Colloque annulé
En raison des événements exceptionnels liés à l'épidémie de la Covid-19, et sur proposition des directeurs, ce colloque a été annulé.
La direction du CCIC
MAZARINADES ET TERRITOIRES
DU JEUDI 20 AOÛT (19 H) AU JEUDI 27 AOÛT (14 H) 2020
[ colloque de 7 jours ]
DIRECTION :
Stéphane HAFFEMAYER, Tadako ICHIMARU
Avec le concours de Patrick REBOLLAR
ARGUMENT :
Quels rapports les mazarinades entretiennent-elles avec les territoires ? Ceux des provinces plus ou moins soumises, des pays alliés ou ennemis, de la cour du roi, des parlements, des fiefs nobiliaires, des diocèses, des villes, des imprimeurs. La dimension spatiale se lira aussi dans la déclinaison des lieux symboliques, toponymes historiques ou fiefs des grandes familles. Elle se dévoilera également dans des espaces en représentation, un théâtre urbain qui offre une géographie sociale de l'application des lois et de la contestation. Du point de vue patrimonial, il conviendra aussi de s'interroger sur les logiques de localisation des collections jusqu'à nos jours. Comment certaines ont-elles traversé les siècles et les continents ? Que peut encore nous apprendre la géolocalisation des collections ? Aujourd'hui, grâce aux humanités numériques, les mazarinades sont devenues plus accessibles que par le passé et nul doute qu'elles ont encore beaucoup à nous apprendre sous l'angle d'une analyse spatiale : celle-ci s'entend dans un sens large et pluridisciplinaire, impliquant à la fois les chercheurs universitaires, les personnels de la conservation du patrimoine, les collectionneurs et les bibliophiles savants.
MOTS-CLÉS :
Bibliothéconomie, Fouille textuelle, Fronde (XVIIe siècle), Géohistoire, Histoire de la presse et des médias, Histoire diplomatique, Histoire littéraire, Histoire moderne, Humanités numériques, Littérature française, Littérature pamphlétaire, Louis XIV, Mazarin, Mazarinades, Philologie historique, Révoltes
CALENDRIER PROVISOIRE :
Jeudi 20 août
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS
Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants
Vendredi 21 août
Matin
Stéphane HAFFEMAYER & Tadako ICHIMARU : Ouverture
Stéphane HAFFEMAYER : Chanter la contestation politique à Paris : le pouvoir face aux chansons de la Fronde (1648-1653)
Patrick REBOLLAR : De la fouille textuelle à la cartographie des mazarinades, l'exemple du LeTSAJ
Après-midi
Tadako ICHIMARU : En tirant le fil du Japon dans les mazarinades…
Melaine FOLLIARD : Obscénité et athéisme dans le corpus du Projet Mazarinades : remarques sur la fonction de la poésie en contexte pamphlétaire
Samedi 22 août
Matin
Myriam TSIMBIDY : Le recueil de mazarinades pendant la Fronde : assemblage aléatoire ou habile agencement ?
Christophe VELLET : Éditions de mazarinades et propagande imprimée à Orléans pendant la Fronde
Après-midi
La Bibliographie des mazarinades : présentation et stratégies de recherche, atelier animé par Gina MARS
Édouard KLOS : Les mazarinades dans un territoire à l'écart des conflits, l'exemple lyonnais
Philippe MAURAN : Territoires dans le Journal de Jean Vallier ou la géographie dans une anti-mazarinade
Dimanche 23 août
Matin
Virginie COGNÉ : Quand Condé dirige et informe Paris : la circulation de l'information pour le parti des Princes, été 1652
Céline GRAILLAT-MANSUY : Les mazarinades en Suisse : tour d'horizon et le cas de la collection de Soleure
Après-midi
Atelier de fouille lexicale dans le corpus du Projet Mazarinades, atelier animé par Patrick REBOLLAR
Carrie F. KLAUS : Les dames, la justice, et les Mazarinades
Tsuyoshi SHISHIMI : Montaigne plagié dans une mazarinade
Lundi 24 août
DÉTENTE
Mardi 25 août
Matin
Laura BORDES : Les mazarinades du fonds aixois sont-elles aixoises ?
Jean-Dominique MELLOT : La Muse dialectale (et frondeuse ?) de l'imprimeur-poète rouennais David Ferrand (1589-1660)
Après-midi
Paléographie : méthodologie et pratique, appliquées aux mazarinades, atelier animé par Baptiste ÉTIENNE
Léonard DAUPHANT : Pour une géohistoire de l'insulte : espaces mentaux et ethnotypes, des chansons de geste aux mazarinades (XIIe-XVIIe siècles)
Teresa MALINOWSKI : La Pologne dans les mazarinades : une entrée de lecture inédite
Mercredi 26 août
Matin
Antonella AMATUZZI : Déterritorialiser les mazarinades pour étudier la variation du français classique
Takeshi MATSUMURA : Sur quelques mazarinades en proverbes
Après-midi
De quelques particularités de bibliographie matérielle des mazarinades, atelier animé par Jean-Dominique MELLOT
David ESCARPIT : Le "bordousain" : interdialectalité et hybridation linguistique dans les textes occitans de la Fronde bordelaise (1649-51)
Baptiste ÉTIENNE : Mazarinades : le duc, la duchesse et la Fronde en Normandie
Jeudi 27 août
Matin
Stéphane HAFFEMAYER & Tadako ICHIMARU : Conclusions
Après-midi
DÉPARTS
RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :
Antonella AMATUZZI : Déterritorialiser les mazarinades pour étudier la variation du français classique
L'objectif de cette communication est de mettre en relief l'importance des mazarinades pour étudier certains phénomènes liés à la variation linguistique à un moment où s'établit une codification rigide sur le modèle de la cour parisienne. Après Wendy Ayres Benett qui a analysé une dizaine de mazarinades (2004) pour documenter la réalité linguistique du milieu du XVIIe siècle, il convient d'élargir l'enquête à un corpus de textes sensiblement plus vaste grâce à l'informatisation (notamment le corpus en ligne du Projet Mazarinades). Il s'agit donc d'interroger la langue des mazarinades pour faire émerger la variation par rapport au statut social et au lieu de provenance des "locuteurs", au registre utilisé, etc. On observera si ces textes respectent et réfléchissent la norme alors en formation ou s'ils s'en éloignent, sans oublier qu'ils sont parfois "construits" pour un effet et dans un but. Ce faisant, les avantages et les limites des outils informatiques dont nous disposons actuellement seront problématisés.
Antonella Amatuzzi est professeure d'Histoire de la langue française à l'université de Turin (Italie). Membre de la SIDF (Société internationale de diachronie du français) et spécialiste du français pré-classique et classique, elle a publié la correspondance du barnabite Albert Bailly, agent officieux des ducs de Savoie à Paris pendant la Fronde.
Publications
"La littérature politique de la Fronde : une guerre de plumes au service de la langue française. L'exemple des Mazarinades du Cardinal de Retz", in Perspectives franco-italiennes, Rome, Aracne, 2005.
"La politique au service de la langue : la valeur des mazarinades pour l'étude du français classique", in Histoire et civilisation du livre, XII, 2016.
Laura BORDES : Les mazarinades du fonds aixois sont-elles aixoises ?
L'exemple du fonds aixois de mazarinades n'est sans doute pas un cas isolé dans la configuration d'un fonds dont le contenu ne coïncide pas nécessairement avec l'histoire des événements qui ont touché la région durant la Fronde. La rébellion du territoire provençal contre l'autorité royale et la relation des événements et des actes pris par le Parlement Semestre d'Aix occupent pourtant une place presque aussi importante dans les mémoires du temps que la relation des mouvements qui ont agité la Guyenne dans la même période. Constitué au XVIIIe siècle d'apports divers, venant de France ou d'Europe, par le marquis de Méjanes, il convient de réinterroger le fonds aixois dans son rapport avec un territoire provençal frondeur. L'histoire de l'acquisition des recueils, l'analyse de leur constitution matérielle et du regard politique porté sur les pièces peuvent apporter quelques éléments de réponse ; ainsi que l'intérêt accordé aux événements provençaux et la réception des pièces provençales et aixoises en leur temps et sur leur territoire.
Laura Bordes, ATER (AMU), est doctorante en littérature française du XVIIe siècle sous la direction de Sylvie Requemora-Gros et Myriam Tsimbidy. Le sujet de sa thèse est : "Les Mazarinades : enjeux polémiques et formes agonistiques. L'exemple du fonds de la bibliothèque Méjanes". Elle a réalisé le catalogage et la numérisation d'une collection singulière du fonds aixois.
Article
"Du triolet des ruelles au triolet des rues. Un petit genre frondeur populaire au service d'une bataille d'auteurs", in Mineurs, Minorités, Marginalités au Grand Siècle, sous la direction de Marta Teixeira Anacletor, Paris, Classiques Garnier, 2019.
Virginie COGNÉ : Quand Condé dirige et informe Paris : la circulation de l'information pour le parti des Princes, été 1652
Considérant l'organisation et le fonctionnement des "bureaux de presses", je propose d'étudier la circulation de l'information au sein du parti des Princes et dans l'espace parisien entre les mois de juillet et d'octobre 1652, c'est-à-dire pendant la présence de Condé dans la capitale parisienne. Marquée par le massacre de l'Hôtel de Ville et la "Terreur condéenne", cette domination de Condé sur Paris se caractérise, notamment, par un contrôle de la presse. Bon nombre de mazarinades sont écrites en sa faveur et parfois même avec sa participation. D'après la correspondance passive de Condé, gardée au Château de Chantilly, nous découvrirons un réseau de circulation de l'information au sein de son bureau de presse : des nouvelles de subordonnés à l'extérieur de Paris, des lettres de Bordeaux écrites par son frère, sa sœur, etc. En fait, le cœur de ma présentation est de retrouver les informations (comme objet) échangées au sein des membres du parti, puis distribuées de façon ciblée dans certains quartiers parisiens. J’utilise aussi divers manuscrits de la Bibliothèque nationale de France et le corpus mis en ligne par le Projet Mazarinades, afin de comparer les informations, les lettres et les mazarinades produites pendant l'été 1652.
Léonard DAUPHANT : Pour une géohistoire de l'insulte : espaces mentaux et ethnotypes, des chansons de geste aux mazarinades (XIIe-XVIIe siècles)
Les textes littéraires véhiculent des clichés, des "lieux communs" et des ethnotypes régionaux, souvent agressifs ou sarcastiques accolés à une région. Le corpus des Mazarinades illustre l'évolution de cet imaginaire au XVIIe siècle : les auteurs puisent dans ce fonds d'origine médiéval de manière sélective. Spatialiser ces usages de l'insulte sur le temps long permet de comprendre l'évolution du territoire, commun à l'insulteur comme à l'insulté.
David ESCARPIT : Le "bordousain" : interdialectalité et hybridation linguistique dans les textes occitans de la Fronde bordelaise (1649-51)
L'occitan de Bordeaux et de la région bordelaise se rattache fondamentalement à l'ensemble gascon de la langue occitane, dont il forme la partie septentrionale. Traversé en diagonale par la Garonne et la Dordogne, le Bordelais se compose en réalité, si l'on se donne la peine d'en examiner plus attentivement la géolinguistique, de divers points de rencontre entre plusieurs sous-domaines de l'ensemble gascon et occitan. Cette ville et cette province de Guyenne, on le sait, ont été à l'époque de la Fronde le théâtre de soulèvements de type insurrectionnel, formés autour de la revendication du renvoi du gouverneur, le duc d'Épernon. Il en émergera, en 1651-52, une république insurrectionnelle autoproclamée, entrée dans l'Histoire sous l'appellation d'Ormée. Ces faits ont donné lieu, en Bordelais, à une abondante littérature, dans laquelle se trouvent notamment quatre textes en langue d'oc, appartenant donc au corpus transdialectal que nous étudions. Ils peuvent en effet être regardés comme remarquables à ce double titre, sachant que, ayant surtout été étudiés par les historiens, ils ne l'ont pas été sous l'angle de la linguistique et de la sociolinguistique. Nous verrons ce que ces disciplines peuvent apporter à la compréhension historique du corpus. En effet, la "généralité" de Guyenne débordait alors largement sur l'aire linguistique et culturelle languedocienne, englobant le Périgord, l'Agenais, le haut et le bas Quercy et le Rouergue jusqu'au Viaur, aux confins de l'Albigeois et du Biterrois. Bordeaux était la capitale de ce territoire qui partageait en commun la langue occitane sous des variantes dialectales diverses, nécessitant peut-être, dans un contexte de guerre physique mais aussi pamphlétaire, de dégager des traits pandialectaux afin que les textes puissent être réinterprétés et compris de tous.
David Escarpit est docteur ès Lettres et maître de conférences au sein de la 73e section du CNU. Historien de formation, il s'est ensuite orienté vers la linguistique et a travaillé un temps en dialectologie de la langue occitane au sein du laboratoire IKER (UMR 5478) à Bayonne, aux côtés de Ricardo Etxepare pour le projet IRUELE. Ancien responsable des contenus culturels de l’interface Occitanica au sein du CIRDOC - Institut Occitan de Culture, il est présentement enseignant.
Baptiste ÉTIENNE : Mazarinades : le duc, la duchesse et la Fronde en Normandie
À travers l'analyse d'un corpus de 460 mazarinades, dites "normandes", cette intervention se propose d'étudier l'image du duc et de la duchesse de Longueville durant la Fronde en Normandie. Tandis que l'image du duc gouverneur connait une détérioration progressive, la duchesse n'entre en scène que de manière éphémère à la suite du coup de théâtre de l'arrestation des princes du 18 janvier 1650. Un an après le soulèvement normand capté par son époux, sa tentative de renouveler l'exploit échoue et les mazarinades présentent un traitement radicalement différent de ces deux incarnations d'une identité aristocratique et normande, dans cet espace pivot de la Fronde à l'échelle du royaume. À Saint-Germain-en-Laye, la presse et les mazarinades offrent un écho lointain de cette Normandie révoltée et en crise. Entre vision idéalisée, désillusions, espérances et réalités, le traitement qu'offrent ces écrits pamphlétaires de l'image du gouverneur et de sa jeune épouse peut-il apporter un éclairage nouveau sur la situation normande ?
Melaine FOLLIARD : Obscénité et athéisme dans le corpus du Projet Mazarinades : remarques sur la fonction de la poésie en contexte pamphlétaire
Les poésies satyriques écrites et publiées pendant la Fronde ont longtemps été ramenées à leur dimension politique ou à une simple fonction de divertissement carnavalesque. À l'aide du corpus et des outils de recherche offerts par les RIM, la présente intervention propose de revenir sur la place et les usages du langage scabreux dans les mazarinades pour envisager comment, en période d'agitation politique, l'obscénité produite dans de nombreux libelles poétiques réanime, révèle et réorganise un discours de l'incroyance. L'enjeu de notre communication est double : d'une part, montrer comment l'espace pamphlétaire du premier XVIIe siècle, conçu comme un réservoir de modèles d'écriture et fondant un imaginaire collectif, a pénétré le langage des polémiques des années 1648-1652, d'autre part, montrer comment l'espace poétique reconfiguré par la Fronde, loin de pouvoir se maintenir à l'écart de la parole pamphlétaire, entre ici de plain-pied dans des jeux de violence avec la réalité, en se constituant comme condition philosophique pour la voir accoucher de vérités difficiles à entendre en d'autres circonstances.
Céline GRAILLAT-MANSUY : Les mazarinades en Suisse : tour d'horizon et le cas de la collection de Soleure
En 2015, lors du colloque "Mazarinades : nouvelles approches", de nombreux fonds et collections ont été présentés, montrant à quel point ces libelles ont voyagé. Le site des Recherches Internationales sur les Mazarinades présentait déjà une géolocalisation riche de ces textes, dont une seule collection en Suisse était alors déclarée. Pour compléter cette géolocalisation et permettre un meilleur accès aux documents, nous présenterons d'autres collections suisses de mazarinades et retracerons lorsque ce sera possible des "généalogies" complètes et évoquerons les raisons de l'existence de ces collections en terres helvètes. Puis nous nous pencherons sur la collection de Solothurn (Soleure), chef-lieu du canton du même nom, qui détient dans sa bibliothèque cantonale une collection de 315 mazarinades, réparties en quatre volumes, collectées et collectionnées dès leur publication au début de la Fronde et agencées volontairement en volumes qui se veulent cohérents — et qui n'ont pas bougé des bibliothèques de la ville depuis 1649.
Céline Graillat-Mansuy est doctorante au département de français de l'université de Fribourg (Suisse). Sa thèse porte sur la prosopopée et la politique d'outre-tombe dans les Mazarinades, sous la direction de Claude Bourqui. Un article sur "Mazarinades et poisons : Mazarin empoisonneur présumé, empoisonneur fabulé" intègrera la publication prochaine des actes du colloque "Poisons et philtres d'amour" (Université Cergy-Pontoise, avril 2019, org. prof. Pernot et prof. Vial).
Stéphane HAFFEMAYER : Chanter la contestation politique à Paris : le pouvoir face aux chansons de la Fronde (1648-1653)
D'après un texte conservé aux archives du Ministère des Affaires Étrangères, probablement écrit par une plume au service de Mazarin, rondeaux et chansons furent les satires les plus vigoureuses déployées contre le cardinal. Le rire n'est-il pas la "menace la plus redoutable pour l’autorité" ? (Hannah Arendt) ; la phrase célèbre, probablement jamais prononcée par Mazarin, "qu'ils chantent, pourvu qu'ils paient" traduisait en réalité un profond désarroi et une forme d'impuissance du pouvoir face à la dérision. Le pamphlétaire au service du cardinal s'interrogeait : "Sur le raport des chansons, fault il intenter des proces" ? Les autorités parisiennes tentèrent bien d'interdire les chansons sur le Pont-Neuf, aux carrefours et places publiques de Paris, et ce fut au moins à quatre reprises, entre 1651 et 1655, que le crieur Charles Canto en proclama l'interdiction, sans résultat. Il s'agira de se pencher à la fois sur les tentatives de réprimer les chanteurs du Pont Neuf et d'autres quartiers parisiens mais aussi de mieux comprendre la portée subversive des chansons et de leur performance en se fondant sur l'analyse du vocabulaire subversif en rapport avec les chansons, en mettant à profit les ressources que procure le corpus des RIM.
Tadako ICHIMARU : En tirant le fil du Japon dans les mazarinades…
Dans le corpus du Projet Mazarinades, on trouve deux pièces qui citent le "Iapon", publiées en 1649. La pièce présente le Japon comme un exemple d'un pays qui a réussi à faire justice d'un tyran par l'insurrection des nobles ; la deuxième utilise le Japon pour montrer qu'il y a un autre pays où se trouve un peuple dans une misère pire qu'en France. D'où viennent ces images ? Comment sont-elles arrivées sous des formes tellement contradictoires ? D'ailleurs, pourquoi les deux auteurs anonymes ont-ils pensé à employer une représentation d'un pays d'Extrême-Orient pour critiquer Mazarin ? Quel intérêt ont-ils trouvé dans ce pays probablement peu connu des contemporains de la Fronde ? En tirant le fil du Japon, nous allons tourner des pages de l'Asie dans un Atlas imaginaire de mazarinades afin de découvrir la valeur représentative de certains noms de pays lointains à l'époque de la Fronde.
Tadako Ichimaru est enseignante-chercheuse de français, histoire et littérature françaises à l'université Gakushuin (Tokyo), docteure ès arts libéraux de l'université de Tokyo en 2006 pour une thèse intitulée "Qu'est-ce que les Mazarinades ?" (en japonais), fondée sur la collection de 2709 pièces de l'université de Tokyo. Co-fondatrice en 2008 de l'équipe des Recherches internationales sur les Mazarinades (RIM) et du Projet Mazarinades depuis 2010, site web de consultation et de recherche de l'intégralité de la collection des Mazarinades de Tokyo numérisée et transcrite. Co-organisatrice des colloques : "Mazarinades, nouvelles approches" (juin 2015, bibliothèques Mazarine et de l'Arsenal, paru dans Histoire et Civilisation du Livre, n°12) ; "L'exploration des Mazarinades" (novembre 2016, Université de Tokyo, en ligne et à paraître en édition bilingue).
Publications en lien avec le sujet du colloque
"Les fonctions du burlesque dans les Mazarinades. Analyse de La Mazarinade de Scarron", Études de Langue et Littérature Françaises, n°72, Tokyo, SJLLF, 1998, p. 3-16.
"Mazarinades. La collection de l'université de Tokyo", Bulletin du Bibliophile, n°1, 2009, p. 107-123.
"Enjeux de la numérisation des mazarinades", Histoire et Civilisation du Livre, n°12 : "Mazarinades, nouvelles approches", 2016, p. 77-89.
"Les Mazarinades et leur étude aujourd'hui : la place du Japon", L'exploration des Mazarinades [en ligne et à paraître].
Carrie F. KLAUS : Les dames, la justice, et les Mazarinades
Lasses du siège de Bordeaux et des longues semaines de pénuries et de violences, les "dames du Parlement de Bordeaux" ont pris la plume le 26 septembre 1650 pour s'adresser à leurs homologues parisiennes pour les remercier d'avoir poussé leurs maris à accepter de servir de médiateurs entre le Parlement de Bordeaux et le Cardinal Mazarin. Persuadées que les épouses des membres du Parlement de Paris partagent déjà l'autorité avec leurs maris, les Bordelaises rêvent du retour du beau siècle ou les femmes prononçaient directement les décrets de justice. Les Parisiennes refusent cette suggestion le 15 octobre, implorant qu'on les laisse "vivre en l'estat que [le Ciel] a pleu de nous mettre", mais elles l'acceptent avec enthousiasme dans une Véritable Response parue deux semaines plus tard, promettant aussi de faire assassiner Mazarin par des harengères et de s'allier avec les dames de tous les parlements de France. Notre communication vise à interroger l'efficacité rhétorique des voix féminines dans les Mazarinades, surtout celles des épouses (des soldats et des partisans ainsi que des juges), et de démontrer comment les propagandistes se sont servis de ces voix pour propager une vision de la Fronde comme un vaste mouvement reliant des villes à travers le royaume.
Carrie F. Klaus, professeure à l'université DePauw aux États-Unis (Indiana), a publié la traduction en anglais de la Petite chronique de Jeanne de Jussie, une religieuse à Genève pendant la Réforme protestante, pour les presses de l'université de Chicago (2006). Elle travaille actuellement sur les voix féminines, réelles et inventées, dans les Mazarinades. Son article, "Eloquence Unchained : Women, Poetry, and Politics during the Fronde" a été publié dans Early Modern Women : An Interdisciplinary Journal 14.1 (2019) : 25-49. Un autre article, "Calling for Peace, Preparing for War : The Revolutionary Voice of Sainte Genevieve during the Fronde," paraîtra dans le Sixteenth Century Journal en 2020.
Édouard KLOS : Les mazarinades dans un territoire à l'écart des conflits, l'exemple lyonnais
Traiter de la ville de Lyon durant la Fronde constitue un paradoxe apparent : en effet, la cité est restée calme durant les années 1648-1653, ayant construit depuis un demi-siècle environ un imaginaire politique fondé sur la fidélité pleine et entière à l'autorité royale. Pour autant, les mazarinades sont nombreuses à Lyon, comme en témoigne le fonds relativement important d'environ 1300 pièces conservées à la bibliothèque municipale, issu de plusieurs maisons religieuses ainsi que de la collection du gouverneur et archevêque Camille de Villeroy. De plus, de nombreuses mazarinades y sont réimprimées, vendues et exportées. Restée à l'écart des conflits, la cité lyonnaise n'apparait que très rarement dans le contenu des mazarinades elles-mêmes. Cependant, un recensement a permis d'identifier six pièces qui mettent en scène la cité rhodanienne. Plusieurs d'entre elles, qui ont alerté le consulat, font d'ailleurs intervenir Lyon, symbole de la fidélité au roi, en faveur de la cause frondeuse selon une stratégie persuasive visant à démontrer l'ampleur de la Fronde.
Édouard Klos, Lyon et les Lyonnais à l'époque de la France (1648-1653), sous la direction de Nicolas Le Roux, Mémoire de Master, ENS de Lyon, 2009.
Teresa MALINOWSKI : La Pologne dans les mazarinades : une entrée de lecture inédite
La Pologne est relativement bien connue dans l'historiographie française par les traités monarchomaques du XVIe siècle, accompagnant la réflexion des opposants à la monarchie absolue, mais la présence polonaise dans les mazarinades est passée presque totalement inaperçue des historiens. Nous avons pourtant recensé quelque 120 pamphlets et 280 occurrences dans le corpus du Projet Mazarinades. La majeure partie s'intéresse aux troupes polonaises présentes dans l'armée royale. Systématiquement cités aux côtés des Allemands, des Italiens ou des Suédois, les Polonais sont alors associés à la tyrannie étrangère. D'autres écrits cependant voient dans la Pologne un modèle de liberté politique, parfois évoqué aux côtés d'autres États, comme l'Angleterre. Ces occurrences s'expliquent entre autres par le contexte international, auquel font référence les mazarinades elles-mêmes : en 1645, Marie de Gonzague, proche des milieux parisiens, a épousé Ladislas IV, roi de Pologne. L'intervention aura pour objectif d'explorer ces pistes de lecture, encore peu exploitées.
Teresa Malinowski est docteure en histoire des mondes modernes. Elle a soutenu sa thèse, "La République de Pologne dans les imprimés français (1573-1795). Penser les relations entre gouvernants et gouvernés à l'époque moderne", à l'université de Paris Nanterre, en cotutelle avec l'université Adam Mickiewicz de Poznan (Pologne). Elle réalise actuellement un projet scientifique sur le même sujet au Centre national des sciences de Pologne.
Takeshi MATSUMURA : Sur quelques mazarinades en proverbes
Dans Les Muses guerrières…, Hubert Carrier a attiré notre attention sur l'existence de plusieurs textes où l'auteur utilisait massivement des proverbes. Je me propose d'examiner quelques-unes de ces œuvres, qui semblent faire suite à La Comédie de proverbes (1633) composée par un auteur anonyme avec quelque mille sept cents proverbes, pour retracer l'histoire et éventuellement la géographie des locutions proverbiales que l'on y rencontre. Si l'on y regarde de près, il y en a dont les attestations anciennes remontent loin dans le temps, tandis qu'il y en a d'autres qui paraissent assez récentes ou qui font l'objet de modifications ; d'autre part, il y en a dont la diffusion semble être géographiquement assez limitée. Cet examen permettra également de compléter nos instruments de travail : le Französisches Etymologisches Wörterbuch de Walther von Wartburg et les recueils parémiologiques tels que Le Livre des proverbes français de Le Roux de Lincy ou le Nouveau dictionnaire historique des locutions de Giuseppe Di Stefano.
Takeshi Matsumura est lexicographe et philologue, professeur à l'université de Tokyo et correspondant étranger de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
Publications
"Sur quelques mazarinades attribuées à Paul Scarron : remarques lexicographiques", en ligne.
Dictionnaire du français médiéval, sous la direction de Michel Zink, Paris, Les Belles Lettres, 2015.
"Remarques lexicographiques sur le mot mazarinade", Histoire et Civilisation du Livre, n°12 : "Mazarinades, nouvelles approches", 2016, p. 163-168.
"Sur quelques dérivés du nom Mazarin", L'exploration des Mazarinades (en ligne et à paraître).
Philippe MAURAN : Territoires dans le Journal de Jean Vallier ou la géographie dans une anti-mazarinade
Jean Vallier, maître d'hôtel du roi né en 1591 à Saumur, est l'auteur d'un texte que ses inventeurs ont qualifié de "Journal", dont les années 1648 à 1653 ont été publiées par le passé et les années 1654 à 1657 sont à paraître prochainement. Cet écrit du for privé évolue au cours du temps de sa rédaction et la Fronde, qui l'alimente abondamment, lui confère un statut à part. Le "Journal de Jean Vallier" se veut l'exposé de faits débarrassés de tout appareil militant. L'intégration de pièces originales à la suite de ses écrits souligne la tentative d'un texte dépouillé d'artifices qui sollicite l'intelligence du lecteur par la seule confrontation des faits. La volonté affirmée de transparence de la langue et d'un récit "autoporteur" renvoie à l'attente eschatologique de l'harmonie du monde, dont le choix des événements que Vallier relate, énonce l'absence. Le texte apparaît alors comme une anti-mazarinade où les lieux nous aident à comprendre son élaboration. Saumur, le lieu des origines, Paris, le lieu de la vie quotidienne, les lieux qui apparaissent dans les années inédites et qui empêchent de considérer le récit comme autobiographique ou les lieux témoins d’une actualité ignorée par Jean Vallier, autant de territoires dont les reflets dans le texte de Vallier permettent d'appréhender son regard sur une Fronde que l'on aura du mal à prétendre qu'elle se clôt en 1653.
Philippe Mauran, éditeur des lettres d'Abraham de Wicquefort de l'année 1653 (Les gazettes parisiennes de l'année 1653, suivies de L'état de la France en 1654, Paris, Éditions Champion, 2014, préface d'Yves-Marie Bercé), a préparé une édition des années inédites du Journal de Jean Vallier (1654-1657), permettant d'achever un travail commencé, au sein de la Société de l'Histoire de France, il y a plus d'un siècle. Il a publié dans la revue XVIIe Siècle un article sur le Languedoc de l'après Fronde : "Le ballet des Incompatibles (Montpellier-1655) ou l'état du Languedoc en 1655", XVIIe Siècle, n°265 (2014), p. 691 à 707.
Jean-Dominique MELLOT : La Muse dialectale (et frondeuse ?) de l'imprimeur-poète rouennais David Ferrand (1589-1660)
David II Ferrand (1589-1660), membre de l'une des plus pérennes dynasties d'imprimeurs de Rouen, est surtout connu comme l'auteur et éditeur de la Muse normande, dont les livrets originaux s'échelonnent de 1625 à 1653. Cette vaste fresque poétique, écrite prétendument en "langue purinique ou gros normand" — dialecte des ouvriers drapiers rouennais —, mais aussi destinée à "esbaudir" les notables du lieu, embrasse trois décennies aussi fastes que mouvementées de l'histoire de Rouen et de la Normandie. David Ferrand y déploie une verve satirique non dénuée de charge politique. Avec le soutien implicite du parlement de Rouen, sa Muse joviale peut se montrer critique vis-à-vis de la politique fiscale et militaire du gouvernement royal et de sa marche centralisatrice. Est-il permis pour autant de ranger l'œuvre de D. Ferrand en ses dernières années parmi les écrits frondeurs voire de l'inscrire dans la veine des mazarinades normandes ?
Jean-Dominique Mellot, conservateur général à la Bibliothèque nationale de France, archiviste paléographe et docteur en histoire, est spécialiste d'histoire du livre et des pratiques culturelles aux XVIIe-XIXe siècles. Lors des colloques consacrés en 2015 (Paris) et 2016 (Tokyo) aux mazarinades, il a traité "Les mazarinades périodiques : floraison sans lendemain ou tournant dans l'histoire de la presse française ?" et "Mazarinades et presse périodique à l'époque de la Fronde : pour une réévaluation".
Publications
L'Édition rouennaise et ses marchés : dynamisme provincial et centralisme parisien, vers 1600 – vers 1730 (1998).
A dirigé plusieurs ouvrages collectifs dont le Dictionnaire encyclopédique du livre (2002-2011, 3 vol.).
Patrick REBOLLAR : De la fouille textuelle à la cartographie des mazarinades, l'exemple du LeTSAJ ?
Encore sous-exploité, le corpus en ligne de mazarinades proposé par l'équipe des RIM depuis 2011 semble poser plus de problèmes de méthodologie que d'accessibilité — ce qui inverse la donne des siècles précédents. À l’aide du LeTSAJ (Lexique territorial, social, administratif et juridictionnel hypertextuel, en ligne depuis février 2019), quelques thèmes de recherche liés à l'espace social du temps de la Fronde seront explorés (par exemple le pont de Charenton, l'image des intendants ou la notion de salaire). Nous verrons que les questions territoriales nécessitent de différencier puis de combiner une approche historiographique (appelant des concepts, des constructions sociales et des réalités matérielles) et un ensemble de considérations littéraires, sémantiques et lexicologiques (de la variation régionale du sens des mots à l'opacité de tournures obsolètes, en passant par des pratiques de connivence et des tropes extrêmement maîtrisés). Par suite, ces considérations questionnent de l'intérieur le rangement générique des mazarinades et, en perspective cavalière, la considération épistémologique que les chercheurs d'aujourd'hui ont des mazarinades.
Patrick Rebollar est enseignant-chercheur de français, langue, littérature et cinéma à l'université Nanzan (Nagoya, Japon), DEA de Lettres Modernes à l'université de La Sorbonne Nouvelle - Paris 3 (1989), co-fondateur de l'équipe de recherche Hubert de Phalèse (1990, Littérature et informatique, Paris 3) et de l'équipe des Recherches internationales sur les Mazarinades (RIM, 2008), webmestre depuis 2010 du site web du Projet Mazarinades (consultation et recherche de l'intégralité de la collection des Mazarinades de Tokyo numérisée et transcrite). Co-organisateur des colloques : "L'Internet littéraire francophone" (Cerisy, 2005) ; "Mazarinades, nouvelles approches" (juin 2015, bibliothèques Mazarine et de l'Arsenal, paru dans Histoire et Civilisation du Livre, n°12, 2016) ; "L'exploration des Mazarinades" (novembre 2016, Université de Tokyo, en ligne et à paraître en édition bilingue). Modérateur de la liste de discussion Litor (Littérature et ordinateur, depuis 1999).
Publications en lien avec le sujet du colloque
"Frantext, le chercheur nouveau est arrivé !", dans Centres de documentation et communication de l'information, état actuel et perspectives en France et au Japon, Actes du colloque de la MFJ, Tokyo, Maison Franco-Japonaise, p. 49-63, 1993.
Les salons littéraires sont dans l'internet, Paris, PUF, 2002, 224 p.
"Bordeaux dans les Mazarinades en ligne, approches méthodologiques", [revue] Eidôlon, n°116 : "Écritures de l'événement : les Mazarinades bordelaises, sous la direction de Myriam Tsimbidy", PU de Bordeaux, mai 2015, p. 71-83.
"Mensonge et tromperie dans les mazarinades", Histoire et Civilisation du Livre, n°12 : "Mazarinades, nouvelles approches", 2016, p. 169-185.
"Sérendipité des millions dans le corpus du Projet Mazarinades", L'exploration des Mazarinades (en ligne et à paraître).
"À propos de l'étude des mazarinades : peut-on parler d'un fiasco de la pensée ?", juin 2019 (édition en ligne).
Tsuyoshi SHISHIMI : Montaigne plagié dans une mazarinade
Ovide parlant à Tieste, un pamphlet anonyme paru en 1652, se compose de divers textes plagiés des Essais de Montaigne, accompagnant de la "Remontrance au Roy" qui, à son tour, recopie la péroraison de La Vérité tout nue, célèbre mazarinade attribuée à Arnauld d’Andilly. Nous allons examiner comment ce nouvel encadrement intègre, tout en déformant, le texte de Montaigne dans la polémique de l'époque.
Myriam TSIMBIDY : Le recueil de mazarinades pendant la Fronde : assemblage aléatoire ou habile agencement ?
Les recueils de mazarinades ont eu mauvaise presse : ces ensembles "sans intérêt" écrit Moreau au XIXe siècle sont faits "sans intelligence, sans critique" ; les libraires y auraient même vu un moyen de se débarrasser d'invendus, suggère Carrier. Nous voudrions revenir sur ces préjugés en différenciant, parmi les ouvrages conçus pendant la Fronde (1649-1653), les assemblages aléatoires de pièces, les dossiers de travail, les collections de curiosités et les reconfigurations des événements. Car, loin d'être le fruit du hasard ou d'échecs commerciaux, certains recueils témoignent par leur organisation d'une mise en intrigue apologétique et/ou démonstrative. C'est ce constat que nous nous proposons d'approfondir en examinant la composition de quelques-uns d'entre eux. Il s'agira de voir à quels principes répond leur conception, et de montrer comment leur orchestration peut altérer l'historicité des libelles contemporains et imposer une autre lecture des textes et des faits qu'ils commentent.
Myriam Tsimbidy, professeur de littérature du XVIIe siècle à l'université Bordeaux Montaigne, travaille sur les Mémoires, l'écriture polémique et la correspondance au XVIIe siècle ainsi que sur la littérature de jeunesse. Elle est membre de CLARE (EA 4593), directrice du CEREC (Centre d'étude et de recherche sur l'Europe Classique), membre associé du GRIHL (Groupe de recherche interdisciplinaire sur l'Histoire du littéraire).
Publications
Écritures de l'événement : les Mazarinades bordelaises, Eidôlon, n°116, Presses universitaires de Bordeaux, 2015, 159 p.
Le cardinal de Retz polémiste, Saint-Étienne, Université de Saint-Étienne, "Renaissance et Age Classique", 2005, 533 p.
Les Pamphlets du cardinal de Retz, Paris, Éditions du Sandre, 2009, 430 p.
"Retz, Gondi, cardinal, coadjuteur, ou mazarin corinthien : de quelques représentations d'un acteur de la Fronde" [en ligne].
"Usages des mazarinades dans les Mémoires de la Fronde", in Mazarinades, Nouvelles approches, S. Haffemayer, P. Rebollar & Y. Sordet (éd.), "Histoire et civilisation du livre", Droz, 2016, p. 225-237.
"Retz : théorie de l'action et action d'écriture", avec C. Blanquie, J-P Cavaillé, L. Giavarini, D. Ribard & N. Shapira, Chapitre in Écriture et Action, XVIIe-XIXe siècle, une enquête collective, Paris, Éditions EHESS, "En temps et lieux", 2016, 291 p.
"Les Mazarinades : récit d'événement et fiction littéraire", in Écritures de l'événement : les Mazarinades bordelaises, Eidôlon, n°116, Presses universitaires de Bordeaux, 2015, p. 27-39.
"S'imposer sans s'exposer : l'anonymat transparent dans les Mazarinades retziennes", in L'anonymat de l'œuvre à l'époque moderne (XVIe-XVIIIe siècle), B. Parmentier (dir.), Littératures Classiques, n°80, 2013, p. 153-165.
"Canevas, couleurs et motifs : le discours polémique dans la trame des Mémoires", in Littératures classiques, n°57, Les Mémoires du Cardinal de Retz, J. Garapon (éd.), 2005, p. 141-162.
Christophe VELLET : Éditions de mazarinades et propagande imprimée à Orléans pendant la Fronde
Ville sans parlement, mais peuplée de notables liés à "leur duc" Gaston, oncle du roi et protagoniste de la Fronde, ville sans événement frondeur marquant, mais où exercent d'actifs gens du livre, Orléans semble avoir participé à son niveau, mais plus que les seules mentions explicites imprimées le laissent paraître, à la production de pamphlets et de libelles propagandistes pendant la Fronde. L'enquête propose un repérage et un recensement de ces éditions qualifiables d'orléanaises, qu'elles soient plutôt frondeuses ou plutôt gouvernementales, reprises plus ou moins fidèles de publications parisiennes ou éditions éventuellement plus originales, plus locales.
La Bibliographie des mazarinades : présentation et stratégies de recherche, atelier animé par Gina MARS
La Bibliographie des mazarinades a pour vocation de recenser et décrire la totalité des pamphlets publiés pendant la Fronde qui s'étend en France de 1648 à 1653. Ouverte en 2019, cette ressource en ligne est en cours de développement et vise à offrir un référentiel propre à identifier toutes les éditions d’une même mazarinade et tous les états imprimés connus d’une même édition. Chacune de ces entités bibliographique dispose d'une description normalisée et d’un identifiant unique. Les participants sont invités à découvrir et à explorer les différentes fonctionnalités offertes par la Bibliographie des mazarinades. Cet atelier participatif sera l'occasion d'échanger autour des stratégies de recherche offertes par le logiciel et de recueillir les suggestions qui permettront de l'améliorer et de l'enrichir.
https://mazarinades.bibliotheque-mazarine.fr
Gina Mars, ingénieure d'études chargée de système d'information documentaire à la Bibliothèque Mazarine depuis 2016, a participé au projet de développement de la Bibliographie des mazarinades.
Paléographie : méthodologie et pratique, appliquées aux mazarinades, atelier animé par Baptiste ÉTIENNE
Les participants recevront des reproductions de mazarinades manuscrites et seront accompagnés dans les différentes étapes du travail en vue de l'établissement du texte et de la notice descriptive.
Atelier de fouille lexicale dans le corpus du Projet Mazarinades, atelier animé par Patrick REBOLLAR
Des exemples pratiques de requêtes et d'exploitation des résultats seront proposés aux participants. Ces derniers pourront à leur tour formuler leurs propres requêtes, par exemple relatives à leurs recherches.
SOUTIENS :
• Japan Society for the Promotion of Science (JSPS)
• Centre Jean-Mabillon - EA 3624 | École nationale des chartes
• Centre interdisciplinaire d'étude des littératures d'Aix-Marseille (CIELAM, EA 4235) | Aix-Marseille Université
• Centre de recherches sur l'Europe classique (XVIIe et XVIIIe siècles) (CEREC) | Université Bordeaux Montaigne
• Groupe de recherche d'Histoire (GRHis - EA 3831) | Université de Rouen Normandie
• Université de Caen Normandie