de ses phrases célèbres
L'objectif de cette communication est d'étudier la réception polémique de Voltaire à travers les usages culturels et politiques de l'une de ses phrases les plus célèbres. Notre hypothèse est que ces usages reflètent la critique contemporaine de Voltaire et sa polarisation entre, d'une part, les ennemis de la démocratie et du progrès social et, d'autre part, une dénonciation de "l'arrogance occidentale" et des "privilèges de l'homme blanc". On étudiera d'abord l'établissement d'une relation métonymique entre la figure de Voltaire et une phrase de l'un de ses personnages ; on se penchera ensuite sur l'articulation entre l'œuvre de Voltaire et le combat abolitionniste à travers cette phrase, avant d'étudier les conséquences des usages de cette phrase sur notre lecture du chapitre XIX du Candide de Voltaire aujourd'hui.

Post-doctorante à la BnF et à l'université Jean Monnet (Saint-Étienne), Flora Amann a soutenu une thèse intitulée Sourds et muets entre savoir et fiction au tournant des Lumières (2020, Sorbonne Université et Université de Montréal), publiée depuis chez Classiques Garnier (2021). Autrice de plusieurs articles sur la surdité et sur les langages gestuels au XVIIIe siècle, elle s'intéresse à présent aux problèmes éthiques soulevés par la lecture des textes des Lumières à l'ère contemporaine et codirigera, avec Joël Castonguay-Bélanger, Anne-Claire Marpeau et Stéphanie Roza, le dossier thématique 2025 de Dix-huitième siècle intitulé "Déboulonner les Lumières ?".

Luis Manuel BERNARDO : Voltaire au Portugal : un cadavre exquis sur le sens des Lumières nationales ?
Certains ouvrages de Voltaire sont assez connus au Portugal : Candide, Micromégas ou le Poème sur le desastre de Lisbonne, éventuellement Les Lettres philosophiques et le Dictionnaire philosophique. Une réedition récente de ses fictions traduites dans les années 50 et 60 du XXe siècle, ainsi qu'un projet en cours à l'université de Coimbra qui prétend dresser une carte de sa réception, semblent bien témoigner l'intérêt porté à l'auteur et à son œuvre. Pourtant, il est probable que ces apports ne soient pas suffisants pour défaire le soupçon d'un manque d'inscription de son écriture et de sa pensée dans le contexte culturel portugais, hormis son appartenance à la représentation d'un ethos générique qui rassemble Lumières et Modernité. Dès les premières références, notamment avec les mentions critiques de Teodoro de Almeida (1722-1804), Voltaire entre dans le long débat interne sur la spécificité de la culture nationale, ses enjeux et ses rapports privilégiés. Les figurations de Voltaire miroitent alors un usage toujours partiel et partial d'aspects fragmentaires de son legs, combien de fois à contresens, soit avec l'intention de défendre des conditions essentielles d'une modernisation espérée, soit pour condamner les impiétés excentriques des pays du nord. Nous nous proposons donc de surprendre les grandes lignes d'une telle appropriation à l'orée d'un long cadavre exquis et d'interroger le schéma d'une telle réception dont le fonctionnement influe autant sur les lectures plus émotionnelles d'autres époques que sur celles plus neutres et informées qui s'imposent actuellement.

Luís Manuel A. V. Bernardo est professeur de la Faculté des sciences sociales et humaines de l'université nouvelle de Lisbonne et chercheur de l'IFILNOVA, directeur de la Section autonome d'éducation et de formation générale et du master en formation, il s'intéresse à la manière dont certains textes, produits aux XVIIIe et XXe siècles, dans différents contextes nationaux, contribuent à façonner la modernité. Correspondant étranger de la Société Diderot, il a publié régulièrement sur les auteurs des Lumières françaises et portugaises.
https://www.cienciavitae.pt//en/F613-75D8-D798

Gilles BERTRAND : Voltaire, le voyage et la vérité des peuples
Dans un hommage à Michèle Duchet, Daniel Roche a fait l'inventaire des voyages effectués au long de sa vie par Voltaire (D. Roche, "Voltaire voyageur", in S. Albertan-Coppola (dir.), Apprendre à porter sa vue au loin, ENS Éditions 2009). Ces voyages ont donc existé mais sans se réduire à un nombre aussi infime de déplacements que chez Diderot, très sédentaire en dehors de son voyage en Russie par la Hollande, ils n'ont couvert qu'une portion relativement faible du monde de son temps (seulement l'Europe et plutôt sa partie septentrionale). À l'inverse, pourtant, Voltaire a considérablement sillonné la planète par lectures interposées et en la mettant en scène dans ses écrits. Cela nous amène à revenir sur le sens du voyage dans sa pensée et sa pratique (et plus largement chez ses contemporains). La nature des expériences voyageuses de Voltaire suffit-elle à valider son expérience du monde ? Dans quelle mesure sa perception des espaces et des peuples tire-t-elle une légitimité du contact direct et concret avec des paysages et des individus ? La connaissance tirée de la lecture des relations de voyage ou de la conversation avec les autres est-elle si profondément différente de celle que l'on tire de son propre déplacement et y a-t-il vraiment besoin d'aller sans cesse et partout pour se faire une idée intéressante de la vérité du monde ? En réexaminant certains passages de sa correspondance et en confrontant ce qu'écrit Voltaire sur certaines contrées aux expériences de quelques autres voyageurs de son époque (ainsi qu'aux discours de Muralt et de toute une tradition contestant l'utilité des voyages), nous tenterons de mieux comprendre un dilemme qui obsède encore nos contemporains quant au besoin de la preuve (et de l'épreuve) des espaces pour accéder à la connaissance de tout ce qui relève de l'altérité.

Riccardo CAMPI : Pour une herméneutique de la réception critique de Voltaire
La question concernant l'héritage voltairien ne saurait se réduire aujourd'hui à établir simplement "ce qui est vivant et ce qui est mort chez Voltaire" (pour paraphraser une célèbre formule de Croce). L'actualité de sa pensée et de son œuvre ce n'est pas ce qui résulterait d'un triage, ou d'un choix idéologique, nous permettant d'y retrouver nos valeurs — ou nos préjugés. Assumer de manière critique son héritage, en revanche, signifie d'abord soustraire l'œuvre de Voltaire aux interprétations tendancieuses ou abusives aussi bien qu'aux célébrations institutionnelles et scolaires qui en font un vénérable monument culturel. Mais pour ce faire, il faut remettre en discussion quelques principes herméneutiques couramment reçus tant par ceux qui contestent la valeur de l'œuvre voltairienne que par ceux qui se réclament de son héritage.

Riccardo Campi, traducteur et essayiste, enseigne en qualité de professore associato la Littérature française au Département de langues étrangères (Université de Bologne). En collaboration avec D. Felice, il a procuré la traduction intégrale du Dictionnaire philosophique de Voltaire selon l'édition Moland (chez Bompiani, 2013). Parmi ses travaux récents : Filosofia e stile. Studi settecenteschi (2019).

Stéphanie GÉHANNE GAVOTY : Jeanne contre Voltaire. Un anniversaire en forme de destitution : 31 mai 1894
Faut-il brûler Voltaire ? Qu'en est-il après 1878, premier centenaire de la mort de Voltaire ? Qu'en est-il au moment où Jeanne d'Arc est déclarée vénérable, en 1894 ? Le Pèlerin, journal catholique conservateur, relate plusieurs épisodes méconnus et exemplaires des tensions politiques nées de la célébration de Jeanne d'Arc, dont de jeunes aspirants militaires sont les principaux acteurs. Profaner Voltaire au hideux sourire ; venger les soldats du mépris du patriarche des ricaneurs, de ce Prussien ami de l'ennemi, notamment de Frédéric II ; venger Jeanne d'Arc des insanités de La Pucelle ; venger Ste-Geneviève et le Panthéon, voire l'Église ; telles semblent être les motivations de cette jeunesse, fils de Croisés contre fils de Voltaire, fervents patriotes, sans doute plus royalistes que républicains… Dès lors, quelle place pour Voltaire chez les jeunes militaires ?

Stéphanie Géhanne Gavoty est maître de conférences à la Faculté des Lettres de Sorbonne Université. Elle est co-rédactrice, depuis 2016, des Cahiers Voltaire, revue annuelle de la Société Voltaire. Elle y coordonne une enquête sur la réception de Candide. Elle a participé à la rédaction des fiches du site "C'est qui Voltaire ?". Elle a aussi rédigé plusieurs notices pour le Dictionnaire des anti-Lumières sous la direction de Didier Masseau (dont une notice sur le père Richard, un anti-voltairien notoire).

Yannick GUIN : Voltaire dans la cité : témoignage d'un élu local face aux obscurantismes contemporains
Une politique culturelle peut-elle être une politique des Lumières ? Au moyen d'exemples précis et concrets il s'agit d'exposer les problèmes rencontrés et les positions adoptées par un élu face à l'antisémitisme et au négationnisme (ex: affaire Roque), au racisme (ex: attaques contre Taubira), au radicalisme islamiste (ex: affaire Abdelkrim), à la question de l'implantation des mosquées (les débats et les solutions adoptées), au contournement par des arguments culturels de la loi de 1905 par les religions, face aussi aux obstacles et arguties contre le monument à l'abolition de l'esclavage. Il s'agit aussi d'exposer les réponses élaborées et souvent discutées, à coups de débats publics, de colloques sur l'Histoire et Les Droits de l'Homme, sur la création du Prix de l'Édit de Nantes, sur la laïcité. Il s'agira enfin de mettre en lumière, et ainsi de débattre avec les participants, des nouveaux dangers des temps présents, confusions, fake news, société du numérique, et divers aspects de la remise en cause de l'universalisme comme le wokisme par exemple.

Yannick Guin est Professeur honoraire des Universités, Faculté de Droit et des Sciences Politiques de Nantes, Histoire du Droit, des Institutions, des Idées Politiques et des Faits Sociaux. Il a été Maire-Adjoint de la Ville de Nantes, chargé de la Culture (1989-2014) ; Vice-Président de Nantes Métropole, chargé de 2008 à 2014 de l'Enseignement Supérieur et de la recherche ; Conseiller régional des Pays de la Loire de 1998 à 2004. Comme élu à la Culture, une forte impulsion a été donnée (le budget de la Culture devient le premier budget municipal) qui se porte aussi sur le patrimoine (Opéra, Château des Ducs de Bretagne, restauration des friches industrielles, Mémorial à l'abolition de l'esclavage) que sur des initiatives des plus hardies (Compagnie Royal de Luxe, Folles Journées de Nantes, programmation du Lieu Unique, compagnies de danse contemporaine…). Il réalise la fusion de l'Opéra de Nantes et celui d'Angers et il prend la présidence de cette nouvelle maison lyrique, et il exerce en même temps la vice-présidence de l'Orchestre National des Pays de la Loire. Comme délégué national à la Culture de la FNESER (Fédération Nationale des Élus Socialistes et Républicains), il rassemble à l'occasion de nombreuses rencontres sur tout le territoire les responsables des collectivités locales. Les rencontres annuelles en Avignon donnent lieu à une publication en 2000, L'engagement culturel des collectivités locales. Manifeste pour une nouvelle étape de la décentralisation, ainsi que de nombreux articles sur l'évolution des politiques culturelles de l'État et des collectivités locales.
Publications
Le mouvement ouvrier nantais. Essai sur le syndicalisme d'action directe à Nantes et à Saint-Nazaire, 17889/1920, Maspero, paris, 1976.
Histoire de la Bretagne de 1789 à nos jours. Contribution à la critique de l'idéologie nationaliste, La Découverte, Paris, 1977 (réédition en 1982).
La Révolution en Loire Inférieure, Horvath, Lyon, 1989.
La Bataille de Nantes, 29 juin 1793. Un Valmy dans l'Ouest, Siloë, 1993.
Queen Mary 2 par gros temps, réflexions sur les constructeurs de navires, l'Europe et le marché mondial, Essai, Siloë, 2007.
À l'ombre des érables roux, un "coureux" breton en Amérique, Siloë, 2011.

Laurence MACÉ : En réalité ou en effigie : comment les censeurs brûlèrent les textes de Voltaire (ou firent semblant) ?
De son vivant, Voltaire fut en butte à diverses formes de censure a posteriori, par le Parlement de Paris pour les Lettres philosophiques dès 1734, par Rome qui condamna ses Œuvres publiées à Dresde chez Walther en 1752-1753, puis quantité d'autres ouvrages. Plusieurs d'entre eux furent condamnés au feu. Ainsi "brûler Voltaire", du moins ses textes, fut pris au sens propre, et plus d'une fois, par les institutions de censure au XVIIIe siècle. Sur la base des travaux des historiens de la censure et du corpus des censures rédigées par l'Index et le Saint-Office, il s'agira d'interroger la symbolique et la signification de cet acte au XVIIIe siècle, en mettant en évidence les tensions ou interrogations qu'il met en évidence et les débats qu'il suscite, à l'intérieur comme à l'extérieur des institutions.

Laurence Macé est maîtresse de conférences en Littérature française du XVIIIe siècle à l'université de Rouen Normandie et membre du CÉRÉdI (Centre de recherches et d'études Éditer Interpréter) depuis 2008. Elle a consacré sa thèse de doctorat à la réception italienne de Voltaire au XVIIIe siècle, et a notamment reconstitué à partir des archives de l'Index et du Saint-Office les 32 dossiers de censure constitués autour de ses textes de 1748 à 1808. Secrétaire générale de la Société des études voltairiennes depuis douze ans, elle a été membre du Comité scientifique des Œuvres complètes de Voltaire (Université d'Oxford, Voltaire Foundation), désormais achevées, de 2009 à 2022. Elle est membre du Digital Voltaire Advisory Group depuis novembre 2022. Elle a publié une quinzaine d'articles et chapitres d'ouvrages consacrés à la censure de Voltaire, co-dirigé un volume collectif dédié aux rapports entre censure et critique Censure et critique (17e-21e siècles) (Garnier, 2016). Elle termine une Habilitation à diriger les recherches autour des manuscrits soumis à la censure royale et aux pratiques de co-auctorialité qu'ils mettent en évidence. Elle a publié une anthologie grand public de textes voltairiens censurés (Voltaire. Textes interdits. Classiques Garnier, 2010).

Martial POIRSON : Voltaire homme d'argent
À l'heure où Voltaire est tour à tour taxé de colonialiste, voire de négrier, d'affairiste, de capitaliste, de rentier, mais aussi d'entrepreneur innovant, de capitaine d'industrie ou d'écologiste avant l'heure, cette contribution envisage un aspect controversé de la vie comme de l'œuvre de Voltaire, son rapport à l'argent, à travers deux axes de réflexion : Voltaire acteur économique ; Voltaire auteur économique. Au croisement des approches économique, sociologique, historique, littéraire et politique, on portera à nouvel examen la "révolution copernicienne économique et politique" (Daniel Roche) qu'illustre l'œuvre voltairienne rendue à ses contradictions et à la complexité de ses positions sur la société de son temps. Un questionnement qui suscite des échos dans notre réflexion, ainsi remise en perspective, sur le monde contemporain.

Josselin PROUTEAU : Voltaire et la vertu d'humanité : succès et faux-semblants de l'appropriation militante d'un concept critique
De la comédie satirique de Palissot (1760) à la Révolution, le mot d'humanité, employé pour désigner la qualité de l'homme solidaire du genre humain, cristallise les attaques des adversaires des Philosophes. N'est-ce pas l'exemple parfait du jargon abstrait et prétentieux qui corrompt le bon goût du siècle ? Loin de fuir cette accusation, Voltaire se flatte dans une lettre à Palissot d'être "des premiers qui aient employé fréquemment ce vilain mot". Il dit vrai : ses écrits, lettres et tragédies, des années 1730 sont même le creuset où a lieu la réinvention décisive du vieux mot d'humanitas ; c'est ici que l'humanité devient une vertu militante vouée à coaliser ceux qui luttent contre les adversaires tout désignés du genre humain. Nous étudierons les présupposés de cette éthique humaniste engagée, qui inscrit le combat philosophique dans l'œuvre séculaire des "grands hommes"», et qui réussit à éclipser une discrète tradition parallèle qui, dans le sillage de Montaigne, faisait de l'humanité le concept-clé d'une critique amorale de la civilisation.

Josselin Prouteau est agrégé de lettres classiques et doctorant contractuel à Sorbonne Université. Dans le cadre de sa thèse, il s'intéresse à la réapparition et à la diffusion du mot d'humanité au XVIIIe siècle en France. Ses recherches portent à la fois sur les paradigmes philosophiques qu'il sollicite et les formes littéraires qu'il inspire. Son travail s'est récemment concentré sur Voltaire, dont l'œuvre épistolaire, théâtrale, et érudite, joue un rôle déterminant dans le destin du mot.

Alain SAGER : Entre communautarisme et souverainisme, l'universalisme voltairien garde-t-il un sens ?
Dans les attaques convergentes contre l'esprit des Lumières, la notion d'universalisme est tout spécialement mise en cause. Sous couvert de revendication communautaire ou, à l'opposé, du repli identitaire, le dénigrement de Voltaire dans ce registre vise, dans les deux cas, à nier la possibilité d'une communauté solidaire de l'humanité toute entière. Voltaire en a trouvé l'expression première dans l'humanisme cicéronien. Nous suivrons donc l'histoire de la notion d'universalisme dans ses différentes incarnations, avant de distinguer clairement entre l'universel, le particulier et le singulier, à la lumière de la logique hégélienne. Appliquée à un célèbre texte voltairien de l'Avis au public sur les parricides imputés aux Calas et aux Sirven, on montrera la pertinence et l'efficacité d'une telle référence, pour étayer aujourd'hui l'universalisme tel que Voltaire le conçoit et le défend, et pour répondre à ses détracteurs.

Professeur de philosophie émérite, Alain Sager (Société Voltaire) est l'auteur de deux ouvrages parus aux éditions Ellipses (Apprendre à philosopher avec Voltaire, 2012 et le Dictionnaire Voltaire, 2021), ainsi que de nombreux articles dans les Cahiers Voltaire. Il a également participé à plusieurs reprises aux "Chemins de la philosophie", sur l'antenne de France-Culture. Il a publié L'homme sans dieu ? De Cicéron à Marc-Aurèle, aux éditions L'Harmattan (2013).

Alain SANDRIER : Confondre l'infâme ? Voltaire et l'imputation d'athéisme
Voltaire est parfaitement conscient que l'imputation d'athéisme relève en son temps moins de l'examen philosophique que d'une accusation visant à discréditer et à nuire. Voltaire s'est toujours interrogé sur les ressorts anthropologiques et les soubassements idéologiques d'une imputation qu'il a étudiée chez les autres, et dont il a lui-même fait l'objet. Ce champion ostensible de la cause déiste est le meilleur révélateur, à son corps défendant, de la place singulière de l'athéisme dans l'espace intellectuel d'Ancien Régime : embarrassé d'une éventuelle inclusion, il a dû lutter sur deux fronts, entre apologistes et incrédules radicaux. Comprendre ce qui fait d'une position d'exclusion radicale du régime de la croyance un stigmate infamant, rendant la personne digne d'être brulée, tel est l'angle sous lequel on voudrait explorer l'œuvre de Voltaire, dans sa réception controversée comme dans ses équivoques fécondes.

Alain Sandrier est professeur de littérature française à l'université de Caen Normandie. Ses travaux portent sur l'irréligion des Lumières à travers les cas, en particulier, de Voltaire, du baron d'Holbach, des manuscrits philosophiques clandestins et de l'Encyclopédie. Il a publié notamment Le Style philosophique du baron d'Holbach (Paris, Honoré Champion, 2004) et Les Lumières du miracles (Paris, Classiques Garnier, 2015).


Le Sermon du rabbin Akib de Voltaire (prononcé à Smyrne le 20 novembre 1761 - traduit de l'hébreu), lecture par Hervé LOICHEMOL et la Compagnie FOR
Voltaire est le plus célèbre des innombrables pseudonymes utilisés par François Marie Arouet. On peut y voir une ruse, courante au XVIIIe siècle, destinée à déjouer la censure, mais également le goût immodéré de Voltaire pour le jeu, le déguisement, le semblant, la feinte théâtrale. Le Sermon du Rabbin Akib n'échappe évidemment pas à cette stratégie qui lui permet de dénoncer, sans risque excessif, les crimes de l'inquisition et du fanatisme.
Avec la querelle du blackface, ce texte résonne aujourd'hui d'étrange façon. Alors même que Voltaire proteste contre l'assassinat de juifs, sa feinte serait-elle le voile qui cache d'inavouables intentions ? Une preuve de sa judéophobie ? Voire de son antisémitisme ?
Cette lecture spectacle sera l'occasion d'ouvrir le débat.
Avec Anne Durand et Hervé Loichemol.

Hervé Loichemol est né à Mostaganem, Algérie (retour en France en 1962). Parallèlement à ses études secondaires et universitaires à Besançon, il suit l'enseignement de Paul Lera au Conservatoire et participe à tous les spectacles du Théâtre de Franche-Comté. En 1972, il finit sa formation de comédien à l'école du Théâtre National de Strasbourg et joue pendant plusieurs années dans différents théâtres en France, en Belgique et en Suisse. À partir de 1980, il enseigne à l'École de la Comédie de Saint-Étienne, du Théâtre National de Strasbourg, au sein de la section professionnelle du Conservatoire de Lausanne et de l'École Supérieure d'Art Dramatique du Conservatoire de Genève. De 1999 à 2002, il est administrateur du Château de Voltaire et directeur artistique de l'Auberge de l'Europe à Ferney-Voltaire, où il conjugue une démarche patrimoniale, un lieu de création artistique et une résidence d'auteurs en exil. Directeur de la Comédie de Genève de 2011 à 2018, il est le fondateur de la compagnie FOR et développe, depuis 2013, un travail théâtral à Gaza et Jénine. Metteur en scène depuis 1976, il a mis en scène plus de cent textes d'auteurs contemporains (Olivier Py, Yves Laplace, Denis Guénoun, Heiner Müller, Fausto Paravidino, Hanokh Levin, Jon Fosse…) et d'auteurs classiques (Tchekhov, Corneille, Théodore de Bèze, Shakespeare, Calderon, Musset, Molière, Pirandello, Seghers, Brecht…). Il a conduit pendant plusieurs années un travail sur le théâtre du XVIIIe, celui de Voltaire en particulier dont il a monté une quinzaine de textes (Le Comte de Boursoufle, Zaïre, Brutus, La mort de César, Microméegas, Candide, Le Café ou l'écossaise, Nanine, L'homme aux quarante écus, Catéchismes, Le Sermon du Rabbin Akib…).


BIBLIOGRAPHIE :

• ADAMS, David James, La Femme dans les contes et les romans de Voltaire, Paris, Nizet, 1974.
• BENDA, Julien, "Voltaire est-il des nôtres ?", Confluences, janvier-février, 1944.
• BENREKASSA, Georges, L'achèvement des Lumières ?, Genève, Georg, 2023.
• CASANOVA, Giacomo, Quatre jours chez Voltaire, Édition critique établie par L. Gil, Paris, Payot / Rivages, 2023.
• CAVE, Christophe (éd.), Les Vies de Voltaire. Discours et représentations biographiques, XVIIIe-XXIe siècles, SVEC 2008:04.
• CITTON, Yves & POIRSON, Martial, "Débat. Voltaire homme d'argent", dans Cahiers Voltaire, 7, 2008, p. 93-143 ; 8, 2009, p. 115-121.
• CONDORCET, Nicolas de, Vie de Voltaire, Édition critique par L. Gil, Paris, Payot / Rivages, 2022.
• DESNÉ, Roland, "Voltaire était-il antisémite ?", dans M.-H. Cotoni (éd.), Voltaire. Dictionnaire philosophique, Paris, Klincksieck, 1994, p. 115-125.
• DROIT, Roger-Pol, "La face cachée de Voltaire", Le Point, 2 août 2012.
• GIL, Linda, L'édition Kehl des Œuvres complètes de Voltaire : une aventure éditoriale et littéraire (1779-1789), Préface de Christiane Mervaud, Paris, Honoré Champion, 2018, 2 volumes.
• GIL, Linda, "Cunégonde, l'autre candide ? Figure d'une voyageuse compulsive dans le récit voltairien, entre domination et émancipation", Chroniqueur, philosophe, artiste. Figures du voyageur dans la littérature française du XVIIIe et du XIXe siècles, I. Zatorska et M. Sokołowicz (dir.), Presses universitaires de Varsovie (ebook), 2021, p. 84-99.
• GIL, Linda & MAGNAN, André (enquête coordonnée par), "Voltaire au Panthéon", Cahiers Voltaire, 2018, 2019, 2020, 2021.
• GUILLEMIN, Henri, "François-Marie Arouet, dit Zozo, dit Voltaire", dans La Table ronde, 122, février 1958.
• HERSANT, Marc, "Sodome à Potsdam : les passions entre hommes dans les Mémoires pour servir à la vie de M. de Voltaire", dans Revue Voltaire, 14, 2014, p. 101-115.
• JACOB, François, Voltaire après la nuit. Paris, Moscou, Genève, Ferney-Voltaire, Centre d'étude du XVIIIe siècle, 2021.
• LILTI, Antoine, L'Héritage des Lumières. Ambivalences de la modernité, Paris, EHESS, Seuil, 2019.
• LOPEZ, Jean-François, "Les investissements de Voltaire dans le commerce colonial et la traite négrière : clarifications et malentendus", dans Cahiers Voltaire, 7, 2008, p. 124-139.
• MAGNAN, André puis Gérard GINGEMBRE (coord.), "Sur les voltairiens et les anti-voltairiens", dans Cahiers Voltaire, 1, 2002-11, 2012.
• MARTIN, Xavier, Voltaire méconnu. Aspects cachés de l'humanisme des Lumières (1750-1800), Bouère, Dominique Martin Morin, 2006.
• MÉNISSIER, Patricia, Les Amies de Voltaire dans la correspondance : 1749-1778, Paris, Champion, 2007.
Voltaire, D'Alembert, Condorcet. Correspondance secrète, Édition critique par L. Gil, Paris, Payot / Rivages, 2021.
• ZEMMOUR, Éric, Destin français, Paris, Albin Michel, 2018, p. 226-240.


SOUTIENS :

• Institut de recherche sur la Renaissance, l'âge Classique et les Lumières (IRCL, UMR 5186 CNRS) | Université Paul-Valéry Montpellier (UPVM)
• Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (CELLF, UMR 8599 CNRS) | Sorbonne Université
• Laboratoire universitaire "Histoire Cultures Italie Europe" (LUHCIE) | Université Grenoble Alpes (UGA)
• Laboratoire "Patrimoine, Littérature, Histoire" (PLH) | Université Toulouse - Jean Jaurès
• Laboratoire "Littératures Antiques et Modernes" (LAMO) | Nantes Université
• Laboratoire "Lettres, Arts du Spectacle, Langues Romanes" (LASLAR, UR 4256) | Université de Caen Normandie
Société Voltaire
• Société Française d'Étude du Dix-huitième Siècle (SFEDS)
• Direction régionale des affaires culturelles Normandie (DRAC Normandie)
Fondation Clarens pour l'humanisme | Fondation de France


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