Programme 2021 : un des colloques

Programme complet


QUELS ACTEURS POUR LA DIVERSITÉ CULTURELLE
ENTRE AMÉRIQUE LATINE ET FRANCE ?

LITTÉRATURE ET CINÉMA


DU LUNDI 7 JUIN (19 H) AU DIMANCHE 13 JUIN (14 H) 2021

[ colloque de 6 jours ]



DIRECTION :

Julie AMIOT-GUILLOUET, Gustavo GUERRERO, Françoise MOULIN CIVIL


ARGUMENT :

L'Europe et la France jouent un rôle clé dans les débats sur les questions transnationales et les concepts de "diversité", de "coopération" et d'"exception" culturelle, ainsi que dans le développement de politiques visant à les préserver face au marché. 15 ans après l'adoption par l'UNESCO de la Convention sur la Protection et la Promotion de la Diversité des Expressions Culturelles (2005), ces concepts semblent en crise, alors que la production et la diffusion des œuvres littéraires et cinématographiques tendent à prouver le contraire.

Notre objectif est de dresser un état des lieux du concept de "diversité" en mettant l'accent sur l'esthétique et les genres de la "diversité culturelle" et en analysant les conditions matérielles de production et de circulation des œuvres de la littérature et du cinéma d'Amérique latine à travers l'Atlantique.

Les principaux axes seront les suivants : politiques, financements, partenariats (y compris dans leurs dimensions néo/dé-coloniales), circulation des œuvres.


MOTS-CLÉS :

Amérique latine, Cinéma, Circulation, Diversité culturelle, Europe, Littérature, Marchés, Production culturelle, Transnationalité


CALENDRIER DÉFINITIF :

Lundi 7 juin
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, du colloque et des participants


Mardi 8 juin
Matin
Julie AMIOT-GUILLOUET, Gustavo GUERRERO & Françoise MOULIN CIVIL : Ouverture
Pura FERNÁNDEZ : Le réseau de papier : diplomatie, collectionnisme et colonialisme éditorial. France, Espagne et Amérique Latine au XIXe siècle [visioconférence] — Discutant : Gustavo GUERRERO

Après-midi
Gesine MÜLLER : Historias transnacionales del libro y el debate sobre la literatura mundial : literaturas caribeñas en Francia y Alemania [visioconférence]
Florence OLIVIER : Étonnants Latino-Américains : Bolaño, Volpi, Bellatin, en VF pour la littérature comparée
Discutant : Gustavo GUERRERO

Masterclass, avec Pablo CERDA ADARO : Ethnologie et cinéma. Individualisation identitaire pour un partage culturel entre l'Europe et l'Amérique du sud [visioconférence] — Discutante : Julie AMIOT-GUILLOUET

Soirée
Autour du film Educación física (2012) de Pablo Cerda Adaro. Présentation par Julie AMIOT-GUILLOUET


Mercredi 9 juin
Matin
Manuel MACERA FUMIS : Julio Cortázar en France : traduction et édition de son conte Casa tomada
Gabriela LÁZARO : Réception et traduction de la poésie concrète brésilienne en France : poésie inédite ou absorbée par les courants littéraires de l'époque ?
Christilla VASSEROT : Dramaturgies nomades
Discutante : Françoise MOULIN CIVIL

Après-midi
María LUNA-RASSA : Sud à la demande : explorations décoloniales et nouvelles circulations dans le cinéma colombien
Amanda RUEDA : Cinémas transnationaux d'Amérique latine : entre rapports asymétriques et tentatives discursives décoloniales
Magali KABOUS : Lieu commun ? La Havane dans le cinéma distribué en France. Stéréotypes resémantisés pour dessiner une capitale [enregistrement audio en ligne sur Canal U, chaîne La forge numérique | MRSH de l'université de Caen Normandie et sur le site Radio France, rubrique France Culture]
Discutante : Nancy BERTHIER

José Luis de DIEGO : Littérature française / littérature argentine : un échange inégal [visioconférence] — Discutant : Gustavo GUERRERO

Soirée
Autour du film documentaire Une conversation avec Albert Bensoussan. Présentation par Gustavo GUERRERO


Jeudi 10 juin
Matin
Ana VIÑUELA : Les exportateurs français, acteurs de la globalisation du cinéma d'Amérique Latine
Minerva CAMPOS RABADÁN : Stratégies à risque pour la distribution de films : projections spéciales, communiqués (de presse ?) et publics de niche
Gloria PINEDA-MONCADA : Coproduction et décollage de l'industrie cinématographique colombienne. Le rôle joué par la France dans la consolidation, en Colombie, d'un modèle de production cinématographique promouvant la diversité culturelle : le cinéma d'auteur
Pietsie FEENSTRA : Un regard sur le monde : la "veduta filmique" de Fernando Solanas et de Patricio Guzmán
Discutante : Magali KABOUS

Après-midi
DÉTENTE


Vendredi 11 juin
Matin
Ana GALLEGO CUIÑAS : La valeur des festivals littéraires au XXIe siècle : le cas du festival "Paris ne finit jamais" [visioconférence]
Jimena CASTANEDA : Influence européenne dans la légitimation du cinéma latino-américain : Hybridation culturelle ? Le cas du "Nouveau cinéma colombien"
Stéphanie DECANTE : La bibliodiversité promue par l'Alliance Internationale des Éditeurs Indépendants et son impact sur la circulation de la littérature latino-américaine en France
Discutante : Florence OLIVIER

Après-midi
Littérature et cinéma : chemins de traverse entre la France et l'Amérique Latine, table ronde animée par Julie AMIOT-GUILLOUET, avec Nancy BERTHIER, María LYNCH, Carmen PINILLA et Gustavo RONDÓN [visioconférence]

Marina MOGUILLANSKY : Les coproductions entre la France et l'Amérique Latine [visioconférence] — Discutante : Minerva CAMPOS RABADÁN
Sophia McCLENNEN : L'économie de la diversité culturelle : analyse du rôle de la France dans la distribution du cinéma latino-américain [visioconférence] — Discutante : Julie AMIOT-GUILLOUET

Soirée
Livres, traductions, traducteurs : expériences vécues, table ronde animée par Françoise MOULIN CIVIL, avec Stéphanie DECANTE, Florence OLIVIER, Michel RIAUDEL et Christilla VASSEROT


Samedi 12 juin
Matin
Jorge CARRIÓN : Contre Amazon et pour une éthique de l'algorithme [visioconférence]
Miguel FERNÁNDEZ LABAYEN : Les plateformes de vidéo à la demande (VOD) comme circuit cinématographique : les "Œuvres originales de Netflix" d'Espagne et d'Amérique Latine [visioconférence]
Eva-Rosa FERRAND VERDEJO : "CinemaChile, making Chilean films global" : l'internationalisation du cinéma chilien comme outil de développement de l'industrie cinématographique
Discutante : Ana VIÑUELA

Après-midi
Médiations et médiateurs littéraires entre la France et l'Amérique Latine, table ronde [visioconférence] animée par Gustavo GUERRERO, avec Leonora DJAMENT, Jorge FORNET et Diego LORENZO

Ignacio SÁNCHEZ PRADO : Les limites du transnationalisme. Le cinéma mexicain et la division du travail cinématographique [visioconférence] — Discutants : Julie AMIOT-GUILLOUET & Gustavo GUERRERO


Dimanche 13 juin
Matin
Conclusions du colloque et perspectives de recherche
Julie AMIOT-GUILLOUET, Gustavo GUERRERO & Françoise MOULIN CIVIL : Clôture

Après-midi
DÉPARTS


EXPÉRIENCES DE QUATRE DOCTORANTS PRÉSENTS À CERISY :

Bonjour à vous quatre. L'un d’entre vous pourrait-il présenter le colloque ?

Gabriela Lazaro : Le colloque porte un regard sur la multiculturalité en France et en Amérique latine à partir de deux industries culturelles différentes que sont l'édition et le cinéma. On observe comment des acteurs qui résident en France ou dans d’autres contextes culturels peuvent contribuer à cette multiculturalité, dans le secteur privé ou public. On voit aussi le rôle central de la recherche pour cerner les enjeux liés à ces industries, leurs formations et leur impact dans la création et la diffusion de films et de livres.

Après une semaine à Cerisy quel est votre ressenti ?

Eva-Rosa Ferrand Verdejo : Ça nous a fait à tous un bien fou de retrouver la communauté des chercheurs mais aussi d'échanger avec des gens !

Manuel Macera : Retrouver la communauté humaine après tant de mois de confinement !

E.-R. Ferrand Verdejo : Tout à fait ! Une semaine à Cerisy, c'est l'occasion d'être immergé dans une thématique commune qui nous intéresse. C'est aussi, en se confrontant aux recherches des autres, la venue de questionnements qui nous amènent à repenser nos propres recherches. Mais surtout de rencontrer les doctorants qui travaillent sur les mêmes sujets, ce qui avait été difficile avec la pandémie jusque-là — tout cela est très enrichissant!

Jimena Castaneda : Pour moi, c'est vraiment une retraite intellectuelle qui m'a aidée, en une semaine, à visualiser ma place dans l'univers de la recherche. Le fait de me confronter à des chercheurs d’un niveau si élevé m'a permis de voir concrètement où j'en suis avec mes idées. Avant Cerisy, j’avais une représentation des choses plus abstraite. J'ai aussi pu murir une thématique et une méthode de recherche que j'étais en train de construire depuis longtemps, dans un cadre qui se prête parfaitement à la réflexion.

Justement, quel est l'impact de Cerisy sur vos projets de recherche ?

E.-R. Ferrand Verdejo : Les échanges après les communications ont un énorme impact : ça nous incite à nous questionner sur des aspects auxquels nous n'avions pas forcément pensés.

G. Lazaro : Pour ma part, après certains échanges à la suite des communications, j'envisage des modifications assez importantes sur un article que je préparais avant de venir. En plus de ces effets sur mes recherches, ce qui m'a beaucoup aidé a été aussi de rencontrer des chercheurs et, à l'écoute de leurs parcours, de répondre à mes propres interrogations. Le fait de pouvoir échanger avec des intervenants de l'industrie cinématographique et de l'édition est très enrichissant pour implémenter nos recherches dans ces secteurs.

En tant que doctorants, comment percevez-vous votre place au sein du colloque ?

E.-R. Ferrand Verdejo : En général, en tant que doctorants on tend à souffrir du syndrome de l'imposteur, avec le sentiment de tenir un discours illégitime. Mais être incorporé dans un colloque qui intègre autant de grands chercheurs nous confère une légitimité, en nous montrant que nous ne sommes pas sur la mauvaise voie et que nos recherches résonnent avec les leurs.

M. Macera : Certes on peut avoir cette idée d’imposture, mais justement, le fait d'échanger dans un contexte moins formel comme celui de Cerisy permet de mettre ces a priori de côté. Ce qu'on n'a guère l'occasion de faire à l'université.

G. Lazaro : Juste le fait de pouvoir prendre le petit-déjeuner avec quelqu'un qui a fait trente ans de carrière, de se tutoyer parfois et de voir que l'on peut partager son expérience non seulement à travers une présentation classique, mais aussi de façon humaine et naturelle, donne une certaine confiance et rend les rapports d’autant plus enrichissants.

Entretien réalisé par Alexandre CHOQUET, Stagiaire à Cerisy


Gabriela Lazaro est doctorante en première année d'étude hispanique à CY Cergy Université. Dans le cadre du projet Sinergia Poetry in Notions (Fonds national suisse de la recherche scientifique) elle travaille sur la poésie lyrique contemporaine en Amérique Latine.

Eva-Rosa Ferrand Verdejo est en deuxième année de thèse en études hispaniques et film studies, en co-tutelle à CY Cergy Paris et à l'université de Warwick (Royaume-Uni). Ses travaux portent sur le cinéma chilien.

Jimena Castaneda est doctorante en première année d'Études hispanophones à CY Cergy Université et rattachée au Laboratoire Héritages. Ses études portent sur le cinéma colombien contemporain et sa dimension transnationale.

Manuel Macera est doctorant à CY Cergy Paris Université, en co-direction avec l'université Paris 8, en études hispanophones. Ses travaux de recherche portent sur la traduction, l'édition et la réception de Julio Cortázar en France.


RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :

Minerva CAMPOS RABADÁN : Stratégies à risque pour la distribution de films : projections spéciales, communiqués (de presse ?) et publics de niche
Cette étude se propose d'analyser les stratégies de distribution locales pour les films d'auteur. À travers une étude de cas, je me centrerai sur les interactions entre les circuits commerciaux et le réseau très dense des festivals, événements et programmations régulières, organisés par les institutions cinématographiques et culturelles, dans le but de mettre en lumière les collaborations ou, au contraire, les points de friction. En prenant l'exemple de Zama (Lucrecia Martel, 2017, Argentine-Brésil-Espagne) et en comparant ses projections à Madrid et à Paris, j'aborderai quatre questions relatives la multiplication des "vitrines de présentation" qui a montré qu'il est possible d'augmenter l'audience (potentielle) de certains films ; (1) Les circuits de la grande distribution possèdent-ils le même pouvoir ? (2) Les publics ont-ils les mêmes profils et taille si la projection a lieu pendant un festival, dans un cinéma commercial, un institut cinématographique ou un musée ? (3) Certains films sont-ils surexposés avant leur projection en salle ? (4) Comment les petites maisons de production gèrent-elles tout cela ?

Minerva CAMPOS RABADÁN : Risky strategies for film distribution : special screenings, commercial releases, and niche audiences
This proposal will analyse local distribution strategies for auteur films. Through a case study, I will focus on the interactions between the commercial circuit and the dense network of festivals, events and the regular programmes organised by film institutes and cultural institutions with the aim of highlight how they collaborate and have frictions between them. By studying Zama (Lucrecia Martel, 2017, Argentina-Brazil-Spain) and comparing its screenings in Madrid and Paris, I will discuss four main questions : The addition of different exhibition windows has demonstrated to increase the (potential) audience of some films : do the "big screen" circuits have the same effect ? Have the audiences the same profile and size if the screening takes place in a festival, in a commercial cinema, a film institute, and a museum ? Are some films over exposed before their commercial release in theatres ? How do small distribution companies deal with this ?

Minerva Campos Rabadán works as postdoctoral researcher in the IUCE, University Autónoma of Madrid. Her research focuses on alternative exhibition circuits and funding opportunities for contemporary Latin American cinema. In addition to her research on the international film festival circuit, she has more recently focused on its interactions with film institutes, museums, and commercial theatres.

Jimena CASTANEDA : Influence européenne dans la légitimation du cinéma latino-américain : Hybridation culturelle ? Le cas du "Nouveau cinéma colombien"
Au début du XXIe siècle, plusieurs cinémas nationaux d'Amérique latine sont qualifiés de "nouveaux cinémas" grâce à l'émergence de cinéastes qui contribuent à changer profondément le paysage de la production cinématographique de leurs pays en proposant de nouveaux thèmes, esthétiques, personnages, lieux et discours. Dans le cas de la Colombie, ce nouveau regard surgit pour poétiser la violence de la guerre civile qui, depuis 60 ans, imprègne la société colombienne. Grâce à ces récits, des nouveaux cinéastes s'ouvrent au monde pour être salués dans les festivals internationaux autour de l'idée d'un "Nouveau cinéma colombien". Pourtant, ces films partagent un phénomène de production et de légitimation transnational : il s'agit de co-productions qui bénéficient d'aides au financement internationales ainsi que d'un circuit de diffusion et de légitimation particulier du fait qu'elles circulent principalement dans les festivals de cinéma et sur les écrans internationaux, notamment européens. L'influence européenne dans la reconnaissance et la légitimation de ce cinéma en tant que "identité cinématographique nationale" s'avère à la fois fondamentale mais porteuse de contradiction car les réalisateurs rendent visibles des aspects de leur réalité nationale sous forme de récits universels transnationaux paradoxalement mieux acceptés sur les écrans étrangers que dans leur propre pays. L'objectif de cette communication est de nous interroger sur la négociation culturelle nécessaire à la création d'une identité cinématographique nationale : comment émergent les concessions entre l'Europe et l'Amérique latine dans ce terrain d'hybridation de la "diversité culturelle" ? Nous analyserons d'une part, les politiques culturelles internationales qui facilitent la co-production de ces "nouveaux cinémas", telles les programmes de subventions créés par des festivals de cinéma européens ; d'autre part, les problématiques communes aux films qui évoquent des tendances idéologiques en accord avec celles des pays subventionnaires.

Pablo CERDA ADARO : Ethnologie et cinéma. Individualisation identitaire pour un partage culturel entre l'Europe et l'Amérique du sud
Dans la perspective partagée d'un intérêt culturel renouvelé mais toujours performant, qui accroisse le flux de diversité et qui s'oppose à la distanciation socio-émotionnelle et culturelle qu'on nous présente comme la réalité, il est indispensable de creuser la question de l'interlocuteur ; la simple classification par continent est devenue insuffisante. Chaque territoire-pays possède un esprit moteur qui le guide et qui, à son tour, nourrit l'esprit local grâce auquel les films se construisent. Le territoire définit la manière de vivre et, par là-même, la façon de créer. Partager l'expérience du processus créatif lié à un cinéma low-cost, tel qu'il se fait de l'autre côté de l'Atlantique et particulièrement au Chili, pays de cordillère, de mer et dont l'histoire est récente, ouvre une perspective sur l'individualisation sud-américaine, où chaque peuple-nation assume et projette son historiographie collective qui se connecte à son devenir et définit son travail artistique. Tel est le point d'inflexion vers une reconnaissance identitaire, fondement préalable à un partage culturel post-2020.

Pablo Cerda Adaro, San Antonio, Chili. Acteur, réalisateur, producteur, ex-danseur et pratiquant d'arts martiaux. Il a étudié la scénaristique à l'université autonome de Madrid. Impliqué depuis 18 ans dans l'industrie audiovisuelle chilienne, il a contribué comme acteur, scénariste, réalisateur et producteur à divers projets de cinéma, télévision et plateformes. Engagé dans un cinéma low-cost, Nashville, New York et le Chili ont servi de lieux de tournage pour mettre en œuvre ces idées qui, aujourd'hui, le positionnent comme l'un des acteurs-réalisateurs les plus en vue d'Amérique du sud.

Pablo CERDA ADARO : Etnología y cine "Individualización identitaria para la comunión cultural entre Europa y América del Sur"
Para converger en un interés cultural renovado y siempre competente, que incremente el flujo de diversidad y haga frente al distanciamiento socioemocional y cultural que se nos presenta como realidad, se hace necesario profundizar hoy en el interlocutor ; la simple catalogación continental se ha vuelto insuficiente. Cada territorio-país posee un espíritu motor que lo guía, el cual alimenta la psiquis local de donde provienen las películas. El territorio define la manera de vivir y así mismo el modo de crear. Compartir la experiencia del proceso creativo ligado a un cine de bajo presupuesto del otro lado del Atlántico y particularmente en Chile, un país de cordillera, mar e historia reciente, asoma como ventana hacia una individualización sudamericana, donde cada pueblo-nación asume y proyecta esa historiografía colectiva que se entrama con su devenir y define su conducta en el arte. Un punto de inflexión hacia un reconocimiento identitario, base previa para la comunión cultural que se replantea post 2020.

Pablo Cerda Adaro, San Antonio, Chile. 1980. Actor, realizador, productor, ex bailarín y artista marcial. Estudió guion cinematográfico en la U. Autónoma de Madrid. Con 18 años en la industria audiovisual chilena, ha participado como actor, guionista, director y productor en variados proyectos de cine, tv & plataformas. Ligado en gestión a un cine de bajo presupuesto, Nashville, New York & y Chile han servido de locación para estas ideas que lo posicionan hoy como uno de los actores-directores más destacados en la zona sur de América.

Stéphanie DECANTE : La bibliodiversité promue par l'Alliance Internationale des Éditeurs Indépendants et son impact sur la circulation de la littérature latino-américaine en France
Dans un contexte de concentration de l'activité éditoriale et de globalisation des flux de circulation des biens culturels, il s'agira ici de mettre en évidence les enjeux de la création de l'Alliance Internationale des Éditeurs Indépendants. Nous ferons ressortir la participation active des éditeurs hispano-américains dans la constitution de cette alliance et dans la promotion de la notion de bibliodiversité. Nous évaluerons enfin son impact sur la circulation de la littérature latino-américaine en France depuis le début des années 2000.

Ancienne élève de l'École Normale Supérieure, Stéphanie Decante est maîtresse de conférences en littérature hispano-américaine à l'université Paris Nanterre, spécialiste de critique littéraire, réception et études de genre. Elle participe activement au réseau MEDETLAT (Médiation éditoriale de la littérature latino-américaine en France) et a récemment dirigé l'ouvrage collectif Literatura chilena contemporánea (Mapocho, n°88, Ed. Biblioteca Nacional de Chile, 2021).

José Luis de DIEGO : Littérature française / littérature argentine : un échange inégal
Mon travail se centre sur la relation entre la littérature française intraduite en espagnol (et sa diffusion en Argentine) ; et sur la littérature argentine extraduite en français. Dans une première partie, je reviendrai brièvement sur les antécédents de cette relation ; dans une deuxième, plus descriptive (collecte de données), j’examinerai la période 2000-2020 ; dans la dernière, mon analyse portera sur les processus, les tendances et les acteurs.

José Luis de DIEGO : Literatura francesa / literatura argentina : un intercambio desigual
El trabajo focaliza en la relación entre la literatura francesa intraducida hacia el español (y su difusión en Argentina) ; y en la literatura argentina extraducida hacia el francés. En un primer momento se reseñan brevemente los antecedentes de esa relación ; en un segundo momento, de carácter descriptivo (relevamiento de datos), se recorta el período 2000-2020, y se cierra con un tercer momento analítico (procesos, tendencias, actores).

Doctor en Letras y Profesor de Introducción a la Literatura y Teoría Literaria II de la Universidad Nacional de La Plata, Argentina.
Ha publicado
"¿Quién de nosotros escribirá el Facundo?" Intelectuales y escritores en Argentina (1970-1986).
Editores y políticas editoriales en Argentina (1880-2010).
La otra cara de Jano. Una mirada crítica sobre el libro y la edición.
Los autores no escriben libros. Nuevos aportes a la historia de la edición.
Dirige Orbis Tertius, revista académica del Centro de Teoría y Crítica Literaria de la UNLP, y desde 2015 se desempeña como coordinador de la sección Argentina, y miembro del Comité Asesor en el portal "Editores y Editoriales Iberoamericanos (siglos XIX-XXI)" / EDI-RED (CSIC - Biblioteca Virtual Miguel de Cervantes).

Pietsie FEENSTRA : Un regard sur le monde : la "veduta filmique" de Fernando Solanas et de Patricio Guzmán
Dans mon intervention, je souhaite étudier la manière dont deux réalisateurs ont établi un lien constant entre la France et l'Amérique latine : le réalisateur argentin, Fernando Solanas (Buenos Aires 1936-Paris 2020) et Patricio Guzmán d'origine chilienne (né à Santiago en 1941). Leur manière de filmer l'Histoire récente leur a demandé un engagement personnel important. Justement le cinéma peut cartographier une vision sur le monde en filmant les paysages : Fernando Solanas l'illustre dans Le voyage (1992) par le déplacement du personnage principal qui traverse le continent d'Amérique latine en créant une cartographie de l'histoire par différentes visions sur le paysage, en mélangeant le passé et le présent, mais en n'ignorant jamais le poids du passé sur le présent. Patricio Guzmán a également mis en valeur l'importance du paysage, comme un "écran-mémoire", entre autres dans son documentaire La cordillère des songes (2019). Les deux réalisateurs ont vécu une période d'exil en France : Solanas pendant la dernière dictature militaire (1976-1983), et Guzmán a quitté son pays natal après le coup d'état militaire en 1973. Leur cinéma a été très bien reçu en France : de la part de la critique, du festival de Cannes, des universités (Guzmán, Docteur Honoris Causa de l'université de Bordeaux, 2019), de la part aussi de l'Unesco (Solanas, Délégue permanent de l'Argentine, 2020). Les réalisateurs sont des passeurs d'une vision mémorielle de leur pays. La question suivante sera traitée dans mon intervention : comment les deux réalisateurs ont pu créer un "écran-mémoire" des paysages, en proposant une "veduta-filmique", entre la France et l'Amérique latine ?

Pietsie Feenstra est Professeure des universités en Études Cinématographiques et Audiovisuelles à l'université de Paul Valéry 3 à Montpellier. Elle est co-responsable du Master Recherche Cinéma et Audiovisuel et co-coordinatrice des programmes anglophones pour les étudiants en cinéma. Ses recherches portent sur l'écriture cinématographique de l'Histoire et la mémoire des lieux (villes, paysages) : elle co-dirige le programme de recherche EMET (Écrans, Mémoires et Espaces transitoires), pour le laboratoire de recherche RIRRA 21.
Derniers ouvrages publiés (sélection)
La photo-mémoire des paysages-témoins en Europe (Pays-Bas, Espagne, Ex-Yougoslavie), Lille, Presses universitaires du Septentrion, coll. "Images et Sons", 2020.
Ciudades performativas. Prácticas artísticas y políticas de (des)memoria en Buenos Aires, Berlín y Madrid, avec Lorena Verzero (dir.), Buenos Aires, Edicion CLACSO, 2021.
Le Nouveau du Cinéma Argentin, avec Maria Luisa Ortega (dir.), Paris, Éditions Corlet, coll. "CinémAction", n°156, 2015.
Le cinéma espagnol : Histoire et culture, avec Vicente Sánchez-Biosca (dir.), Paris, Éditions Armand Colin, coll. "Cinéma", 2014.
New Mythological Figures in Spanish Cinema Dissident Bodies under Franco, Amsterdam, Amsterdam University Press, coll. "Film Culture in Transition", 2011.

Pura FERNÁNDEZ : Le réseau de papier : diplomatie, collectionnisme et colonialisme éditorial. France, Espagne et Amérique Latine au XIXe siècle
Dans l'architecture des liens entre la France et l'Amérique Latine, une fois achevés les processus d'indépendance, quelques acteurs se sont démarqués, sans lesquels il n'est pas possible de comprendre les cartes actuelles de circulation des biens culturels. Fruit de la nouvelle réalité géopolitique née de l'apparition des jeunes nations américaines, dans des villes comme Paris et Barcelone se sont mises en place des communautés transnationales d'éditeurs et d'écrivains qui, non seulement ont défini des imaginaires et de nouvelles formes de production et diffusion des connaissances, mais se sont aussi alliées avec les acteurs de la diplomatie en tant qu'agents de médiation dont les réseaux de pénétration néocoloniale étaient actifs. Cette communication analysera quelques études de cas d'éditeurs de revues et de livres étroitement liés à un programme d'extractivisme culturel adapté à l'échelle du nouvel impérialisme européen que la France du Second Empire avait inauguré. La consolidation d'une discipline naissante, l'américanisme, avec son discours "exotisant" sur la diversité du Nouveau Monde, fut l'un des piliers de ce circuit totalisateur qui anticipait la création de nouveaux réseaux de domination symbolique.

Pura Fernández, Docteure de l'université Autonome de Madrid, est directrice de recherches à l'Institut de Langue, Littérature et Anthropologie du Centre de Sciences Humaines et Sociales du CSIC (Madrid) dont elle a été la co-directrice de 2010 à 2012 et cheffe du Département de Littérature Espagnole entre 2002 et 2006. Elle est responsable de 9 projets de recherche financés (appels à projets officiels) et d'une Action Intégrée hispano-française sur Culture, Édition et Littérature dans la sphère hispanique (XIXe-XXIe siècles) / GICELAH du CSIC. Elle a à son actif 4 cycles de 6 ans en recherche et dirige le Réseau thématique d'Excellence Redes Transatlánticas: Prácticas Editoriales de la Re(d)pública Iberoamericana (FFI12015-71940-REDT), officiellement reconnu par le Ministère de l'Économie et de la Compétitivité espagnol. Elle est autrice, éditrice et co-éditrice de 13 livres et coordinatrice et éditrice de numéros monographiques de revues indexées telles que Ínsula, Revista de Estudios Hispánicos o Lectora. En outre, elle a publié près d'une centaine de travaux de recherche dans des volumes collectifs et des revues internationales en France, Italie, États-Unis, Allemagne, Pays-Bas, Angleterre, Argentine ou Egypte (Bulletin Hispanique, Journal of Spanish Culltural Studies, Studi Ispanici, Bulletin of Spanish Studies, Revista de Occidente, Asclepio. Revista de Historia de la Medicina, Quimera, Journal of the History of Sexuality, etc.).

Pura FERNÁNDEZ : El canal de papel : diplomacia, coleccionismo y colonialismo editorial. Francia, España y América Latina en el siglo XIX
En la arquitectura de los lazos entre Francia y América Latina, una vez consumados los procesos de independencia, destacaron algunos agentes sin los cuales no es posible entender los actuales mapas de circulación de los bienes culturales. Fruto de la nueva realidad geopolítica nacida de la aparición de las jóvenes naciones americanas, en ciudades como París y Barcelona se gestaron unas comunidades transnacionales de editores y escritores que no solo definieron imaginarios y nuevas formas de producción y difusión del conocimiento, sino que también se aliaron con los gestores de la diplomacia como agentes de mediación de efectivas redes de penetración neocolonial. Esta ponencia analizará algunos estudios de caso de editores de revistas y de libros estrechamente unidos a un programa de extractivismo cultural ajustado a la escala del nuevo imperialismo europeo ensayado por la Francia del II Imperio. La consolidación de una disciplina incipiente, el americanismo, con su discurso exotizante de la diversidad del Nuevo Mundo, fue uno de los pilares de este circuito totalizador que anticipaba la creación de nuevos canales de dominación simbólica.

Pura Fernández, Doctora por la Universidad Autónoma de Madrid, es Profesora de Investigación del Instituto de Lengua, Literatura y Antropología del Centro de Ciencias Humanas y Sociales del CSIC (Madrid), del que ha sido Vicedirectora entre 2010 y 2012 y jefe del Departamento de Literatura Española entre 2002 y 2006. Investigadora responsable de nueve Proyectos de Investigación de I+D+i, financiados en convocatorias oficiales competitivas, y de una Acción Integrada Hispano-Francesa, es la responsable del Grupo de Investigación sobre Cultura, Edición y Literatura en el Ámbito Hispánico (siglos XIX-XXI) GICELAH del CSIC. Cuenta en su haber con cuatro Sexenios de investigación y dirige la Red Temática de Excelencia Redes Transatlánticas : Prácticas Editoriales de la Re(d)pública Iberoamericana (FFI12015-71940-REDT), reconocida oficialmente por el Ministerio de Economía y Competitividad del Gobierno de España. Es autora, editora y co-editora de trece libros; y coordinadora y editora de números monográficos revistas indexadas como Ínsula, Revista de Estudios Hispánicos o Lectora; ademas ha publicado cerca de 100 trabajos de investigación en volúmenes colectivos y en revistas internacionales en Francia, Italia, EEUU, Alemania, Países Bajos, Inglaterra, Argentina o Egipto (Bulletin Hispanique, Journal of Spanish Culltural Studies, Studi Ispanici, Bulletin of Spanish Studies, Revista de Occidente, Asclepio. Revista de Historia de la Medicina, Quimera, Journal of the History of Sexuality, etc.).

Miguel FERNÁNDEZ LABAYEN : Les plateformes de vidéo à la demande (VOD) comme circuit cinématographique : les "Œuvres originales de Netflix" d'Espagne et d'Amérique Latine
Bien que la marque Netflix, comme plateforme globale de streaming, soit associée à la production et à la distribution de séries, l'entreprise, depuis 2015, a développé la production, l'achat et la distribution de longs-métrages qui, plus tard, sont présentés comme des "œuvres originales de Netflix". Le volume de ces "premières" a bondi de façon spectaculaire, au point que le service VOD a lancé 200 de ces titres sur la seule année 2020. Cette communication examine une partie spécifique du corpus des "Œuvres originales de Netflix", celle des films produits en espagnol, que dépasse seulement, en termes quantitatifs, le nombre de productions en anglais. Notre recherche soutient l'idée que la stratégie cumulative de Netflix sur le marché hispanophone est la tentative industrielle la plus récente de traiter l'Espagne et l'Amérique Latine comme un marché homogène, ce que Teresa Hoefoert de Turégano avait appelé en son temps une "hypothétique hispanophonie" (2004), et qui s'est traduit, antérieurement, par de nombreux contrats de co-production et des programmes institutionnels tels que ceux d'Ibermedia et de bien d'autres. En examinant la tentative spécifique de Netflix de favoriser cette communauté transnationale, notre communication analyse les tendances existantes sous le concept d'"œuvre originale", en incluant celles qui font écho au thème de la mobilité qui, sans aller plus loin, était déjà la marque des films produits sous les auspices de l'"hispanophonie". Par ailleurs, notre travail met aussi en lumière les relations textuelles et intertextuelles entre les films hispaniques de Netflix et la production et distribution de séries de Netflix sur les mêmes marchés. Enfin, notre communication fait le constat du déséquilibre entre l'accent que met Netflix sur les films espagnols et leur promotion en Amérique Latine face à la présence plus modeste d'"œuvres originales" latino-américaines en Espagne et en Europe. Notre travail se conclut sur une mise en garde quant au rôle des plateformes de VOD dans les dynamiques industrielles globales et quant à la nécessité d'examiner aussi bien qualitativement que du point de vue de l'historiographie leur façon de faire, dès lors qu'elles perpétuent des pratiques économiques et culturelles déjà existantes.

Miguel FERNÁNDEZ LABAYEN : Las plataformas de video bajo demanda como circuito cinematográfico : los "Originales de Netflix" de España y Latinoamérica
Si bien la marca Netflix como plataforma de streaming global se suele vincular con su producción y distribución de series, desde 2015 la empresa ha incrementado la producción, la compra y la distribución de largometrajes que posteriormente son presentados como "Originales de Netflix". El volumen de estos estrenos ha aumentado espectacularmente, hasta el punto que el servicio de vídeo bajo demanda lanzará casi 200 de estos títulos sólo en 2020. Esta comunicación examina una línea específica del corpus de "Originales de Netflix" : nos referimos a sus películas producidas en español, un cuerpo de filmes sólo superado por el número de producciones en inglés en términos cuantitativos. Nuestra investigación argumenta que la estrategia acumulativa de Netflix en el mercado hispanohablante es el último intento industrial de tratar a España y Latinoamérica como un mercado cohesionado, lo que Teresa Hoefoert de Turégano denominó en su momento como "hipotética hispanofonía" (2004), como forma de trabajar sobre tradiciones e intentos industriales e institucionales tales como Ibermedia y otros. Al examinar el intento de explotar esa comunidad transnacional por parte de Netflix, la ponencia estudia las tendencias existentes bajo el concepto del "original", incluyendo como aspecto notable toda una serie de narraciones que trabajan sobre la movilidad de los personajes, algo ya presente en el cine clásico latinoamericano, sin ir más lejos. Por otro lado, nuestro trabajo también ilumina las relaciones textuales e intertextuales entre las películas hispánicas de Netflix y la producción y distribución de series de Netflix en esos mismos mercados. Por último, la comunicación constata el desequilibrio entre el énfasis de Netflix en las películas españolas y su promoción en Latinoamérica frente a la parca presencia de "originales" latinoamericanos en España y Europa. Nuestra intervención concluye con una llamada de atención sobre el rol de las plataformas de vídeo bajo demanda en las dinámicas industriales globales y sobre la necesidad de examinar cualitativamente e historiográficamente sus comportamientos como continuidad de prácticas económicas y culturales preexistentes.

Miguel Fernández Labayen es profesor titular del departamento de Comunicación de la Universidad Carlos III de Madrid y miembro del grupo de investigación Tecmerin. Es uno de los dos investigadores principales del proyecto de investigación del proyecto de investigación "Cartografías del Cine de Movilidad en el Atlántico Hispánico" (CSO2017-85290-P), financiado por FEDER y el Ministerio de Ciencia e Innovación del Gobierno de España.

Eva-Rosa FERRAND VERDEJO : "CinemaChile, making Chilean films global" : l'internationalisation du cinéma chilien comme outil de développement de l'industrie cinématographique
L'industrie cinématographique chilienne est encore relativement jeune et, donc, assez précaire. Pour survivre, cette industrie se construit sur une relation de coopération avec des pays qui disposent d'une industrie plus stable. Cette coopération est le résultat d'une politique de soutien aux co-productions internationales, menée tant par l'État que par des institutions privées. Ainsi, CinemaChile œuvre exclusivement à l'internationalisation de toutes les œuvres audiovisuelles produites au Chili. En facilitant la participation des films chiliens aux festivals étrangers et en les rendant attractifs aux marchés étrangers, CinemaChile prétend contribuer au développement de l'industrie nationale et à sa professionnalisation. Dans ce travail nous présenterons CinemaChile, et nous verrons en quelle mesure la coopération internationale est considérée comme une clé pour le développement de l'industrie, tout en montrant les limites d'une telle conception.

Eva-Rosa Ferrand Verdejo est doctorante contractuelle en cotutelle aux universités de CY Cergy-Paris (France) et Warwick (Royaume-Uni). Son travail porte sur la génération de cinéastes chiliens nés pendant la dictature de Pinochet et, plus particulièrement, sur leur relation au trauma collectif qu'a connu le pays de 1973 à 1990 — ce qui implique des questions de production et de distribution. Elle est co-autrice de l'ouvrage Guzmán, El Botón de Nácar, publié aux Éditions Atlande en 2020.

Ana GALLEGO CUIÑAS : La valeur des festivals littéraires au XXIe siècle : le cas du festival "Paris ne finit jamais"
Les festivals littéraires jouent un rôle important dans la construction de la valeur de la littérature latino-américaine au XXIe siècle, bien qu'ils n'aient guère été étudiés dans le domaine de l'hispanisme. Depuis l'impact de la mondialisation et du développement néolibéral sur l'industrie créative, les festivals de littérature se sont non seulement répandus d'un côté et de l'autre de l'Atlantique, mais mènent également un processus de sélection et de légitimation publique de certaines figures, genres, thèmes et l'esthétique qui a un effet sur la conformation du goût et sur le nouvel agenda des valeurs littéraires, au point qu'il a déplacé les instances de médiation hégémonique, traditionnellement associées aux distinctions et académies appartenant à l'État. Avec cet horizon, je présenterai dans cet ouvrage une analyse qualitative (avec des instruments de critique littéraire et de théorie culturelle) et quantitative (avec des techniques sociologiques) du programme du Festival de littérature latino-américaine "Paris ne finit jamais", réalisé en 2020 de manière virtuelle, qui a eu un succès et un impact notables dans le domaine culturel de l'hispanisme.

Ana Gallego Cuiñas est professeure titulaire au Département de littérature espagnole de l'université de Grenade. Docteur et BA en philologie hispanique et BA en anthropologie sociale et culturelle de l'université de Grenade, elle a fait partie du prestigieux programme "Ramón y Cajal" et a été chercheuse invitée à l'université de Californie à Los Angeles, Princeton, Paris-Sorbonne, Université de Buenos Aires et Yale. Elle a donné plusieurs conférences internationales et a été professeure invitée aux États-Unis, en France, en Argentine, au Pérou et en Espagne. Ses publications, parues dans plusieurs magazines internationales, portent sur la littérature dominicaine, le récit contemporain du Rio de la Plata, sur l'écriture autobiographique, sur les études transatlantiques de la littérature, sur le féminisme, sur le marché de l'édition et la relation entre littérature et économie. Ses derniers livres sont: Ricardo Piglia et la littérature mondiale (2019), Les romans argentins du XXIe siècle. Nouveaux modes de production, de diffusion et de réception (2019). Elle est actuellement chercheuse principale du projet LETRAL sur la politique et l'esthétique commune et dissidente, du projet et de la plateforme ECOEDIT sur les éditeurs indépendants en langue espagnole et du projet FEMENEDIT sur les éditrices ibéro-américaines au XXIe siècle. Elle est également Vice-Doyenne de la Culture et de la Recherche de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'université de Grenade.

Ana GALLEGO CUIÑAS : El valor de los festivales literarios en el siglo XXI : el caso del festival "Paris ne finit jamais"
Los festivales literarios cumplen un papel sustancial en la construcción del valor de la literatura latinoamericana en el siglo XXI, aunque apenas hayan sido estudiados en el campo del hispanismo. Desde el impacto de la globalización y el desarrollo neoliberal en la industria creativa, los festivales de literatura no solo han ido prodigándose a un lado y otro del Atlántico, sino que están llevando a cabo un proceso de selección y legitimación pública de determinadas figuras, géneros, temáticas y estéticas que tiene efecto en la conformación del gusto y en la nueva agenda de valores literarios ; hasta el punto que ha desplazado a instancias de mediación hegemónicas, tradicionalmente asociadas a premios y academias que pertenecían al Estado. Con este horizonte, expondré en este trabajo un análisis cualitativo (con instrumentos de la crítica literaria y la teoría cultural) y cuantitativo (con técnicas sociológicas) del programa del Festival de Literatura Hispanoamericana "Paris ne finit jamais", realizado en 2020 de forma virtual ; que tuvo un notable éxito e impacto en el campo cultural del hispanismo.

Ana Gallego Cuiñas es Profesora titular en el Departamento de Literatura española de la Universidad de Granada. Doctora y Licenciada en Filología Hispánica y licenciada en Antropología Social y Cultural por la Universidad de Granada, ha sido contratada del prestigioso programa "Ramón y Cajal" e investigadora visitante en la Universidad de California Los Ángeles, Princeton, Paris-Sorbonne, Universidad de Buenos Aires y Yale. Ha dictado múltiples conferencias internacionales y ha sido profesora invitada en EEUU, Francia, Argentina, Perú y España. Sus publicaciones han aparecido en editoriales y revistas de reconocido prestigio internacional sobre temas dominicanos, narrativa rioplatense contemporánea, escritura autobiográfica, estudios transatlánticos de literatura, feminismo, mercado editorial y acerca de la relación entre literatura y economía. Sus últimos libros son : Otros. Ricardo Piglia y la literatura mundial (2019), Las novelas argentinas del siglo 21. Nuevos modos de producción, circulación y recepción (2019). En la actualidad es la Investigadora Principal del Proyecto LETRAL sobre Políticas de lo Común y Estéticas Disidentes, del Proyecto y plataforma ECOEDIT sobre editoriales independientes en lengua castellana y del Proyecto FEMENEDIT sobre mujeres editoras iberoamericanas en el siglo XXI. También es Vicedecana de Cultura e Investigación de la Facultad de Filosofía y Letras de la Universidad de Granada.

Magali KABOUS : Lieu commun ? La Havane dans le cinéma distribué en France. Stéréotypes resémantisés pour dessiner une capitale
Nous nous proposons dans cette communication de nous interroger sur l'identification et la réception de stéréotypes dans certaines fictions latino-américaines distribuées en France ces vingt dernières années. La question est évidemment marquée par une forte subjectivité et est très fluctuante selon le pays de production et le pays qui reçoit le film. Les films peuvent véhiculer une vision considérée comme fantasmée ou idéalisée qui enfermerait le pays dans un cliché éculé. À l'inverse, lors de l'exhibition sur le marché international, stratégiquement ou involontairement, certains films proposent au spectateur étranger des éléments de reconnaissance qui facilitent l'adhésion. Cette question implique différents acteurs et réalités : le cinéaste, son contexte de production, les réseaux de distribution, les publics festivaliers ou en salle, les critiques.

Après avoir soutenu à Toulouse 2 le Mirail une thèse de doctorat en "Études sur l'Amérique latine", Magali Kabous a obtenu en 2008 un poste de Maîtresse de Conférences à l'université Lyon 2. Ses recherches portent sur le cinéma latino-américain, en particulier le cinéma indépendant cubain et les relations entre artistes et institutions. Elle collabore avec différents festivals et salles de cinéma en France et à l'étranger.
Derniers articles publiés ou interventions
"El otro festival – La Muestra joven en La Habana (2000-2020?)", Coloquio internacional de Cine iberoamericano contemporáneo, Cartagena de Indias, 2020.
"Nicanor O'Donnell, révélateur cinématographique des travers de la société cubaine", Dossier Humour et politique, Atlante. Revue d'Études Romanes, n°13, 2020, p. 330-349.
"¿Cómo entender el sistema de financiación del cine cubano y no morir en el intento?", Archivos de la filmoteca, "América Latina/España/Europa. Ayudas institucionales y coproducción cinematográfica desde 1990", Valencia, abril 2019, n°76, pp. 111-123.
Dernier ouvrage publié
Avec I. Del Valle Dávila et E.-R. Ferrand Verdejo, Guzmán. El botón de nácar, Atlande, 2020.

Gabriela LÁZARO : Réception et traduction de la poésie concrète brésilienne en France : poésie inédite ou absorbée par les courants littéraires de l'époque ?
La poésie concrète en France a souvent été présentée comme une manifestation nouvelle dans le sillage des révolutions poétiques d'avant-garde telles que le lettrisme ou la poésie sonore. En même temps, elle a aussi été absorbée par des courants tels que le structuralisme ou le pop art. Dans cette communication, nous réfléchirons sur la circulation et la réception critique du groupe brésilien Noigandres (1953) en France : comment cette poésie "supranationale" a-t-elle été adaptée aux différentes lignes éditoriales françaises ? Comment la critique a-t-elle perçu l'évolution progressive de la poésie concrète vers le numérique ? Nous nous appuierons sur les premières contributions du groupe dans les magazines littéraires français entre les années 1960 et la fin des années 1980.

Gabriela Lázaro, doctorante en Études Hispaniques à CY Cergy Paris Université sous la direction de Gustavo Guerrero, fait également partie du projet The Online Critical Compendium of Lyric Poetry (Programme Sinergia Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique). Sa thèse vise à étudier le lyrisme et l'intermédialité dans la poésie latino-américaine contemporaine.

Maria LUNA-RASSA : Sud à la demande : Explorations décoloniales et nouvelles circulations dans le cinéma colombien
La professionnalisation de collectifs de cinéma issus des communautés indigènes en Colombie s'ouvre tout autant sur une perspective décoloniale que sur un examen de la nécessaire négociation avec les mécanismes digitaux de circulation de contenus en ligne. Cette communication explore l'espace qu'occupe la distribution dans le cinéma réalisé par des collectifs et des communautés dans le champ des mobilités transnationales dans lequel naît et se développe ce que l'on appelle le "nouveau cinéma colombien". Dans le contexte d'un cinéma marginal cosmopolite dans lequel la co-production européenne et la projection dans des festivals internationaux ont été un acteur central sur les scènes du sud global, les pratiques de circulation du cinéma indigène permettent d'évaluer de façon critique les exclusions de ce système et la nécessité de considérer d'autres configurations de mobilité audio-visuelle.

Maria LUNA-RASSA : Sur on Demand : Exploraciones decoloniales y nuevas circulaciones en el cine colombiano
La profesionalización de colectivos de cine de comunidades indígenas en Colombia se abre tanto a una perspectiva decolonial como a un examen de la necesaria negociación con los mecanismos digitales de circulación de contenido online. Esta presentación explora el lugar que ocupa la distribución en el cine realizado por colectivos y comunidades dentro del campo de movilidades transnacionales en el que surge y se desarrolla el llamado "nuevo cine colombiano". En el contexto de un cine de márgenes cosmopolitas en el que la co-producción europea y la exhibición en festivales internacionales han sido un actor central entre los escenarios del sur global, las prácticas de circulación del cine indígena permiten evaluar de forma crítica las exclusiones de este sistema y la necesidad de contemplar otras configuraciones de movilidad audiovisual.

Maria Luna. Profesora asociada de TecnoCampus y UOC (Universitat Oberta de Catalunya). Es investigadora del grupo Narrativas de la Resistencia, miembro de ALADOS (Corporación colombiana de documentalistas) y co-editora junto a Pablo Mora y Daniela Samper del libro Territorio y memoria sin fronteras, nuevas estrategias para pensar lo real.

Manuel MACERA FUMIS : Julio Cortázar en France : traduction et édition de son conte Casa tomada
Le célèbre conte Casa tomada (1946) de Julio Cortázar a été traduit en France par sa traductrice habituelle, Laure Bataillon, et publié chez Gallimard en 1968 sous le titre de Maison occupée. Mais cette traduction française de ce récit n'a pas été la première : dans les années 1950, le traducteur amateur Jean Barnabé avait déjà traduit pour la première fois ce texte. Or, sa traduction est restée inédite suite au refus de l'éditeur Roger Caillois. Nous allons reconstituer, dans un premier temps, cette collaboration frustrée entre Cortázar et Barnabé et tenter d'analyser ensuite les stratégies éditoriales en vertu desquelles l'une des traductions a été acceptée et l'autre refusée. Nous nous intéresserons ici à la façon dont Caillois essaie de faire rentrer Cortázar dans le marché littéraire français, comme il était en train de le faire, à l'époque, avec Borges. Cela nous permettra de réfléchir aux limites de la compréhension entre l'Amérique latine et la France. Et, dans un dernier temps, nous allons faire une lecture comparative des deux traductions qui aura pour objectif de retracer l'idéologie qu'elles véhiculent.

Manuel Macera Fumis est doctorant en études hispanophones à l'ED AHSS au sein de CY Cergy Paris Université depuis octobre 2020, sous la direction de Gustavo Guerrero et en co-direction avec Julio Premat (Université Paris 8). Le titre provisoire de sa thèse est "Julio Cortázar en France. Construction d'image d'auteur, traduction, réception et édition de son œuvre entre 1951 et 1984". Ses axes de recherche sont : littérature argentine, traductologie, édition, études de réception, image d'auteur, rapports Amérique latine-France.

Manuel MACERA FUMIS : Traduciendo los cuentos de Cortázar en Francia
El famoso cuento Casa tomada (1946) de Julio Cortázar fue traducido en Francia por su traductora fetiche, Laure Bataillon, y publicado en la editorial Gallimard en 1968 con el título de Maison occupée. Pero ésta no fue la primera traducción al francés de este relato : en los años 50 el traductor amateur Jean Barnabé tradujo por primera vez este texto, aunque su traducción nunca fue publicada por la negativa del editor Roger Caillois. En un primer momento reconstituiremos esta colaboración frustrada entre Cortázar y Barnabé y a continuación analizaremos las estrategias editoriales por las cuales se tomó la decisión de aceptar una traducción y rechazar la otra. En este apartado nos centraremos en la forma en la que Caillois intenta que Cortázar integre el mercado literario francés, como estaba haciendo, en esa época, con Borges. Esto nos permitirá reflexionar sobre los límites de la comprensión entre América Latina y Francia. Y, por último, procederemos a hacer una lectura comparativa de las dos traducciones con el objetivo de indagar en la ideología que vehiculan.

Sophia McCLENNEN : L'économie de la diversité culturelle : analyse du rôle de la France dans la distribution du cinéma latino-américain
La diversité culturelle a longtemps été utilisée comme un argument pour contrer une tendance à concevoir les films comme de simples marchandises. Depuis le plaidoyer français en faveur d'une exception culturelle, au moment des accords du GATT de 1993, le cinéma a été enfermé dans un paradigme binaire entre bien culturel et bien de consommation. Ces concepts se sont affermis dans la Convention de l'UNESCO portant sur la Protection et la Promotion de la Diversité des Expressions Culturelles (2005). Cette communication soutient cependant que le dilemme entre marchandise et bien culturel, en répondant à une finalité politique, ne résiste pas à un examen minutieux des politiques cinématographiques qui, de façon ostensible, sont animées du désir de protéger la culture mais qui, souvent, dans le même temps, sont conçues pour protéger des marchés de produits cinématographiques. En analysant des exemples du rôle que la France a joué dans la distribution du cinéma latino-américain, cette communication suggère que nous avons besoin d'un cadre plus nuancé pour comprendre les marchés du cinéma à l'ère de la globalisation.

Sophia McCLENNEN : The Economics of Cultural Diversity : Analyzing the Role of France in Distributing Latin American Cinema
Cultural diversity of cinema has long been held out as a counter to understanding films as simply commodities. Ever since the French arguments for a cultural exception during the GATT agreements of 1993, cinema has been understood in a binary paradigm divided between culture and commodity. These concepts held steady in the 2005 UNESCO Convention on the Protection and Promotion of the Diversity of Cultural Expressions (2005). This paper argues, however, that the binary between commodity and culture, while serving a political end, does not hold up to scrutiny since film policies that ostensibly derive from a desire to protect culture are often, also designed to protect markets for cinematic commodities. Analyzing examples of the role that France has played in distributing Latn american cinema, this paper suggests that we need a more nuanced framework for understanding the cinema markets in the global era.

Marina MOGUILLANSKY : Les coproductions entre la France et l'Amérique Latine
Dans cette communication, j'analyserai l'évolution des coproductions entre France et pays d'Amérique Latine dans la période qui va de 1995 à 2015, deux décennies marquées par l'augmentation de la coopération et du développement des coproductions entre les pays d'Amérique Latine, avec une participation remarquable de l'État français. En premier lieu, j'analyserai l'évolution dans le temps de l'association entre la France et l'Amérique Latine, afin de montrer l'accroissement des coproductions et la consolidation de certaines associations privilégiées entre les professionnels du cinéma des deux continents ; ensuite, j'identifierai les pays d'Amérique Latine qui se sont associés le plus fréquemment avec la France pour coproduire ; enfin, je présenterai un panorama des principales thématiques et esthétiques, parmi une sélection de coproductions, en choisissant celles qui ont eu la plus grande circulation ou un fort impact critique ou encore qui ont été primées. Cette analyse nous permettra une approche des coproductions franco-latino-américaines, une meilleure caractérisation des sources de financement utilisées et un premier bilan des films ainsi réalisés.

Marina MOGUILLANSKY : Las coproducciones entre Francia y países latinoamericanos
En esta presentación analizaré la evolución de las coproducciones entre Francia y países latinoamericanos en el período que va desde 1995 hasta 2015, abarcando dos décadas signadas por el aumento de la cooperación y del fomento de las coproducciones entre países latinoamericanos, con una participación destacada del Estado francés. En primer lugar, analizaré la evolución en el tiempo de la asociación franco-latinoamericana, a los fines de mostrar el incremento de las coproducciones y la consolidación de ciertas asociaciones preferenciales entre profesionales del campo cinematográfico de ambos países ; en segundo lugar, identificaré a los países de América Latina que se asociaron con más frecuencia con Francia para coproducir ; por último, presentaré un panorama de las principales temáticas y estéticas de una selección de las coproducciones, eligiendo las que tuvieron una mayor circulación, impacto crítico o premiaciones. Este análisis nos permitirá un acercamiento a las coproducciones franco-latinoamericanas, una mejor caracterización de las fuentes de financiamiento utilizadas y un primer balance de los films así realizados.

Gesine MÜLLER : Historias transnacionales del libro y el debate sobre la literatura mundial : literaturas caribeñas en Francia y Alemania
Les débats en sciences de la culture sur le concept de littérature mondiale (Weltliteratur), qui ont connu un regain d'intensité ces vingt dernières années, sont étroitement liés aux questions transnationales des échanges dans un monde polycentrique. J'esquisserai brièvement cette problématique avant de m'arrêter plus longuement sur les nouvelles perspectives dans la distribution et la réception des littératures caribéennes en France et en Allemagne. L'enjeu est en particulier de mettre en parallèle le champ de tension conceptuel fécond des différents concepts de littérature mondiale avec les mécanismes de sélection pratiqués par les grandes maisons d'édition internationales.

Gesine Müller est professeure de philologie romane à l'université de Cologne ; elle dirige un groupe de recherche dans le cadre du ERC Consolidator Grant ("Reading Global"). Ses activités de recherches portent sur les littératures latino-américaines et caribéennes, le romantisme en France, les processus du transfert.
Publication récente
Wie wird Weltliteratur gemacht ? Globale Zirkulationen lateinamerikanischer Literaturen, De Gruyter, 2020.

Florence OLIVIER : Étonnants Latino-américains : Bolaño, Volpi, Bellatin, en VF pour la littérature comparée
Illustrant des tendances de la littérature de l'extrême contemporain à travers les stratégies et les enjeux de leurs poétiques romanesques, Bolaño, Volpi, Bellatin et Mallard les saisissent ou les produisent à l'échelle de la littérature dite "mondiale" depuis l'aire culturelle hispanique et plus précisément latino-américaine. Comment certaines de leurs œuvres, qui créent des fictions d'auteurs japonais, français, allemand, autrichien, ou qui mettent en fable l'asymétrie des transferts culturels entre penseurs français et intellectuels mexicains, interrogent-elles par ces choix fictionnels la notion de diversité culturelle latino-américaine tout autant que le crypto-eurocentrisme de la littérature "mondiale"? De telles entreprises fictionnelles abordent ces questions de biais, ou élaborent à leur propos de la critique et de la théorie littéraires amusantes. Écrites en espagnol mais postulant l'usage d'autres langues dans leurs univers fictionnels, lues en version française à l'échelle de la littérature "mondiale" dans le domaine de la Littérature Comparée, elles demeurent, malgré ou grâce à ces "défamiliarisations", exemplaires de cette position latino-américaine à l'égard de la tradition dont Borges indiquait naguère le Sud aux écrivains argentins.

Florence Olivier enseigne la Littérature Comparée à l'université Sorbonne Nouvelle. Spécialiste en littérature latino-américaine et traductrice, elle est l'auteur de Carlos Fuentes ou l'imagination de l'autre, Aden, Londres, (2009) et de Sous le roman, la poésie. Le défi de Roberto Bolaño, Hermann (2016). Elle a codirigé avec Françoise Moulin-Civil et Teresa Orecchia-Havas La littérature latino-américaine au seuil du XXIe siècle, Aden, Londres, 2012, volume issu d'un colloque de Cerisy. Elle codirige la revue América-Cahiers du Criccal publiée par les Presses de la Sorbonne Nouvelle.

Gloria PINEDA-MONCADA : Coproduction et décollage de l'industrie cinématographique colombienne. Le rôle joué par la France dans la consolidation, en Colombie, d'un modèle de production cinématographique promouvant la diversité culturelle : le cinéma d'auteur
Le cinéma d'auteur — né en France dans les années 1950 avec la politique des auteurs — a pris au fur et à mesure de l'ampleur en Colombie à tel point qu'il est devenu le type de cinéma qui a le plus développé l'industrie nationale dans ces dernières décennies. Dans ce contexte, la France est devenue le coproducteur par excellence de toute une nouvelle génération de réalisateurs colombiens intéressée par la production d'un cinéma artistique et divers. Dans cette communication nous nous intéressons donc au rôle joué par l'Hexagone dans le décollage de l'industrie cinématographique colombienne entre les années 1998 et 2012. S'agit-il d'un processus émergeant d'"hégémonie culturelle" dans lequel, sous une optique universaliste, la France établit des alliances avec d'autres pays, dont la Colombie, pour préserver la diversité culturelle face aux logiques de la mondialisation et à la suprématie commerciale de Hollywood? Pour répondre à cette question, nous proposons d'analyser le discours des institutions et des acteurs sociaux qui ont participé au développement de l'industrie cinématographique colombienne et à la configuration des politiques culturelles en France et en Colombie centrées sur la diversité culturelle.

Gloria Pineda-Moncada est doctorante en sciences de l'information et de la communication à l'université Toulouse III - Paul Sabatier au sein du laboratoire LERASS et titulaire d'un Master en Études cinématographiques de l'université Paris Diderot - Paris 7. Depuis 2015, ses travaux, et notamment sa thèse, portent sur la coproduction cinématographique entre la France et la Colombie et les relations de pouvoir que sous-entend cette pratique. Auteure de l'ouvrage Cinéma politique colombien : les formes de représentation d'une idéologie de dissidence (1966-1976) ainsi que d'autres articles scientifiques concernant le cinéma d'auteur colombien contemporain.

Amanda RUEDA : Cinémas transnationaux d'Amérique latine : entre rapports asymétriques et tentatives discursives décoloniales
La fiction cinématographique contemporaine en Amérique latine interroge fortement les processus de création à l'œuvre dans le circuit festivalier international et qui sont associés à l'émergence d'une territorialité transnationale. Les dynamiques de production et de circulation de ces films dessinent une situation interculturelle complexe traversée par le principe de défense de la diversité culturelle, prégnant aussi bien dans le discours des responsables des festivals que dans celui des institutions publiques et des producteurs. À partir de la notion de cosmopolitique proposée par Ulrick Beck, nous tentons d'appréhender la complexité d'une expérience de l'entre-deux des cinéastes en termes de la promotion de leurs ressources dans le cadre d'une opération qui pourrait être qualifiée de "décoloniale".

Amanda Rueda est MCF en Sciences de l'information et de la communication à l'université Toulouse 2 Jean Jaurès.
Derniéres publications
L'Amérique latine en France. Festivals de cinéma et territoires imaginaires, PUM, 2018.
"Plataformas profesionales de festivales. Nuevas condiciones de la internationalización de los cines de América Latina", Archivos de la filmoteca, n°77, octobre 2019, p. 71-91.
"Festival et marché : le rôle du festival Cinélatino de Toulouse dans l'industrie du "cinéma d'auteur"", Entrelacs [En ligne], 2018.

Ignacio SÁNCHEZ PRADO : Les limites du transnationalisme. Le cinéma mexicain et la division du travail cinématographique
Le transnationalisme a émergé de facto comme un modèle de production et de circulation qui décentre les cinémas latinoaméricains de leur propre territorialité, favorisant ainsi des structures globales de production et circulation. Cette communication questionne les conséquences esthétiques et culturelles de ce phénomène sur les cinémas nationaux. Malgré l'évidente qualité du cinéma transnational contemporain, un grand nombre de ces modèles impliquent le prélèvement de ressources culturelles, techniques et économiques des productions cinématographiques nationales fortement financées par de l'argent public au bénéfice d'organismes transnationaux. Ma réflexion s’appuiera en particulier sur le cinéma mexicain contemporain.

Ignacio SÁNCHEZ PRADO : Los límites del transnacionalismo. El cine mexicano y la división del trabajo cinematográfico
El transnacionalismo ha emergido de facto como un modelo de producción y circulación que descentra a los cines latinoamericanos de su territorialización latinoamericana, permitiendo estructuras globales de producción y circulación. Esta ponencia plantea una reflexión sobre las consecuencias estéticas y culturales sobre los cines nacionales. A pesar de la indudable calidad del cine transnacional contemporáneo, muchos de estos modelos implican la extracción de recursos culturales, técnicos y económicos de cinematografías nacionales fuertemente financiadas con dinero público para el beneficio de corporaciones transnacionales. La ponencia utilizará en particular al cine mejicano contemporáneo para esta reflexión.

Christilla VASSEROT : Dramaturgies nomades
Le théâtre n'a pas attendu la pandémie et la fermeture des salles de spectacle pour s'approprier des espaces de jeu non conventionnels. Après s'être émancipées du texte, du moins partiellement, certaines dramaturgies contemporaines sont également parties en quête de nouvelles scènes. Ce théâtre se loge désormais ailleurs que dans le livre, la salle de théâtre, la rue, etc. et l'on voit se développer des écritures en transformation, en fonction des lieux et des conditions de représentation, des festivals, des programmations, mais aussi des nouveaux modes de diffusion (les réseaux sociaux, par exemple). Ces textes qui évoluent au fil de leur circulation interrogent également l'acte même de traduire.

Christilla Vasserot est maître de conférences à l'université Sorbonne Nouvelle. Elle a consacré une grande partie de ses recherches au théâtre latino-américain contemporain. Elle traduit du théâtre, des romans et des bandes dessinées, d'auteurs espagnols et latino-américains. Elle a codirigé avec Denise Laroutis l'anthologie Nouvelles écritures théâtrales d'Amérique latine. 30 auteurs sur un plateau, Éditions Théâtrales, Série "Les Cahiers de la Maison Antoine Vitez", 2012.

Ana VIÑUELA : Les exportateurs français, acteurs de la globalisation du cinéma d'Amérique Latine
Les vendeurs internationaux constituent une catégorie d'intermédiaires culturels peu étudiée, malgré leur rôle clé dans le processus d'internationalisation d'auteurs et de cinématographies nationales d'Amérique Latine. Dans cette communication je m'attacherai à analyser les logiques professionnelles qui structurent l'activité des exportateurs français dont les catalogues incluent des œuvres de cinéastes étrangers, et les stratégies de ces acteurs pour transformer le capital symbolique d'un film, généré principalement autour des festivals, en bien marchand soumis aux règles du marché. J'examinerai ensuite la transformation du modèle économique de l'exportation du cinéma indépendant qui a favorisé la diversité culturelle dans l'industrie cinématographique. Ce modèle, basé sur la vente de droits à des distributeurs dans de multiples territoires, est aujourd'hui ébranlé par le rétrécissement du marché de la salle et le déplacement de la consommation vers les plateformes numériques, introduisant de nouveaux questionnements et enjeux concernant la diversité et la visibilité du cinéma d'auteur latino-américain dans le contexte de la globalisation.

Ana Viñuela est maitresse de conférences en économie du cinéma et de l'audiovisuel à l'université Sorbonne Nouvelle, et membre de l'Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (IRCAV). Ses recherches portent sur la coproduction et la circulation internationale du cinéma d'auteur, les transformations des industries et des marchés audiovisuels et les politiques publiques qui régulent ces secteurs. En 2007, elle a participé à la création de l'École supérieure de l'audiovisuel de l'INA (Institut national de l'audiovisuel), dont elle a été directrice des études jusqu'en 2012. Auparavant, elle a été responsable des projets d'un fonds d'investissement dans l'industrie audiovisuelle et a dirigé plusieurs initiatives de formation de professionnels du cinéma et de la télévision dans le cadre du programme MEDIA de l'Union européenne.

Ana VIÑUELA : Los exportadores franceses, actores de la globalización del cine de América Latina
Los vendedores internacionales constituyen una categoría de intermediarios culturales poco estudiada, cuya contribución es sin embargo clave para entender el proceso de internacionalización de autores y de cinematografías nacionales de América Latina. En esta comunicación analizaré las lógicas profesionales que estructuran la actividad de los exportadores franceses cuyos catálogos incluyen obras de cineastas extranjeros y las estrategias de estos actores para convertir el capital simbólico de una película, que se genera principalmente en torno a los festivales, en un bien comercial sujeto a las leyes del mercado. A continuación, examinaré la transformación del modelo económico de la exportación de cine independiente que ha favorecido la diversidad cultural en la industria cinematográfica. Este modelo, basado en la venta de derechos a distribuidores en múltiples territorios, se ve alterado en la actualidad por la contracción del mercado de la distribución en las salas y el desplazamiento del consumo hacia las plataformas digitales, lo cual genera nuevos interrogantes y desafíos en relación a la diversidad y la visibilidad del cine de autor latinoamericano en el contexto de la globalización.

Ana Viñuela es profesora titular de economía del cine y del audiovisual en la Universidad Sorbonne Nouvelle y miembro del IRCAV (Institut de Recherche sur le cinéma et l'audiovisuel). Su actividad investigadora se centra actualmente en la coproducción y la circulación internacional de cine de autor, las transformaciones de las industrias y los mercados audiovisuales y las políticas publicas que regulan estos ámbitos. En 2007 participó en la creación de la Escuela superior del audiovisual del INA (Institut national de l'audiovisuel), de la que fue directora de estudios hasta 2012. Con anterioridad, ha sido responsable de proyectos de un fondo europeo de inversiones en la industria audiovisual y ha dirigido diversas iniciativas de formación de profesionales del cine y la televisión dentro del programa MEDIA de la Unión Europea.


Littérature et cinéma : chemins de traverse entre la France et l'Amérique Latine, table ronde avec Nancy BERTHIER, María LYNCH, Carmen PINILLA et Gustavo RONDÓN
Cette table ronde a pour objectif de proposer une réflexion sur les relations entre la France et l'Amérique latine du point de vue de la diversité culturelle et de ses acteurs, en interrogeant en particulier les dynamiques d'échanges, mais aussi de négociations et de tensions que de telles circulations, parfois perçues comme asymétriques, peuvent engendrer.
Il s'agira ici d'évoquer les modalités de production et de circulation transatlantiques des œuvres, par le biais de récits d'expériences vivantes de professionnels du cinéma et de la littérature, les ouvertures qu'elles rendent possibles, mais aussi leurs effets d'éviction.


Livres, traductions, traducteurs : expériences vécues, table ronde avec Stéphanie DECANTE, Florence OLIVIER, Michel RIAUDEL et Christilla VASSEROT
L'objectif de cette table ronde est de confronter plusieurs expériences de traductrices et traducteurs de littérature latino-américaine : la façon dont ils/elles travaillent, s'approprient le texte à traduire, les techniques auxquelles ils/elles recourent, la manière dont ils/elles résolvent les dilemmes entre contrainte et liberté, entre fidélité et invention…
Au-delà des enjeux propres à la traductologie, il sera intéressant, puisque seront présents au colloque un certain nombre de représentants du monde de l'édition, d'aborder également des enjeux plus larges : les questions non anodines de circulation, de médiation, de diffusion et de réception des œuvres, entendues comme outils d'interculturalité.


Médiations et médiateurs littéraires entre la France et l'Amérique Latine, table ronde avec Dana BURLAC, Leonora DJAMENT, Jorge FORNET et Diego LORENZO
L'objectif de cette table ronde est de confronter les expériences de deux éditrices, d'un critique littéraire et organisateur d'un prix international et du responsable du programme argentin d'aide à la traduction. Ils échangeront sur les processus de choix, de circulation et de réception des œuvres latino-américaines en France et des œuvres d'expression française en Amérique latine. Comment choisit-on les livres argentins dont le programme SUR finance la traduction en France ? Quels sont les mécanismes qui rendent possible la traduction en espagnol des œuvres françaises en Argentine ? Quel est le regard d'un critique littéraire sur les prix destinés à la promotion des littératures franco-caribéennes à Cuba ? Comment les livres latino-américains sont-ils lus et évalués en France aujourd'hui ? Voici quelques questions auxquelles cette table ronde essaiera d'apporter une ou plusieurs réponses.

Jorge FORNET
Jorge Fornet est Docteur en littérature hispanique, il a occupé la chaire Miguel de Unamuno à l'université de Salamanque et a été professeur invité dans des universités au Mexique, au Chili, en France, en Italie et aux États-Unis. Il dirige le Prix littéraire Casa de las Américas à La Havane, ainsi que le magazine et le Centre de Recherche Littéraire de cette institution. Il est l'auteur d'une dizaine de livres sur la littérature et l'histoire intellectuelle en Amérique latine et est membre de l'Académie Cubaine de la Langue.

Jorge Fornet. Se licenció en Letras por la Universidad de La Habana y realizó la maestría y el doctorado en Literatura Hispánica en El Colegio de México. Dirige en La Habana el Centro de Investigaciones Literarias de la Casa de las Américas y la revista Casa de las Américas. Es miembro de número de la Academia Cubana de la Lengua. Obtuvo una beca de investigación del Latin American Studies Center de la Universidad de Maryland, y ocupó la Cátedra Miguel de Unamuno de la Universidad de Salamanca. Ha sido profesor visitante en universidades de México, Chile, Francia, Italia y los Estados Unidos. Es autor de una decena de libros entre los que se encuentran El escritor y la tradición ; en torno a la poética de Ricardo Piglia (2005), ¿Para qué sirven los jarrones del Palacio de Invierno? (2006), Los nuevos paradigmas. Prólogo narrativo al siglo XXI (2006, Premio Alejo Carpentier de ensayo y Premio de la Crítica), El 71 : anatomía de una crisis (2013, Premio de la Crítica) y Salvar el fuego. Notas sobre la nueva narrativa latinoamericana (2016).


BIBLIOGRAPHIE :

• Françoise Benhamou, Les Dérèglements de l'exception culturelle, 2006.
• Richard E. Caves, Creative Industries : Contracts between Art and Commerce, 2002.
• Stephanie Dennison, Remapping World Cinema, 2006.
• Jean-Michel Djian, Politique culturelle : la fin d'un mythe, 2005.
• Nataša Durovicová & Kathleen E. Newman, World Cinemas. Transnational Perspectives, 2010.
• Thomas Elseasser, European Cinema. Face to Face with Hollywood, 2005.
• Joëlle Farchy, La Fin de l'exception culturelle, 1999.
• Xavier Greffe, La Création de la diversité au miroir des industries culturelles, 2006.
• Stefan Helgesson & Pieter Vermeulen, Institutions of World Literature : Writing, Translation, Markets, 2016.
• William Marling, Gatekeepers, the emergence of World Literature, 2016.
• Gesine Mueller, Jorge Locane & Benjamin Loy, Mapping World Literature : Writing, Book Markets and Epistemologies between Latin America and the Global South, 2018.
• Lucia Nagib & Chris Perriam, Theorizing World Cinema, 2012.
• Serge Regourd, L'Exception culturelle, 2002.
• Miriam Ross, South American Cinematic Culture. Policy, Production, Distribution and Exhibition, 2010.
• Deborah Shaw, Contemporary Latin American Cinema. Breaking into the Global Market, 2007.


SOUTIENS :

• Institut universitaire de France (IUF)
Institut des Amériques
CY Initiative | CY Cergy Paris Université
• Héritages : Culture/s, Patrimoine/s, Création/s (UMR 9022) | CY Cergy Paris Université