![Illustration du Foyer de création et d’échanges [2025]](https://cerisy-colloques.fr/wp-content/uploads/2025/02/Foyer2025-EH01.jpg "Illustration du Foyer de création et d'échanges [2025]")
UN LIEU PROPICE À LA CRÉATION INDIVIDUELLE
La beauté du château et du parc, l'accueil et la convivialité des échanges, les bibliothèques, la campagne normande et la proximité de la mer : autant d'atouts qui attireront à Cerisy des artistes, chercheurs, écrivains pour réaliser un projet personnel, ainsi que des doctorants pour achever leurs thèses.
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UN LIEU PROPICE À LA CRÉATION COLLECTIVE
Laboratoire de réflexion et d'expérimentation au croisement des arts, des sciences du vivant et de l'approche paysagère, les personnes intéressées par la thématique choisie "LIRE AVEC LES OISEAUX (2)" peuvent consacrer une part de leur temps à une création collective donnant lieu à de la médiation culturelle.
LIRE AVEC LES VIVANTS : LE CARNET D'OISEAUX,
une création collective des Foyers 2024
Alors que les oiseaux jouent un rôle de sentinelles de la santé des écosystèmes, le parc de Cerisy est devenu en 2024 un REFUGE NATURE du Groupe Ornithologique Normand (GONm). L'ornithologue Jean Collette met en place sur une année un projet AVIFAUNE, apport essentiel à une approche raisonnée de la biodiversité. Sur la base des inventaires produits, Il sera possible d'expérimenter certaines actions à fonction pédagogique avec des partenaires locaux.
Le FOYER 2025 entend restaurer les dimensions sensibles du parc par une poétique de la biodiversité des oiseaux. Pour ce faire, on pourra réaliser divers Portraits sonores du parc.
La poétesse Armelle Chitrit a bénéficié d'une résidence d'écriture à Cerisy au cours de la saison 2025 grâce au soutien de la DRAC de Normandie, de la Région Normandie et du CNL au titre du "FADEL Normandie". Cette résidence avait pour principal objectif d'écrire une adaptation de La Conférence des oiseaux, conte persan du poète soufi Farid al-Din Attar (1177). La poétesse a fait des lectures aux premiers colloques de mai et juin (Les métamorphoses du paysage, La gastronomie…) et a saisi l'occasion d'enregistrer des chants d'oiseaux dans les différents espaces du parc de Cerisy, que Jean-Noël Rieffel a bien voulu identifier.
Pendant le Foyer, Armelle Chitrit a réalisé deux performances l'une, au colloque Jean COCTEAU sur Le Mystère de Jean l'Oiseleur illustré par des linogravures de Fanny Van Exaerde, un accompagnement musical au gupin par Lin Chen et de la danse par Téva Lauti ; l'autre, pendant le colloque Habib TENGOUR, a offert une première esquisse de la Conférence des oiseaux avec la marionnettiste Karina Cherès-Kolb et la participation de divers résidents au Foyer. Cette intervention a été reprise dans diverses situations, d'abord avec des publics manchois, puis, à Paris, le 25 octobre au théâtre du Nord-Ouest, avec l'accompagnement musical de Jean-Jacques Lemêtre.
LISTE DES PARTICIPANTS AU FOYER 2025
La sixième édition du FOYER s'est tenue du 4 au 19 août parallèlement aux deux colloques Jean Cocteau, le déniaisement des lettres et des arts et Avec Habib Tengour, penser les espaces littéraires et anthropologiques. Cette édition a rencontré un vif succès grâce à la formation rapide d'un collectif particulièrement créatif formé d'une vingtaine de résidents. Pour la deuxième année, 4 doctorants (dont 3 doctorantes) en fin de thèse ont bénéficié de bourses offertes par France Universités (voir rapports ci-dessus) et deux autres personnes ont été prises en charge par leur institution d'origine (l'INRAe). À côté du "génie du lieu", les talents et la diversité des résidents (artistes, chercheurs, écrivains, enseignants, universitaires…), parfois venus de très loin, ont constitué l'une des grandes forces de cette édition centrée pour la deuxième année sur la thématique "LIRE AVEC LES OISEAUX (2)".
PRÉPARATION DU PARCOURS SONORE
S'appuyant sur l'inventaire mensuel établi par Jean Collette dans le cadre du projet AVIFAUNE, réalisé sur le parc du château de Cerisy (reconnu REFUGE NATURE en 2024), le Foyer 2025 avait pour objectif sur la base d'une approche raisonnée de la biodiversité, de concevoir des parcours sonores des oiseaux du parc.
En mai et juin, la poétesse Armelle Chitrit en résidence d'écriture, a procédé à des enregistrements d'oiseaux dans différents espaces du parc. Jean-Noël Rieffel (écrivain, directeur de l'OFB Centre Val de Loire) a eu la gentillesse d'identifier les espèces.
Pour initier le parcours, Christine Bachelez, sur la base des explications de Jean Collette, a réalisé une cartographie des oiseaux par habitat (Autour des bâtiments, le bocage à buissons, l'étang, le vallon du Rabec, le bosquet de l'orangerie, le bois de la Roque, le jardin potager…) en associant à chaque biotope les noms des espèces, leurs habitudes de vie et les QR Codes permettant d'accéder à leurs chants.
À la suite d'une visio-conférence à la mi-juillet, Jean Collette a conçu un premier cheminement reliant Espèces et Habitats. Il a donné lieu le 7 août, de 17h à 19h, à une promenade commentée par l'ornithologue offrant aux participants un précieux temps d'observation et d'arpentage dans la nature.
En fin de journée, les 8 et 10 août, l'équipe du Foyer réunie dans le hall de l'Orangerie, a poursuivi la réflexion dans un esprit résolument collaboratif, imaginant les différentes propositions artistiques, scientifiques et pédagogiques destinées à nourrir le futur parcours. Le 11 août, après une promenade ornithologique à Hambye à la pépinière de Serge Mouhedin, Paule Brajkovic a animé un atelier d'écriture intitulé "Correspondances".
LE PARCOURS SONORE ET SES STATIONS
Dans la continuité de ce travail préparatoire, et une fois défini un programme d'activités (nom, concepteurs, lieu, durée…), un parcours sonore conçu comme une partition vivante a été expérimenté, le 15 août, en diverses stations. Une captation intégrale a été réalisée.
Le parcours s'est ouvert en descendant vers l'étang, face au Platane d'Orient, arbre remarquable de la Manche : Jacqueline Persini y a prononcé un poème-invocation.
La marche s'est poursuivie sur la terrasse Nord, sous les tilleuls, à proximité et à côté du "Point d'exclamation mésologique", sculpture de Didier Rousseau-Navarre réalisée en hommage à Augustin Berque lors du colloque La mésologie, un autre paradigme pour l'anthropocène ? (Cerisy, 2017). Là, Paule Brajkovic a lu La poésie d'un oiseau, une méditation sur mémoire, perte et attention, tandis qu'Alice Pintiaux a décrit un assemblage poétique sur la mort d'un pigeon suite à une altercation avec un congénère au pied du grand mur.
Sur la façade sud du château, au pied du pigeonnier, Élodie Chaillou et Adrien Duval ont rejoué l'itinéraire d'un pigeon-voyageur de Cerisy à Paris, rappel sensible que l'oiseau fut aussi outil technique, messager politique et protagoniste de nos communications.
La présentation des Oiseaux d'hier et de demain s'est déroulée en deux temps : d'abord, dans le Bosquet de l'Orangerie, où Giuseppe Gavazza et le collectif de l'Électrornithologie (Lin Chen, Sylvain Denoux, Adrien Duval et Alice Hennetier), ont imaginé des "voix électriques", oiseaux fictifs aux chants synthétiques, à la fois scientifiques et spéculatifs, comme si la nature cherchait à inventer un futur sonore face aux fragilités du vivant. Une déambulation guidée a permis l'écoute de onze de ces oiseaux imaginaires, accompagnée de fiches explicatives.
Ensuite, dans la Serre du potager, Nicolas Tixier a montré une installation visuelle (avec le concours de Sylvain, Adrien, Lin et Alice), présentant cinq espèces vulnérables sélectionnées avec l'expertise de Jean Collette : martinet noir, hirondelle rustique, tourterelle des bois, bécassine des marais, linotte mélodieuse, accompagnés de l'ombre attendue d'une cigogne noire. Cette installation faisait écho à l'œuvre Des nuées, espèces menacées (2022) de Marianne Villière, montrant comment l'art peut renforcer notre capacité à percevoir, nommer et protéger le vivant. Pour sa part, Sylvain Denoux a construit le programme d'un jeu permettant de retrouver les divers oiseaux, selon leur espèce migratrice, leur habitat et leur culture.
Enfin, une Schubertiade pour les oiseaux (Alice, Adrien, Lin, Isé), mêlant voix humaines, instruments et chants enregistrés, et la lecture d'un extrait de l'introduction d'Une pluie d'oiseaux (Marielle Macé, Corti, 2022).
Pour finaliser le parcours sonore, déjà complété par des commentaires de Jean Collette, il sera nécessaire d'y intégrer les chants enregistrés en mai/juin par Armelle et aimablement identifiés par Jean-Noël. À partir de la carte réalisée par le C|A.U.E. de la Manche en 2022, Élise Simon a tracé le cheminement final.
AUTRES ACTIVITÉS COLLECTIVES DU FOYER LIÉES AUX OISEAUX OU NON
De nombreuses autres initiatives ont émergé au fil des rencontres. La musique, non prévue initialement comme axe central, a joué un rôle essentiel grâce aux instruments présents (gupin de Lin, viole de gambe d'Alice…) et aux voix de Sylvain et Giuseppe. Deux soirées musicales ont apporté joie et apaisement aux participants : le 10 août, au salon de boiserie, avec gupin, chant chinois et italien ; le 17 août, dans la bibliothèque, avec le colloque Tengour, réunissant de nouveau Lin, Sylvain, Giuseppe, Alice, avec le jeune Louis Tixier…
Parmi les autres contributions :
- Une invitation d'Élodie Chaillou à prendre le crayon et à s'emparer des images proposées, afin de révéler la poésie d'images de cerveaux d'oiseaux issues de la neuroimagerie cellulaire ou de l'imagerie par résonance magnétique, avec pour consignes : Retrouver l'enfant en soi, Libérer l'imagination, Jouer avec un crayon, Dessiner, gribouiller dans la joie ;
- Un jeu d'observation proposé Claire Sulmont-Rossé sur la recherche des oiseaux de Cerisy qui se cachent dans les détails ;
- Une collecte d'expressions, dictons et noms d'oiseaux, entreprise par Stéphanie Peel et Lyse Vancampenhoudt, qui nous ont rejoint la seconde semaine du Foyer ;
- Un atelier de co-développement animé par Élodie Chaillou ;
- Une séance d'improvisation orchestrée par Adrien Duval autour des travaux des résidents ;
- Une projection de films d'Ysé Sorel (Déluge mineur et Homo sacer) ;
- La performance Rêves gelés de Giuseppe Gavazza dans le Bosquet de l'Orangerie.
PERSPECTIVES
De cette expérience collective naîtra un Carnet d'oiseaux 2, consacré spécifiquement au parcours sonore : document réunissant cartographies, QR Codes, propositions sonores ou visuelles, textes, photographies et jeux — trace sensible, outil pédagogique, invitation à l'écoute.
Ce travail constituera aussi la base de futures visites pédagogiques et artistiques du parc, destinées aux scolaires, visiteurs et publics des journées des jardins ou du patrimoine. Certaines propositions ludiques pourraient être testées sous la forme d'audio-guides, de parcours commentés ou d'ateliers participatifs.
Le Foyer 2025 aura ainsi fait de Cerisy un lieu où apprendre, c'est écouter ; où marcher, c'est lire les vivants ; où la science éclaire, l'art relie, et l'attention au vivant engage.
