Publication 2010 : un des ouvrages
ANTIURBAIN
ORIGINES ET CONSÉQUENCES DE L'URBAPHOBIE
Bernard MARCHAND, Joëlle SALOMON CAVIN (dir.)
La ville, la grande ville surtout, suscite de longue date de vives condamnations. Si la Révolution industrielle fournit encore une inépuisable matière première à la détestation urbaine, Babel ou la Rome décadente avaient déjà longtemps avant participé à la construction d'un imaginaire antiurbain occidental, que les plumes talentueuses de Rousseau, Spengler, Thoreau ont contribué à propager.
Alors que la majorité de la population habite désormais dans les villes, les projections sur un avenir urbain radieux demeurent l'exception. Le catastrophisme semble particulièrement de rigueur dans les médias pour les villes des pays en développement : Lagos a aujourd'hui pris la place du Londres de Dickens comme incarnation du destin funeste promis aux trop grandes concentrations humaines.
Pourtant, rares sont les recherches consacrées à l'urbaphobie et encore plus rares sont celles qui ont tenté d'aller au fond des origines, des contenus et de la portée de la pensée urbaphobe. Cet ouvrage tente ainsi un exercice original et important à travers des textes qui dévoilent l'ampleur de la pensée et des effets de l'urbaphobie dans différents contextes nationaux. Il offre au lecteur une somme de références dont l'ambition est de convaincre des enjeux scientifiques, économiques et sociaux de ce phénomène encore peu considéré dans la réflexion et la pratique urbaine.
Ouvrage issu d'un colloque de Cerisy (2007) [en savoir plus]
Disponible à Cerisy aux Amis de Pontigny-Cerisy [n°423]
Éditeur : Presses polytechniques et universitaires romandes
Collection : Espace en société, logique territoriale
ISBN : 978-2-88074-888-3
Nombre de pages : 344 p.
Prix public : 40,30 €
Année d'édition : 2010
Aménagement du territoire, Campagne, Géographie, Rousseau (Jean-Jacques), Urbanisme, Urbanophilie, Urbaphobie, Ville
Les auteurs
Préface, par Thierry PAQUOT
Introduction : Idéologie et sentiment, par Joëlle SALOMON CAVIN
Remerciements
I. AUX SOURCES DE L'URBAPHOBIE
Jean-Jacques Rousseau. La ville non aimée, la Cité idéalisée, par Yvette JAGGI
L'urbaphobie en Allemagne, par Marc CLUET
La structure spatiale de la ville américaine : urbaphobie ou ambivalence ?, par Cynthia GHORRA-GOBIN
Rétro… polis. Blade Runner et le cinéma de science-fiction comme révélateurs du caractère mythologique et archétypal de l'urbaphobie, par Georges-Henry LAFFONT
Méline en japonais : la ville-campagne (Den'en toshi, 1907), par Augustin BERQUE
L'urbaphobie au Japon : ruraphilie en milieu urbain et ruralisme persistant, par Masami HAGAI & Patricia MARMIGNON
Urbaphobie ou civilisation de la campagne dans la littérature vénézuélienne, par Meridalba MUNOZ BRAVO
II. L'URBAPHOBIE EN PRATIQUES
L'autre ville — Éléments urbaphobes dans l'idéologie urbaine du Mouvement moderne, par Dieter FRICK
L'épouvantail urbain, motif de l'aménagement du territoire en Suisse, par Joëlle SALOMON CAVIN & Bernard WOEFFRAY
Quand les mots trahissent la pensée…, par Laurette WITTNER
Le graviérisme aujourd'hui, par Bernard MARCHAND
Le biais antiurbain dans les pays en développement, par Rémy PRUD'HOMME
Le Kampuchea démocratique : l'illusion d'une révolution sans ville, par Adeline CARRIER
III. LES LIMITES DE L'URBAPHOBIE
L'urbanophilie actuelle, ou comment le constructionnisme politique se réaffirme en s'indexant à la ville, par Philippe GENESTIER
La ville bien-aimée : identités urbaines émergentes, par Béatrice BOCHET & Jacques LÉVY
Les géographes et la ville : retour à la "question urbaine", par Marie-Claire ROBIC
Amour/désamour de la ville : esquisse d'une méthode générale pour l'examen du rapport affectif à la ville, par Denis MARTOUZET
Conclusion, par Bernard MARCHAND