Programme 2022 : un des colloques

Programme complet


LA MANCHE : DES TERRITOIRES POUR RECONSTRUIRE LES RURALITÉS


DU MERCREDI 5 OCTOBRE (19 H) AU DIMANCHE 9 OCTOBRE (14 H) 2022

[ colloque de 4 jours ]



ARGUMENT :

Qu'est-ce qui se trame aujourd'hui qui conduise à une "régénération rurale" et/ou à un "renouveau générationnel" ? Telle est la question centrale du projet Ruralization qui met à l'épreuve les concepts-actions, anciens et nouveaux, qui marqueront les relations villes/campagnes du XXIe siècle, au regard de leur pertinence pour (re)construire les ruralités, autrement dit des "milieux ruraux soutenables" : "adaptation", "transition", voire "résilience", ainsi que bien sûr "ruralisation" et "régénération rurale". Le choix méthodologique a été celui de l'observation de "terrains", continue, construite et effectuée conjointement par des chercheurs et des professionnels/praticiens. Les travaux conduits dans la Manche, plus particulièrement dans les communautés de communes Granville Terre et mer et Coutances Mer et Bocage, ont donné corps aux trois questions solidaires autour desquelles s'organise le colloque: les jeunes sont-ils les artisans de la régénération ? Comment passer du "développement local" à un nouvel esprit public d'interconnaissance territoriale ? L'éducation aux métiers de nature est-elle un levier de la réconciliation entre les mondes ruraux, agricoles et urbains ? La confrontation des réponses obtenues dans les terrains manchois à d'autres "études de cas" européennes en garantira la portée générale.


MOTS-CLÉS :

Agriculture, Campagne, Éducation, Générations, Jeunes, Métiers, Milieu, Nature, Régénération, Résilience, Ruralisation, Ruralités, Territoires, Transition, Prospective, Relations villes/campagnes


CALENDRIER DÉFINITIF :

Mercredi 5 octobre
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Jeudi 6 octobre
Matin
Viviane de LAFOND : Problématique et enjeux du projet européen Ruralization
Nicole MATHIEU : La Manche, un observatoire pertinent choisi pour ses potentialités de "régénération rurale" (projet européen Ruralization) [enregistrement audio en ligne sur Canal U, chaîne La forge numérique | MRSH de l'université de Caen Normandie]

Le point de vue des partenaires européens, avec Titus BAHNER, Imre KOVACH, Silvia SIVINI, Annamaria VITALE et Louise WEIR

Après-midi
LES JEUNES ARTISANS DE LA RÉGÉNÉRATION RURALE ?
Camille ROBERT-BOEUF : Les jeunes de la Manche et leur territoire : représentations, pratiques et aspirations
Philippe MANCEL : Mettre les jeunes en action : retour sur expérience
Jean-Pierre DARDAUD : Enquête en Bretagne : Cap sur Faro

Table ronde, animée par Jean-Pierre DARDAUD & Camille ROBERT-BOEUF, avec Cécile AUVRAY (Directrice de l'école de Gavray-sur-Sienne), Benoît COQUARD (Sociologue, INRAE) [visioconférence],  Michael HOUSTIN (Professeur au lycée agricole Coutances Métiers Nature), Jean-Marc JULIENNE (Conseiller communautaire Granville Terre et Mer) et la participation du Pôle Media Mission Locale du Bassin granvillais

Soirée
Ulysse MATHIEU & Grégoire TRIAU : Présentation de leur vidéo "Le Ravitaillement, Arts et pratiques rurales en partage", en présence de Marie PLEINTEL (Créatrice de ce lieu culturel à Gavray-sur-Sienne)


Vendredi 7 octobre
VERS UN NOUVEL ESPRIT PUBLIC D'INTERCONNAISSANCE TERRITORIALE
Matin
Viviane de LAFOND : Renouveau de la politique de développement local : réseau et interconnaissance
Fanny DELFORGE-MARCHAND : La place du territoire dans l'action de la Mission locale
Josiane STOESSEL-RITZ : Le principe de la réciprocité pour renforcer et redynamiser les pratiques de l'ESS

Après-midi
Table ronde, animée par Sylvain ALLEMAND, avec Hubert LEFEVRE (Président de l'association des maires ruraux de la Manche), Alain NAVARRET (Conseil départemental de la Manche), Marie-Vic OZOUF-MARIGNIER (Historienne, EHESS) et Gilles TRAIMOND (Sous-préfet Avranches)

Promenade dans une "expérience prometteuse" : Le Campus métiers nature à Coutances

Soirée
Projection de "micro-trottoirs" par un groupe de jeunes du Pôle Media Mission Locale du Bassin granvillais et retour sur les séances précédentes


Samedi 8 octobre
RETROUVER ENSEMBLE LE CHEMIN DU TERRITOIRE PAR LE LIEN HABITANTS/NATURE
Matin
Nicole MATHIEU : L'éducation aux métiers de nature est-elle un levier de la réconciliation entre les mondes ruraux, agricoles et urbains ?
Bruno MONDIN : Travailler en collectif, expérimenter des pratiques pour créer des ruralités futures soutenables
Edgar LEBLANC : Pourquoi comment un établissement d'enseignement agricole contribue-t-il à reconstruire les ruralités ?
Nicole CHAMBRON : Passer par l'alimentation pour relier agriculteurs et politiques des collectivités territoriales

Après-midi
Table ronde, animée par Ségolène DARLY (Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis), avec François DUFOUR et la participation d'agriculteurs : Édouard & Florent ENÉE, Hadrien MARQUET et Lise PIGNOL

Retours des partenaires européens sur l'apport de l'Observatoire RRU Manche, avec Titus BAHNER, Imre KOVACH, Silvia SIVINI, Annamaria VITALE et Louise WEIR

Soirée
"Qui parle le mieux du rural et des paysans : les écrivains/artistes ou les scientifiques ? Veillée autour de lecture de Mohican d'Éric Fottorino et d'autres auteurs


Dimanche 9 octobre
CONCLUSIONS
Matin
Quel intérêt, quelles leçons du colloque ?, bilan et discussion générale, animée par l'équipe du LADYSS : Nicole CHAMBRON, Ségolène DARLY, Viviane de LAFOND, Nicole MATHIEU et Camille ROBERT-BOEUF

Après-midi
DÉPARTS


RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :

Viviane de LAFOND : Renouveau de la politique de développement local : réseau et interconnaissance
Le projet Ruralization, focalisé sur la question de la "régénération rurale" nous a conduit à nous réinterroger sur la prise en compte par le développement local rural des enjeux et crises actuelles pour aller vers une "régénération rurale", en lien avec les apports des nouvelles générations. Partant de l'implication particulière d'une mission locale sur son territoire, et donc de la solidarité à mettre en œuvre vis à vis de jeunes en difficulté, nous avons mis au jour l'originalité d'un fonctionnement permettant une efficience de l'action en réponse aux enjeux locaux. Conçue comme territorialisée et intersectorielle, au croisement du social, de l'économique et de l'environnemental, son intervention s'appuie sur des réseaux de personnes, au-delà de leur seul positionnement institutionnel, partageant des valeurs et analyses communes, partageant une même conception d'un avenir souhaitable pour le territoire. Elle dépasse alors la seule application de programmes ou mesures liées à l'insertion sociale et au développement local.

Viviane de Lafond, ingénieure agronome, s'est orientée sur les questions de développement local rural, l'insertion des jeunes et l'évaluation des politiques publiques, en tant que chargée de mission ou directrice de diverses structures ou réseaux associatifs liées aux collectivités territoriales (structures intercommunales de développement local, missions locales, …) ou consultante, avec toujours le souci d'articuler pratique de terrain et connaissance au travers d'études menées en lien avec le CNRS, ou dans le cadre de programmes européens d'études ou de recherche. Elle est actuellement chargée de mission dans le programme Ruralization et chercheur associé au LADYSS.

Nicole MATHIEU : La Manche, un observatoire pertinent choisi pour ses potentialités de "régénération rurale" (projet européen Ruralization)
Cette intervention suit celle de Viviane de Lafond qui a présenté la problématique et les enjeux du projet Ruralization dont le concept mobilisateur de "régénération rurale" devait être instruit par des "promising experiences" dans deux "case studies" : un département métropolitain et un département rural. Le territoire de la Manche a été choisi pour ses capacités à faire face à la multi-crise — écologique, sociale, économique et culturelle de ce début du XXIe siècle. Trois hypothèses légitiment ce choix. La première porte sur la relation entre "régénération rurale" et "combinaison locale" du système de peuplement, ce département ayant conservé la structure de l'habitat héritée de la Révolution Française. Deuxième raison, la Manche est un territoire à dominante "rurale" où subsiste une différence visible entre villes et campagnes, qui permet à la population d'instruire les questions suivantes : qui s'identifie comme rural ou urbain ? Quelle matérialité ou socialité distingue la ruralité de l'urbanité ? C'est aussi l'occasion de vérifier le vocabulaire (plus riche en français qu'en anglais) utilisé pour caractériser chaque lieu de vie et type d'espaces. Enfin, troisième spécificité, la plus importante pour une potentielle régénération rurale, la Manche a encore une agriculture forte, diversifiée, déjà touchée par les "conversions" bio, locale et de proximité. Ainsi s'explique le titre de ce colloque de Cerisy dont l'organisation en trois séquences vise à démontrer la portée générale cognitive et proactive d'un lieu de partage des paroles quels que soient le statut social et le niveau local de celles et ceux qui les engagent.

Nicole MATHIEU : L'éducation aux métiers de nature est-elle un levier de la réconciliation entre les mondes ruraux, agricoles et urbains ?
En mettant en son centre le concept de "régénération rurale", le projet Ruralization nous a conduit à réexaminer les axes clés du changement social qui nous avaient permis d'instruire l'évolution décennale des relations villes/campagnes depuis la seconde moitié du XXe siècle jusqu'au début du nouveau siècle. Avec le dérèglement climatique, l'érosion de la biodiversité, les transitions écologiques, énergétiques et agrobiologiques, la "question de la nature" devait plus que jamais s'articuler à la "question sociale" dans l'évaluation de la durabilité des écosociosystèmes spatiaux et donc, en ce qui concerne Ruralization, de celle des "ruralités". Le choix du Campus Métiers de nature de Coutances comme expérience territoriale prometteuse de régénération de la ruralité repose sur l'hypothèse d'un rôle majeur de l'éducation à la nature dans le changement individuel et collectif vers des modes d'habiter durables conciliant les rapports éco-conscients aux lieux et une éthique renouvelée du rapport aux autres et du lien social local.

Directrice de recherche émérite au CNRS, Nicole Mathieu ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée et docteur en histoire a fait sa carrière au CNRS dans la section géographie. Les relations villes/campagnes, la question de la nature et des milieux durables, la construction du concept/action de mode d'habiter sont ses objets de recherche principaux. Sa posture méthodologique est marquée par la pratique interdisciplinaire et l'observation continue de localités. Membre de l'Académie d'agriculture de France, elle est actuellement engagée dans le projet européen Ruralization.


Nicole CHAMBRON : Passer par l'alimentation pour relier agriculteurs et politiques des collectivités territoriales
Les collectivités territoriales n'ont pas de compétence particulière en matière de politique agricole. De son côté le milieu agricole est organisé de manière relativement autonome autour d'institutions qui lui sont propres. Cet écart a été renforcé par les évolutions des dernières décennies contribuant à déconnecter les marchés agricoles des marchés d'approvisionnement alimentaires locaux. Pourtant, bien des politiques territoriales influencent les facteurs agricoles (ex. l'urbanisme) tandis que la montée des préoccupations sanitaires, environnementales ainsi que les craintes pour l'autonomie alimentaire suscitées par la pandémie de la COVID ainsi que la guerre en Ukraine sont en train de modifier les perceptions et les orientations. La question des interdépendances entre les politiques territoriales et les agriculteurs du territoire est apparue clairement par le biais de l'alimentation qui tend à prendre rang de politique au niveau local (cf. les Projets Alimentaires Territoriaux), bousculant les prises de conscience, les choix d'aménagement, les circuits d'approvisionnement, les modalités de relation entre les projets urbains et le monde rural environnant. Assiste-t-on à la constitution de systèmes alimentaires territoriaux ?

Nicole Chambron est économiste et sociologue, ruraliste. Elle a notamment travaillé à l'élaboration de projets de territoires, à la place des femmes en agriculture et à l'insertion des étrangers en milieu rural de Basse Normandie.
Publications
Octobre 1998, Casser l'exclusion : ouvrir de nouvelles voies, avec J.-C. Bergeret, D. Lancrenon, B. Rigaldies & P. Chauffour, Éditions du Papyrus, Paris.
Septembre 2000, Guide méthodologique de gestion de projets appliqué aux projets de management et aux projets de développement local, Éditions du Papyrus, Paris, Coll. "Actelus".
Juillet 2009, Diagnostic des discriminations à l'égard des femmes d'origine étrangère en milieu rural en Basse Normandie pour l'ACSE.

Jean-Pierre DARDAUD : Enquête en Bretagne : Cap sur Faro
Dans le cadre d'une recherche-action associant le réseau intergénérationnel d'éducation populaire JINOV international et l'université des Sciences et Pratiques Gastronomiques, et s'inscrivant dans le prolongement de la mission du Conseil de l'Europe autour de la Convention Faro qui s'intéresse aux jeunesses pionnières déjà en activité ou susceptibles de s'installer dans le territoire du Cap Sizun, recueil et restitution sur la période 2020-2022 de témoignages de jeunes professionnels de la filière alimentaire concernant la valorisation de leurs cultures-métiers en tant que patrimoine vivant et leurs rapports au territoire en tant que producteurs et habitants. Exposé de la démarche. Quels enseignements ? Quels éclairages ?

Jean-Pierre Dardaud est ingénieur hydraulicien de formation. Engagé de longue date dans l'accompagnement d'organisations paysannes, d'associations d'éducation populaire et de solidarité internationale, ainsi que d'initiatives de jeunes situées au carrefour entre développement rural-rurbain et démocratie alimentaire. Contribution à l'ouvrage collectif Seule la biodiversité cultivée peut nourrir le monde, Éditions du Linteau.

Ségolène DARLY
Ségolène Darly est maîtresse de conférences en géographie à l'université Paris 8 Vincennes Saint-Denis. Elle est membre du laboratoire Ladyss depuis 2011 et trésorière de la commission de géographie rurale du Comité National Français de Géographie depuis 2012. Elle enseigne la géographie rurale et la géographie économique et politique des systèmes agro-alimentaires. Ses travaux de recherche portent sur les conflits d'usages, le foncier agricole et l'agriculture urbaine dans une perspective de géographie critique. Ses principaux terrains d'application sont en France mais elle porte aussi des programmes d'échanges scientifiques avec les États-Unis, le Canada et le Brésil.
Publication récente
Marginalisations, résistances et innovations dans les franges périurbaines, Ségolène Darly, Véronique Fourault-Cauët et Richard Raymond (dir.), Presses uiversitaires de Rennes, 2020 [présentation].

Fanny DELFORGE-MARCHAND : La place du territoire dans l'action de la Mission locale
Actrice du Service Public de l'Emploi, la Mission Locale du bassin d'emploi granvillais participe aux politiques d'insertion sociale et professionnelle des jeunes de 16 à 25 ans résidant sur son territoire. Sous l'impulsion directe des politiques nationales de l'État en faveur de l'emploi des jeunes, l'association agit localement en lien avec la réalité de son territoire d'intervention. D'une vision administrative d'un périmètre d'intervention à celle d'un espace de socialisation, le territoire ne présente pas les mêmes opportunités pour la structure et ses bénéficiaires. Sans même parler de développement dans le sens d'un travail de développement local, la Mission Locale de Granville se positionne comme "révélateur" de richesses d'un "tout" qui constitue le territoire. L'association participe de cette ambition, pour les jeunes mais aussi pour tous les acteurs (habitants, entreprises, associations, réseaux de partenaires, etc.) de ce double rapport : révéler le territoire pour qu'il les fasse exister.

Animatrice socioculturelle puis coordinatrice de politiques enfance et jeunesse intercommunales, Fanny Delforge-Marchand a travaillé en structure d'insertion par l'activité économique, en chantier d'insertion puis en entreprise adaptée. Directrice de Mission Locale depuis 3 ans, elle a auparavant obtenu une maîtrise en intervention et développement social et un Master en Aménagement du territoire, puis un Master en ingénierie de projets en ESS de l'UHA à Mulhouse (chaire de Josiane Stoessel). Ses sujets de mémoires ont tourné autour des thèmes suivant : les outils d’accompagnement des jeunes en Mission Locale, la place des politiques jeunesse sur un territoire intercommunal rural, la construction d'un territoire de projet intercommunal rural, et l'entrepreneuriat solidaire au service de l'insertion des publics éloignés de l'emploi.

Edgar LEBLANC : Pourquoi comment un établissement d'enseignement agricole contribue-t-il à reconstruire les ruralités ?
Qu'ils soient publics ou privés, issus d'une longue histoire ou plus récents, les établissements d'enseignement agricole présentent une expérience historique ancrée dans des territoires où ils inscrivent leur action. Cette expérience s'exprime par leur place dans le tissu socio-économique local, par les missions qu'ils exercent, par les expérimentations techniques et les pratiques agraires qu'ils mettent en œuvre, par leur insertion dans les instances et activités locales, par l'ouverture sur le monde qu'ils donnent à leurs élèves. Ces activités, ces fonctions sociales, cet enracinement reposent sur un socle juridique solide et stable qui assure la pérennité du dispositif : le statut d'établissement public local d'enseignement et de formation professionnelle agricoles (EPLEFPA) et le contrat qui lie l'établissement et l'État au sein du service public d'enseignement et de formation professionnelle agricoles.

Edgar Leblanc a consacré toute sa carrière à l'enseignement agricole. Professeur certifié de lettres modernes au lycée agricole du Robillard (1964-1972). Animateur et sous-directeur de l'INRAP à Dijon (1972-1984). Chef de service à la DRAF de Rouen (1985-1986). Sous-directeur de la politique des formations de l'enseignement technique à la DGER (1987-2000). Inspecteur général de l'agriculture (2000-2003). Depuis 2015, il préside le Comité d'histoire de l'enseignement agricole.
Bibliographie
Campus Coutances métiers nature, 1968-2018. 50 ans de savoir-faire. Parcours d'un Lycée devenu Campus, Avranches, Les éditions Le studio de com, 2018.
Edgar Leblanc (sous la direction), Pour une histoire de l'enseignement agricole, la loi du 2 août 1918 et ses évolutions, Dijon, educagri éditions, 2020.
Philippe Maubant & Edgar Leblanc (dir.), L'invention des idées. Le défi réussi de l'enseignement agricole français, Nîmes, Champ social, Collection "Phronesis", 2022.

Ulysse MATHIEU
Journaliste et réalisateur, Ulysse Mathieu publie des articles et réalise des courts métrages documentaires. Il est membre du comité de rédaction de la revue Immersion. Par ailleurs, il anime et coordonne des ateliers d'éducation aux médias et de radio en s'appuyant sur les méthodes de l'éducation populaire.

Marie-Vic OZOUF-MARIGNIER
Marie-Vic Ozouf-Marignier, géographe et historienne, est directrice d'études à l'EHESS, membre de l'UMR Géographie-cités. Ses recherches portent sur le territoire français, son aménagement et ses représentations dans la longue durée.
Publications récentes
Ozouf-Marignier M.-V., Sanders L., Bretagnolle A., Brun P. & Verdier N. (sous la dir. de), Les mots-clefs des systèmes de peuplement dans le temps long, Tours, Presses universitaires François Rabelais de Tours, 2020.
"Permanences, récurrences, apories", dans S. Cordobes, X. Desjardins & M. Vanier (sous la dir. de), Repenser l'aménagement du territoire, Colloque de Cerisy, Boulogne-Billancourt, Éditions Berger-Levrault, Collection "Au fil du débat-Études", 2020.

Marie PLEINTEL
Marie Pleintel est à l'origine du ravitaillement, lieu d'art et de pratiques rurales, fondé à Gavray-sur-Sienne en 2021. Après avoir travaillé 10 ans pour des lieux d'art contemporain dans des grandes métropoles (artconnexion à Lille et Bétonsalon à Paris), elle a souhaité revenir en Normandie et s'interroger en pratique sur notre rapport sensible au vivant. Elle est par ailleurs également coordinatrice générale de RN13BIS — art contemporain en Normandie.

Camille ROBERT-BOEUF : Les jeunes de la Manche et leur territoire : représentations, pratiques et aspirations
Les jeunes et leurs rapports au territoire rural restent aujourd'hui encore peu définis. Les jeunes ruraux en tant que groupe social sont relativement peu étudiés malgré quelques recherches notamment en sociologie. Les institutions qui les représentent (MRJC, Missions Locales, les syndicats des Jeunes Agriculteurs…) posent peu la question de leurs pratiques et de leurs représentations du territoire rural. En prenant le cas de la Manche, cette communication souhaite éclairer les pratiques, représentations et aspirations des jeunes par rapport à la ruralité : qui sont les jeunes qui habitent ou qui quittent le rural dans la Manche ? Qu'est-ce que la ville et la campagne pour eux ? Pourquoi et comment vivent-ils dans la Manche ? Partant, il s'agira de voir de quelle manière, ces jeunes Manchois agissent à leur échelle pour la (re)construction de leur territoire. Cette communication est fondée sur un travail exploratoire réalisé dans le cadre du Projet Européen H2020 Ruralization auprès de jeunes (de 18 à 30 ans) habitant la communauté de communes de Granville Terre et Mer et celle de Coutances Mer et Bocage.

Camille Robert-Boeuf est géographe, postdoctorante CNRS à l'UMR. Ses domaines d'expertise sont les relations ville/campagne, l'agriculture urbaine, l'agriculture périurbaine, le développement rural et local, la géographie européenne et française. Elle a écrit 19 articles scientifiques et rapports de recherche ; elle a participé à 27 séminaires et conférences internationales sur ces sujets. Elle est actuellement chargée de cours à l'Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales) et a été précédemment chargée de cours à l'université Paris Nanterre et à l'université fédérale de Kazan. Elle a également participé au programme international "Transe-Ac" (2014-2017), a organisé plusieurs séminaires sur l'agriculture urbaine et a coordonné un numéro thématique sur les jardins dans la revue Développement Durable et Territoires.
Publications récentes
2022, "Les jardins collectifs : une alternative pour la ville du XXIe siècle ?", F. Wateau, M-H Baqué, M. Truninger, B. Santamarina et M. Poulot (dir), D'alternatives et de communs, Presses universitaires de Nanterre, dans la nouvelle collection "Ensemble" de la MSH Mondes.
2022, A. Krauz, J. Mourato, J. Louis, C. Robert-Boeuf, V. Héritier-Salama, "Defining alternatives in times of crisis", F. Wateau, M-H Baqué, M. Truninger, B. Santamarina et M. Poulot (dir), D'alternatives et de communs, Presses universitaires de Nanterre, dans la nouvelle collection "Ensemble" de la MSH Mondes.
2021, "Métropolisation, inégalités sociales et modes d'habiter : trajectoire d'une ville millionnaire russe vue par ses dačniki", EchoGéo, n°56, numéro "Les dynamiques spatiales contemporaines de la Russie", coordonné par S. Hou et Y. Richard.
2021, C. Robert-Boeuf, J. Essers, "Habiter la nature en métropole : une hybridation ville-campagne par le jardin", Développement Durable et Territoires, vol 12, n°12, "Modes d'habiter et sensibilités environnementales émergentes : quels enjeux pour la qualité de vie ?", coordonné par S. Depeau, E. Guillou et H. Melin.

Josiane STOESSEL-RITZ : Le principe de la réciprocité pour renforcer et redynamiser les pratiques de l'ESS
Dans la course effrénée des rythmes de nos échanges soumis à l'injonction de l'urgence et de l'efficacité, les territoires ruraux pourraient apparaître comme figés et accrochés à une image du passé comme si les relations à ces territoires ruraux étaient devenues froides et muettes. Comme des lieux laissés à discrétion, ces territoires offrent pourtant des cadres propices à un processus créatif d'interactions réciproques qui forgent des liens sociaux et une relation au monde (soi vs autrui, émotions, attachements) en résonance avec un mode de coexistence. La motricité des échanges réciproques qui se manifeste par le don et la reconnaissance des personnes est une source d'apprentissage d'accords tacites (communs, vie bonne). Nous questionnerons les pratiques de l'économie sociale et solidaire pour comprendre comment les dynamiques de réciprocité contribuent à redynamiser la socialité par une capacité de résonance en milieu rural.
Bibliographie
Caillé A. (2019), Extensions du domaine du don. Demander-donner-recevoir-rendre, Arles, Actes Sud.
Laurent E. (2017), À l'horizon d'ici. Les territoires au cœur de la transition social-écologique, Lormont, Le Bord de l'eau.
Rosa H. (2021), Résonance. Une sociologie de la relation au monde, Paris, La Découverte.

Josiane Stoessel-Ritz est sociologue ruraliste, ses recherches portent sur le lien social, la réciprocité dans la coopération et les communs sociétaux. Elle est professeure de sociologie à l'université de Haute-Alsace, membre de l'UMR Sociétés, Acteurs et Gouvernement en Europe (SAGE, Strasbourg). Ses recherches portent sur le territoire français et les territoires ruraux algériens et marocains. Elle anime la Chaire ESS de l'université de Mulhouse et le Réseau Développement durable et lien social (2DLiS).
Publications récentes
Blanc M., Stoessel-Ritz J. (2021), "L'économie sociale et solidaire comme pilier du développement durable. Une perspective transactionnelle", Actes de la Recherche sur le Développement durable, n°1/2021, Abidjan.
Stoessel-Ritz J., Blanc M. (2020), "Transactions sociales, actions collectives et émancipation", La transaction sociale. Un outil pour penser et dénouer la complexité de la vie en société, Remy J., avec la collaboration de M. Blanc, J. Foucart, J. Stoessel-Ritz et L. Van Campenhoudt, Toulouse, Erès, p. 435-470.
Stoessel-Ritz J., Blanc M. et Amarouche A. (dir.) (2018), Penser les innovations sociales dans le développement durable. De la guerre à la paix, "Sociologies et Environnement", Paris, L'Harmattan.


BIBLIOGRAPHIE :

• Allemand S., 2020, "La prospective territoriale en Normandie. Synthèse d'une table ronde avec des acteurs normands", in Prospective et co-construction des territoires au XXIe siècle, Colloque de Cerisy, Hermann, pp. 301-342.
• Coquard B., 2019, Ceux qui restent. Faire sa vie dans les campagnes en déclin, Paris, La Découverte.
Études Normandes, novembre 2020, "Le département de la Manche : des lieux et des gens", n°15.
• Fottorino E., 2021, Mohican, Gallimard.
Présences Paysannes et Rurales, mars 2021, Dossier : "La recherche rurale, histoires et devenirs", n°1, pp. 14-37.
• Heurgon E., 2020, "Préface. Prospective & co-construction de stratégies territoriales face aux mutations des sociétés", in Prospective et co-construction des territoires au XXIe siècle, Colloque de Cerisy, Hermann, pp. 5-17.
• Jollivet M. & Eizner N. (dir.), 1996, L'Europe et ses campagnes, Paris, Presses de Sciences Po.
• Kayser B., 1990, La renaissance rurale. Sociologie des campagnes occidentales, Paris, Armand Colin.
• Mathieu N. (dir), 1995, L'emploi rural, une vitalité cachée, Paris, L'Harmattan.
• Mathieu N., 2017, Les relations villes/campagnes. Histoire d'une question politique et scientifique, Paris, L'Harmattan.
• Mathieu N., De Lafond V., & Gana A., 2006, Towards New Responsible Rural/Urban relationships. A sustainable Territories-oriented Comparative Analysis.
Mouvements, 2015, Dossier : "Vitalité politique en rase campagne", 2015/4, n°84.
• Poulle F., Gorgeu Y., Grenier P., Moquay P. & Sahuc P., 1999, Urbanité rurale, Éditions du développement territorial.