Témoignage

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"TÉMOIGNAGE D'UNE BOURSIÈRE DE LA FONDATION SUISSE D'ÉTUDES"

RENCONTRE AVEC SARAH GAVIN


Suite de nos échos au colloque Les propagations : un nouveau paradigme pour les sciences sociales ? qui s'est déroulé du 25 au 31 juillet 2025, à travers, cette fois, un entretien avec Sarah Gavin, boursière de la Fondation suisse d'études.

Rebeca Alfonso Romero, Dominique Boullier, Rubén Bag,
Catherine Modave, Françoise Thibault, Mathilde Pasty,
Frédérique Sainct, Fabienne Peyrou, Marc Lewitanski,
Patrice Orgeas, Sylvain Allemand, Valentin Gürtler,
Pénélope Dufourt, Marianne Laloy Borgna, Laure Guimbail,
Sarah Gavin, Maxime Jouan


Qu'est-ce qui vous a motivée à participer à ce colloque ?

Sarah Gavin : Pour commencer, il me faut préciser que j'ai découvert le principe des colloques de Cerisy grâce à la Fondation suisse d’études, qui permet à des étudiants ayant de bons résultats scolaires (une moyenne générale au-dessus de 5,3 sur 6) d'avoir notamment accès à un programme de formations à travers notamment la participation à des colloques (dont ceux de Cerisy). Nous avions le choix entre trois d'entre eux. Le mien s'est donc porté sur Les propagations : un nouveau paradigme pour les sciences sociales ?

Pourquoi ?

Sarah Gavin : Parce qu'il me paraissait le plus en rapport avec l'économie, le domaine que j'étudie à l'université de Genève, et où s'observe des phénomènes de propagations. Au-delà, je voulais aussi faire l'expérience d'un colloque de Cerisy et ce, d'autant plus que, ne sachant pas encore si je m'orienterai vers la recherche, je ne suis pas certaine d'avoir l'opportunité d'y revenir au cours de ma carrière.

Nous réalisons l'entretien pratiquement au terme de ce colloque auquel vous aurez assisté depuis le début. Quel bilan en dressez-vous au regard du contenu ?

Sarah Gavin : Au plan ne serait-ce que des connaissances, le bilan est plus que positif : nous avons eu droit à de nombreuses présentations sur des sujets très divers. Et si je devais retenir quelque chose, c'est cette diversité même des thématiques traitées, le fait de pouvoir aborder les phénomènes de propagations selon différents points de vue. Chaque communication était indépendante les unes des autres, de sorte qu'il n'y avait pas nécessité de comprendre la communication précédente pour apprécier la suivante, même si les organisateurs se sont efforcés d'assurer une cohérence d'ensemble à chacune des séquences. Tant et si bien que je n'ai pas eu le sentiment de décrocher. Cela étant dit, je me réjouis d'entendre les communications plus orientées vers l'économie même si, encore une fois, j'ai adoré devoir en suivre autant sur de tout autres domaines !
J'ai particulièrement apprécié les communications traitant de la diffusion des rumeurs ou des virus, car ce sont des phénomènes qui nous concernent tous au quotidien, qu'on soit économiste ou pas. Je repartirai de ce colloque avec le sentiment de mieux en comprendre les ressorts et les dynamiques, et d'avoir ainsi parfait ma culture générale.

Des phénomènes auxquels nous sommes confrontés dans nos vies ordinaires sans mesurer à quel point ils sont l'objet de recherches pointues, dont le colloque a justement donné plus qu'un aperçu…

Sarah Gavin : Ces communications ont su montrer à quel point ces phénomènes sont plus complexes qu'on ne le pense. Elles ont offert des points de vue différents de ce qu'on peut entendre à leur propos. Ce faisant, elles ont élargi notre propre vision, incité à une plus grande ouverture d'esprit, aidé à déjouer les risques de désinformation.

Au-delà du fond, comment avez-vous vécu ce colloque, étiré sur six jours ?

Sarah Gavin : Sachant que vous me poseriez la question sur l'expérience même d'un colloque de Cerisy, j'y ai réfléchi ce midi… Je suis en mesure de vous dire que, parmi toutes ses caractéristiques, une me semble contribuer particulièrement à sa singularité…

À savoir ?

Sarah Gavin : Le fait de partager les repas, qu'on soit contributeur ou auditeur. Ce sont des moments de partage informels, propices à la création de liens durables, à des discussions avec des personnes de divers horizons. Après, bien sûr, il y a ce cadre magnifique qui nous déconnecte des rythmes de la vie de tous les jours. Tout concourt à permettre de nous concentrer sur le contenu même du colloque et les échanges.

Que dites-vous à ceux qui pourraient néanmoins être impressionnés par ce cadre. Rappelons que dès le hall d'entrée du château, on peut voir des photos qui rappellent les illustres personnalités s'étant rendues à Cerisy ou à Pontigny — où a débuté l'aventure familiale et intellectuelle de ces colloques organisés sur plusieurs jours.

Sarah Gavin : Impressionnés ? Pour ma part, je ne l'ai pas été plus que cela. Il est vrai que je n'ai pas d'emblée prêté attention à ces photos ! [Rire]. J'ai d'abord éprouvé le plaisir à me retrouver au milieu de participants, intervenants et auditeurs, ouverts à la discussion, et dont la première soirée, au cours de laquelle nous avons été invités à nous présenter, a donné une idée de la grande diversité. Je n'ai pas eu l'impression d'être moins considérée au prétexte que je n'étais encore qu'étudiante !

Précisons qu'à Cerisy, on peut même joué au ping-pong, dans la cave du château, avec d'éminentes personnalités…

Sarah Gavin : Je confirme, même si je n'en ai pas fait. Je retiens aussi l'accueil attentionné qui nous a été réservé par le personnel. Il annonçait d'emblée la perspective d'un séjour agréable.

Propos recueillis par Sylvain ALLEMAND
Secrétaire général de l'AAPC