Programme 2019 : un des colloques

Programme complet


ART, INDUSTRIE ET SOCIÉTÉ

AU TEMPS DE LA RECONSTRUCTION ET DE LA CROISSANCE D'APRÈS-GUERRE


DU MERCREDI 5 JUIN (19 H) AU MERCREDI 12 JUIN (19 H) 2019

[ colloque de 7 jours ]



DIRECTION :

Gwenaële ROT, François VATIN


ARGUMENT :

Art et industrie peuvent-ils faire bon ménage ? La question est probablement aussi ancienne que l'industrie elle-même et rares sont ceux qui, tel Achille Kaufmann en 1853, ont revendiqué la "poésie de l'industrie".

Après la première guerre mondiale, la "querelle du machinisme" fit rage entre ceux qui ne voyaient plus dans la machine qu'un instrument de mort et ceux que fascinaient sa puissance et sa beauté fonctionnelle. L'après seconde guerre ne laissa guère de place au refus romantique du progrès, car il fallait reconstruire, et vite. Mais, des exigences de rapidité de la Reconstruction, on a trop vite conclu, rétrospectivement, qu'on n'aurait, à l'époque, eu aucun souci de l'esthétique. C'est cette question que l'on entend revisiter en discutant des relations entre art et industrie au cours de cette époque.

Il s'agira d'abord de s'interroger sur l'esthétique fonctionnelle de l'usine elle-même et sur son influence sur l'ensemble de l'architecture de la période. La question est, ensuite, celle des médias artistiques et de leur renouvellement : la photographie et le cinéma sont directement en phase avec l'esthétique usinière, mais la peinture, la sculpture, la tapisserie sont aussi mobilisées. Il faut réconcilier les hommes avec leur nouvel univers. Si l'industrie peut pénétrer l'art, l'art pourra aussi pénétrer l'industrie. Car l'enjeu est aussi social. Cette période est celle des grandes ambitions de démocratisation artistique. La beauté doit appartenir à tout le monde comme l'affirmait André Malraux. Il faudra aussi s'intéresser aux représentations de l'activité productive, longtemps marquées par la figure ouvriériste de la puissance corporelle. Comment rendre compte de l'usine moderne, celle où l'homme semble disparaître derrière le gigantisme industriel ?

L'organisation de ce colloque en Normandie, région durement touchée par les destructions de la guerre et où la "Reconstruction" d'après-guerre fut en conséquence particulièrement importante, a une portée symbolique. Mais ce sera aussi l'occasion d'aborder, in situ, notamment à Saint-Lô, "capitale des ruines", ville détruite à 90% pendant la guerre, un certain nombre de problématiques du colloque. L'idée de "l'heure de la Reconstruction" est en ce sens à entendre dans une acception plus large que les années d'immédiat après-guerre. Elle renvoie à l'idée de "relèvement" de la France, urbanistique, industriel, mais aussi social et culturel qui marqua les décennies d'après-guerre et a laissé des traces vives jusqu'à aujourd'hui.


CALENDRIER DÉFINITIF :

Mercredi 5 juin
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Jeudi 6 juin
Matin
Gwenaële ROT & François VATIN :
Introduction générale

ESTHÉTIQUE ET MACHINISME
Max BONHOMME : Machinisme ou humanisme ? La culture visuelle du communisme français de 1925 à 1939
Thierry PILLON : De la couleur dans les bureaux en France de 1950 à 1970

Après-midi
RECONSTRUIRE PLUS BEAU, PLUS FONCTIONNEL ET PLUS ÉCONOMIQUE
Robert BLAIZEAU : La Reconstruction de Saint-Lô
Patrice GOURBIN : La belle et la bête. Esthétique urbaine et nécessités industrielles pendant la Reconstruction
Carlos SAUTCHUK : Corps, nature, béton : technique et rythme à Brasilia


Vendredi 7 juin
Matin
TECHNIQUE ET ESTHÉTIQUE USINIÈRE
Stéphanie DUPONT : Minoteries reconstruites : programmes et esthétique architectural. Les cas de Caen (14) et de Cérences (50)
Florence HACHEZ-LEROY : L'aluminium et l'esthétique architecturale
Nicolas PIERROT : "Refuser d'enlaidir la vie" : l'esthétique de l'usine dans la France de la "grande croissance" (1945-1973)

Après-midi
DES OBJETS DE L'INDUSTRIE
Florence BRACHET-CHAMPSAUR : Les Galeries Lafayette, pionner de l'esthétique industrielle. "Le Festival de la création française" (1954)
Guillaume BLANC : L'industrie photographique et sa nation. Kodak-Pathé et la Biennale Photo-Optique à Paris (1955)
Delphine DROUIN-PROUVÉ : L'œuvre de Jean Prouvé dans l'urgence de la Reconstruction, une réponse industrielle et humaniste au mal logement (1945-1956)


Samedi 8 juin
Matin
LES ENTREPRISES, LES COMITÉS D'ENTREPRISE ET L'ART
Jean-Michel LETERRIER : Les comités d'entreprise de la médiation au métissage
Patrick FRIDENSON : Renault et l'art (1945-1985)
Gwenaële ROT & François VATIN : L'art et l'usine. Raymond Gosselin (1924-2017) et la sculpture automobile

Après-midi
"HORS LES MURS" — À L'USINE UTOPIK (Centre d'Art Contemporain de Tessy-Bocage)

Soirée
MUSIQUE ÉLECTROACOUSTIQUE ET INDUSTRIE
Hubert MICHEL : Présentation d'œuvres du répertoire de musique concrète


Dimanche 9 juin
Matin
L'ART EN SES LIEUX : MUSÉES, GALERIES, ÉTAT
Julie VERLAINE : Le marché de l'art français, créateur de liens entre art et industrie ?
Clothilde ROULLIER : Origine et devenir des peintures d'industrie achetées ou commandées par l'État
Clémence DUCROIX : Le musée-outil de Reynold Arnould. Le Havre, 1952-1961

Après-midi
DÉCORER LA VILLE
Marie-Laure VIALE : Sculpter, peindre à l'échelle monumentale : les modes de fabrication au service du 1% artistique
Raphaëlle SAINT-PIERRE : Les interventions d'artistes dans la Chambre de Commerce et d'Industrie du Havre et le Palais des Consuls de Rouen
Marie-Domitille PORCHERON : "Le lieu naturel du peintre est dans les grands moments de la civilisation, sur les chantiers (…) La vie des échafaudages est passionnante humainement (…)" [Alfred Manessier, 1978]
Grégor BLOT-JULIENNE & Sophie DERROT : Le luxe public de la reconstruction : le mobilier de Jacques Quinet pour l'université de Caen


Lundi 10 juin
Matin
LA PEINTURE ET LE MOTIF INDUSTRIEL
Bénédicte DUVERNAY : Fernand Léger, peinture et architecture
Odile LASSÈRE : La peinture industrielle de Camille Hilaire
Gwenaële ROT & François VATIN : Reynold Arnould : un portrait de la France industrielle à la fin des années 1950

Après-midi
PHOTOGRAPHIER L'INDUSTRIE
Véronique FIGINI-VERON : Aux frontières de l'art, la documentation photographique industrielle comme communication d'État
Dominique VERSAVEL : John Craven (1912-1981), chantre du développement industriel ?
Sandrine BULA : La France industrielle dans l'objectif d'Alain Perceval


Mardi 11 juin
SÉANCE PUBLIQUE
"HORS LES MURS" — À SAINT-LÔ
La reconstruction de la "capitale des ruines" : Saint-Lô, coordonnée par Robert BLAIZEAU (Directeur du pôle attractivité et développement territorial, Directeur des musées)
Visite de l'hôpital-mémorial (architectes P. Nelson, M. Mersier, Ch. Sébillotte, Roger Gilbert, 1956)
Visite du théâtre municipal et de sa salle des fêtes (architecte M. Mersier, 1963)
Visite de l'hôtel de ville de Saint-Lô (architecte Marcel Mersier, 1958) et de la place de l'hôtel de ville
Visite de l'appartement-témoin des années 1950
Balade dans le cœur historique reconstruit de Saint-Lô : préfecture, église Notre-Dame, remparts
Musée des beaux-arts : présentation du projet d'espace historique dédié à l'histoire de la Reconstruction de Saint-Lô et visite du musée


Mercredi 12 juin
Matin
Bilan et perspectives

Après-midi
SÉANCE PUBLIQUE
"HORS LES MURS" — À L'UNIVERSITÉ DE CAEN NORMANDIE (amphithéâtre de la MRSH)
La patrimonialisation de l'art d'après-guerre : villes, entreprises, musées, table ronde avec :
Daniel DELAHAYE (Vice-président de l'université de Caen Normandie) : L'université reconstruite : une vision qui s'impose [enregistrement vidéo en ligne sur Canal U, chaîne La forge numérique | MRSH de l'université de Caen Normandie]
Stéphanie DUPONT (Pôle "Inventaire général du patrimoine culturel", Région Normandie) & Isabelle ROBERGE (Service "Aménagement", Région Normandie) : Région Normandie : Label "Patrimoine de la reconstruction [enregistrement vidéo en ligne sur Canal U, chaîne La forge numérique | MRSH de l'université de Caen Normandie]
Nicolas PIERROT : La difficile patrimonialisation de l'héritage industriel des années 50-70 [enregistrement vidéo en ligne sur Canal U, chaîne La forge numérique | MRSH de l'université de Caen Normandie]
Marie de LAUBIER (Directrice des relations générales de Saint-Gobain) : Saint-Gobain, le paradoxe de l'âge d'or de la reconstruction
Christine MANESSIER (Créatrice en textiles - Fille du peintre Alfred Manessier - Ancienne documentaliste au Musée des arts décoratifs de Paris) : Autour d'Albert Manessier (1911-1993) [enregistrement vidéo en ligne sur Canal U, chaîne La forge numérique | MRSH de l'université de Caen Normandie]

François VATIN : Bilan du colloque [enregistrement vidéo en ligne sur la Chaîne YouTube de Cerisy]

Visite du patrimoine artistique du campus de l'université de Caen Normandie

DÉPARTS


RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :

Robert BLAIZEAU : La Reconstruction de Saint-Lô
Préfecture du département de la Manche en Normandie, Saint-Lô a été reconstruite en quasi-totalité après les bombardements alliés de juin et juillet 1944. Le nouveau plan d'urbanisme prend en compte la dimension historique et patrimoniale de la ville mais apporte aussi plusieurs nouveautés en matière de circulation, de règles de construction, d'aménagement public. Ville avant tout administrative et commerçante, Saint-Lô compte toutefois un certain nombre d'équipements techniques qui font écho à la modernisation de la société : hôpital, stations services, etc. L'art est également présent dans l'espace public comme au sein des équipements scolaires. À la présentation générale à Cerisy succèdera une visite d'application à Saint-Lô.

Robert Blaizeau est conservateur du patrimoine à la Ville de Saint-Lô depuis 2015. Il dirige les musées de Saint-Lô et est également directeur général adjoint en charge de la culture et de l'attractivité. Ses travaux de recherche portent notamment sur le patrimoine de la Reconstruction. Il conduit actuellement le réaménagement du musée des beaux-arts de Saint-Lô en vue d'y présenter l'histoire de la Reconstruction de la ville.

Guillaume BLANC : L'industrie photographique et sa nation. Kodak-Pathé et la Biennale Photo-Optique à Paris (1955)
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'industrie photographique française entreprend sa reconstruction et sa réorganisation. Son principal objectif, dans un contexte de pénurie de matières premières, est de retrouver le plus rapidement possible une productivité vigoureuse et stable face aux pays concurrents qui la distancent largement du point de vue technique. Mais rapidement se dessinent dans l'industrie des impératifs qui excèdent son périmètre d'activité et de compétence : on se donne pour mission de répondre aux enjeux de la Nation, à savoir regagner la souveraineté culturelle perdue au cours de la guerre et réaffirmer pour la France un statut d'universalisme. À partir du cas de la maison Kodak-Pathé, dirigée par Alfred Landucci depuis 1946 et jusqu'à son décès en 1962, on cherchera à opérer un retour critique sur cette stratégie pour interroger, d'une part, les fondements idéologiques d'une telle entreprise, et, d'autre part, ses conséquences sur la fonction de la photographie dans la constitution d'un imaginaire national, à l'heure où progrès et modernisation constituent les maîtres-mots d'une France en pleine transformation.

Guillaume Blanc, doctorant en histoire de l'art contemporain à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, est secrétaire général de la Société française de photographie et chargé de cours à l'université catholique de l'Ouest et l'université Paris-Est Marne-la-Vallée. Il prépare une thèse sur le champ photographique français d'après-guerre et les enjeux idéologiques qui le traversent et le structurent. Ses publications récentes incluent des articles pour les revues Transbordeur (2019) et Image & Narrative (2019) et un essai pour le catalogue de l'exposition Icônes de Mai 68. Les images ont une histoire (BnF, 2018).

Grégor BLOT-JULIENNE & Sophie DERROT : Le luxe public de la reconstruction : le mobilier de Jacques Quinet pour l'université de Caen
La reconstruction de l'université de Caen, à partir de 1949, se déroule sur un programme, celui de la modernité d'un campus à l'organisation repensée. Dans ce cadre, l'architecte Henry Bernard est chargé de la construction, mais le mobilier ne fait largement pas partie de ses attributions. Il s'agit ici d'évoquer la commande faite au designer et ébéniste Jacques Quinet d'un ensemble mobilier destiné à la bibliothèque et à la faculté de Droit, qui s'inscrit pleinement dans l'idée d'aménagement d'un palais du savoir. Cette réalisation, qui intervient à un moment de transition dans la carrière de Quinet, doit s'inscrire dans des bâtiments soigneusement organisés et dans un fonctionnement moderne, notamment celui d'une grande bibliothèque universitaire au service des étudiants et des professeurs.

Grégor Blot-Julienne est conservateur des bibliothèques, directeur du service commun de documentation de l'université de Caen Normandie.

Docteure en histoire de l'art, Sophie Derrot est conservatrice à la bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art, responsable des fonds d'archives patrimoniaux.

Max BONHOMME : Machinisme ou humanisme ? La culture visuelle du communisme français de 1925 à 1939
De façon à éclairer les débats sur l'art et l'industrie après 1945, il est nécessaire de revenir à la période de l'entre-deux-guerres, dans laquelle la question a été débattue de façon particulièrement intense. Alors que les courants modernistes en architecture et en design prônent une "esthétique de la machine", celle-ci fait l'objet de vives critiques de part des contempteurs du "machinisme". Vers 1930 en effet, le monde intellectuel français est saisi d'une hantise anti-moderne, nourrie d'un imaginaire du déclin civilisationnel, qui n'est pas le fait exclusif de penseurs conservateurs. La presse illustrée donne corps à ces spéculations, par le biais d'une iconographie apocalyptique. À l'encontre de ce pessimisme techno-critique, les communistes accompagnent en général l'élan moderniste au nom d'un rationalisme technophile, et la propagande par l'image qu'ils développent va grandement contribuer à forger une vision humaniste du rapport entre l'homme et la machine.

Max Bonhomme est diplômé de l'École du Louvre et doctorant en histoire de l'art à l'université Paris–Nanterre. Il travaille sous la direction de Rémi Labrusse et Christian Joschke et sa recherche est financée par le Labex Arts-H2H. Sa thèse s'intitule "Propagande graphique : les usages politiques du photomontage en France face aux exemples étrangers (1925-1945)". Dans l'optique d'une histoire graphique de la presse politique, ses recherches interrogent les formes du graphisme militant, qui engagent nécessairement une collaboration entre amateurs et professionnels de l'image. Il a contribué au catalogue de l'exposition "Photographie, arme de classe" qui s'est tenue au Centre Pompidou en 2018-2019.

Florence BRACHET-CHAMPSAUR : Les Galeries Lafayette, pionner de l'esthétique industrielle. "Le Festival de la création française" (1954)
Le Festival organisé en 1954 par les Galeries Lafayette, pour mettre en relation créateurs et fabricants, est à replacer plus largement dans le contexte d'émergence en France d'une "esthétique industrielle" après la Seconde Guerre mondiale. Cette initiative du grand magasin renvoie aux deux grands enjeux qui ont alimenté un siècle de débats depuis le milieu du XIXe siècle : la démocratisation de la création par la production en série et la difficile collaboration entre artistes, artisans et industriels. Après 1945, la question du rapport entre créateurs et industriels se pose en des termes nouveaux. Dans la France des années 1950, deux associations font la promotion du design industriel : Formes Utiles sous l'égide de l'architecte André Hermant et l'Institut d'esthétique industrielle fondé par Jacques Viénot. Elles mettent en place des stratégies différentes. Par leur initiative, les Galeries Lafayette s'engagent dans la voie ouverte par Jacques Viénot convaincu qu'une sensibilisation des producteurs donnera des résultats plus rapidement que l'éducation des consommateurs. Le dispositif mis en œuvre par le grand magasin pour le festival de 1954 montre plus largement que les fonctions du grand magasin ne peuvent se résumer à acheter et vendre des marchandises. La distribution n'est pas à la périphérie, elle est plus que le chaînon manquant entre le producteur et le consommateur, elle est au cœur du management de la création.

Florence Brachet-Champsaur a soutenu sa thèse en histoire, "Créer c'est avoir vu le premier. Les Galeries Lafayette et la mode (1893-1969)", à l'École des hautes études en sciences Sociales (EHESS) en juin 2018. Elle est diplômée de l'EM Lyon business school et de l'université de Lyon. Rattachée au Centre de recherches historiques (CRH), en tant qu'historienne des entreprises, ses recherches portent sur les industries créatives, l'histoire de la mode, des grands magasins, et l'histoire de la distribution.
Publications récentes
"Buying abroad, selling in Paris : the 1953 Italian fair at Galeries Lafayette", in Regina Lee Blaszczyk & Véronique Pouillard (ed.), European fashion : The creation of a global industry, Oxford University Press, 2018.
"Madeleine Vionnet and Galeries Lafayette. The unlikely marriage of a couture house and a French department store. 1922-1940", Business History, special issue on fashion, Volume 54, Issue1, 2012, pp. 48-66.

Sandrine BULA : La France industrielle dans l'objectif d'Alain Perceval
Les années d'après-guerre sont marquées par l'essor du marché de la photographie aérienne. Des pilotes-opérateurs, souvent à la tête de leur propre société, répondent aux demandes éditoriales émanant d'institutions et d'entreprises privées. Alain Perceval est l'un de ces entrepreneurs-photographes, acteur majeur dans son secteur d’activité depuis la fin des années 1950. Il a, au cours de près de trois décennies, saisi l'évolution du territoire français dans toutes ses composantes, notamment les paysages et sites industriels. Dans quel contexte technique et économique ces vues aériennes ont-elles été produites par Alain Perceval ? Pour répondre à quels impératifs de communication et d'information, suivant quelles intentions esthétiques ? À travers l'étude des commandes passées par Saint-Gobain, EDF et la Documentation française, l'on tentera de cerner les spécificités de création et d'usage de ces photographies, replacées dans la perspective du regard porté durant les Trente Glorieuses sur le monde industriel.

Sandrine Bula est conservateur aux Archives nationales, depuis 2012 responsable de la mission photographie à la Direction des fonds.
Publications
"Les archives photographiques de presse aux Archives nationales : un patrimoine adventice ?", in In situ - Revue des patrimoines, n°36, octobre 2018.
"Sels et lumière : un siècle de procédés photographiques", in La Haute-Marne vue par les premiers photographes : 1850-1880, 2019.

Marie de LAUBIER : Saint-Gobain, le paradoxe de l’âge d’or de la reconstruction
La période de la reconstruction est une période faste pour Saint-Gobain, qui participe de manière intense à l’effort de reconstruction : nouveaux centres de recherche, nouveaux produits, nouveaux procédés industriels, nouveaux marchés. Le chiffre d'affaires de Saint-Gobain croît d'environ 10% chaque année de 1950 à 1969. C'est la plus forte progression de la longue histoire de ce Groupe tricentenaire, créé par Louis XIV et Colbert. Saint-Gobain a saisi toutes les occasions que la reconstruction lui offrait et a compris aussi que l'esthétique avait un rôle important à jouer dans ce vent de modernité. Cela ne va pas sans quelques contradictions : tout en s'intéressant à son histoire, Saint-Gobain ne prend pas toujours soin de son patrimoine industriel; tout en étant soucieux de l'esthétique des réalisations architecturales auxquelles il concourt, dans ses usines, le rationalisme passe avant l'esthétique. Tout en soutenant ou en initiant des démarches artistiques originales et remarquables dans le monde industriel, le Groupe n'a pas toujours le souci de la conservation ou de la pérennité des œuvres qu'il commande. À partir de 1980, un centre d'archives et de mémoire est créé qui va permettre de retrouver l'héritage de cette période, d'en conserver la mémoire et de mettre en place une politique d'acquisitions, de préservation et de partage de ce patrimoine.

Marie de Laubier rejoint le groupe industriel Saint-Gobain en 2012 en tant que directrice des relations générales, en charge des archives et de l'histoire du Groupe, de la coordination des célébrations du 350e anniversaire de Saint-Gobain en 2015, du mécénat culturel. La responsabilité de la Fondation du Groupe lui est également confiée. Elle a publié en 2015 un ouvrage sur Saint-Gobain aux éditions Albin Michel. Auparavant, Marie de Laubier, archiviste paléographe, a été conservateur à la Bibliothèque nationale de France (1997-2012) où elle a rempli plusieurs missions.

Delphine DROUIN-PROUVÉ : L'œuvre de Jean Prouvé dans l'urgence de la Reconstruction, une réponse industrielle et humaniste au mal logement (1945-1956)
Jean Prouvé (1901-1984) a grandi dans le milieu artistique de l'École de Nancy qui visait à concilier l'homme et la nature par le biais de l'art et de l'industrie. Il appliqua ce précepte tout au long de sa vie professionnelle dont le point culminant se situe entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le premier choc pétrolier. Au cours des années 1950, en particulier, Jean Prouvé propose une réponse à la crise du logement en mettant au point un outil industriel à même de produire des éléments de construction — métal en feuilles d'acier ou d'aluminium pliées — ajustables à la demande, légers et bon marché : "il faut des maisons usinées !". Il conçoit notamment la Maison des Jours Meilleurs en réponse à l'appel de l'Abbé Pierre (1954) puis l'École de Villejuif en 1956. Un nouveau vocabulaire constructif voit le jour, faisant l'objet de brevets d'invention. De ses "Ateliers" sortent des meubles, des maisons et des écoles préfabriquées dont les structures creuses et élancées expriment les lignes de force. Avant que Studal, la filière économique de Péchiney, ne prenne le contrôle financier des Ateliers en 1952, les Ateliers Jean Prouvé maîtrisaient toute la chaine de production, depuis la conception jusqu'à la fabrication d'un produit fini, sa livraison et son montage. Le passage de ce modèle de petite "industrie fermée" à un modèle d'"industrie ouverte", ne produisant et ne commercialisant que les fragments d'un tout, entraîne la démission de Jean Prouvé en 1954. Il crée en 1956 un bureau d'études où il poursuit ses créations et innovations. Mais malgré ses efforts, les pouvoirs publics ne lui accordent pas l'homologation nécessaire pour la reproductibilité du modèle. À l'échelle de l'État, la Reconstruction est une affaire de poids lourds avec des enjeux d'emplois à la clé. L'industrialisation ouverte permet de rendre interdépendants les industriels et de contrôler la répartition des marchés. Le débouché pour la préfabrication légère se limitera aux parois des immeubles (cloisons et façades) tandis que la préfabrication lourde se concentrera sur les structures (noyaux et planchers). Les "techniques" de Jean Prouvé influenceront toutefois l'architecture de la seconde moitié du XXe siècle. Ses œuvres figurent aujourd'hui dans les plus grands musées d'art contemporain.

Delphine Drouin-Prouvé est architecte DPLG, et diplômée de troisième cycle en Histoire culturelle et sociale à l'université de Saint-Quentin-en-Yvelines. Collaboratrice régulière du service régional de l'Inventaire général du patrimoine de la Région Île-de-France, elle travaille sur l'architecture des années de reconstruction et de croissance, et notamment sur l'œuvre de Jean Prouvé.
Publication
"Les Renardières, centre de recherches et d'essais EDF", dans L'Industrie au vert, patrimoine industriel et artisanal de la vallée de la Seine en Seine-et-Marne, Paris, Somogy Éditions d'Art, 2017.
Bibliographie
Olivier CINQUALBRE, Jean Prouvé bâtisseur, collection "Carnets d'architectes", Éditions du Patrimoine / Centre des monuments nationaux, Paris, 2016.
Armelle LAVALOU, Jean Prouvé par lui-même, Éditions du Linteau, Paris, 2001.
Nicolas PIERROT (sous la direction de), L'Industrie au vert, patrimoine industriel et artisanal de la vallée de la Seine en Seine-et-Marne, p. 164-169: "Les Renardières, centre de recherches et d'essais EDF", Éditions Somogy, Paris, 2017.
Peter SULZER, Jean Prouvé, œuvre complète, volumes 3 (1944-1954) et 4 (1954-1984), Éditions Birkäuser, Bâle, 2008.
Jean Prouvé "constructeur", collection "Monographie", Éditions du Centre Pompidou, Paris, 1990.
Jean Prouvé, Monographies de la Galerie Patrick Seguin, volumes 1 (maison démontable 6x6, 1944), 7 (maison démontable métropole, 1949), 8 (maison démontable Les jours meilleurs, 1956) et 10 (école provisoire Villejuif, 1957).

Bénédicte DUVERNAY : Fernand Léger, peinture et architecture
La communication mettra en relation les décorations monumentales de Fernand Léger avec l'évolution interne à sa peinture. Elle s'attachera particulièrement à la période de la reconstruction, marquée par des relations étroites avec deux personnalités importantes de l'architecture et de sa théorie : Sigfried Giedion et Paul Nelson. Elle s'intéressera également de près à la dernière commande passée à l'artiste, la décoration murale de la cokerie d'Alfortville.

Bénédicte Duvernay est docteure en histoire de l'art. Elle a étudié à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, puis a enseigné dans les universités Paris XII, Paris I et Rennes 2. Elle est actuellement professeure à l'École supérieure d'art de Lorraine et chargée de recherches et d'expositions au Centre Pompidou-Metz. Elle prépare une exposition Fernand Léger au musée des beaux-arts de Caen pour le prochain festival Normandie impressionniste.

Véronique FIGINI-VERON : Aux frontières de l'art, la documentation photographique industrielle comme communication d'État
Alors qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, démonstration est faite d'une efficacité politique de l'image, les photothèques publiques se développent en corollaire d'une demande croissante en documentation, notamment industrielle. Destinée en premier lieu comme aide à la prise de décision des pouvoirs publics en vue de redresser et de moderniser la France, cette information revêt d'autres fonctions, dont celle de préparer les citoyens à un monde nouveau. Sur fond de défiance à l'égard d'une communication d'État assimilée systématiquement à de la propagande, l'élaboration d'une information neutre est revendiquée, parmi laquelle figure la documentation photographique. À partir de l'exemple industriel, comment traduire cette neutralité sous forme visuelle ? Quels rôle et enjeux sont réservés à la documentation photographique ? Sous couvert d'objectivité et d'impartialité, une nouvelle forme de propagande n'est-elle pas mise en place ? En dehors des circuits des musées ou des galeries, une légitimation artistique peut-elle exister ? Autant d'approches qui permettront de questionner tant les frontières entre propagande et communication publique, entre secteurs public et privé, que celle entre document et œuvre d'art où le regard de l'ingénieur sera mis en exergue.

Maître de conférences à l'ENS Louis-Lumière, expert près la cour d'appel de Paris, Véronique Figini-Veron est historienne de la photographie. Ses recherches sont centrées sur l'État et la Photographie ; les politiques publiques photographiques (patrimoine, création, information et communication) et leurs enjeux tant sur le plan national (leurs usages à caractère social et pédagogique) que transnational (leur rôle dans les relations internationales). Son champ d'étude est axé sur les problématiques liées à l'objet/photographie, sans exclusive, du domaine des médias à celui des arts visuels. Carnet de recherches : 4p.hypotheses.org.
Prochain ouvrage à paraître
L'État et le patrimoine photographique (1968-2000). Son rôle, ses ambitions, ses réalisations, Paris, Éditions Filigranes.

Patrick FRIDENSON : Renault et l'art (1945-1985)
La présence de l'art dans l'entreprise et pas seulement dans la conception des produits apparaît progressivement comme un des signes de rupture entre le Renault nationalisé et le Renault privé. Nous examinerons trois éléments distinctifs. Le premier est la conférence de 1954 du PDG Pierre Lefaucheux sur l'esthétique industrielle. Le deuxième est le recours à de grands architectes : Bernard Zehrfuss pour l'usine de Flins sous Pierre Lefaucheux, Oscar Niemeyer pour le projet de nouveau siège social sous son successeur Pierre Dreyfus. Le troisième est la constitution à partir de 1967, à l'initiative d'un cadre supérieur, Claude Renard, d'une collection Renault d'art contemporain. Comment s'expliquent ces trois développements ? Forment-ils ou non un ensemble ? Comment sont-ils perçus dans et hors de Renault ? Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?

Patrice GOURBIN : La belle et la bête. Esthétique urbaine et nécessités industrielles pendant la Reconstruction
Dans le Projet de reconstruction et d'aménagement, document réglementaire servant de socle à la reconstruction, les rapports entre la ville et l'industrie sont énoncés sous forme d'exclusion. La ville doit suivre les règles de l'esthétique classique alors que l'industrie doit être mise à distance par de grands espaces et camouflée par des alignements d'arbres. Mais dans la réalité, les choses ne sont pas si tranchées. Certaines usines ou activités annexes se maintiennent en centre-ville. Elles doivent alors se plier avec plus ou moins de bonheur à la discipline architecturale prévue pour le logement. Ailleurs, on conçoit de véritables quartiers industriels, qui sont réglés par des normes esthétiques inspirées de celles des quartiers centraux. Enfin les usines qui répondent à la règle de la mise à l'écart dans les zones industrielles sont à la recherche de formes monumentales et signifiantes. Elles peuvent être inspirées par le rationalisme structurel de Perret. Elles peuvent aussi se concentrer sur des bâtiments de bureaux très architecturés, qui dissimulent des installations industrielles très frustes.

Patrice Gourbin est actuellement enseignant à l'École nationale supérieure d'architecture de Normandie. Ses recherches portent sur le patrimoine ancien pendant la seconde guerre mondiale et la reconstruction, sur le patrimoine comme objet politique et social, et sur son utilisation au service du projet d'architecture. Il dirige actuellement un programme de recherche sur le devenir des villes reconstruites et leur capacité à répondre aux attendus du XXIe siècle. Il participe à la mise en place d'un label régional "villes reconstruites".

Florence HACHEZ-LEROY : L'aluminium et l'esthétique architecturale
L'industrie française de l'aluminium, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, doit faire face à une situation complexe : outre les dégâts sur son appareil de production, la nationalisation des équipements de production électrique prive le premier producteur d'électricité d'avant-guerre de l'ensemble de son parc énergétique. Ces obstacles surmontés, l'entreprise Pechiney se relance dans la conquête des marchés interrompue pendant la guerre. Nous nous attacherons ici à comprendre le rapport de l'entreprise à l'Art, en interne comme en externe, au travers notamment du cas de la décoration et de l'architecture, dont le secteur est perçu comme l'un des plus prometteurs. Fer de lance du développement, la société de vente L'Aluminium Français promeut une certaine image de l'aluminium. Celle-ci évolue ensuite au contact d'architectes qui s'approprient le métal au nom d'une esthétique qui se veut nouvelle.

Odile LASSÈRE : La peinture industrielle de Camille Hilaire
En 2016, le musée de l'Histoire du fer a reçu en don de la société ArcelorMittal France une œuvre monumentale de Camille Hilaire (1916-2004) intitulée "Sidérurgie". Cette œuvre constitue un portrait de l'industrie sidérurgique lorraine dans les années de "grande croissance". De dimensions monumentales (7,45 m x 3,25 m), d'une valeur décorative plus que documentaire, cette œuvre est à la fois un témoin et un manifeste de la puissance sidérurgique lorraine, l'homme semblant disparaître derrière le gigantisme industriel. La communication mettra en perspective la permanence du motif industriel dans la peinture de Camille Hilaire, son systématisme pour répondre aux commandes des industriels, ses influences et son cercle artistique. Elle s'intéressera tout particulièrement à "Sidérurgie", la commande de Sidélor à l'artiste en 1956 en tant qu'œuvre décorative de la salle du Conseil d'administration à Paris, aujourd'hui œuvre muséale présentée dans les espaces permanents du musée, elle traitera également des commandes effectuées pour l'entreprise Saint-Gobain de Pont-à-Mousson.

Odile Lassère est conservatrice en chef du patrimoine à la Métropole du Grand Nancy depuis 2012. Elle dirige le musée de l'Histoire du fer de Jarville-la-Malgrange dont elle conduit actuellement la refonte des espaces permanents en vue, d'une part, d'y présenter l'histoire industrielle de la région et, d'autre part, d'y créer un espace dédié aux sciences et aux techniques. Elle a mené des travaux de recherche d'inventaire du patrimoine industriel et agit pour faire connaître et valoriser patrimoine et objets techniques en direction du plus large public.
Publications récentes
L'industrie au vert, patrimoine industriel et artisanal de la vallée de la Seine en Seine-et-Marne, Paris, Somogy, 2017.
Des maisons métalliques pour l'Afrique, la maison tropicale de Jean Prouvé, Cahiers du LHAC, École Nationale Supérieure d'Architecture de Nancy, 2017.
Tour Eiffel made in Lorraine, petit journal de l'exposition présentée du 24 février 2018 au 7 janvier 2019, Musée de l'Histoire du fer, 2018.
Neuves-Maisons, une ville industrielle dans la nature, collection "Les Patrimoines", Édition L'Est Républicain, 2019.

Hubert MICHEL : Présentation d'œuvres du répertoire de musique concrète
La musique concrète a été conçue par Pierre Schaeffer en 1948. Cette nouvelle façon de composer de la musique est en résonance avec le contexte de l'époque, celui de la reconstruction de la France d'après-guerre. Lors du concert, seront exécutées deux œuvres de Pierre Henry composées dans les année 1950, une œuvre contemporaine de Samuel Sighicelli, ainsi qu'une œuvre personnelle sur le thème du polystyrène.

Hubert Michel est titulaire du diplôme d'étude musicale en composition électroacoustique (Prix Sacem). Compositeur de musique concrète, il travaille la matière sonore pour réaliser des musiques de concert ou des installations sonores. Il collabore actuellement avec différentes compagnies de danse et de théâtre et intervient dans des festivals de musique contemporaine. Membre du collectif "Module étrange", il possède son propre instrument d'interprétation de la musique concrète : la Bétonneuse.

Nicolas PIERROT : "Refuser d'enlaidir la vie" : l'esthétique de l'usine dans la France de la "grande croissance" (1945-1973)
La Reconstruction et les années de la "grande croissance" ont-elles été le laboratoire de l'"usine nouvelle" ? En amont, face à l'urgence de reconstituer les moyens de production, les usines sont pour la plupart élevées sans architecte. Quel fut alors l'écho des appels d'un André Chastel, rêvant d'une reconstruction soignée, contrôlée par "la masse française, de l'instituteur au journaliste, de l'industriel au paysan", ou d'un Albert Laprade, prônant le "travail en commun des ingénieurs et des architectes" pour "rechercher la beauté dans les usines" et "refuser d'enlaidir la vie" ? En aval, à partir des années 1970, sous la triple influence des revendications sociales de Mai 1968, du "tournant environnemental" et des premiers signes de la désindustrialisation, s'élabore le projet d'une "usine post-industrielle" dont le programme serait certes toujours dicté par les ingénieurs — garants des exigences de la production — mais dont l'"humanisation" et l'insertion dans l'environnement seraient confiées aux architectes, jusqu'alors cantonnés à valoriser '’image de marque de l'entreprise par le dessin des façades… Qu'en est-il entre ces deux périodes ? On esquissera ici, à partir des revues d'architecture et des travaux de l'inventaire général, l'évolution de la pensée architecturale de l'usine, marquée durant ces trente années de constructions massives et de radicalité de choix esthétiques oscillant entre l'effacement visuel des fonctions, le retour au décor et l'hypertrophie formelle, par la fréquence du gigantisme, l'évolution des chaînes opératoires vers toujours plus de modularité, la rivalité entre les professions.

Nicolas Pierrot est conservateur en chef du patrimoine au service Patrimoines et Inventaire de la Région Île-de-France et chercheur associé au Centre d'Histoire des techniques de l'université Paris I Panthéon-Sorbonne (IHMC). Il partage ses activités entre l'histoire culturelle de l'industrie et l'archéologie industrielle.
Dernières publications
L'industrie au vert, Paris, Somogy, 2017.
Industries. Paysages, formes, patrimoines, avec P. Ayrault, F. Hébel et J. Corteville, coll. "Ré-Inventaire", n°3, Paris, Éd. Loco, 2018.

Marie-Domitille PORCHERON : "Le lieu naturel du peintre est dans les grands moments de la civilisation, sur les chantiers (…) La vie des échafaudages est passionnante humainement (…)" [Alfred Manessier, 1978]
Né et élevé dans le paysage industriel textile de la Somme (Usines Saint-Frères de Saint-Ouen près de Flixecourt), Alfred Manessier, formé, en 1931 à l'architecture à l'École des Beaux-Arts de Paris (atelier Recoura et Mathon) à la fresque à l'Académie Ranson, collabore en 1937 à l'exposition internationale de Paris, avec l'équipe de Félix Aublet et de Robert Delaunay : une composition monumentale sur le thème de la machine. Dès 1948 commence l'aventure du "peintre-verrier" : les vitraux à Sainte-Agathe des Bréseux, les murs de lumière de l'église Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus-et-de-la-Sainte-Face de Hem (1956), qui trouvera son acmé dans la reconstruction "intime" de l'artiste avec le Saint-Sépulcre d'Abbeville (1993). De la peinture, au vitrail, à la tapisserie, cette intervention s'attachera à cerner l'un des acteurs majeurs et dérangeant de la reconstruction come du renouveau de l'art sacré.

Marie-Domitille Porcheron est maître de conférences d'histoire de l'art moderne et contemporain à l'UFR Arts de l'université de Picardie Jules Verne (UPJV), Amiens. Membre du CRÆ - EA 4291 (Centre de Recherches en Arts et Esthétique), UFR Arts de l'UPJV.
Commissaire de l'exposition Alfred Manessier. Le tragique et la lumière (1937-1989), Abbaye de Saint-Riquier - Baie-de-Somme - Centre Culturel de Rencontre, 24 juin - 24 septembre 2012.
Catalogue de l'exposition, Alfred Manessier. Le tragique et la lumière (1937-1989) (dir.), Abbaye de Saint-Riquier - Baie-de-Somme - Centre Culturel de Rencontre, 24 juin- 24 septembre 2012, Service des Affaires culturelles de l'UPJV, Illustria, 2012.
Dir. sc. du colloque "Alfred Manessier : Le politique, le spirituel, le naturel", 11 et 12 avril 2012, Logis du Roy, Amiens, Villa Les Martinets, Saint-Valery-sur-Somme.
"Manessier à Paris, dans la seconde École de Paris", catalogue de l'exposition Alfred Manessier. Du crépuscule au matin clair. 1927-1992, Philippe Leburgue (dir.), Musée Mendjisky-Écoles de Paris, 5 juin-5 octobre 2015, Fonds de dotation Mendjisky-Écoles de Paris, 2015.
Conférence "Alfred Manessier, ancrages et encrages picards" dans le cadre du cinquantenaire de l'université de Picardie Jules Verne, jeudi 7 mars 2019, Logis du Roy, Amiens.

Gwenaële ROT & François VATIN : Reynold Arnould : un portrait de la France industrielle à la fin des années 1950
Formé par Jacques-Emile Blanche, Reynold Arnould fut d'abord un portraitiste. Prix de Rome en 1939, il a, dans le sillage de son premier maître, vécu de la réalisation de "portraits mondains". La rencontre en 1947 de Jacques Villon chez le restaurateur-mécène de Puteaux, Camille Renault, va réorienter son destin artistique. Prenant Camille Renault, surnommé big boy pour son obésité, pour modèle, il en développe, pour sa première grande exposition personnelle en 1949, l'image en 145 portraits dans une recherche de saisie de la multiplicité du personnage. En 1955, c'est une série de portraits d'automobiles qu'il présente au musée des Arts décoratifs. En 1959 enfin, c'est la France de la modernité industrielle qu'il entend fixer en une série de portraits de machines, d'usines, d'installations techniques. Il pratique, sur ces objets qu'on dit inanimés, mais qui sont en fait animés par les intentions des hommes, la même technique de décomposition analytique que celle dont il avait usé pour les portraits de Camille Renault. Ce n'est pas l'anatomie de la machine qu'il entend figurer, mais bien sa physiologie, c'est-à-dire sa dynamique productive. Il n'est pas étonnant en ce sens que l'enquête picturale de Reynold Arnould converge avec celle, sociotechnique, menée à la même époque par le sociologue Pierre Naville sur les mêmes terrains. Cet exposé s'efforcera d'interroger la signification d'une telle représentation picturale de l'industrie moderne, automatisée. La peinture peut-elle nous dire, à côté de la photographie, du cinéma, de la littérature, voire de la sociologie, quelque chose d'original sur l'industrie ? Autrement dit, peut-on faire un portrait de l'industrie ?

Gwenaële Rot est professeur de sociologie à l'Institut d'études politiques de Paris (CSO/CNRS). Ses travaux portent sur la sociologie du travail, la sociologie de l'art, la sociologie visuelle et l'histoire de la sociologie.

François Vatin est professeur de sociologie à l'université de Paris Nanterre (IDHES/CNRS) où il dirige le master de sciences économiques et sociales. Ses travaux portent sur la sociologie du travail, la sociologie économique et l'histoire des idées aux XIXe et XXe siècle.

Ils mènent ensemble depuis plusieurs années des recherches d'histoire et de sociologie des arts plastiques en France au cours de la seconde moitié du XXe siècle, centrées sur les relations entre les artistes et l'industrie. Dans ce cadre, ils ont notamment publié :
"Reynold Arnould : un peintre à l'usine. Esthétique industrielle et mécénat d'entreprises dans la France de la Reconstruction", Artefact, février 2016, n°2.
"The poectics of automation", Cogent – Arts & humanities, vol. 4, n°1.
"Effets de miroir à Saint-Gobain. Relations publiques et sociologie du travail (1956-1958)", Le Mouvement social, 2018, n°262 .
Reynold Arnould, La Poétique de l'industrie, Presses universitaires de Paris, Ouest (à paraître en juin 2019).

Clothilde ROULLIER : Origine et devenir des peintures d'industrie achetées ou commandées par l'État
Cette communication se propose de partir des fonds présents aux Archives nationales pour explorer les possibilités de réponses aux questions posées par le colloque, à travers la question de l'investissement de l'État dans les œuvres d'art donnant à voir l'activité industrielle sous ses différentes facettes. En 1945, l'enthousiasme qu'entraîne la libération du pays amène les représentants politiques — du maire au chef de l'État — à s'engager dans la célébration de la victoire. Par l'intermédiaire du bureau des Travaux d'art, les communes ont pu demander la réalisation d'œuvres hautement symboliques ou plus discrètes, installées sur l'ensemble du territoire. Prenant part au grand chantier de la reconstruction et côtoyant, au sein de l'espace public, l'architecture moderniste, les œuvres d'art s'attachent généralement à enraciner l'image d'une renaissance urbaine et culturelle succédant au délabrement de villes parfois réduites à l'état de ruines. Au sortir de la guerre, près de deux millions de bâtiments d'habitation — et plus de cent mille bâtiments industriels — sont en ruine sur le sol français. Face à cette situation, le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme tente de mettre en place une véritable politique de reconstruction et d'aménagement. Dans ce contexte, les artistes sont confrontés, à travers la commande d'œuvres monumentales, à cette nouvelle architecture marquée par l'industrialisation, notamment au sein des grands ensembles qui connaissent leur essor au milieu des années 1950. Il a donc paru intéressant d'examiner de plus près l'attention portée, dans ce contexte, aux œuvres incarnant elles-mêmes ces thématiques, que ces œuvres aient eu vocation à enrichir les collections nationales (aujourd'hui sous la responsabilité du Centre national des arts plastiques) ou à décorer les édifices scolaires (via la procédure du 1% artistique).

Clothilde Roullier, docteur es lettres, chargée d'études documentaires aux Archives nationales, responsable des fonds relatifs à la création artistique.
Publications et direction d'ouvrages
Archives en acte – arts plastiques, danse, performance, avec Yann Potin et Paul-Louis Rinuy, Presses universitaires de Vincennes, 2018.
Un art d'État ? Commandes publiques aux artistes plasticiens (1945-1965), avec Christian Hottin et en collaboration avec le Centre national des arts plastiques, Archives nationales / Presses universitaires de Rennes, 2017 (qui accompagnait une exposition éponyme dont elle a été commissaire aux Archives nationales).

Raphaëlle SAINT-PIERRE : Les interventions d'artistes dans la Chambre de Commerce et d'Industrie du Havre et le Palais des Consuls de Rouen
Les chantiers de reconstruction de la Chambre de Commerce du Havre et du Palais des Consuls de Rouen ont débuté l'un et l'autre en 1953. D'importantes et diverses commandes sont alors passées à plusieurs artistes. Bien que transformé ensuite en hôtel-casino, le bâtiment havrais a conservé deux œuvres de très grandes dimensions : une fresque de Nicolas Untersteller rappelant les activités portuaires (navigation, industries, importation de produits exotiques) et un étonnant bas-relief de Paul Lemagny sur un monde sous-marin fantasmagorique. À Rouen, l'escalier monumental est accompagné d'un bas-relief sculpté en pleine pierre par Maurice de Bus : il évoque le port, les industries, les relations avec les pays d'Afrique. Dans le Grand Salon, une frise en staff de Sylvia Bernt illustre l'épopée des Vikings. Dans la Salle de l'Assemblée, une fresque du peintre Toutblanc symbolise l'économie rouennaise et une toile de Reynold Arnould est destinée à orner la grande galerie. Récemment vendu, le Palais a été vidé de son mobilier et d'une partie de ses œuvres d'art pour laisser place à une opération de promotion immobilière.

Historienne et journaliste d'architecture, Raphaëlle Saint-Pierre est l'auteure de Villas 50 en France et Villas 60-70 en France (éd. Norma, 2005 et 2013), Maisons-bulles (éd. du Patrimoine, 2015) et Roger-Henri Expert à Metz, l'église Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus (avec Pierre Maurer, éd. Jean-Michel Place, 2018). Entre 2003 et 2005, elle a réalisé pour Docomomo France et la ville du Havre une étude sur son centre reconstruit dans le cadre de son inscription au Patrimoine mondial de l'Unesco.

Carlos SAUTCHUK : Corps, nature, béton : technique et rythme à Brasilia
Brasilia, la ville moderniste inaugurée en 1960, a suscité deux débats : l'un sur les raisons et les conséquences de la décision politique de construire la nouvelle capitale; l'autre sur le contraste entre le projet et la ville réelle. Il est vrai que les utopies politiques et urbanistes de Brasília ne se sont pas réalisé comme prévu. La conception moderniste de la ville-machine, avec ses fonctions combinées dans une totalité synergique, a subi des adaptations "brésiliennes" au cours de la réalisation du projet lui-même et a été ensuite l'objet d'une réélaboration des formes et des sens dans l'usage quotidien des habitants. Par conséquent, plutôt que de s'interroger sur la réalisation ou la trahison du plan original, il est plus pertinent de chercher à comprendre la relation entre le projet et le vécu. Le rapport dynamique entre le béton, la nature et les corps nous amène à penser la genèse de la technique et du rythme à Brasilia métropole du XXIe siècle.

Carlos Sautchuk est professeur du Département d'Anthropologie de l'université de Brasília. Il y enseigne l'anthropologie de la technique et de l'environnement. Il a mené des études de terrain dans l'Amazonie et dans le Cerrado (la savane du centre du Brésil) sur les savoirs traditionnels et les changements techniques. Il a récemment publié Técnica e Transformação: perspectivas antropológicas (ABA Publicações, 2017) ainsi que divers articles sur ces sujets.

Julie VERLAINE : Le marché de l'art français, créateur de liens entre art et industrie ?
La présente contribution examinera les diverses manières par lesquelles les galeries d'art parisiennes des années de la Reconstruction participent à (re)nouer des liens entre art et industrie, ou plutôt entre artistes et industriels : de la présentation d'expositions individuelles et collectives ayant pour thème la question de la reconstruction du pays, à la mise en relation de plasticiens avec des entrepreneurs et industriels (certains collectionneurs d'art, d'autres pas du tout), en passant par la théorisation d'un "art de la reconstruction" tournant délibérément la page des Années noires et faisant le lien avec la réconciliation entre l'art vivant et le public, les galeries d'art sont des lieux à considérer pour qui s'interroge sur les modalités intellectuelles et socio-économiques du rapprochement entre art et industrie après-guerre.

Julie Verlaine est agrégée d'histoire et maîtresse de conférences en histoire culturelle contemporaine à l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne, rattachée au Centre d'histoire sociale du XXe siècle (UMR 8058). Ses recherches portent sur les rapports entre arts et sociétés à l'époque contemporaine, avec une attention particulière pour le marché de l'art (thèse sur les galeries d'art parisiennes après 1945 publiée en 2012; monographie Daniel Templon, une histoire d'art contemporain, Flammarion, 2016), l'histoire des collections publiques et privées (ouvrage sur les Femmes collectionneuses d'art et mécènes publié chez Hazan en 2014), et la question des rapports artistiques de genre — assignations, frontières et transgressions du masculin et du féminin – qui est au centre de plusieurs projets achevés ou en cours. Le processus de patrimonialisation, dans ses dimensions sociales, économiques et culturelles, l'intéresse également, tout comme les questions de philanthropie et de mécénat au musée aux XXe et XXIe siècles.
Publications
Les Galeries d'art contemporain à Paris. Une histoire culturelle du marché de l'art, 1944-1970, Paris, Publications de la Sorbonne, 2012, 584 p.
Avec Séverine Sofio, "Tableaux croisés : le marché de la peinture, entre sociologie de l'art et histoire culturelle", Biens symboliques / Symbolic Goods, n°3, 2018 [en ligne].
"Les associations professionnelles de marchands d'art après 1945 : lobbying et modernisation à Paris et à New York", Le Mouvement social, 2013/2, n°243, p. 53-65.
"Une histoire de la société ArtCo. Le commerce des reproductions d'art après la Seconde Guerre mondiale", Vingtième Siècle, n°108, octobre-décembre 2010, p. 141-151.

Dominique VERSAVEL : John Craven (1912-1981), chantre du développement industriel ?
On retient principalement de John Craven (1912-1981) son activité de photographe industriel, qui, des années 1950 à 1970, contribue à promouvoir l'essor de nouvelles infrastructures en France. Mais John Craven est alors également un fervent promoteur d'art (galeriste et commissaire d'expositions) et un grand reporter spécialiste des États-Unis. Comme le montre l'analyse des images qu'il produit ou promeut, ainsi que ses reportages et ses écrits dans la presse professionnelle ou artistique, le regard de Craven sur l'industrie varie en fonction du rôle qu'il endosse : selon qu'il l'aborde au travers de commandes photographiques à visée promotionnelle, en tant que promoteur d'un art avant-gardiste devant user de techniques de pointe ou comme reporter témoin des conséquences sociales et des limites du modèle américain, John Craven adopte face au développement industriel une posture changeante et ambiguë — entre enthousiasmes esthétiques et appréhension de l'avenir.

Archiviste-paléographe, Dominique Versavel est, depuis 2002, conservatrice chargée de photographie moderne ainsi que, depuis 2014, chef du service de la photographie au département des Estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France. Elle a participé à de nombreux colloques ainsi qu'à la conception et aux catalogues de plusieurs expositions dont "Objets dans l'objectif" (2005), "La Photographie humaniste" (2006), "Presse à la Une" (2012), "Alix-Cléo Roubaud" (2014), "Icônes de Mai 68 : les images ont une histoire" (2018).

Marie-Laure VIALE : Sculpter, peindre à l'échelle monumentale : les modes de fabrication au service du 1% artistique
Le 18 mai 1951, paraît au Journal Officiel un arrêté, texte fondateur concernant les travaux de décoration dans les établissements scolaires et universitaires. En octobre de la même année, le Groupe Espace est fondé par l'ingénieur, sculpteur et directeur de revues André Bloc et l’artiste Félix Del Marle. Réunissant des architectes, des ingénieurs et des plasticiens, le groupe rassemble des créateurs autour d'une volonté commune: parvenir à une synthèse des arts pour dépasser le clivage traditionnel entre peinture, sculpture et architecture. Toujours en 1951, le ministère de l'Éducation crée une commission du Plan de l'Équipement scolaire, universitaire et sportif pour répondre à l'essor de la construction scolaire. Ces trois événements contribuent à la réalisation d'œuvres 1% dans l'architecture scolaire et favorisent les influences réciproques entre architectes et artistes. Ces derniers empruntent les modes industriels de la construction architecturale pour réaliser des œuvres à l'échelle de l’architecture qui les reçoit.

Marie-Laure Viale est enseignante à l'École des beaux-arts de Nantes-Saint-Nazaire. Elle développe depuis Nantes une pratique curatoriale en art public dans le cadre d'Entre-deux, association qu'elle a fondée en 1996 et qu'elle dirige avec Jacques Rivet. Suite à des missions d'inventaire des œuvres réalisées dans le cadre du 1%, elle entame un doctorat en histoire de l'art et de l'architecture à l'université de Rennes 2 sur le 1% artistique dans l'architecture scolaire (1948-1983). La recherche s'intéresse particulièrement à l'histoire de l'enseignement croisé de l'art et de l'architecture, aux influences réciproques des modes de production industrielles architecturales et artistiques, aux environnements sculptés et à la sculpture d'usage.
Publications
"M + O + I = Joséphine Chevry", Bulletin de la Bibliothèque Forney, n°212, 3e & 4e trimestre 2018, p. 24-27.
"Reprendre : Une histoire retrouvée de la commande publique", Substrat, carnet d’un chercheur, Saint-Nazaire, centre d’art contemporain (à paraître).
"Faire œuvre à la croisée des politiques des arts et de l'architecture sous la tutelle de l'éducation : les débuts du 1% de décoration", in Un Art d'État ? Commandes publiques aux artistes plasticiens 1945-1965, Paris, Rennes, coédition des Archives nationales et des Presses universitaires de Rennes, 2017, p. 50-65.
"Le concours d'art monumental à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris : refonte d'un enseignement simultané et collectif des sections d'architecture, de peinture et de sculpture, de 1950 à 1967", in Carnets de recherche du ministère de la culture [en ligne].
"Le concours d'art monumental à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris : refonte d'un enseignement simultané et collectif des sections d’architecture, de peinture et de sculpture, de 1950 à 1967", in Cahier HensA20, Strasbourg, Éd. Ensas, 2017.
"L'Œuvre d'Hervé Beurel produit de l'art en public", in Collection publique, Hervé Beurel, Rennes, Éd. Frac Bretagne, 2016, p. 54-57 (fr), p. 104-106 (an).
"Le 1% et l'architecture scolaire dans une ville en reconstruction : Saint-Nazaire (1951-1973)", In Situ, revue des patrimoines.
"À la cité scolaire de Saint-Nazaire, les premiers pas du 1% artistique", in Place Publique, n°54, nov-dec 2015, p. 140-146.


SOUTIENS :

SciencesPo, Paris
Région Normandie
Université de Caen Normandie
Ville de Saint-Lô
• Direction régionale des affaires culturelles Normandie (DRAC)