LA MODE : LOIS, LOGIQUES ET FICTIONS DU PARAÎTRE
DU LUNDI 3 JUIN (19 H) AU SAMEDI 8 JUIN (14 H) 2024
[ colloque de 5 jours ]
Crédits : Photographie et stylisme, Victor Hanen
– Assistante, Manon Colin – Robe, Atelier François Tamarin – Modèle, Téo Comon, 2023.
ARGUMENT :
Après avoir parcouru les chemins d'une indiscipline de la mode en tant que territoire théorique et pratique, en 2021, nous proposons de regarder la mode sous l'angle du paraître pour ce second colloque. Lois, logiques et fictions du paraître donc, comme le désir d'étudier les régimes différenciés de nos apparitions, avec cette même pluridisciplinarité de voix que nous souhaiterions réunir pour ce nouveau volet à Cerisy, en 2024.
Qu'elles régissent les couleurs de la livrée des gens de la Maison du Roi ou qu'elles interdisent aux classes bourgeoises le port d'une étoffe précise, les lois somptuaires édictées par le pouvoir au cours de son histoire auront codifié les apparences, manifesté les hiérarchies et le faste, rappelant les fonctions primordiales de représentation du vêtement et des ennoblissements textiles.
Prises dans une acception large ou imagée, les lois somptuaires sont également régulièrement subverties. Que ce soit le phénomène glam, punk ou fluo, des communautés se dessinent depuis ces logiques d'élection. Les lois deviennent des codes qu'un groupe socio-culturel peut promulguer par lui-même, soucieux de construire pour et contre les autres un ensemble de signes d'identité, d'aura ou de puissance. Ainsi va la vie de cour, ainsi vont les cercles de sociétés plus ou moins confidentiels de la contre-culture, lorsque l'emplacement d'une mouche de velours ou le port d'un pantalon plus large qu'il ne le faudrait entrent en écho.
Il y aurait donc des logiques du paraitre, quand une silhouette s'invente à la croisée de la manifestation de soi et des parades sociales, quand cette même silhouette s'offre comme un écheveau complexe de choix et de renoncements, d'arrangements sinon de conflits ouverts avec l'époque.
Il y aurait enfin les fictions, les rôles que l'on projette, les personnages que l'on invente, dans la vie comme sur scène, en images. L'art du vêtement s'y affirme comme le support de narrations, le véhicule de métamorphoses, le motif d'un spectacle, la présence d'un costume. La mode donc, mais aussi tous les vêtements accumulés et collectionnés au-delà du programme et des cadences de production de cette industrie, peuvent alors transiter vers d'autres territoires, géographiques, créatifs, culturels, industriels, techniques… Pour creuser d'autres temporalités, anticiper d'autres perspectives, élaborant un regard second sur l'histoire et le contemporain.
MOTS-CLÉS :
Accessoire, Bal, Brevet, Cabaret, Carnaval, Cinéma, Corps, Costume, Coutume, Éditorial, Ennoblissement, Fiction, Image, Logique, Loi, Matière, Mode, Norme, Paraître, Parure, Performance, Représentation, Scène, Société, Standard, Style, Transgression, Uniforme, Us, Vêtement
CALENDRIER DÉFINITIF :
Lundi 3 juin
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS
Soirée
Performance, par Clément COURGEON
Présentation du Centre, du colloque et des participants
Mardi 4 juin
CORPS PARÉS, CORPS POLITIQUES, CORPS UTOPIQUES
Matin
Mathieu BUARD, Colette DEPEYRE & Céline MALLET : Ouverture
Frédérique MATONTI : Les objets rusés. Savoir-faire domestiques féminins et messages cachés [visioconférence]
Nicole PELLEGRIN : Ornement et châtiment, la mode ? L'habit religieux féminin catholique comme "fait social total" | Historienne et anthropologue [enregistrement audio en ligne sur Canal U, chaîne La forge numérique | MRSH de l'université de Caen Normandie]
Après-midi
Performance, par Clément COURGEON
Vincent DOROTHÉE : Charles IV de Lorraine, ou le triple corps du prince | ENSAAMA
Odile BLANC : Retour sur Parades et parures. L'invention du corps de mode à la fin du Moyen Âge | Bibliothèque INP
Matthieu NICOL : Iconographie d'un vêtement militaire, un style ? | Éditeur Too many pictures
Exposition "Meta_physics", par Anaïs ALLIAS & Margaux SALARINO | Magazine Temple Numéro 12 (pendant toute la durée du colloque)
Soirée
Performance, par Marvin M'TOUMO
Mercredi 5 juin
MODE ET MATIÈRES : PROJECTIONS ET DEVENIRS
Matin
Géraldine BLANCHE : Propriété intellectuelle : quand le droit éclaire les fictions de la mode | Sciences Po
Eva DELACROIX : Les pénalités de pauvreté sur le marché vestimentaire | Université Paris Dauphine - PSL
Benjamin CABANES : Les défis de la mode durable : vers une prospective de l'éthique et de l'esthétique | Mines - PSL
Après-midi
Sonia ADAM-LEDUNOIS : M. Spock, Onze et Princesse Leia à la fashion week. La science-fiction, outil de prospective et d'influence | Université Paris Dauphine - PSL
Dina RASOLOFOARISON : Hairy stories. Histoires de cheveux et de poils | Université Paris Dauphine - PSL
Cyril CABELLOS : Rendez-vous : égéries, rituels, publics | Rabanne
Soirée
Exposition & présentation
Joséphine SCHMITT : Penser les nouveaux matériaux pour l'artisanat à travers le concept de "matières à création". Le cas de l'artisanat plumassier | PSL
Victor MOLINIÉ : Les hors champs de la broderie contemporaine | Baqué Molinié textile and embroidery studio
Jeudi 6 juin
NORMES, STYLES ET TRANSGRESSIONS
Matin
Jeanne GUIEN : La mode punk : une esthétique de la saleté ? | Université Paris 1
Corinne LEGOY : Vestiaire de fêtes costumées au XIXe siècle : miroir ou dérèglement du monde ? | Université d'Orléans
Après-midi
Judith CLARK : Staging the Vulgar — fashion redifined | Curator
Claire BRUNET : Petite anatomie du style | ENS Paris Saclay
Francesca GRANATA : Experimental Fashion. Performance Art, Carnival and the Grotesque Body | Parsons school New York
Soirée
Installation vestimentaire, par Victor CLAVELLY, accompagné d'Héloïse BOUCHOT
Vendredi 7 juin
DÉPLACEMENTS ET MÉDIATIONS. LE VÊTEMENT EN SCÈNE : LA MODE REJOUÉE, LE COSTUME DÉPLOYÉ
Matin
Annabel POINCHEVAL : Créatures de cabaret : création de costumes entre mode et patrimoine | Commissaire
Julien MAGALHÃES : Erratum — Pour en découdre avec les anachronismes à l'écran | Historien du costume pour le cinéma et journaliste
Après-midi
Mathieu BUARD : Mode, vêtement, costume : dancing on the edge | École Duperré
Le vêtement en scène, table ronde animée par Céline MALLET, avec
Bénédicte MOURET : Le costume contemporain au cinéma et dans les séries | Costumière et styliste
Salomé POLOUDENNY : Vêtement de danse, un stylisme documentaire ? | Costumière et styliste
Olivier CHÂTENET : Reconstitution autour d'Yves St Laurent et Bertrand Bonello (film de 2014) | Collectionneur et conseil
Soirée
Performance, par Marvin M'TOUMO
"To Douve or not to douve"
Samedi 8 juin
Matin
Rapport d'étonnement des jeunes chercheurs, avec Anna BERNAR, Robinson BOURSAULT, Jeanne & Louise GIGNOUX (étudiants Master 2 Duperré) et Darja RICHTER-WIDHOFF (Master Mode & Matière - EnaMoMa by PSL)
Présentation des revues Modes pratiques et Temple Numéro 12, ainsi que du livre La Mode comme indiscipline (Colloque de Cerisy, 2021)
Discussion et conclusion du colloque
Après-midi
DÉPARTS
Pendant la durée du colloque, Yvette NÉLIAZ documente le colloque pour l’École Duperré & PSL
RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :
Mathieu BUARD
Mathieu Buard est professeur, commissaire, conseil. Commissaire indépendant d'art contemporain, il conçoit des expositions qui soutiennent l'émergence artistique et les pratiques croisées, notamment avec la revue Temple ou par le passé avec les cycles de l'outre avec Joël Riff. En 2022, il présente Danser l'image. Le Ballet National de Marseille direction (LA)HORDE au CNCS de Moulins, dont il assure le commissariat et la direction du catalogue. En tant que critique, il écrit pour différents supports éditoriaux : Magazine, Feu, Modes pratiques, Temple, ainsi que pour des artistes contemporains et leurs galeries (Almine Reich, Perrotin, The Pills,…). Agrégé d'arts appliqués de l'École Normale Supérieure de Cachan, il étudie et enseigne la mode, les pratiques artistiques contemporaines, les théories afférentes aux industries créatives et culturelles. En septembre 2021, il a co-dirigé à Cerisy le premier colloque sur la mode : La mode comme indiscipline. Il est responsable des diplômes de Master et Licence à l'École Duperré Paris, à l'université Gustave Eiffel et à Paris III Sorbonne Nouvelle, et intervient également à l'ENS Paris Saclay. Il exerce enfin un travail de conseil pour des maisons de luxe, et accompagne la création contemporaine, en particulier pour la Cité internationale de la tapisserie d'Aubusson où il développe une direction artistique pour le fonds contemporain.
Publications
Buard M., Mallet C. & Mosse A. (ed.), La mode comme indiscipline, Colloque de Cerisy, Éditions B42, 2024.
Buard M. (ed.), Danser l'image. Le Ballet National de Marseille direction (LA)HORDE, Éditions JBE Books, 2022.
Buard M., "Entre deux rives, la pratique solitaire d'une plasticienne", in Daniel LÉGER, VERA SZÉKELY, Éditions Norma, 2021.
Buard M., "Par delà, l'à venir. La couleur démultipliée ou les exercices cosmiques du peintre", in Raphaël BARONTINI, SOUKHOS Heng Long Leather, Éditions RVB BOOKS, 2020.
Colette DEPEYRE
Colette Depeyre est Maîtresse de conférences à l'université Paris Dauphine - PSL et membre du laboratoire Dauphine Recherches en Management (UMR CNRS 7088). Ses recherches portent sur les processus d'adaptation des capacités des organisations et les dynamiques de marché associées, dans le contexte de projets industriels complexes et dans le domaine de la mode et du luxe. Elle s'intéresse en particulier au rôle de l'innovation matière dans la transformation de la filière mode pour des pratiques plus responsables. Elle est responsable académique du Master Mode & Matière de l'université PSL et a participé au projet pédagogique Erasmus+ "Re-frame fashion". Elle coordonne également le projet de recherche ANR interdisciplinaire IDEOMM sur l'industriation de déchets organiques et minéraux pour la filière mode.
Publications
Depeyre C., "Regards croisés sur le "marché de la mode"", in Buard M., Mallet C. & Mossé A. (éd.), La mode comme indiscipline, Colloque de Cerisy, Éditions B42, 2024.
Depeyre C., Richter-Widhoff D. & Perret V., "Comment former pour transformer la mode", in Michaïlesco C., Lasri S. & Damart S. (éd.), L'état du management 2023, Repères La Découverte, Chapitre II, 2023.
Nicolas De Lamballerie E., Delacroix E. & Depeyre C., "Étude de cas : Vinted – Impact du marché de la seconde main en ligne", in Wiki AFM, Marketing pour une société responsable, Chapitre 8 - Partie 1, 2022.
Depeyre C., Richter-Widhoff D., "Le gaspillage des vêtements. Retour aux sources", in Guillard V. (éd.), Du gaspillage à la sobriété. Avoir moins et vivre mieux ?, De Boeck Supérieur, pp. 29-46, 2019.
Depeyre C., Rigaud E. & Seraidarian F., "Coopetition in the French luxury industry : five cases of brand-building by suppliers of luxury brands", Journal of Brand Management, vol. 25, n°5, pp. 463-473, 2018.
Depeyre C., Rigaud E. & Seraidarian F., "Quelles stratégies pour les sous-traitants face aux reconfigurations des chaînes de valeur ? Le cas de la joaillerie en France", Annales des Mines - Gérer et comprendre, vol. 1, n°127, pp. 3-14, 2017.
Depeyre C. & Seraidarian F., "Un luxe que la France ne peut plus se permettre ?", in Perret V. & Nogatchewsky G., L'état des entreprises 2015, Paris, La Découverte, pp. 25-34, 2015.
Céline MALLET
Formée à l'Ensad Paris aux disciplines de l'image et de la création audio-visuelle, Céline Mallet est professeur agrégé d'arts appliqués. Elle enseigne la mode et l'image, l'histoire des arts et du design à l'École Duperré Paris. Elle est auteur pour la revue Magazine dédiée à l'analyse du style, des media et des industries créatives ; elle est membre du comité de rédaction et auteur pour Modes Pratiques, Revue d'histoire du vêtement et de la mode (École Duperré, IRHiS, CNRS-INHA) ; elle a été co-directrice du colloque de Cerisy de 2021 intitulé La mode comme indiscipline, dont les actes sont à paraitre aux Éditions B42 en 2024.
Sonia ADAM-LEDUNOIS : M. Spock, Onze et Princesse Leia à la fashion week. La science-fiction, outil de prospective et d'influence
La présentation explorera les liens entre science-fiction, prospective et représentations esthétiques. Dans un premier temps sera discuté le lien entre prospective et science-fiction à la lumière du cas Red Team défense. Dans un second temps, une réflexion sera proposée sur l'esthétique dans les œuvres de science-fiction. Il s'agira d'étudier les représentations du vêtement dans ces œuvres, leurs contributions à l'ancrage du scénario dans une projection futuriste et leurs incidences sur les tendances contemporaines.
Titulaire d'un doctorat en sciences de gestion et management, Sonia Adam-Ledunois est maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches et directrice de la House of entrepreneurship à l'université Paris Dauphine-PSL. Ses travaux de recherche portent sur les coopérations en contexte de diversité, les problématiques d'intégration et d'inclusion sociale. Elle a plus particulièrement développé une expertise sur le dialogue entre science-fiction, management et prospective. Elle est investie dans des projets de recherche à visée d'impact sur la société et s'appuie centralement sur des démarches de recherche intervention ou recherche collaborative, en lien étroit avec des acteurs publics ou socio-économiques.
Odile BLANC : Retour sur Parades et parures. L'invention du corps de mode à la fin du Moyen Âge
Ce livre paru en 1997, issu d'une thèse soutenue sept ans plus tôt, avait pris le parti d'observer les usages vestimentaires représentés dans les manuscrits à peintures du royaume de France à la fin du Moyen Âge. Période durement éprouvée, partout en Europe, par les guerres et les résurgences de la peste noire. Période florissante pour les arts, où les princes en lutte pour le trône font appel aux meilleurs auteurs et artistes pour réaliser ces livres-joyaux aujourd'hui conservés, pour la plupart, dans les fonds précieux des bibliothèques. Ainsi les Très riches heures du duc de Berry et leur fameux calendrier tant de fois reproduit où châteaux, campagnes bien ordonnées, tables bien garnies et vêtements somptueux présentent un monde enchanté, celui de leur propriétaire. Le mode vestimentaire qui se déploie dans ces livres compose et impose, comme le journal de mode des temps ultérieurs, le paraître des modes du temps. Tel était le parti de ce livre sur lequel revenir aujourd'hui.
Odile Blanc, docteur en histoire médiévale, a consacré ses travaux au vêtement et au textile, avec un intérêt tout particulier pour les habits courts masculins de la fin du Moyen Âge [Parades et parures. L'invention du corps de mode à la fin du Moyen Âge, Gallimard, 1997], leurs avatars jusqu'au XIXe siècle ["Pourpoints, gilets et corsets : invention d'une plastique masculine du Moyen Âge au XIXe siècle", in Mode. Des parures aux marques de luxe, Economica, 2005], le rapport du vêtement au corps et au langage [Vivre habillé, Klincksieck, 2009], les vêtements des personnages de contes de fées ["Le merveilleux dans le vêtement", La Grande Oreille, n°46, juin 2011].
Benjamin CABANES : Les défis de la mode durable : vers une prospective de l'éthique et de l'esthétique
Le concept de mode durable englobe une multitude de pratiques hétérogènes et de solutions parfois antagonistes : matériaux recyclés, matière biologique, économie circulaire, suppressions des soldes, diminution des collections, production à la demande, etc. Ce concept peut ainsi s'analyser sous l'angle de la contrainte ou de l'opportunité. Une contrainte car les enjeux de durabilité s'imposent à toute l'industrie textile, une opportunité car de plus en plus de marques mobilisent le concept de durabilité comme positionnement concurrentiel. Pour sortir de cette aporie, nous proposons de penser la mode durable comme une utopie ou un mythe rationnel, c'est-à-dire un futur à explorer qui combine la rigueur de la raison, le pouvoir mobilisateur du rêve collectif et qui réconcilie les enjeux d'éthique et d'esthétique.
Benjamin Cabanes est enseignant-chercheur en sciences de gestion à Mines Paris – PSL. Ses recherches portent sur le management de l'innovation, le management de la R&D, les collaborations science-industrie, le développement de nouveaux produits et l'éco-conception. Il est également chargé d'enseignement à l'École Polytechnique et co-dirige le MS Entrepreneuriat Deeptech et Innovation de Mines Paris – PSL.
Eva DELACROIX : Les pénalités de pauvreté sur le marché vestimentaire
Dans cette contribution, nous nous intéressons aux pénalités de pauvreté sur le marché vestimentaire en France. Nous questionnerons pour commencer le jugement porté par la société sur les achats vestimentaires des plus démunis, souvent jugés comme superflus, en particulier lorsqu'ils achètent du neuf ou des marques. Nous verrons ensuite que les populations défavorisées ont un rapport ambivalent à l'achat de seconde main, encore souvent considéré comme stigmatisant, et qu'elles préfèrent participer à ce marché en tant que vendeurs plutôt qu'en tant qu'acheteurs. Du côté de l'offre, nous aborderons les problématiques d'accessibilité, de justice sociale et d'adéquation de l'offre aux désirs des classes populaires.
Eva Delacroix est maitresse de conférences à Paris-Dauphine. Ses recherches portent sur les consommateurs et consommatrices défavorisés, et la manière dont le marché produit de l'exclusion au travers de son offre.
Vincent DOROTHÉE : Charles IV de Lorraine, ou le triple corps du prince
À partir de l'étude d'un cas spécifique, celui du duc Charles IV de Lorraine (1604-1675), la communication proposée envisage d'explorer les différentes modalités d'apparition du corps d'un prince souverain du XVIIe siècle par le biais de sa vêture. L'analyse d'un certain nombre d'archives permet de se faire une idée assez précise des différentes manières dont le duc s'est attaché à paraître aux yeux de ses sujets comme de l'étranger et de déceler l'existence, non seulement d'un double corps, mais même, d'une certaine manière, d'un triple corps du prince. Les diverses dimensions en sont perceptibles à travers les habits que celui-ci a revêtus dans les fêtes de cour comme dans l'apparat du cérémonial aulique "ordinaire". Il semble ainsi que l'on puisse envisager le corps ducal comme un "enchâssement" de trois corps : un corps mythologisé (ou plutôt crypto-mythologisé) totalement auratique, un corps exhaussé non mythologisé, et enfin un corps emblématique.
Professeur agrégé d'arts appliqués et docteur en Histoire de l'art, Vincent Dorothée enseigne à Paris à l'ENSAAMA Olivier de Serres en DNMADE Spectacle et en DSAA Métiers d'art. Il a effectué sous la direction de Colette Nativel et soutenu en février 2022 à l'université Paris I – Panthéon-Sorbonne une thèse intitulée "Un crépuscule pour une aurore : Les échanges franco-lorrains à la lumière des arts et du spectacle au premier XVIIe siècle (1599-1633)" et publié une trentaine d'articles ainsi qu'un livre intitulé Bérain et ses prédécesseurs : Évolution et statut du décor et du costume dans le spectacle français de Beaujoyeux à Jean I Bérain (Sarrebrück, Presses Académiques Francophones, 2014). Ses recherches portent plus généralement sur les arts du spectacle en France et en Europe de la fin du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle
Corinne LEGOY : Vestiaire de fêtes costumées au XIXe siècle : miroir ou dérèglement du monde ?
Interroger les éventuelles logiques d'un vestiaire de fête, tel est l'enjeu de cette communication. Ce vestiaire est celui porté, entre 1830 et 1914, par la foule des noctambules qui s'adonne à un divertissement dont la vogue est sans précédent, aussi bien dans les salles publiques que dans les salons privés : les bals masqués et costumés. Il s'agira de revenir sur les costumes portés en ces nuits, d'en explorer les vogues et les constantes ; d'en cerner les éventuels liens à l'actualité, à l'histoire, aux goûts du moment ; d'en peser, aussi, la part de subversion. De ce fait, nous chercherons à mesurer si ce vestiaire obéit à une simple logique festive — pure contribution à sa jubilation, à sa surenchère et à ses exhibitions — ou s'il se fait l'écho du monde, déréglant ses normes ou répercutant ses fièvres.
Corinne Legoy est maîtresse de conférences HDR en histoire contemporaine à l'université d'Orléans (laboratoire Polen, EA 4710). Ses travaux portent sur l'histoire culturelle et politique, les usages politiques et sociaux du théâtre et de la poésie sous la Restauration ainsi que sur la pratique des bals masqués et costumés à Paris au XIXe siècle. Pour ce travail, elle a bénéficié du soutien de la Bibliothèque nationale de France et de la Fondation L'Oréal (lauréate 2013 de la bourse de la Fondation sur "L'art de l'être et du paraître"). Cette recherche a donné lieu, notamment, à la publication de plusieurs articles, dans le Magasin du XIXe siècle, la Revue de la BnF, la Romanic Review ou Modes Pratiques. Revue d'histoire du vêtement et de la mode. Elle est également secrétaire de rédaction de cette revue, fondée en 2015 aux côtés de Manuel Charpy, Marjorie Meiss et Patrice Verdière.
Julien MAGALHÃES : Erratum — Pour en découdre avec les anachronismes à l'écran
Gladiator, Titanic, Shakespear in love, Les Visiteurs : le vestiaire de fiction construit une image du passé pas souvent alignée avec la réalité historique. Barbes de trois jours, décolletés plongeants et cuissardes : quelle influence ces choix de costumes ont-ils sur la construction d'une imagerie historique commune ? Julien Magalhães passe au peigne fin les anachronismes qui ont bercé notre culture audiovisuelle. En épinglant les mauvais exemples d'armure, corset, chaussure, jupe, ou perruque, on revisite l'Histoire par ce qu'il y a de plus intime : l'apparence. Un double regard en aller-retour sur les mentalités d'autrefois et les obsessions de notre époque.
Julien Magalhães est auteur, et enseigne l'histoire des modes et du costume à l'ESAA Duperré. Son premier livre Erratum, édité chez Hoëbeke – Gallimard, se penche sur les costumes de fictions historiques, et il a co-écrit la série Damoiselle pour TV5 Monde. Il signe également le podcast Les Beaux Restes sur Spotify, sur l'histoire des standards de beauté, et le format parodique Visites Guindées pour Urbania. Ses articles paraissent régulièrement dans le Harper's Bazaar, et il a officié en tant que chroniqueur à l'antenne de France Inter. Julien Magalhães continue d'explorer les relations entre mode, Histoire, société et pop culture sur tous les terrains qui s'ouvrent à lui.
Frédérique MATONTI : Les objets rusés. Savoir-faire domestiques féminins et messages cachés
Cette communication partira d'un travail sur les intellectuelles déportées dans les camps de concentration nazis et sur les techniques qu'elles ont mises au point pour se "divertir" au sens pascalien, c'est à dire pour essayer de ne pas penser à la mort. Au-delà de la récitation de poèmes, du chant, voire de la mise en scène de fragments de pièces de théâtre (Charlotte Delbo), et même de l'écriture d'une opérette (Germaine Tillion), beaucoup d'entre elles fabriquent de petits objets. Ceux-ci n'ont pas qu'une valeur utilitaire ou affective, ils ont aussi une valeur de témoignage. La forme la plus usuelle mais non genrée en est le dessin ou la sculpture sur les conditions de détention. Mais il existe des formes plus complexes, où les apprentissages domestiques sont mis à profit pour rendre ces objets apparemment innocents et simplement utilitaires, porteurs de significations. C'est le cas des broderies d'un sac à main de Geneviève de Gaulle qui lui servent à mémoriser le nom des camps traversés, ou d'un livre de prières récupéré par Germaine Tillion dans lequel elle inscrit des recettes de cuisine. Apparemment simples exercices de mémoire, ces recettes sont en fait codées pour rendre compte des expérimentations médicales à Ravensbrück. Je les ai appelés "objets rusés". En effet, ce sont des objets qui parviennent à encapsuler des informations, éventuellement sensibles, sous une forme apparemment inoffensive. Comme la "littérature de contrebande", selon la formule d'Aragon, ces objets rusés ont besoin d'être décryptés pour que leur sens soit accessible. Si Germaine Tillion n'avait pas survécu, son codage aurait été insoupçonnable et son message serait resté indéchiffré. Cette communication sera l'occasion de distinguer les objets rusés d'autres objets qui incorporent des savoir-faire domestiques comme les banderoles brodées des luttes féministes, ou les productions artistiques qui jouent sur la frontière avec l'artisanat. Elle sera aussi l'occasion de réfléchir aux parentés des productions intellectuelles de ces générations exclues durant une partie de leur existence des droits politiques, et formées dans des cursus distincts et séparés de ceux des hommes, avec les écritures et les lectures ordinaires.
Matthieu NICOL : Iconographie d'un vêtement militaire, un style ?
Je travaille depuis 2022 sur une archive photographique récemment déclassifiée, issue du Natick Soldiers System Center, centre de recherche et développement de l'armée américaine chargé du soutien logistique à tous les corps de l'armée. FASHION ARMY est le second chapitre de cette exploration de l'archive, couvrant la fin des années 1960 jusqu'au début des années 1990, récemment déclassifiée, constituée de 14134 scans de négatifs. Si leur source est identifiée, la finalité de ces images reste quant à elle à ce jour inconnue. Nulle trace de leur circulation ou publication ; ne subsiste dès lors que la possibilité de supposer leur intention : celle d'un fonds photographique destiné à l'usage interne, d'un centre militaire encore en activité dont on sait qu'il a en charge de tester les prototypes d'uniformes et d'équipement des soldats. L'armée américaine, contactée, n'a pas été en mesure de répondre à nos nombreuses questions, nous précisant manquer de ressources pour nous accompagner. Le recours à une approche scientifique ou historique s'avérant trop approximatif, c'est donc à partir de critères visuels que la sélection d'images ici présentée s'est établie. Un choix entendu comme une possibilité, faite d'associations subjectives de portraits en studio ou en extérieur et de packshots produits. Avec leur composition léchée, maîtrisée, et leurs fonds colorés, ces images semblent participer d'un simulacre, viser une forme d'objectivité et de prospective militaire qui questionne. Les modèles aux poses contraintes, sourires crispés, regards maladroits et étrangement familiers nous interpellent. Ce catalogue d'images en dit aussi long sur la relation entre la recherche militaire et ses applications civiles, notamment dans le domaine de la mode. Des trench-coats aux Ray-Ban, du tissu chino aux motifs camouflage, le style militaire a envahi les podiums comme la mode de rue. Leur incontestable attrait esthétique suscite aussi un certain malaise. Si elles n'ont a priori pas été réalisées à des fins de communication ou de propagande, ces images sont le produit d'une institution dont la raison d'être est de défendre par la dissuasion et d'imposer par la force ses intérêts à tout moment, en tout point du globe. En bref, de préparer la guerre.
Iconographe, collectionneur d'images et commissaire d'expositions indépendant basé à Paris, Matthieu Nicol (1978, France) s'intéresse aux images pauvres, anonymes ou versées au domaine public, sans notion d'auteur ni valeur de marché. Il dirige l'agence Too many Pictures, qui élabore des stratégies digitales et de communication pour des acteurs culturels. Il publie un premier livre sur la production visuelle du "food science lab" du centre, chargé de mettre au point les rations des soldats, et d'assurer la logistique de conservation et de préparation de plats consommables en toutes circonstances. Ce petit précis nous transporte en images dans les cuisines de la fabrique de la nourriture industrielle. BETTER FOOD FOR OUR FIGHTING MEN (RVB Books, Paris 2022) fait également l'objet d'une exposition - performance itinérante, montrée notamment aux festivals Photo Saint Germain (Paris, 2022) et YEAST (Matino, Italie, 2023), et prochainement à la Nuit des Images de Photo Elysée (Lausanne, juin 2024) et aux Photaumnales de Beauvais (septembre 2024). Après le goût, le style : FASHION ARMY sera présenté cette année aux Rencontres de la Photographie d'Arles (1er juillet-29 septembre 2024), et fera l'objet d'une publication aux éditions SPBH / Mack Books, à paraître en septembre 2024.
https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/1551/fashion-army
https://rvb-books.com/products/matthieu-nicol-better-food-for-our-fighting-men
https://www.toomanypictures.com/
Nicole PELLEGRIN : Ornement et châtiment, la mode ? L'habit religieux féminin catholique comme "fait social total"
L'habit de religion, du moins s'il est catholique, est un rempart et un étendard. C'est un "signe" et une "marque", comme le répètent tous les règlements conventuels, mais c'est aussi un amas de tissus ordonnancés qui ont un coût, un poids et des fonctions à la fois identitaires et pénitentielles. Ses singularités et leur variété changeante chez les religieuses d'entre Moyen Âge et XXe siècle rappellent qu'il est — bien sûr — comme tout agencement vestimentaire, un "fait social total" et, comme tel, effet et inspirateur de modes. Peut-être fut-il même le paradigme durable (et désormais révolu ?) de la plupart des vêtures laïques occidentales. Un parcours visuel sous forme de diaporama tentera d'évoquer les traces matérielles d'un débat finalement plus actuel qu'il n’y paraît.
Nicole Pellegrin, historienne et anthropologue spécialisée dans l'histoire du genre en France entre XVIe et premier XXe siècle, est chargée de recherche honoraire au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) et membre de l'Institut d'Histoire Moderne et Contemporaine à l'École Normale supérieure de Paris. Elle est co-fondatrice et membre de la Société Internationale d'Études des Femmes d'Ancien Régime (siefar.org), de l'Association Française d'Étude des Textiles (afet.fr), ainsi que de Musea (musée virtuel d'histoire des femmes et du genre) où elle a mis en ligne en 2004 une exposition : "Les genres de Jeanne d'Arc". Elle a enseigné aux universités de Paris-Sorbonne, Abidjan (Côte d'Ivoire) et Poitiers. Elle a aussi été professeure invitée à l'université Laval à Québec (Canada), à Rutgers dans le New-Jersey (USA) et à Utrecht (Pays-Bas, chaire "Belle van Zuylen"). L'essentiel de ses publications porte sur la construction de soi (et notamment du genre) par le vêtement : Les Vêtements de la liberté. Abécédaire des pratiques vestimentaires (1780-1800), Aix, Alinéa, 1989 ; Modes en noir, exposition, Poitiers 1994 ; "Femmes travesties", Clio, n°10, 1999 (avec C. Bard). Elle s'intéresse par ailleurs aux conditions matérielles de la production intellectuelle féminine, à l'épistolarité et aux dictionnaires de femmes illustres sous l'Ancien Régime.
Dernières publications
Écrits féministes, de Christine de Pizan à Simone de Beauvoir. Une anthologie, Paris, Flammarion, "Champs", 2010.
(en collaboration avec Cathy McClive), Femmes en fleurs, femmes en corps. Sang, Santé, Sexualités, du Moyen Âge aux Lumières, Saint-Étienne, PUSE, 2010.
Voiles, une histoire du Moyen Âge à Vatican II, Paris, CNRS éditions, 2017, ill. (rééd. en poche "Biblis", 2022).
Plusieurs articles sur les vêtements monastiques sous l'Ancien Régime, pendant la Révolution et au cinéma, ont paru, entre autres, dans la revue Modes pratiques (2015, 2016, 2023) et, en ligne (2019).
Annabel POINCHEVAL : Créatures de cabaret : création de costumes entre mode et patrimoine
À partir du co-commissariat de l'exposition Cabarets ! (avec Delphine Pinasa ; du 9 décembre 2023 au 30 avril 2024) et de la participation à l'ouvrage Cabarets ! Revue de costumes au Centre National du Costume et de la Scène de Moulins, je propose un regard sur la création de costumes dans le cabaret "indisciplinaire". Porteur d'images fortes, mais aussi porteur de messages et d'engagements, le cabaret bénéficie actuellement d'une mise en lumière dans les médias, à travers une fréquentation large et plurielle, une multiplication de soirées de tout type, ainsi que grâce à diverses institutions, dont le ministère de la Culture. L'image que le cabaret donne de lui-même prend alors une grande importance, dont les artistes, créateurs, créatures s’emparent avec intuition, savoir-faire et parfois avec l'aide de médiateurs, tels que les plasticiens. Au centre de cette image, le costume — dans sa version complète, chaussures, perruques et maquillages compris — sublime le corps et/ou le transforme en sorte qu'il devient support d'un message, de fantasmes ou de fantaisie. La référence est souvent présente : à qui ? à quoi ? et quelles influences décrit-elle ? Quelle interaction entre la créature et la création costume ? Dans quelle économie se situe t-on ? Mon intervention sera illustrée (sous réserve d'acceptation des plasticiens) par une série d'images projetées pour donner à voir les univers que nous traverserons ensemble.
Annabel Poincheval est Inspectrice de la Création - Collège Théâtre, Ministère de la Culture - Direction Générale de la création artistique.
Dina RASOLOFOARISON : Hairy stories. Histoires de cheveux et de poils
Le projet "Hairy stories" part du constat que les individus ont souvent un rapport compliqué avec leurs cheveux et/ou leurs poils. Nous nous intéressons aux récits de consommateurs et consommatrices (racontés souvent très spontanément dès la mention de l'idée de cheveux) tout comme aux récits de fournisseurs de services (coiffeuses, perruquières, esthéticiennes) pour identifier la nature des tensions existantes. Pour comprendre le sens, la symbolique et le poids derrière les histoires racontées, nous adoptons une perspective multidisciplinaire : sociologique pour comprendre les normes sociales en jeu, anthropologique pour comprendre le sens des rituels de beauté, histoire de l'art pour comprendre l'influence des représentations liées aux cheveux et aux poils dans l'art et la culture, et enfin marketing pour déterminer l'influence des marques et de l'industrie de la beauté sur les tendances capillaires et sur la construction identitaire des consommateurs et consommatrices. Nous observons que la consommation de produits et de services se révèle parfois être tout aussi bien perçue comme l'origine (ex : une coupe ratée chez le coiffeur) que comme la solution (ex : défrisage, coloration) à ces problèmes. Nous investiguons en particulier la dimension de Care que de nombreux fournisseurs de service doivent assumer, sans pour autant avoir une formation pour cela.
Dina Rasolofoarison est maitresse de conférences en marketing et communication à l'université Paris Dauphine-PSL. Elle s'intéresse aux cultures visuelles. Les cheveux et les poils forment un objet d'étude qui recoupe aussi bien la communication visuelle (par son aspect esthétique mais aussi symbolique) et les pratiques culturelles (par les rituels associés, les pratiques de consommation, et les stratégies de distinction par exemple). Ses recherches portent également sur les pratiques de fans au sein des industries culturelles et créatives.
Joséphine SCHMITT : Penser les nouveaux matériaux pour l'artisanat à travers le concept de "matières à création". Le cas de l'artisanat plumassier
Comme dans l'ensemble des secteurs, on assiste aujourd'hui dans la mode et le luxe, à une multitude de développements de nouveaux matériaux, afin de résoudre des problématiques éthiques et écologiques. Ils relèvent parfois de la recherche d'alternatives à des matières existantes, qui sont, elles, expérimentées et aimées depuis longtemps par les artisans. À travers le cas du savoir-faire plumassier, j'ai expérimenté comment penser de "nouvelles matières de plumasserie" qui trouvent notamment leur point commun avec les plumes, dans ce qu'elle révèle dans son potentiel et ses réflexes créatifs avec le plumassier, résumées dans le terme de "matières à création".
BIBLIOGRAPHIE :
Livres et catalogues
• Charles Baudelaire, Critique d'art suivi de critique musicale, Éditions Folio essais, 1992.
• Heidi Bivens, Euphoria fashion - The Art of Costume Design, Édition A24, 2022.
• Odile Blanc, Parades et Parures, l'invention du corps de mode à la fin du moyen âge, Édition Gallimard, 1997.
• Odile Blanc, Vivre habillé, Éditions Klincksieck, 2009.
• Denis Bruna, Tenues correctes exigées : Quand le vêtement fait scandale, Éditions des arts décoratifs, 2016.
• Claire Brunet, Catherine Geel, Le design : histoire, concepts, combats, Édition Gallimard Folio Essais, 2023.
• Mathieu Buard, Danser l'image - le Ballet national de Marseille direction (LA)HORDE, Éditions JBE books, 2022.
• Mathieu Buard, Céline Mallet, Aurélie Mosse, La mode comme indiscipline – territoires d’expressions et de recherches, Colloque de Cerisy (2021), Éditions B42, 2024.
• Marie Charlotte Calafat, Aurélie Samuel, Fashion folklore – Costumes populaires & haute couture, Co-édition du MUCEM et des Éditions Gallimard, 2023.
• Baldassare Castiglione, Le livre du courtisan, Éditions GF Flammarion, 1991.
• Judith Clark, Adam Philipps, Jane Alison, Sinéad McCarthy, The Vulgar – Fashion Redefined, Édition Koenig Books – Barbican Art Gallery, 2016.
• Mensitieri Giulia, Le Plus Beau Métier du Monde. Dans Les Coulisses de L'Industrie de la Mode, Éditions La Découverte, 2018.
• Francesca Granata, Experimental fashion : Performance art, Carnival and the Grotesque Body, Édition Bloomsbury Visual Arts, 2021.
• Catherine Guesde, Penser avec le punk, Éditions Presses universitaires de France, 2023.
• Frédéric Godart, Sociologie de la mode, Repères La Découverte, 2016.
• Emilie Hammen, L'idée de mode : Tome 1, Une nouvelle histoire, Éditions B42, 2023.
• Dick Hebdige, Sous-culture. Le sens du style, Éditions La Découverte, Paris, 2008.
• Adolf Loos, Comment doit-on s'habiller ?, Éditions Grasset - cahiers rouges, 2014.
• Marielle Macé, STYLES. Critique de nos formes de vie, Éditions Gallimard, 2016.
• Julien Magalhães, Erratum - Pour en découdre avec les anachronismes à l'écran, Éditions Hoëbeke, 2022.
• Stéphane Mallarmé, Écrits sur l'art, Éditions GF Flammarion, 1998.
• Francesco Masci, Hors mode, Éditions Allia, 2023.
• Nicole Pellegrin, Voiles – Une histoire du Moyen-Âge à Vatican II, Éditions du CNRS, 2017.
• Nicole Pellegrin, Tabliers au masculin, tabliers au féminin, Éditions Publi Chauvinoi, 2009.
• Olivier Saillard, Claude Arnaud, Valery Steele, Alexandra Bosc, La mode retrouvée – Les robes trésors de la comtesse Greffulhe, Éditions Palais Galliera, 2015.
• Tilda Swinton, Olivier Saillard, Embodying Pasolini, Éditions Rizzoli International, 2022.
• Alexandre Samson, Back side – Dos à la mode, Éditions Palais Galliera, 2019.
• Daniel Roche, La culture des apparences. Une histoire du vêtement (XVIIe – XVIIIe siècle), Éditions Fayard, 1989.
Revues et articles
• Modes pratiques I - Revue d'histoire du vêtement et de la mode, Normes et transgressions, Édition École Duperré - Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS) de l'université de Lille - Laboratoire InVisu (CNRS-INHA), 2015.
• Modes pratiques II - Revue d'histoire du vêtement et de la mode, Sans la mode, Édition École Duperré - Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS) de l'université de Lille - Laboratoire InVisu (CNRS-INHA), 2017.
• Modes pratiques III - Revue d'histoire du vêtement et de la mode, Saisons, Édition École Duperré - Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS) de l'université de Lille - Laboratoire InVisu (CNRS-INHA), 2018.
• Modes pratiques IV - Revue d'histoire du vêtement et de la mode, Affections, Édition École Duperré - Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS) de l'université de Lille - Laboratoire InVisu (CNRS-INHA), 2020.
• Modes pratiques V - Revue d'histoire du vêtement et de la mode, Les nuits, Édition École Duperré - Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS) de l'université de Lille - Laboratoire InVisu (CNRS-INHA), 2023.
• Revue Critique, numéro Juin-Juillet 2022, 901-902, Manuel Charpy, Gabrielle Smith Hamilton, Corinne Legoy, Porter la mode, Les éditions de Minuit, 2022.
• De Lamballerie Edith & Guillard Valérie (2023), "Vers une prise de conscience des enjeux éthiques des matières textiles par les consommateurs dans le cadre de la transition écologique", Recherche et Applications en Marketing (French Edition), 38(3), pp. 7-34.
• Blanchet Vivien (2017), ""We make markets". Le rôle du salon Ethical Fashion Show dans la catégorisation de la mode éthique", Recherche et Applications en Marketing (French Edition), 32(2), pp. 27-47.
SOUTIENS :
• École Duperré Paris
• Dauphine Recherches en Management (DRM - UMR 7088) | Université Paris Dauphine - PSL
• École normale supérieure Paris-Saclay (ENS Paris-Saclay)
• Campus d'excellence des métiers d'art et du design