Programme 2024 : un des colloques

Programme complet


PROSPECTIVE POUR L'ACTION ÉCOLOGIQUE :

VERS D'AUTRES RÉCITS TERRITORIAUX


DU SAMEDI 6 JUILLET (19 H) AU VENDREDI 12 JUILLET (14 H) 2024

[ colloque de 6 jours ]


Cycle du traitement de l'eau lors du workshop "Les avenirs
des faces-arrières des métropoles post-carbone"
organisé par l'AREP le 25/04/2023 © Gaëtan Amossé (2023)


ARGUMENT :

La prospective peut-elle servir l'action écologique ? Le changement climatique nous montrant d'ores et déjà ses effets, la construction d'un monde plus résilient et plus soutenable nous invite à penser autrement et collectivement notre rapport au futur. Et les récits des territoires d'avenir peuvent se révéler être de véritables outils pour planifier nos actions tout en inspirant nos imaginaires. Comment une démarche prospective peut-elle nous aider à comprendre, explorer et anticiper, avant de décider et d'agir ? Comment participe-t-elle à éclairer les décisions et les choix sur l'avenir, sans chercher à le prédire ? Convoquer d'autres représentations, d'autres acteurs pour imaginer de "nouveaux récits territoriaux" mais aussi interroger les choix face aux options et aux incertitudes… la prospective procède par une réflexion sur ce qui est possible, probable ou désirable pour inscrire l'action de chacun, de chaque secteur dans un devenir commun (ou dans des devenirs souhaitables).

Entre héritages choisis, transitions en cours et ruptures nécessaires, ce colloque interrogera les prospectives d'hier autant que celles d'aujourd'hui au prisme de nombreuses expertises et à l'articulation entre les mondes de la connaissance et de l'action. À l'heure de la planification écologique nationale, les modalités d'observation, de projection, d'accompagnement et d'implication des acteurs dans l'exercice prospectif seront analysées et débattues à la lumière de leur contribution à l'atteinte de cet objectif national par les territoires.

Sont conviés à débattre et à échanger des sociologues, historiens, architectes, urbanistes, artistes et d'autres disciplines, ainsi que celles et ceux qui sont intéressés par le sujet et souhaitent y participer comme auditeurs. Ce colloque comprendra, par ailleurs, une journée de terrain avec pour objet d'explorer le territoire le "Entre deux havres" de la Communauté de communes Coutances mer et bocage.


MOTS-CLÉS :

Écologie, Imaginaires, Planification, Prospective, Représentation, Territoire, Urbanisme


CALENDRIER PROVISOIRE (30/04/2024) :

Samedi 6 juillet
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, du colloque et des participants


Dimanche 7 juillet
Matin
Hiba DEBOUK, Isabel DIAZ, Jean-Baptiste MARIE & Nicolas TIXIER : Introduction

RÉTROPROSPECTIVES
Catherine MAUMI : Exploration, visualisation, inventaire écologique : le projet comme écologie humaine (1900-1970)
Jean-François COULAIS : Petite histoire des représentations de la prospective

Après-midi
INVENTER DES DISPOSITIFS DE PROSPECTIVE
Table ronde, animée par Jean-Louis VIOLEAU, avec Laurent DEVISME, Arnold LANDAIS et Panos MANTZIARAS

Soirée
Samah KARAKI : L'incertitude comme tremplin - repenser l'anxiété du futur comme un moteur collectif

Présentation de l'aspect psychologique du stress lié à l'incertitude avant de l'élargir à sa dimension mobilisatrice en puisant dans l'histoire humaine et le fonctionnement de la cognition sociale


Lundi 8 juillet
Matin
CE QUE FAIT LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE À LA PROSPECTIVE
Pascal AMPHOUX : L'urbanisme de l'incertitude
Franck BOUTTÉ : Projection dans le futur climatique : et maintenant, on fait quoi ? Futur cherche territoires

Après-midi
PROSPECTIVE VERSUS PLANIFICATION
Antoine PELLION : La planification écologique
Lucile SCHMID : Planifier au service de quel projet de société ?

RETOUR D'EXPÉRIENCE SUR DES EXERCICES DE PROSPECTIVE
Stephen BARRETT : Retour sur le Grand Paris, les routes du futur…

ARRIVÉE DE LA CARAVANE DES RURALITÉS EN MOUVEMENT ET VISITE DE L'EXPOSITION
Avec Achille WARNANT et Cécile GALLIEN

Soirée
Écoute libre de podcasts (l'exemple du Grand Annecy)


Mardi 9 juillet
Matin
LES OUTILS ET LES ACTEURS
Table ronde, animée par la direction scientifique, avec Jennifer BUYCK, Nicolas ESCACH, Karine HUREL et André LORTIE

Après-midi
TERRITOIRES EN TRANSITION (DIALOGUE)
Nicolas BAUQUET : Planifier à grande échelle ?
Sabine BARLES : Métabolisme de la vallée de la Seine

FUTURS & ENJEUX TERRESTRES
Arthur KELLER : Re-caractériser les grands enjeux de notre temps, re-concevoir l'espace des réponses

Soirée
Carolina ESPIRITO SANTO : Effets Mer, récit d'une marche sur cinq portions du littoral français


Mercredi 10 juillet
Matin
"HORS LES MURS" — À BLAINVILLE-SUR-MER
Transect en vélos, animé par la Communauté de communes Coutances mer et bocage
Déjeuner au marché de Blainville-sur-Mer

Après-midi
JEU PROSPECTIF, AGENCE DE VOYAGE DANS LE FUTUR
Sylvain GRISOT : Peut-on encore planifier dans l'incertitude ? Transformer les regards par des voyages dans les futurs

Soirée
Stephen BARRETT : Présentation du projet pour le Musée de la Tapisserie de Bayeux


Jeudi 11 juillet
Matin
REPRÉSENTER LA PROSPECTIVE
Table ronde, animée par la direction scientifique, avec Sébastien MAROT (Peut-on envisager un exode urbain ?), Laurent MATTHEY et Jérôme PICARD (Greymatter – Where would you like to live when you grow old ?)

Après-midi
STIMULER LES IMAGINAIRES
Louise JAMMET : Métropoles post-carbone : pour un imaginaire des faces-arrière
Mélina RAMONDENC : L'invention d'une "architecture-fiction" - Le moment prospectif dans les trajectoires des architectes Chanéac, Pascal Hausermann et Claude Costy : 1958-1978
Marion WALLER : À quoi peut ressembler un imaginaire écologique de la ville ?


Vendredi 12 juillet
Matin
Synthèse du séminaire par les témoins : Georges AMAR, Jennifer BUYCK, Arnold LANDAIS et Mélina RAMONDEC

Après-midi
DÉPARTS


RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :

Hiba DEBOUK
Hiba Debouk est ingénieure et urbaniste. Directrice déléguée de l'agence AREP, elle a participé à la conduite de nombreuses études urbaines et stratégies territoriales croisant les enjeux de décarbonation et de renforcement de la résilience des villes et des territoires. Elle a notamment piloté l'étude prospective "Grand Annecy, Agglomération Archipel" dont l'objectif était d'explorer les capacités d'évolution de l'agglomération face au risque climatique. Elle a également assuré le commissariat d'une exposition sur la prospective et son déploiement au service des stratégies de transition des territoires pour le C|A.U.E de Haute-Savoie : "Réparer le futur".
Publications
Hiba Debouk, Explorer avant de planifier, la prospective stratégique au service de la transition des territoires, Revue Urbanisme, 2023.
Philippe Bihouix, Hiba Debouk, Xavier Desjardins, Bertrand Folléa, Djamel Klouche, Panos Mantziaras, Journal d'exposition "Réparer le futur", C|A.U.E de Haute-Savoie, 2023.
Kelissa Cartier, Marie Lejault, Félix Pouchain, Grégoire Robida, Hiba Debouk (dir.), Grand Annecy, prospective pour 2050, AREP Éditions, Paris, 2024.
Hiba Debouk, Réparer le futur, AREP Éditions, Paris, 2024.

Isabel DIAZ
Isabel Diaz est architecte et urbaniste, fonctionnaire de l'État français. Aujourd'hui, elle est secrétaire permanente adjointe du Plan urbanisme, construction, architecture (PUCA), organisme de recherche et d'expérimentation rattaché au ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires. Ses domaines d'expertise sont les politiques urbaines et leur évolution en lien avec les impératifs du développement durable et du changement climatique. À ce titre elle a piloté des démarches d'accompagnement de l'action publique locale et d'aide à la décision (l'Atelier des territoires), elle a accompagné l'élaboration des schémas de planification régionale et leur évolution dans le cadre de la loi Climat et résilience. Elle a dirigé des ouvrages, notamment : Massifs en transition (Édition parenthèses, novembre 2018) et Réinventer la ville centre (Édition parenthèses, février 2020) pour le compte du ministère.

Jean-Baptiste MARIE
Jean-Baptiste Marie est titulaire d'un diplôme d'architecte de l'École nationale supérieure d'architecture de Versailles et d'un diplôme de designer de l'École Boulle, docteur en aménagement et architecture de l'université de Paris-Saclay, Jean-Baptiste Marie est directeur général de l'Europe des projets architecturaux et urbains. L'Epau opère des programmes de recherche et d’expérimentation tels que la Plateforme d'observation des projets et stratégies urbaines (POPSU), le programme de recherche-embarquée Coubertin sur les jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, mais également le concours d'architecture Europan, le programme Engagés pour la qualité du logement de demain ou encore la consultation internationale Quartier 2030. Professeur des écoles nationales supérieures d'architecture, il a enseigné de 2011 à 2024, dans les ENSA de Versailles, de Normandie, puis de Clermont-Ferrand. Aujourd'hui, il préside le Conseil d'administration de ENSA de Normandie et enseigne à l'École Polytechnique.
Publications
ALLEMAND Sylvain, APEL-MULLER Mireille, LECOINTE Olivier, MARIE Jean-Baptiste (dir.), Loger mobiles. Le logement au défi des mobilités, Colloque de Cerisy, Hermann Éditeurs, Paris, 2023.
BONNEVIDE Nathalie, MARIE Jean-Baptiste, La programmation urbaine, Paris, Éditions Le Moniteur, 2021.
MARIE Jean-Baptiste (dir.), Architecture et expérimentation, Rouen, Éditions Point de vue, 2020.
MARIE Jean-Baptiste, Architectes et ingénieurs face au projet, Paris, Éditions Le Moniteur, 2019 (réédition 2023).

Nicolas TIXIER
Nicolas Tixier est architecte, professeur à l'École nationale supérieure d'architecture de Grenoble (Université Grenoble Alpes) et professeur invité à l'École supérieure d'art Annecy Alpes. Il travaille comme chercheur au laboratoire Architectures, ambiances, urbanités (AAU) au sein de l'équipe CRESSON dont il est le directeur depuis 2018. Il mène parallèlement une activité de projet au sein du collectif BazarUrbain. Ses travaux actuels portent principalement sur le transect urbain, comme pratique de terrain, technique de représentation et posture de projet. Entre héritage et fiction, il interroge les territoires et leur fabrique par les ambiances.
Publications
Rachel Brahy, Jean-Paul Thibaud, Nicolas Tixier, Nathalie Zaccaï-Reyners (dir.), L'enchantement qui revient, Colloque de Cerisy, Hermann Éditeurs, Paris, 2023.
Didier Tallagrand, Jean-Paul Thibaud, Nicolas Tixier (dir.), L'usage des ambiances. Une épreuve sensible des situations, Colloque de Cerisy, Hermann Éditeurs, Paris, 2021.
Nicolas Tixier (dir.) et alii, Amiens 2030. Le quotidien en projets, Éditions BazarUrbain, Grenoble, 2013.


Franck BOUTTÉ : Projection dans le futur climatique : et maintenant, on fait quoi ? Futur cherche territoires
De nombreux bouleversements secouent nos sociétés. Outre les crises sanitaires, sociales et économiques qui mettent à mal les anciens modèles de fabrique de nos villes et territoires, l'impact du dérèglement climatique interroge en profondeur toute la chaîne des acteurs, des concepteurs aux promoteurs, en passant par les puissances publiques, et jusqu'aux habitants, au sens large. De perspectivistes, capables de représenter de manière la plus réaliste possible les données connues du passé et du présent, nous devons devenir prospectivistes, à même d'anticiper le moins mal possible ce qui se passera demain, au vu des données connaissables à travers projections et probabilités… Comment continuer à penser les villes et territoires, en intégrant l'incertitude d'un futur plus indéterminé que jamais ? Comment intégrer cet indéterminé au cœur des processus et des projets, et adopter, plutôt que des programmes déroulés ab initio, des stratégies transdisciplinaires qui supposent de rester agile, en veille, d'évaluer en temps réel pour être en capacité d'infléchir, de bifurquer, voire de revenir en arrière ? …

Franck Boutté est ingénieur et urbaniste, fondateur et directeur de l'agence d'ingénierie environnementale Atelier Franck Boutté. En 2022, le Grand Prix de l'Urbanisme lui est décerné par le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires et le ministère de la Transition énergétique français pour sa démarche pionnière sur l'ingénierie environnementale des projets architecturaux, urbains et territoriaux. Composé de profils hybrides (ingénieurs, architectes et urbaniste), l'Atelier Franck Boutté est devenu l'agence référente dans les domaines de la conception et de l'ingénierie environnementale. Elle intervient à toutes les échelles, du matériau au territoire, en accordant une place importante à la recherche. Elle assure également des missions de conseil auprès des maîtrises d'ouvrage et des collectivités. Sa mission est de contribuer à la création de lieux habitables, sensibles, et inspirants, en tenant compte des mutations socio-environnementales de plus en plus rapides.

Louise JAMMET : Métropoles post-carbone : pour un imaginaire des faces-arrière
La prospective urbaine médiatisée met en scène des centres-villes animés et des quartiers résidentiels toujours plus "apaisés" et végétalisés. Certains espaces urbains, historiquement moins attractifs (Ambrosino, Andres, 2008) font également l'objet de prospective en vue d'imaginer leur future mutation dans les cadres de l'urbanisme compétitif et attractif (Bouba-Olga, Grossetti, 2018). La prospective, en plus de restreindre l'étendue des espaces mis en scène dans leurs transformations futures, rétrécit l'éventail des futurs à ceux rendus désirables ou rendant désirables les espaces métropolitains. Cela semble correspondre aux injonctions multiples et pressantes "d'imaginer des futurs positifs" et de "venir dessiner la ville de demain" en inventant des récits qui "donnent envie". Si ces ambitions font sens dans un contexte de forte anxiété liée aux conditions climatiques et environnementales futures, notamment en contexte urbain, elles ont tendance à produire des images partielles des villes futures en oubliant de faire l'exercice de penser l'avenir des "faces-arrière" à la fois dans le rôle qu'elles remplissent aujourd'hui — c'est-à-dire des fonctions indésirables quoique nécessaires pour nos modes de vie — mais aussi de penser les futurs espaces potentiellement indésirables nécessaires aux transitions économiques, techniques, énergétiques et urbaines vers la décarbonation. La présentation se propose, en partant d'une définition des "faces-arrière" des métropoles, de parcourir les prospectives à leur propos et de réfléchir aux pistes pour une prospective des espaces indésirables d'aujourd'hui et de demain. Elle s'appuie sur la recherche "Les imaginaires de la face-arrière des métropoles post-carbone" réalisée entre 2022 et 2023 chez AREP en partenariat avec le PUCA.

Louise Jammet est titulaire d'un diplôme d'architecte et docteure en sociologie de l'université de Bordeaux. Chercheuse associée au laboratoire PAVE (ENSAP Bordeaux), ses recherches se portent principalement sur la planification et la prospective urbaines étudiées par leurs discours et leurs projets, à l'international. Après sa thèse elle a rejoint le groupe AREP pour une recherche post-doctorale sur les imaginaires des métropoles post-carbone en partenariat avec le PUCA ; elle y est aujourd'hui chargée de recherche et de coordination de la recherche.
Publications
Ali-Oualla M., Brown L., Gerbeaud F., Jammet L., Vandenberg Z. (2024), "Faire la transition dans son salon. Pratiques de durabilité et transformation du logement chez les pionniers de la transition écologique : enquête qualitative auprès de foyers investis dans la rénovation et l'adaptation durable de leur habitat et entretiens d'acteurs de la transition dans l'habitat (dans l'agglomération bordelaise et à Paris)", Rapport de recherche, Les chantiers Leroy Merlin Source, n°57, 156 p.
Jammet, L. (2024a, février 2), Les imaginaires des métropoles post-carbone : Comment envisager un cycle de l'eau et de l'assainissement dans les métropoles décarbonées ? [Webinaire], Projet ANR Egout, en ligne.
Jammet, L. (2024b, mars 15), Scales of post-oil urban futures [Workshop], Workshop international "Double Capture : How Scale Matters in Comprehending Environment", dans le cadre du projet de recherche "After Climate Crisis. Non-Scalable Survival Strategies in Speculative Fabulations of the Last Two Decades" supported by the Polish National Science Centre, en ligne.
Jammet, L. (2023, juin 9), Les métropoles décarbonées à l’épreuve des imaginaires, Rencontres internationales en urbanisme de l'APERAU, Lausanne (Suisse).
Jammet, L. (2021a), Le "projet de ville" au XXIe siècle : Modèle et utopie dans l'urbanisme mondialisé. Récits, références et mises en œuvre dans les projets de ville ex nihilo et les projets de ville existante en transformation [Sociologie], Université de Bordeaux.

Samah KARAKI : L'incertitude comme tremplin - repenser l'anxiété du futur comme un moteur collectif
Pour nos ancêtres, prédire les événements des mois ou des années à venir n'était pas pertinent pour la survie. Nos cerveaux ont ainsi évolué pour gérer les besoins du présent et du futur proche mais restent mal adaptés à une anticipation des évènements de long terme. Sur le plan cognitif, l'expérience de l'incertitude est donc à la fois éprouvante et stressante. Or l'incertitude n'est pas seulement un risque qu'il nous faut contrôler mais peut être aussi, en l'appréhendant autrement, une invitation à une construction collective de sens qui permet de se défaire de la surpuissance de l'individu et de réviser le modèle actuel du monde.

Samah Karaki est une neuroscientifique franco-libanaise, auteure et experte en santé mentale, apprentissage et culture organisationnelle. Elle est titulaire d'un doctorat en neurosciences, d'un master en neurobiologie et d'une maîtrise en biodiversité et écologie. Elle est la fondatrice et directrice du Social Brain Institute qui s'appuie sur les sciences cognitives et sociales pour gérer les enjeux sociaux et environnementaux. Elle est l'auteur de Le travail en équipe, Éditions Dunod, 2021 ; Analyse interdisciplinaire de la disparition du jeu libre de l'enfant, Éditions La maison de la Créativité, 2022, et Le talent est une fiction, Éditions JC Lattès, 2023.

Arthur KELLER : Re-caractériser les grands enjeux de notre temps, re-concevoir l'espace des réponses
Dans un premier temps, on proposera une caractérisation systémique des principaux enjeux auxquels l'humanité doit faire face et des défis majeurs inédits qu'il nous faut relever. On explicitera la différence fondamentale qui existe entre approches multidimensionnelles et approche systémique, cette dernière permettant d'appréhender différemment les enjeux ainsi que l'espace des réponses pertinentes possibles. On soulignera les fautes méthodologiques graves qui sont commises dans la manière d’aborder ces enjeux. Dans un second temps, on s'attachera à réfuter certaines options qui sont fréquemment présentées comme des "solutions" et à pointer les limites des outils existants pour reconcevoir les marges de manœuvre qu'il nous reste pour réagir. On mettra également en lumière certaines erreurs majeures qui sont communément commises en matière de communication, de posture et de stratégie, avec des conséquences sociétales hautement préjudiciables. Enfin dans un troisième temps, on expliquera ce qu'il est (encore) possible d'entreprendre et proposera une méthode de transformation systémique. On fournira aux participants des clés pour faire évoluer les imaginaires et construire des espoirs lucides, quelques avertissements et conseils, ainsi que des leviers actionnables permettant la massification de remises en question comportementales adaptées aux enjeux.

Ingénieur et systémicien de formation, Arthur Keller est aujourd'hui un spécialiste reconnu des risques systémiques, des vulnérabilités des sociétés, des stratégies de résilience collective et des leviers de transformation. Conférencier et enseignant à CentraleSupélec, il forme des élus à la sécurité globale des territoires, conseille des collectivités et des agences publiques sur les stratégies de résilience territoriale face aux risques et délitements sociétaux en cours ou à venir. Sélectionné parmi une douzaine d'experts pour former les Services du Premier ministre et auditionné par l'Assemblée nationale dans le cadre d'une mission parlementaire sur la résilience nationale, il a élaboré une stratégie permettant de se préparer collectivement pour pouvoir affronter dans la dignité les ruptures de continuité majeures qui se profilent.

Lucile SCHMID
Lucile Schmid est Administratrice de l'État au Ministère de l'économie et des finances. Co-fondatrice d'un cercle de réflexions sur les enjeux écologiques, elle y est responsable des relations avec le monde universitaire. Haut-fonctionnaire de formation, elle est attachée à la vision d'institutions ouvertes sur la société, vision qu'elle a développée dans différents travaux et ouvrages. Membre du comité de rédaction de la revue Esprit depuis 1996, ses réflexions portent sur l'état de nos démocraties et elle y organise régulièrement des rencontres. Depuis l'automne 2023, elle effectue une mission au sein du mouvement Emmaüs pour y travailler à l'articulation des enjeux sociaux et écologiques.

Marion WALLER : À quoi peut ressembler un imaginaire écologique de la ville ?
Le réchauffement climatique pose des enjeux d'un nouvel ordre aux villes, en termes d'adaptation et même de survie. Ainsi, l'imaginaire de nos villes, et leur réalité, doivent profondément évoluer. D'une ville dominée par le béton, le bitume et les voitures, nous devons inventer un espace où le végétal, l'eau et le piéton reprennent le dessus. Cette évolution est porteuse de nouveaux usages, d'une nouvelle esthétique et de nouveaux enjeux politiques.

Directrice générale du Pavillon de l'Arsenal, Marion Waller est urbaniste et philosophe de formation. De 2014 à 2020, alors au cabinet de Jean-Louis Missika, adjoint à la Maire de Paris chargé de l'urbanisme et de l'architecture, elle a travaillé au lancement et à la mise en œuvre de l'appel à projets urbains innovants "Réinventer Paris". En parallèle, Marion Waller enseigne l'urbanisme à Sciences Po Paris et à l'École Polytechnique. Elle a également publié un essai de philosophie environnementale, Artefacts naturels, consacré aux enjeux de la restauration écologique et a enseigné l'éthique de l'environnement à l'université Paris-Est.


BULLETIN D'INSCRIPTION


Les inscriptions à ce colloque sont maintenant ouvertes. Au regard de notre capacité d'accueil, celles-ci pourront être mises sur une liste d'attente.


Avant de remplir ce bulletin, consulter la page Inscription de notre site.

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Précisions à nous communiquer pour l'agrément de votre séjour :
[par exemple : grande taille (plus de 1,80 m), problèmes de mobilité, partage d'une chambre ou voisinage de chambres, inscription groupée, régime médicalement surveillé, ...]
Ces renseignements sont utiles à la répartition des chambres. Le logement est assuré au château de Cerisy et ses dépendances, en chambres doubles ou individuelles. En cas de grande affluence, les inscrits tardifs se logeront aux alentours.