PROSPECTIVE POUR L'ACTION ÉCOLOGIQUE :
VERS D'AUTRES RÉCITS TERRITORIAUX
DU SAMEDI 6 JUILLET (19 H) AU VENDREDI 12 JUILLET (14 H) 2024
[ colloque de 6 jours ]
Cycle du traitement de l'eau lors du workshop "Les avenirs
des faces-arrières des métropoles post-carbone"
organisé par l'AREP le 25/04/2023 © Gaëtan Amossé (2023)
ARGUMENT :
La prospective peut-elle servir l'action écologique ? Le changement climatique nous montrant d'ores et déjà ses effets, la construction d'un monde plus résilient et plus soutenable nous invite à penser autrement et collectivement notre rapport au futur. Et les récits des territoires d'avenir peuvent se révéler être de véritables outils pour planifier nos actions tout en inspirant nos imaginaires. Comment une démarche prospective peut-elle nous aider à comprendre, explorer et anticiper, avant de décider et d'agir ? Comment participe-t-elle à éclairer les décisions et les choix sur l'avenir, sans chercher à le prédire ? Convoquer d'autres représentations, d'autres acteurs pour imaginer de "nouveaux récits territoriaux" mais aussi interroger les choix face aux options et aux incertitudes… la prospective procède par une réflexion sur ce qui est possible, probable ou désirable pour inscrire l'action de chacun, de chaque secteur dans un devenir commun (ou dans des devenirs souhaitables).
Entre héritages choisis, transitions en cours et ruptures nécessaires, ce colloque interrogera les prospectives d'hier autant que celles d'aujourd'hui au prisme de nombreuses expertises et à l'articulation entre les mondes de la connaissance et de l'action. À l'heure de la planification écologique nationale, les modalités d'observation, de projection, d'accompagnement et d'implication des acteurs dans l'exercice prospectif seront analysées et débattues à la lumière de leur contribution à l'atteinte de cet objectif national par les territoires.
Sont conviés à débattre et à échanger des sociologues, historiens, architectes, urbanistes, artistes et d'autres disciplines, ainsi que celles et ceux qui sont intéressés par le sujet et souhaitent y participer comme auditeurs. Ce colloque comprendra, par ailleurs, une journée de terrain avec pour objet d'explorer le territoire le "Entre deux havres" de la Communauté de communes Coutances mer et bocage.
MOTS-CLÉS :
Écologie, Imaginaires, Planification, Prospective, Représentation, Territoire, Urbanisme
CALENDRIER DÉFINITIF :
Samedi 6 juillet
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS
Soirée
Présentation du Centre, du colloque et des participants
Dimanche 7 juillet
Matin
Ouverture du colloque, par Hélène PESKINE [vidéo]
Hiba DEBOUK, Jean-Baptiste MARIE & Nicolas TIXIER : Introduction
RÉTROPROSPECTIVES
Catherine MAUMI : Exploration, visualisation, inventaire écologique : le projet comme écologie humaine (1900-1970)
Jean-François COULAIS : Petite histoire des représentations de la prospective
Après-midi
Étienne D'ANGLEJAN : Présentation des arpentages
INVENTER DES DISPOSITIFS DE PROSPECTIVE
Table ronde, animée par Jean-Louis VIOLEAU, avec Arnold LANDAIS (Inventer des dispositifs de prospective : l'approche côté maîtrise d'ouvrage urbaine) et Panos MANTZIARAS
Lundi 8 juillet
Matin
CE QUE FAIT LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE À LA PROSPECTIVE
Pascal AMPHOUX : L'urbanisme de l'incertitude [enregistrement audio en ligne sur Canal U, chaîne La forge numérique | MRSH de l'université de Caen Normandie]
Franck BOUTTÉ : Projection dans le futur climatique : et maintenant, on fait quoi ? Futur cherche territoires
Après-midi
PROSPECTIVE VERSUS PLANIFICATION
Jean-Marie QUÉMÉNER : La planification écologique : éclairer un chemin vers la transition écologique
Lucile SCHMID : La prospective au service de l'action écologique
RETOUR D'EXPÉRIENCE SUR DES EXERCICES DE PROSPECTIVE
Sylvain GRISOT : Explorer les futurs inconfortables des territoires
Soirée
ARRIVÉE DE LA CARAVANE DES RURALITÉS EN MOUVEMENT ET VISITE DE L'EXPOSITION
Avec Cécile GALLIEN, et le concours d'Agathe BOUSSEAU et de Maël MOULIN
Mardi 9 juillet
Matin
LES OUTILS ET LES ACTEURS
Table ronde, avec Jennifer BUYCK, Nicolas ESCACH (Pour des récits réels : une écologie à échelle humaine) et Karine HUREL
TERRITOIRES EN TRANSITION
Brigitte GUIGOU & Christian THIBAULT : Planifications et projets environnementaux : retours d'expérience
Après-midi
FUTURS & ENJEUX TERRESTRES
Samah KARAKI : L'incertitude comme tremplin - repenser l'anxiété du futur comme un moteur collectif
Arthur KELLER : Re-caractériser les grands enjeux de notre temps, re-concevoir l'espace des réponses
Soirée
Carolina E. SANTO : Effets Mer, Géoscénographie pour le littoral en voie de submersion. Récit d'une marche sur cinq portions du littoral français
Mercredi 10 juillet
Matin
"HORS LES MURS" — À BLAINVILLE-SUR-MER
AVEC LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES COUTANCES MER ET BOCAGE
Transect en vélos, animé par la Communauté de communes Coutances mer et bocage (CMB)
Déjeuner au marché de Blainville-sur-Mer
Après-midi
JEU PROSPECTIF, AGENCE DE VOYAGE DANS LE FUTUR (ATELIER)
Animé par Sylvain GRISOT
Soirée
Présentation de la boîte artistique TERREMER, par Edith HEURGON et Nada ESSID
Jeudi 11 juillet
Matin
Marion GOBIN : Présentation du travail du C|A.U.E de la Manche
REPRÉSENTER LA PROSPECTIVE
Table ronde, avec Sébastien MAROT (Peut-on envisager un exode urbain ?), Laurent MATTHEY (Imaginer le futur pour dire les qualités du présent : retour sur une recherche-création en aménagement) et Jérôme PICARD (Greymatter – Where would you like to live when you grow old ?)
Odile JACQUEMIN & Jean-Louis PACITTO : Observatoire photographique du Paysage littoral
Après-midi
STIMULER LES IMAGINAIRES
Marion WALLER : À quoi peut ressembler un imaginaire écologique de la ville ?
Mélina RAMONDENC : Retour vers le futur : le moment prospectif et l'invention d'une "architecture-fiction" (1958-1978)
Louise JAMMET : Métropoles post-carbone : pour un imaginaire des faces-arrière
Soirée
Écoute libre de podcasts (l'exemple du Grand Annecy)
Vendredi 12 juillet
Matin
Synthèse du colloque par les témoins : Jennifer BUYCK, Arnold LANDAIS et Mélina RAMONDEC
Après-midi
DÉPARTS
RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :
Hiba DEBOUK
Hiba Debouk est ingénieure et urbaniste. Directrice déléguée de l'agence AREP, elle a participé à la conduite de nombreuses études urbaines et stratégies territoriales croisant les enjeux de décarbonation et de renforcement de la résilience des villes et des territoires. Elle a notamment piloté l'étude prospective "Grand Annecy, Agglomération Archipel" dont l'objectif était d'explorer les capacités d'évolution de l'agglomération face au risque climatique. Elle a également assuré le commissariat d'une exposition sur la prospective et son déploiement au service des stratégies de transition des territoires pour le C|A.U.E de Haute-Savoie : "Réparer le futur".
Publications
Hiba Debouk, Explorer avant de planifier, la prospective stratégique au service de la transition des territoires, Revue Urbanisme, 2023.
Philippe Bihouix, Hiba Debouk, Xavier Desjardins, Bertrand Folléa, Djamel Klouche, Panos Mantziaras, Journal d'exposition "Réparer le futur", C|A.U.E de Haute-Savoie, 2023.
Kelissa Cartier, Marie Lejault, Félix Pouchain, Grégoire Robida, Hiba Debouk (dir.), Grand Annecy, prospective pour 2050, AREP Éditions, Paris, 2024.
Hiba Debouk, Réparer le futur, AREP Éditions, Paris, 2024.
Isabel DIAZ
Isabel Diaz est architecte et urbaniste, fonctionnaire de l'État français. Aujourd'hui, elle est secrétaire permanente adjointe du Plan urbanisme, construction, architecture (PUCA), organisme de recherche et d'expérimentation rattaché au ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires. Ses domaines d'expertise sont les politiques urbaines et leur évolution en lien avec les impératifs du développement durable et du changement climatique. À ce titre elle a piloté des démarches d'accompagnement de l'action publique locale et d'aide à la décision (l'Atelier des territoires), elle a accompagné l'élaboration des schémas de planification régionale et leur évolution dans le cadre de la loi Climat et résilience. Elle a dirigé des ouvrages, notamment : Massifs en transition (Édition parenthèses, novembre 2018) et Réinventer la ville centre (Édition parenthèses, février 2020) pour le compte du ministère.
Jean-Baptiste MARIE
Jean-Baptiste Marie est titulaire d'un diplôme d'architecte de l'École nationale supérieure d'architecture de Versailles et d'un diplôme de designer de l'École Boulle, docteur en aménagement et architecture de l'université de Paris-Saclay, Jean-Baptiste Marie est directeur général de l'Europe des projets architecturaux et urbains. L'Epau opère des programmes de recherche et d’expérimentation tels que la Plateforme d'observation des projets et stratégies urbaines (POPSU), le programme de recherche-embarquée Coubertin sur les jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, mais également le concours d'architecture Europan, le programme Engagés pour la qualité du logement de demain ou encore la consultation internationale Quartier 2030. Professeur des écoles nationales supérieures d'architecture, il a enseigné de 2011 à 2024, dans les ENSA de Versailles, de Normandie, puis de Clermont-Ferrand. Aujourd'hui, il préside le Conseil d'administration de ENSA de Normandie et enseigne à l'École Polytechnique.
Publications
ALLEMAND Sylvain, APEL-MULLER Mireille, LECOINTE Olivier, MARIE Jean-Baptiste (dir.), Loger mobiles. Le logement au défi des mobilités, Colloque de Cerisy, Hermann Éditeurs, Paris, 2023.
BONNEVIDE Nathalie, MARIE Jean-Baptiste, La programmation urbaine, Paris, Éditions Le Moniteur, 2021.
MARIE Jean-Baptiste (dir.), Architecture et expérimentation, Rouen, Éditions Point de vue, 2020.
MARIE Jean-Baptiste, Architectes et ingénieurs face au projet, Paris, Éditions Le Moniteur, 2019 (réédition 2023).
Nicolas TIXIER
Nicolas Tixier est architecte, professeur à l'École nationale supérieure d'architecture de Grenoble (Université Grenoble Alpes) et professeur invité à l'École supérieure d'art Annecy Alpes. Il travaille comme chercheur au laboratoire Architectures, ambiances, urbanités (AAU) au sein de l'équipe CRESSON dont il est le directeur depuis 2018. Il mène parallèlement une activité de projet au sein du collectif BazarUrbain. Ses travaux actuels portent principalement sur le transect urbain, comme pratique de terrain, technique de représentation et posture de projet. Entre héritage et fiction, il interroge les territoires et leur fabrique par les ambiances.
Publications
Rachel Brahy, Jean-Paul Thibaud, Nicolas Tixier, Nathalie Zaccaï-Reyners (dir.), L'enchantement qui revient, Colloque de Cerisy, Hermann Éditeurs, Paris, 2023.
Didier Tallagrand, Jean-Paul Thibaud, Nicolas Tixier (dir.), L'usage des ambiances. Une épreuve sensible des situations, Colloque de Cerisy, Hermann Éditeurs, Paris, 2021.
Nicolas Tixier (dir.) et alii, Amiens 2030. Le quotidien en projets, Éditions BazarUrbain, Grenoble, 2013.
Pascal AMPHOUX : Vers un urbanisme de l'incertitude
L'histoire récente de l'urbanisme peut être décrite comme une suite de trois périodes caractérisées par des rapports différenciés à l'avenir et dont le cumul et l'enchevêtrement sont peut-être producteurs du "climat d'incertitude" (beau pléonasme) dans lequel se déploient les modes de production de la ville contemporaine. La première est celle de "l'urbanisme programmatique", la seconde est celle d'un "urbanisme de projet", la troisième, encore naissante, pourrait mériter le nom d'"urbanisme de l'incertitude". Cette troisième période, encore balbutiante, cherche ses marques et ses concepts pour relever les défis de l'anthropocène. Nous en proposerons et discuterons trois : les confins du territoire, le récit du lieu et l'utopie opératoire.
Pascal Amphoux est fondateur et directeur de CONTREPOINT, Projets urbains, Lausanne (bureau d'études et de projets architecturaux, urbains et/ou artistiques). Chercheur associé au Centre de Recherches sur l'Espace Sonore et l'Environnement Urbain (CRESSON, ENSAG, Grenoble, UMR CNRS). Professeur à l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Nantes (ENSAN, 2003-2021). Ancien membre du conseil scientifique EUROPAN Europe, du conseil scientifique de la consultation internationale Le grand pari de l'agglomération parisienne, du comité scientifique du programme international Passages, IVM (Institut la Ville en Mouvement). Expert auprès de diverses institutions suisses, françaises ou européennes. Auteur de nombreux ouvrages et publications scientifiques portant d'une part sur les écologies urbaines (mentale, sociale et environnementale), d'autre part sur les rapports entre pratique du projet, esthétique paysagère et méthodes participatives.
Distinctions
Flâneur d'or 2008 (Prix des aménagements piétons, ATE / OFROU, Equipe Hüsler-Amphoux).
Lapin d'or 2008 (Meilleure réalisation suisse de l'année en architecture du paysage, Équipe Amphoux-Hüsler).
Médaille d'argent 2006 de la Formation, Fondation Académie d'Architecture, Paris.
Projets récents
Genève. Réalisation d'un parc linéaire entre le pont Hans-Wilsdorf et le pont de la Jonction - tronçon de la voie verte d'agglomération. MEP 292 TI, Équipe MAP, VULKAN, CONTREPOINT, Afry, Avis Vert, Lumière Électrique (2022-2023).
Grand Genève, Consultation internationale pour la transition écologique des territoires urbains, Fondation Braillard archs, Équipe Interland / Contrepoint / Bazar urbain / Coloco 7 / Équilibre (2019-2020).
Cayenne, Atelier des territoires 2017-2018, AMO auprès de la DEAL, de l'Office de l'Eau de la Guyane et de l'Agence d'urbanisme de la Com. d'Agglo du Centre Littoral (CACL), Équipe Interland / Urbanwater / Contrepoint (2017-2020).
Nantes / Saint-Nazaire, "Activation de la façade littorale de la Métropole Nantes Saint-Nazaire sur les communes de Saint-Nazaire et Pornichet : Étude urbaine, paysagère et programmatique", Équipe Jornet Llop Pastor/ Contrepoint / Alphaville / Urbanwater, Barré Lambot, Accord cadre Pôle métropolitain Nantes Saint Nazaire (2017-2019).
Bulle (CH), "Parc et Mémorial Erhard Loretan", Parc des Dousses, jardin public et numérique, Ville de Bulle, avec A. Caviale arch.-paysagiste et U. Fischer webdesigner, Études 2014, Réalisation 2015.
Publications récentes
Amphoux Pascal, "Le récit du lieu – Actualité politique, urgence écologique et force poétique", in Projet urbain et design de processus, Urbia, Les cahiers de développement urbain durable, Université de Lausanne, n°24, fév. 2024, pp. 59-91.
Amphoux Pascal, "Le patrimoine aussi doit faire sa transition", in Gilles Langlois, Étienne Lena, Christel Palant, (eds), Héritage culturel et mutations environnementales : typologies, représentations, transitions, Actes du 6ème séminaire du réseau "Architecture, Patrimoine et création", Presses architecturales de Lyon, 2024, pp. 97-109.
Amphoux Pascal, "La mort dans l'art", in Yves Michaud, L'Art, c'est bien fini" : essai sur l'hyper-esthétique et les atmosphères, Critique d'art | En ligne.
Amphoux Pascal, "Vers un urbanisme de l'incertitude", in Incertitudes, Raison présente, n*222, revue trimestrielle, Éd. Union rationaliste, Courville-sur-Eure, juil. 2022, pp. 49-58.
Amphoux Pascal & Nicolas Tixier, "L'utopie contemporaine des marches collectives", in Rue89Lyon, revue en ligne, École urbaine de Lyon, mars 2020 | En ligne (repris dans le blog Anthropocène 2050, 2021).
Franck BOUTTÉ : Projection dans le futur climatique : et maintenant, on fait quoi ? Futur cherche territoires
De nombreux bouleversements secouent nos sociétés. Outre les crises sanitaires, sociales et économiques qui mettent à mal les anciens modèles de fabrique de nos villes et territoires, l'impact du dérèglement climatique interroge en profondeur toute la chaîne des acteurs, des concepteurs aux promoteurs, en passant par les puissances publiques, et jusqu'aux habitants, au sens large. De perspectivistes, capables de représenter de manière la plus réaliste possible les données connues du passé et du présent, nous devons devenir prospectivistes, à même d'anticiper le moins mal possible ce qui se passera demain, au vu des données connaissables à travers projections et probabilités… Comment continuer à penser les villes et territoires, en intégrant l'incertitude d'un futur plus indéterminé que jamais ? Comment intégrer cet indéterminé au cœur des processus et des projets, et adopter, plutôt que des programmes déroulés ab initio, des stratégies transdisciplinaires qui supposent de rester agile, en veille, d'évaluer en temps réel pour être en capacité d'infléchir, de bifurquer, voire de revenir en arrière ? …
Franck Boutté est ingénieur et urbaniste, fondateur et directeur de l'agence d'ingénierie environnementale Atelier Franck Boutté. En 2022, le Grand Prix de l'Urbanisme lui est décerné par le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires et le ministère de la Transition énergétique français pour sa démarche pionnière sur l'ingénierie environnementale des projets architecturaux, urbains et territoriaux. Composé de profils hybrides (ingénieurs, architectes et urbaniste), l'Atelier Franck Boutté est devenu l'agence référente dans les domaines de la conception et de l'ingénierie environnementale. Elle intervient à toutes les échelles, du matériau au territoire, en accordant une place importante à la recherche. Elle assure également des missions de conseil auprès des maîtrises d'ouvrage et des collectivités. Sa mission est de contribuer à la création de lieux habitables, sensibles, et inspirants, en tenant compte des mutations socio-environnementales de plus en plus rapides.
Jennifer BUYCK
Architecte de formation, Jennifer Buyck est professeure d'urbanisme et d'aménagement de l'espace à l'université Gustave Eiffel. Après avoir été cheffe de projet en agence de paysage et d'urbanisme en France et en Europe, elle a rejoint l'université Grenoble Alpes (2012-2022) où elle a enseigné à l'Institut d'Urbanisme et de Géographie Alpine, créé et animé le parcours de master en urbanisme "design urbain" (2012-2022) et été chercheuse à l'UMR PACTE. Précédemment, elle a également enseigné à l'Institut National des Sciences Appliquées de Strasbourg (2010-11) ainsi qu'à l'École Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Lille (2011-12). Elle a été professeure invitée à la Louisiana State University en 2017, en délégation CNRS à l'UMR AAU de 2017 à 2019 et lauréate de la Villa Albertine à Chicago en 2022. Depuis juillet 2023, elle est directrice adjointe du Lab'URBA. Jennifer Buyck travaille essentiellement sur l'expérience écologique en urbanisme dans des contextes français et nord-américain. À partir de l'étude critique de situations, de pratiques et de représentations, ses travaux interrogent ce que signifie, ou pourrait signifier, d'ouvrir la fabrique urbaine à sa teneur écologique. Elle a travaillé en ce sens sur la place du paysage, de l'agriculture et de l'alimentation au sein des métropoles et a développé également un ensemble de recherches sur les postures pédagogiques, représentations et formats dans le champ des études urbaines ainsi que sur la discipline urbanistique elle-même. Elle développe une approche méthodologique principalement qualitative, basée sur l'archive et l'entretien, mais aussi sur l'enquête in situ, sa représentation et sa mise en débat publique.
Publications récentes
Urbanisme et humanités environnementales : Éco-critique des situations, pratiques et savoirs du projet urbain. Architecture, aménagement de l'espace, Université Grenoble Alpes, 2022.
Marcher le long des rivières de Chicago, Villa Albertine Magazine, 2023 | en ligne.
Jean-François COULAIS : Petite histoire des représentations de la prospective
"Représenter pour intervenir" était un geste de création de l'image prospective par rapport à la situation actuelle. Elle a anticipé l'évolution des attentes de l'époque quant au cadre bâti, mais a en même temps laissé deux expectatives. D'une part, la vie biologique, sa dynamique vitaliste de l'environnement ont été délaissées par l'image prospective. D'autre part, elle ramasserait le champ d'expérience de l'histoire et en a occulté son ouverture au-delà du présentisme dans l'instant. Des pistes nouvelles restent à explorer, par exemple les cartographies potentielles de Terra Forma qui manifestent les expérimentations physiques de notre environnement immédiat. Elles inversent le point central comme zenith et le cercle des matières animées qui s'entrecroisent dans la hiérarchie de leurs métriques, à l'inverse de Hirschvogel qui plaça en 1547 son œil au centre de ville de son plan de Vienne. La montée en puissance des technologies numériques de transformation du réel ouvre potentiellement l'expérience de l'environnement, du bâti et des paysages. Si elle se produit, elle refermerait alors trois ou quatre siècles de séparation entre conception et dessin d'un côté, exécution et construction de l'autre. "Représenter pour construire" est aujourd'hui un renouveau des expérimentations et scénarios à venir, et l'aventure refermera-t-elle la parenthèse de la représentation moderne ?
Jean-François Coulais est Professeur à l'École d'architecture Paris-Malaquais, chercheur à ACS et à l'IPRAUS/UMR AUSser. Titulaire d'un Master à l'université Harvard et d'un doctorat en géographie à l'EHESS, auteur de plusieurs ouvrages et de nombreuses publications, ses travaux de recherche portent sur l'histoire des villes et des paysages d'une part, sur leurs infrastructures et leurs représentations architecturales, urbaines et cartographiques, à l'articulation des cultures techniques, sensorielles et symboliques d'autre part. Il a créé la Chaire Architecture de l'Eau, enseigné plusieurs modules à Paris-Malaquais, et s'est lancé dans le projet de recherche-action POPSU, dont il fut le lauréat du Ministère de Transition Écologique en 2022, intitulé "Partage de l'Eau en Clunisois : comment anticiper les crises hydriques solidairement".
Nicolas ESCACH
Nicolas Escach est géographe et maître de conférences. Formé à l'ENS de Lyon, docteur et agrégé, il a enseigné les stratégies territoriales durables dans plusieurs universités en France et à l'étranger et a parallèlement travaillé comme conseiller pour les collectivités territoriales. Il dirige actuellement le Campus des Transitions de Sciences Po Rennes à Caen où une pédagogie immersive prépare les nouvelles générations à agir à l'heure de l'Anthropocène. Nicolas Escach est également l'auteur de nombreux ouvrages ou articles scientifiques et intervient régulièrement dans la presse écrite ou à la radio. Il est avec Patrick Scheyder, Pierre Gilbert et Ariane Ahmadi l'un des cofondateurs du mouvement de l'écologie culturelle. Depuis 2020, il est maire-adjoint de la Ville de Caen en charge de la ville durable et conseiller communautaire. Il a notamment initié avec Julie Calberg-Ellen la stratégie "Caen, quartiers en transition".
Sylvain GRISOT : Explorer les futurs inconfortables des territoires
Et si des voyages dans des futurs inconfortables pouvaient permettre de sortir de l'inaction ? Les nuages s'accumulent, le tonnerre commence à gronder et déjà certains territoires en première ligne sentent les coups d'un climat qui s'emballe. Ce n'est plus le temps du déni, mais les études et les plans s'accumulent sans pour autant que le passage à l'action s'amorce réellement. L'exemple des territoires littoraux menacés par la montée des eaux est flagrant : le risque est là, inexorable et objectivement démontré. Les cartographies sont sans ambiguïtés, les plans d'action largement esquissés et les outils mobilisables, mais les démarches de retrait stratégique sont anecdotiques, et la valorisation des biens immobiliers à risque montre que celui-ci n'est ni encore réel dans les esprits ni sur les marchés. Nous allons donc prendre la vague. Mais comment s'y préparer ? Je proposerai d'expérimenter dans des territoires exposés des démarches prospectives testées dans des organisations, destinées à faire voyager les décideurs dans des futurs inconfortables. L'objectif est moins d'identifier un futur souhaité ou probable, mais de transformer les esprits pour amorcer le passage à l'action.
Sylvain Grisot est urbaniste (circulaire) et fondateur de dixit.net, une agence qui accompagne les territoires et les organisations qui font la ville dans leur redirection. Consultant, conférencier, enseignant et chercheur, il publie, en 2024, Redirection urbaine, sur les chantiers de l'adaptation de nos territoires. Il est aussi l'auteur du Manifeste pour un urbanisme circulaire (Apogée 2021), et de Réparons la ville ! avec Christine Leconte (Apogée 2022).
https://www.linkedin.com/in/sylvaingrisot/
Brigitte GUIGOU
Brigitte Guigou est docteure en sociologie (EHESS) et urbaniste, formée à Sciences Po. Après 10 années passées dans le département socio-économie de l'habitat du CSTB, Brigitte a rejoint l'Institut Paris Région en 2000 pour y travailler sur les politiques de cohésion territoriale. Depuis 2016, elle est responsable partenariat recherche et formation auprès de la direction générale de l'IPR. Cette fonction l'amène à coordonner des projets transversaux en partenariat avec l'enseignement supérieur et la recherche, par exemple avec le PUCA sur la Ville productive ou avec le GREC, Groupe régional d'expertise sur le changement climatique et la transition écologique en Ile-de-France. Après avoir été durant 15 ans professeure associée à l'École d'Urbanisme de Paris, elle en est aujourd'hui co-présidente.
Louise JAMMET : Métropoles post-carbone : pour un imaginaire des faces-arrière
La prospective urbaine médiatisée met en scène des centres-villes animés et des quartiers résidentiels toujours plus "apaisés" et végétalisés. Certains espaces urbains, historiquement moins attractifs (Ambrosino, Andres, 2008) font également l'objet de prospective en vue d'imaginer leur future mutation dans les cadres de l'urbanisme compétitif et attractif (Bouba-Olga, Grossetti, 2018). La prospective, en plus de restreindre l'étendue des espaces mis en scène dans leurs transformations futures, rétrécit l'éventail des futurs à ceux rendus désirables ou rendant désirables les espaces métropolitains. Cela semble correspondre aux injonctions multiples et pressantes "d'imaginer des futurs positifs" et de "venir dessiner la ville de demain" en inventant des récits qui "donnent envie". Si ces ambitions font sens dans un contexte de forte anxiété liée aux conditions climatiques et environnementales futures, notamment en contexte urbain, elles ont tendance à produire des images partielles des villes futures en oubliant de faire l'exercice de penser l'avenir des "faces-arrière" à la fois dans le rôle qu'elles remplissent aujourd'hui — c'est-à-dire des fonctions indésirables quoique nécessaires pour nos modes de vie — mais aussi de penser les futurs espaces potentiellement indésirables nécessaires aux transitions économiques, techniques, énergétiques et urbaines vers la décarbonation. La présentation se propose, en partant d'une définition des "faces-arrière" des métropoles, de parcourir les prospectives à leur propos et de réfléchir aux pistes pour une prospective des espaces indésirables d'aujourd'hui et de demain. Elle s'appuie sur la recherche "Les imaginaires de la face-arrière des métropoles post-carbone" réalisée entre 2022 et 2023 chez AREP en partenariat avec le PUCA.
Louise Jammet est titulaire d'un diplôme d'architecte et docteure en sociologie de l'université de Bordeaux. Chercheuse associée au laboratoire PAVE (ENSAP Bordeaux), ses recherches se portent principalement sur la planification et la prospective urbaines étudiées par leurs discours et leurs projets, à l'international. Après sa thèse elle a rejoint le groupe AREP pour une recherche post-doctorale sur les imaginaires des métropoles post-carbone en partenariat avec le PUCA ; elle y est aujourd'hui chargée de recherche et de coordination de la recherche.
Publications
Ali-Oualla M., Brown L., Gerbeaud F., Jammet L., Vandenberg Z. (2024), "Faire la transition dans son salon. Pratiques de durabilité et transformation du logement chez les pionniers de la transition écologique : enquête qualitative auprès de foyers investis dans la rénovation et l'adaptation durable de leur habitat et entretiens d'acteurs de la transition dans l'habitat (dans l'agglomération bordelaise et à Paris)", Rapport de recherche, Les chantiers Leroy Merlin Source, n°57, 156 p.
Jammet, L. (2024a, février 2), Les imaginaires des métropoles post-carbone : Comment envisager un cycle de l'eau et de l'assainissement dans les métropoles décarbonées ? [Webinaire], Projet ANR Egout, en ligne.
Jammet, L. (2024b, mars 15), Scales of post-oil urban futures [Workshop], Workshop international "Double Capture : How Scale Matters in Comprehending Environment", dans le cadre du projet de recherche "After Climate Crisis. Non-Scalable Survival Strategies in Speculative Fabulations of the Last Two Decades" supported by the Polish National Science Centre, en ligne.
Jammet, L. (2023, juin 9), Les métropoles décarbonées à l’épreuve des imaginaires, Rencontres internationales en urbanisme de l'APERAU, Lausanne (Suisse).
Jammet, L. (2021a), Le "projet de ville" au XXIe siècle : Modèle et utopie dans l'urbanisme mondialisé. Récits, références et mises en œuvre dans les projets de ville ex nihilo et les projets de ville existante en transformation [Sociologie], Université de Bordeaux.
Samah KARAKI : L'incertitude comme tremplin - repenser l'anxiété du futur comme un moteur collectif
Pour nos ancêtres, prédire les événements des mois ou des années à venir n'était pas pertinent pour la survie. Nos cerveaux ont ainsi évolué pour gérer les besoins du présent et du futur proche mais restent mal adaptés à une anticipation des évènements de long terme. Sur le plan cognitif, l'expérience de l'incertitude est donc à la fois éprouvante et stressante. Or l'incertitude n'est pas seulement un risque qu'il nous faut contrôler mais peut être aussi, en l'appréhendant autrement, une invitation à une construction collective de sens qui permet de se défaire de la surpuissance de l'individu et de réviser le modèle actuel du monde.
Samah Karaki est une neuroscientifique franco-libanaise, auteure et experte en santé mentale, apprentissage et culture organisationnelle. Elle est titulaire d'un doctorat en neurosciences, d'un master en neurobiologie et d'une maîtrise en biodiversité et écologie. Elle est la fondatrice et directrice du Social Brain Institute qui s'appuie sur les sciences cognitives et sociales pour gérer les enjeux sociaux et environnementaux. Elle est l'auteur de Le travail en équipe, Éditions Dunod, 2021 ; Analyse interdisciplinaire de la disparition du jeu libre de l'enfant, Éditions La maison de la Créativité, 2022, et Le talent est une fiction, Éditions JC Lattès, 2023.
Arthur KELLER : Re-caractériser les grands enjeux de notre temps, re-concevoir l'espace des réponses
Dans un premier temps, on proposera une caractérisation systémique des principaux enjeux auxquels l'humanité doit faire face et des défis majeurs inédits qu'il nous faut relever. On explicitera la différence fondamentale qui existe entre approches multidimensionnelles et approche systémique, cette dernière permettant d'appréhender différemment les enjeux ainsi que l'espace des réponses pertinentes possibles. On soulignera les fautes méthodologiques graves qui sont commises dans la manière d’aborder ces enjeux. Dans un second temps, on s'attachera à réfuter certaines options qui sont fréquemment présentées comme des "solutions" et à pointer les limites des outils existants pour reconcevoir les marges de manœuvre qu'il nous reste pour réagir. On mettra également en lumière certaines erreurs majeures qui sont communément commises en matière de communication, de posture et de stratégie, avec des conséquences sociétales hautement préjudiciables. Enfin dans un troisième temps, on expliquera ce qu'il est (encore) possible d'entreprendre et proposera une méthode de transformation systémique. On fournira aux participants des clés pour faire évoluer les imaginaires et construire des espoirs lucides, quelques avertissements et conseils, ainsi que des leviers actionnables permettant la massification de remises en question comportementales adaptées aux enjeux.
Ingénieur et systémicien de formation, Arthur Keller est aujourd'hui un spécialiste reconnu des risques systémiques, des vulnérabilités des sociétés, des stratégies de résilience collective et des leviers de transformation. Conférencier et enseignant à CentraleSupélec, il forme des élus à la sécurité globale des territoires, conseille des collectivités et des agences publiques sur les stratégies de résilience territoriale face aux risques et délitements sociétaux en cours ou à venir. Sélectionné parmi une douzaine d'experts pour former les Services du Premier ministre et auditionné par l'Assemblée nationale dans le cadre d'une mission parlementaire sur la résilience nationale, il a élaboré une stratégie permettant de se préparer collectivement pour pouvoir affronter dans la dignité les ruptures de continuité majeures qui se profilent.
Arnold LANDAIS
Arnold Landais est urbaniste et géographe de formation. Aujourd'hui responsable de la prospective et des stratégies territoriales au sein de l'agence d'urbanisme de l'Orléanais, il a exercé pendant une quinzaine d'années au sein de collectivités locales et de services décentralisés de l'État. De par ses différentes expériences il est particulièrement attaché au rôle que doit jouer la maîtrise d'ouvrage dans le cadre de la fabrique territoriale.
Panos MANTZIARAS
Panos Mantziaras est architecte-ingénieur, diplômé de l'université polytechnique nationale d'Athènes (NTUA), doté d'un master d'architecture à l'université de Pennsylvanie et d'un doctorat en urbanisme de l'université de Paris 8, poursuivi par des études post-doctorales à l'université Meiji (Tokyo) et au Centre canadien d'architecture (Montréal). Il a publié ses travaux et enseigné en Europe, en Amérique du Nord et au Japon. En tant que chargé de mission au Bureau de la recherche architecturale, urbaine et paysagère au Ministère français de la Culture et de la Communication, il a participé à l'élaboration du programme de prospective stratégique "Le grand pari de l'agglomération parisienne" (2008-2010). En tant que chef du Bureau entre 2011 et 2015, il a initié et coordonné le programme de recherche "Ignis Mutat Res, architecture, urbanisme et paysage au prisme de l'énergie" (2010-2014), et conçu et dirigé la recherche-action "La grande ville 24 heures chrono" (2013). À la direction de la Fondation Braillard Architectes depuis 2015, il lance le programme de recherche et culture The Eco-Century Project®, au sein duquel il développe les consultations internationales pour le Grand Genève (2017-2020) et Luxembourg in Transition (2020-2022). Il a publié chez Métispresses (Genève) La ville-paysage (2008), et co-édité Le sol des villes (2016), Inégalités urbaines (2017), Urbanisme de l'espoir (2018), Racines modernes de la ville contemporaine (2019), et Dessiner la transition (2020). Au sein de la Fondation il développe depuis 2020 la formation intensive pluridisciplinaire Transition Workshop en partenariat avec la Confédération Suisse, le Canton de Genève, l'EPFL et l'université de Genève.
Sébastien MAROT
Sébastien Marot, holds a master in philosophy, a Phd in history and an "Habilitation à diriger des Recherches". Between 1986 and 2002, he was general delegate of the Société Française des Architectes in Paris, where he organized numerous series of lectures on the history of architecture and architectural theory, and launched the journal Le Visiteur (1994-2003). He has written extensively on the genealogy of contemporary theories in architecture, urban and landscape design. Having taught in different schools or architecture or landscape design in Europe and North America (Architectural Association, IAU Geneva, Harvard, Cornell, Upenn, ETH Zürich), he is currently professor at the École d'Architecture de Marne La Vallée, where he has launched another journal : Marnes : documents d'architecture, and guest professor at the EPFL (Enac), where he teaches the History and Theory of the Environment. For the 2014 Venice Biennale, he collaborated with Rem Koolhaas/Amo on the Fireplace/Hearth section of the exhibition on the "Elements of Architecture" : Fireplace, Marsilio 2014. In 2019, for the Lisbon Architecture Triennale, he curated a large exhibition "Taking the Country's Side : Agriculture and Architecture" which has been traveling since in many locations (Lausanne, Lyon, Brussels, Marseille), and keeps developing as a work-in-progress. His book Sub-Urbanism and the Art of Memory (AA Publications, London 2003) has been translated in several languages. The French Académie d'Architecture awarded Marot the Medal for architectural analysis (in 2004), the Prize for architectural research (in 2010), for his PhD : Palimpsestuous Ithaca : A Relative Manifesto for Sub-Urbanism, and the Medal for research and teaching in 2020.
Laurent MATTHEY : Imaginer le futur pour dire les qualités du présent : retour sur une recherche-création en aménagement
Je reviendrai, dans cette intervention, sur une expérimentation récente qui a réuni géographes, architectes, romanciers et habitants. Celle-ci s'appuyait sur des ateliers d'écriture, révélant des imaginaires de la ville du futur contrastant fortement avec ceux recueillis par les autorités publiques. Repris par les romanciers, ces imaginaires ont donné naissance à une fiction (devenue depuis un roman – Le jour de silures paru aux éditons Zoé), mobilisée, dans un deuxième temps, pour de mettre en lumière les qualités du présent. Après avoir découvert, au travers du prisme fictionnel élaboré par les écrivains, leur ville du future, les participants à la démarche ont en effet été amené à identifier les lieux dont la disparition serait source de nostalgie. Les récits habitants issus des ateliers d'écriture, médiés par la fiction d'un ville à venir, ont contribué ainsi à inventorier un patrimoine ordinaire très actuel, pouvant figurer dans un document de planification.
Laurent Matthey est professeur à l'université de Genève et chercheur rattaché au CRESSON. Ses recherches sont situées au croisement de l'ethnographie et des études littéraires. Elles s'intéressent aux enjeux politiques de la mise en récit de la fabrique urbaine, focalisant sur les registres sensibles et les régimes attentionnels qui y sont mobilisés.
Publications
Matthey, Laurent (2023), "De la vision politique à sa mise en récit : faire exister un plan par le langage", in L'Information géographique, Vol. 87, n°3, p. 85‑99 (doi: 10.3917/lig.873.0085).
Matthey, Laurent et al. (2023), ""Caminante, No Hay Camino, Se Hace Camino al Andar" : On a Creative Research Project in Urban Planning", in Social inclusion, Vol. 11, n°3, p. 1‑11 (doi: 10.17645/si.v11i3.6798).
Matthey, Laurent et al. (2022), "Les métamorphoses du récit en urbanisme", in Métropolitiques.eu, p. 1‑5.
Matthey, Laurent et al. (2022), "The empire of the narrative : plan making through the prism of classical and postclassical narratologies", in Planning theory, 22(3), p. 292-315.
Catherine MAUMI : Exploration, visualisation, inventaire écologique : le projet comme écologie humaine (1900-1970)
"Survey before plan" est sans doute l'enseignement principal qui a été retenu de la pensée de Sir Patrick Geddes (1854-1932) dans le milieu anglo-saxon, un "survey" (ou enquête, comme on pourrait le traduire en français) très spécifique puisque ne considérant pas seulement les caractéristiques géographiques et climatiques, mais aussi sociologiques, historiques, économiques. Ce travail de collecte de données, outre de permettre un diagnostic précis, était avant tout effectué dans une visée prospective : proposer un "plan" spécifique répondant à une situation donnée. Les idées de Geddes ont connu une certaine fortune dans le milieu des architectes, des urbanistes et des paysagistes, grâce à deux "passeurs" qui, chacun à leur manière, ont diffusé (parfois en les traduisant) les principes de sa pensée : Lewis Mumford et Jaqueline Tyrwhitt. Dès les années 1920, Mumford introduit la pensée de Patrick Geddes aux États-Unis, celle-ci nourrissant les réflexions des membres de la Regional Planning Association of America, et de Benton MacKaye plus particulièrement. En 1947, Tyrwhitt publie Patrick Geddes in India, avant d'offrir une nouvelle version de Cities in Evolution en 1949, avec l'objectif de faire des principes geddesiens une méthode de projet qu'elle défend inlassablement au sein des différents milieux dans lesquels elle est investie : les CIAM, les Nations Unies, l'université de Harvard, les séminaires de Delos (organisés avec Doxiadis).
Catherine Maumi est architecte, historienne de l'architecture, professeur en histoire et cultures architecturale à l'ENSA Paris La Villette, et membre d'AHTTEP/AUSser. Procédant à un constant aller-retour entre États-Unis et Europe, ses recherches explorent la pensée architecturale, urbaine et paysagère étasunienne de manière à en comprendre les spécificités au regard d'une culture européenne longtemps dominante. Elle a notamment publié, aux Éditions de La Villette, Thomas Jefferson et le projet du Nouveau Monde (2007), Usonia ou le mythe de la ville nature américaine (2008), Frank Lloyd Wright, Broadacre city, la nouvelle frontière (2015), Frederick Law Olmsted, architecte du paysage (2021).
Jérôme PICARD : Greymatter – Where would you like to live when you grow old ?
Jérôme Picard présente à travers Greymatter (Matière grise) une narration du futur qui replace la notion de soin dans la vie de tous les jours. Comment vivrons-nous demain dans une société vieillissante qui cultive encore une ségrégation rampante des générations ? Comment pourrons-nous prendre soin de la ville, soigner le paysage et nos communautés sans un récit qui retisse des liens durables entre chaque individu ? Comment le quartier peut-il devenir un territoire d'inclusion intergénérationnelle qui passe aussi par la mise en valeur des seniors et de la santé dans le renouveau urbain et rural ? Il revient sur l'articulation innovante qu'il met en place entre processus de participation et développement de plans urbains dans le temps, qu'il développe dans un contexte européen affirmé, à la fois franco-norvégien et nourri par une pratique en Angleterre et aux Pays-Bas, et qui se traduit dans des projets avec l'agence et dans le cadre de recherche académiques. Greymatter explore les possibilités de réimaginer l'écosystème de la santé en le réintégrant dans notre quotidien. Greymatter s'attache à transformer les infrastructures et à initier des projets générationnels novateurs, visant à créer des quartiers inclusifs et multigénérationnels. La vision de Greymatter est de promouvoir une vieillesse digne et enrichissante pour un plus grand nombre de personnes, en favorisant l'émergence de communautés locales où les générations cohabitent harmonieusement et bénéficient mutuellement de leur proximité.
Jérôme Picard est cofondateur et associé chez LOCAL, une agence d'architecture et d'urbanisme opérant à Bergen, Paris et Bruxelles, et professeur associé ainsi que chef de recherche à la Faculté des Beaux-Arts, de la Musique et du Design de l'Université UiB de Bergen. Il travaille particulièrement sur la redéfinition des dynamiques urbaines et sociales à travers les échelles d'intervention et en utilisant l'architecture comme outil d'action. Avec un double cursus en design de l'École Boulle et en urbanisme de l'AA à Londres, Jérôme Picard est un architecte, designer, urbaniste à multiples facettes qui apporte une perspective unique à la compréhension des espaces communautaires de demain.
Jean-Marie QUÉMÉNER : La planification écologique : éclairer un chemin vers la transition écologique
Engagement d'Emmanuel Macron en 2022 lors de la campagne électorale, la planification écologique a été confiée au Secrétariat général à la planification écologique placé auprès du Premier Ministre. Depuis, le SGPE a réalisé un travail inédit de mise en trajectoire de la décarbonation des grands secteurs d'activité à horizon 2030 selon une approche systémique envisageant les enjeux de bouclage énergétique, de besoins en compétences et de financements, selon un principe de répartition équitable des efforts. Une cinquantaine de leviers de décarbonation y sont associés. Cette trajectoire nationale interroge l'aménagement du territoire : elle révèle de nouveaux besoins en équipement et remet en question des pratiques d'aménagement ; elle doit s'accorder avec les besoins propres à chacun des territoires et avec leurs gouvernances locales, ceci en tenant compte de leurs capacités intrinsèques à prendre leur part dans l’atténuation et l’adaptation au changement climatique.
Jean-Marie Quéméner est ingénieur des ponts des eaux et des forêts, fonctionnaire d'État et directeur du programme bâtiment et aménagement durable au Secrétariat général à la planification écologique. Il a précédemment exercé plusieurs fonctions au sein des services du ministère de la transition écologique sur les politiques de l'eau, de la protection de la biodiversité et de l'aménagement urbain. Il a co-piloté la feuille de route de décarbonation de l'aménagement remise au ministre en juin 2023.
Mélina RAMONDENC : Retour vers le futur : le moment prospectif et l'invention d'une "architecture-fiction" (1958-1978)
Dans le tournant des années soixante, le critique Michel Ragon formule l'un des éléments structurants de son discours : la notion d'architecture prospective. Il s'empare progressivement du substantif crée par le philosophe Gaston Berger en 1957 pour interroger les domaines de l'architecture et de l'urbanisme, dans lesquels le projet se rapproche par bien des aspects de l'exercice mental que pratiquent les prospectivistes. En 1965, cette notion lui sert même à agréger autour de lui un réseau de chercheurs, d'architectes, d'artistes, d'ingénieurs… au sein d'un éphémère Groupe International d'Architecture Prospective (GIAP). Cette présentation revient précisément sur ce moment prospectif, considérant qu'il permet l'émergence d'une "architecture-fiction". Nous proposons ce terme pour rendre compte de la transformation du statut et des outils du projet qui s'opère alors. L'expression permet en effet de mettre en lumière la dimension spéculative et systémique des projets produits par les membres du GIAP. Il convient de souligner que l'expression "architecture-fiction" n'est pas neuve : nous préciserons ainsi la manière dont nous l'entendons, d'autant plus qu'elle semble se charger d'un nouveau sens dans le champ de la recherche académique. Nous nous baserons sur l'acception du terme en didactique pour proposer que les projets des architectes étudiés puissent être considérés comme des fictions : des hypothèses permettant de construire une réflexion et une posture intellectuelle et professionnelle.
Mélina Ramondenc est titulaire d'un diplôme d'état d'architecte, d'un master en sciences politiques, et docteure en architecture de l'université Grenoble Alpes. Chercheuse associée au laboratoire MHA (ENSA Grenoble), ses travaux portent sur les futurs antérieurs, particulièrement sur les visions et architectures futurologiques du tournant des années 1960, et explorent la frontière poreuse entre prospective et utopie. Après avoir terminé sa thèse, produite dans le cadre d'une convention CIFRe de l'ANRT au sein du CAUE de Haute-Savoie, elle a rejoint le CAUE Rhône Métropole en tant que chargée des actions pédagogiques et de la médiation culturelle.
Publications
Ramondenc, Mélina, "Douze Villes Prospectives. Le Groupe International d'Architecture Prospective à la recherche du futur de l'urbanité", in Avila Gómez, Andrés, Bocklandt, Fanny, Cappellari, Nicole et Tékatlian, Pauline (dir.), Ville et architecture : des relations conflictuelles ? Représentations, théories et pratiques (XIXe-XXe siècles), L'atelier de la recherche, HiCSA, Paris, 2024.
Ramondenc, Mélina, "L'imagination au pouvoir", L'Alpe, n°103, Éditions Glénat, Grenoble, 2023.
Ramondenc, Mélina, "Du projet à l'objet architectural : pensée de la série dans l'œuvre de Pascal Häusermann et Claude Costy", in Bauer, Caroline et Klein, Richard Klein, Architecture en série et patrimoine, Cahier Thématique n°20, Maison des Sciences de l'Homme, 2022.
Ramondenc, Mélina, "Fonction et limites de l'utopie. Chanéac, période prospective", in Jean-Louis Chanéac, Formes rêvées, formes concrètes, Collection "Portraits", Éditions du CAUE de Haute-Savoie, 2020.
Carolina E. SANTO : Effets Mer, Géoscénographie pour le littoral en voie de submersion. Récit d'une marche sur cinq portions du littoral français
Pendant l'été 2022, j'ai parcouru à pied 1300 km du littoral français en choisissant cinq zones menacées par des aléas climatiques. Cette marche m'a permis d'observer la manière dont nous occupons ces territoires de rivage, d'analyser les signes et les effets de l'érosion et de mesurer les risques engendrés par la montée du niveau de la mer. À un autre niveau d'énonciation, le temps long de la marche m'a permis d'entretenir une conversation profonde avec la mer, de rencontrer les habitants de ses côtes (humains ou autres), de rentrer chez elles·eux et de parcourir les paysages qui leur sont familiers. À plusieurs reprises, ce voyage a relié des extérieurs traversés à des intérieurs éprouvés. Et c'est par ce franchissement permanent entre le dedans et le dehors que plusieurs créations artistiques ont pu émerger. Je les nommerai Les Effets Mer. Cette communication entend élucider le terme de "géoscénographie" pour le littoral en voie de submersion et interroger la possibilité d'intégrer son processus créatif et participatif à la concertation territoriale.
Carolina E. Santo est artiste et docteure en arts du spectacle. Elle scénarise des pratiques situées et participatives en dehors du bâtiment théâtral pour interroger les notions de lieu, d'espace et de territoire. La marche participe à son processus créatif et lui permet d'approfondir l'idée d'une "géoscénographie". En 2022, son projet Effets Mer a été soutenu par le dispositif Mondes Nouveaux du ministère de la culture. En 2023, elle a été curatrice de la section performance à la quadriennale internationale de scénographie de Prague. Elle enseigne actuellement à l'École des Arts Décoratifs de Paris, à l'ENSA de Nantes, à l'université Paris 8 Vincennes Saint-Denis et vient d'être nommée enseignante chercheure associée à l'université Côte d'Azur.
Lucile SCHMID : La prospective au service de l'action écologique
Comment mettre la prospective au service de l'action écologique ? C'est aujourd'hui une question centrale alors que l'avenir est marqué simultanément par l'urgence écologique et l'obligation de transformer les modes de vie. Penser l'avenir est devenu encore plus important. Les scénarios prospectifs (GIEC, RTE, Ademe, negaWatt…) se sont multipliés dans la dernière période, sans pourtant entraîner une élévation de l'ambition des politiques publiques ou un changement des comportements à hauteur des prévisions scientifiques. Certains en tirent la conclusion que démocratie et écologie sont difficilement compatibles, ou qu'à tout le moins une mise entre parenthèses des processus institutionnels classiques serait nécessaire. La réalité est autre. Il est plus que temps de mieux articuler démocratie et écologie alors que certains partis prospèrent sur la peur et la mise à distance des savoirs. La montée en puissance de l'urgence et ses manifestations concrètes (inondations, sécheresses, épisodes caniculaires…) a en effet plutôt provoqué un regain de climatoscepticisme dans une partie du monde politique et chez certains électeurs. Cela signifie-t-il alors que la prospective pour être au service de l'action écologique devrait s'envisager autrement ? Comment peut-on l'articuler avec des processus démocratiques ?
Lucile Schmid est Administratrice de l'État au Ministère de l'économie et des finances. Co-fondatrice d'un cercle de réflexions sur les enjeux écologiques, elle y est responsable des relations avec le monde universitaire. Haut-fonctionnaire de formation, elle est attachée à la vision d'institutions ouvertes sur la société, vision qu'elle a développée dans différents travaux et ouvrages. Membre du comité de rédaction de la revue Esprit depuis 1996, ses réflexions portent sur l'état de nos démocraties et elle y organise régulièrement des rencontres. Depuis l'automne 2023, elle effectue une mission au sein du mouvement Emmaüs pour y travailler à l'articulation des enjeux sociaux et écologiques.
Christian THIBAULT
Christian Thibault est ingénieur agronome (Paris-Grignon), ingénieur horticole (Versailles) et chevalier de l'ordre du mérite agricole. Il est directeur du département environnement urbain et rural de L'Institut Paris Région depuis 2000. Ce département travaille sur l'environnement "à 360°" et sur la ruralité en Ile-de-France, avec une forte composante de géomatique. Il contribue de manière plus ou moins importante à l'élaboration et à la mise en œuvre du SDRIF et de toutes les planifications environnementales régionales, réglementaires ou volontaires. Ce département a une spécialité d'évaluations environnementales et de diagnostics territoriaux notamment pour les parcs naturels régionaux. Pour ce faire, il conçoit des bases de données ad hoc et des outils d'analyses spatiales multicritères. Comme tous les départements de L'Institut, il apporte un appui à l'élaboration des politiques publiques au travers de parangonnages et de retours d'expériences. Christian Thibault s'intéresse tout particulièrement aux approches systémiques, aux articulations et aux incidences indirectes parfois cachées de ces politiques.
Jean-Louis VIOLEAU
Jean-Louis Violeau est sociologue et professeur à l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Nantes. Il est chercheur au CRENAU (CNRS UMR AAU). De 2012 à 2016, il a dirigé le laboratoire ACS (Architecture-Culture-Société) au sein de l'ENSA Paris-Malaquais après y avoir été chercheur durant 15 ans. Il s'est plus particulièrement intéressé aux questions liées à la prospective à travers un intérêt ancien déjà pour l'Utopie et les projets qui s’en sont historiquement réclamés. Il a également accompagné quelques équipes s'étant livrées de nos jours à l'exercice — Angers 2040, "50.000 logements nouveaux autour des axes de transports publics" au sein de la Communauté Urbaine de Bordeaux, CLIMAX Imagine Angers, Imaginer Brazza (CDC Habitat / Bordeaux Métropole), Habitat 2030 Pays-de-la-Loire, Pentagone-La Roche-sur-Yon 2020…
Publications
Jean-Louis Violeau, Baudrillard et le monstre (l’'architecture), Parenthèses, Marseille, 2024.
Jean-Louis Violeau, Les Hespérides ou La réception contrariée du Postmodernisme français (1973-1993), Éditions B2, Paris, 2023.
Jean-Louis Violeau, L'utopie et la ville. Après la crise, épisodiquement, Éditions Sens & Tonka, Paris, 2013.
Craig Buckley & Jean-Louis Violeau, Utopie. Texts and Projects, 1967-1978, Semiotexte / MIT Press, Los Angeles / Cambridge, 2011.
Marion WALLER : À quoi peut ressembler un imaginaire écologique de la ville ?
Le réchauffement climatique pose des enjeux d'un nouvel ordre aux villes, en termes d'adaptation et même de survie. Ainsi, l'imaginaire de nos villes, et leur réalité, doivent profondément évoluer. D'une ville dominée par le béton, le bitume et les voitures, nous devons inventer un espace où le végétal, l'eau et le piéton reprennent le dessus. Cette évolution est porteuse de nouveaux usages, d'une nouvelle esthétique et de nouveaux enjeux politiques.
Directrice générale du Pavillon de l'Arsenal, Marion Waller est urbaniste et philosophe de formation. De 2014 à 2020, alors au cabinet de Jean-Louis Missika, adjoint à la Maire de Paris chargé de l'urbanisme et de l'architecture, elle a travaillé au lancement et à la mise en œuvre de l'appel à projets urbains innovants "Réinventer Paris". En parallèle, Marion Waller enseigne l'urbanisme à Sciences Po Paris et à l'École Polytechnique. Elle a également publié un essai de philosophie environnementale, Artefacts naturels, consacré aux enjeux de la restauration écologique et a enseigné l'éthique de l'environnement à l'université Paris-Est.
PARTENARIATS :
• Groupe AREP
• Communauté de communes Coutances, mer et bocage (CMB)
• GIP Europe des projets architecturaux et urbains (GIP EPAU)
• Laboratoire AAU Cresson