Programme 2023 : un des colloques

Programme complet


L'OULIPO : GÉNÉRATIONS


DU LUNDI 24 JUILLET (19 H) AU DIMANCHE 30 JUILLET (14 H) 2023

[ colloque de 6 jours ]



PRÉSENTATION VIDÉO :


DIRECTION :

Marc LAPPRAND, Dominique RAYMOND, Christophe REIG, Alain SCHAFFNER


ARGUMENT :

Conçu au château de Cerisy en 1960 lors de la décade consacrée à Raymond Queneau, l'OuLiPo (Ouvroir de Littérature Potentielle) a depuis tracé un chemin original et durable dans le monde littéraire français et international. D'abord volontairement confidentiel, ce groupe disparate d'érudits, un temps issu et rattaché au Collège de 'Pataphysique, a progressivement agrégé autour de ses membres fondateurs des écrivains internationalement reconnus (G. Perec, J. Roubaud, I. Calvino, H. Mathews…). Logiquement, l'Oulipo s'est ensuite ouvert, sous la houlette de N. Arnaud, P. Fournel et M. Bénabou à des démarches plus exotériques caractérisées par une volonté affirmée de rencontre avec un public élargi.

Compte tenu de sa longévité, dans un paysage contemporain marqué par la disparition des groupes et des courants littéraires, l'Ouvroir, aujourd'hui fringant sexagénaire, fait donc figure d'exception. Sur les lieux mêmes où il naquit, ce colloque propose d'établir un bilan critique de ses permanences et de ses métamorphoses, de prendre acte de son unité et sa diversité par-delà les générations. Avec des interventions de membres de l'OULIPO et de contributeurs universitaires de plusieurs pays (Canada, France, Espagne, États-Unis, Italie, Japon), le colloque sera ouvert à toute personne intéressée par les sujets traités.


MOTS-CLÉS :

Calvino (Italo), Collège de 'Pataphysique, Décentrement, Écritures à contraintes, Érudition, Esthétique, Hasard, Intertextualité, Langue, Machine, Perec (Georges), Poésie, Queneau (Raymond), Queval (Jean)


CALENDRIER DÉFINITIF :

Lundi 24 juillet
Après-midi
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Mardi 25 juillet
Matin
Modérateur : Christophe REIG
Marc LAPPRAND : La notion de décentrement à l'Oulipo
Peter CONSENSTEIN : De la poésie générative à la poésie générée

Après-midi
Modérateur : Peter CONSENSTEIN
Hermes SALCEDA : Les représentations de la langue à l'Oulipo
Éric BEAUMATIN : La place de la versification (donc de la langue) dans le périmètre définitionnel de la contrainte oulipienne
Robert RAPILLY : Présentation de Pirouésie - Festival de poésie à Pirou, Cotentin


Mercredi 26 juillet
Matin
Modérateur : Marc LAPPRAND
Shuichiro SHIOTSUKA : Techniques oulipiennes et enjeu existentiel : le cas du Tramway de Claude Simon
Christophe REIG : Clinaménique ou climatérique ? Le romanesque oulipien contemporain

Après-midi
Modérateur : Hermes SALCEDA
Maxime DECOUT : Enquêtes, impostures et complots à l'Oulipo
Yunjoo HWANG : L'Anomalie, un roman oulipien 2.0 ? Les aspects oulipiens et l'idée du potentiel dans L'Anomalie

Géométrie, poésie, des contraintes pour la prose, animée par Michèle AUDIN


Jeudi 27 juillet
Matin
Modératrice : Dominique RAYMOND
Dominique MONCOND'HUY : Se dire à / par l'Oulipo ? Réflexions sur le discours de soi au fil des décennies oulipiennes
Michele COSTAGLIOLA D'ABELE : Italo Calvino oulipien : une histoire de destins croisés

Après-midi
"HORS LES MURS" — À L'IMEC (ABBAYE D'ARDENNE DE CAEN)
Redécouvrir l'œuvre de Jean Queval écrivain, traducteur et critique de cinéma, parmi les membres fondateurs de l'OuLiPo :
15h: Intervention d'Axel QUEVAL et lectures de textes
15h40: Présentation de pièces d'archives du fonds Jean Queval & Visite de l'abbaye d'Ardenne [en deux groupes]
17h: Goûter & Visite optionnelle de l'exposition de Georges Didi-Huberman : Tables de montage
18h: Retour à Cerisy


Vendredi 28 juillet
Matin
Modérateur : Dominique MONCOND'HUY
Christelle REGGIANI : L'Oulipo et le hasard [enregistrement audio en ligne sur Canal U, chaîne La forge numérique | MRSH de l'université de Caen Normandie]
Daniela TONONI : Formes de l'intertextualité dans l'écriture oulipienne : le laboratoire de Raymond Queneau

Après-midi
Modératrice : Caroline LEBREC
Alison JAMES : Générativités oulipiennes
Camille BLOOMFIELD : Clémentine Mélois : du livre aux réseaux sociaux, une pratique plurimédiale de la création

Tentative d'épuisement de la ville de Barcelone en dix places, animée par Pablo MARTÍN SÁNCHEZ

Soirée | En commun avec le colloque en parallèle : Michel Chaillou, poète de l'extrême-contemporain ?
Lecture théâtralisée des Entretiens d'Étretat de Michel Chaillou et Jacques Roubaud, par Valérie AUBERT et Samir SIAD, avec le concours de Cédric ALTADILL


Samedi 29 juillet
Matin
Modératrice : Alison JAMES
Dominique RAYMOND : Sa Luminescence, Line Mc Murray : entretien et artefacts
Caroline LEBREC : Une trilogie du queer dans l'œuvre d'Anne Garréta ?

Après-midi
Modératrice : Christelle REGGIANI
Margaux COQUELLE-ROËHM : Espace graphique et générations oulipiennes (Roubaud, Perec, Forte…)
Xiaoxuan LYU : Michèle Métail et la "Carte de la Sphère Armillaire"

Créations, animée par Bernardo SCHIAVETTA

Soirée
L'Oulipo et la machine. Toi et l'algo, animée par Valérie BEAUDOUIN
L'Oulipo et l'image, animée par Étienne LÉCROART


Dimanche 30 juillet
Matin
Rapport d'étonnement, par Cindy GERVOLINO

Discussion générale et conclusions

Après-midi
DÉPARTS


RÉSUMÉS & BIO-BIBLIOGRAPHIES :

Marc LAPPRAND : La notion de décentrement à l'Oulipo
L'on sait le rôle de la contrainte dans l'élaboration de créations oulipiennes. L'on sait également la valeur prépondérante accordée à la potentialité appliquée à des textes existants ou à venir. Ce sont les deux moteurs de la machine oulipienne. Jacques Jouet a proposé lors d'un colloque le 1er avril 2022 d'illustrer sa volonté de se mettre dès lors à écrire ses poèmes quotidiens en allemand comme une forme de décentrement. Cette notion peut-elle s'appliquer plus généralement à l'Oulipo ?

Marc Lapprand est professeur titulaire en lettres modernes au Département de français de l'université de Victoria (C.-B.). Il a dirigé l'édition des Œuvres romanesques complètes de Boris Vian à la Bibliothèque de la Pléiade (2 vol., Gallimard, 2010). Il est également un spécialiste reconnu de L'Oulipo (Pouquoi l'Oulipo ?, Presses de l'université Laval, 2020). Ses recherches récentes ont porté également sur le darwinisme littéraire et l'approche bioculturelle des récits de fiction.

Dominique RAYMOND : Sa Luminescence, Line Mc Murray : entretien et artefacts
Le parcours de Line Mc Murray, Sa Luminescence à la tête de l'Académie québécoise de 'Pataphysique de 1989 à 2019, est jalonné de rencontres déterminantes : correspondance avec Ionesco et Le Lionnais, relations privilégiées avec plusieurs oulipiens, oupeinpiens et pataphysiciens, tels Aline Gagnaire, Thieri Foulc, Jacques Roubaud, Brunella Eruli, Noël Arnaud, Enrico Baj, André Blavier, Paul Fournel, Jacques Carelman, Marcel Bénabou, etc. Lors de cette présentation, nous diffuserons un entretien mené pour l'occasion et présenterons une série de photos et autres artefacts qui illustrent l'important travail de celle qui a su distiller, au Québec, l'esprit imaginatif de ces artistes.

Dominique Raymond est professeure associée au Département de mathématiques et d'informatique et chargée de cours au Département de lettres et communication sociale de l'université du Québec à Trois-Rivières. Ses recherches portent sur la contrainte littéraire à l'Oulipo et dans la littérature québécoise, la math-fiction, le numérique et la figure fractale. Elle a entre autres publié aux Presses de l'université de Montréal en 2021 Échafaudages, squelettes et patrons de couturières. Essai sur la littérature à contraintes au Québec, lauréat du prix Gabrielle-Roy.

Christophe REIG : Clinaménique ou climatérique ? Le romanesque oulipien contemporain
Depuis quelques années, l'on entend çà et là évoquer un Oulipo devenu allégé, négligeant les formes strictes auxquelles, par exemple, La Disparition ou davantage encore La Vie mode d'emploi, souvent considéré comme le chef-d'œuvre et l'hypotexte majeur des romans oulipiens, nous avait habitués. A priori, les dernières parutions les plus en vue semblent effectivement avoir délaissé les "cahiers des charges" rigoureux, les contraintes "dures", les translations de formules mathématiques ou poétiques, les échafaudages marqués ou masqués (liste non exhaustives).
Toutefois, l'affirmation selon laquelle les prosateurs issus des rangs oulipiens auraient définitivement relégué les inventions formelles au sein de leurs romans semble quelque peu excessive. D'une part parce que la contrainte n'est évidemment pas la seule caractéristique des récits oulipiens. D'autre part, parce que bien qu'apparemment émoussées, moins novatrices, un certain nombre de caractéristiques formelles propres à l'Oulipo perdurent, peut-être davantage dissimulées sous un nappé romanesque désormais porté au premier plan. Or ce romanesque n'offre-t-il pas finalement la meilleure des réponses aux reproches de textualisme ou de formalisme des contempteurs de l'Oulipo ? Outre cela, nombre de marqueurs oulipiens dans ces récits (intertextualité restreinte, rimes de personnages et de situation, transfictions, successions de focalisation) ne semblent pas — en dépit des apparences — avoir complètement reflué et profitent à des récits dont on conviendra qu'ils semblent plus accessibles et plus personnels mais toujours aussi réflexifs.
En nous appuyant principalement sur L'Anomalie (2020) d'Hervé Le Tellier mais aussi en parcourant les opus successifs de la quadrilogie de Paul Fournel — La Liseuse (2011), Jason Murphy (2013), Jeune-Vieille (2021) et Le Livre de Gabert (2023) — nous essaierons de comprendre les configurations de ces récents récits poursuivent par d'autres voies l'aventure oulipienne commencée il y a plus de soixante ans désormais.

Christophe Reig est Maître de conférences en littérature française (XX-XXIe) à l'UPVD / CRESEM et associé à l'UMR Thalim (Sorbonne Nouvelle, CNRS/ENS). Il a, entre autres, consacré nombre de travaux à l'OuLiPo et ses membres éminents (M. Bénabou, P. Fournel, J. Jouet, H. Le Tellier, H. Mathews, G. Perec, Jacques Roubaud, liste non exhaustive). Dans ce domaine, il a récemment publié – avec la complicité de Marc Lapprand – Noël Arnaud, Chef d'orchestre de l'Oulipo, Paris, Champion (2018) et Jacques Bens. Mémoires d'un "vieux crocodile" – Correspondance (1952-2001), Paris, Champion (2022).


Éric BEAUMATIN : La place de la versification (donc de la langue) dans le périmètre définitionnel de la contrainte oulipienne
Depuis les premier et second Manifestes signés de François Le Lionnais (1962 puis 1973), la "versification générale" apparaît au nombre des "contraintes" dont la tradition se serait accommodée : elle ne demanderait qu'à être un peu bousculée dans ses potentialités pour enrichir la création ("[…] le [merveilleux] vers de 13 pieds au lieu de l'alexandrin […]"). À rebours de cette position, l'enseignement du métricien Jacques Roubaud ne considère pas la versification (traditionnelle en tout cas) comme relevant de la "contrainte" au sens oulipien du terme. Mais un débat sur ce point n'a jamais ouvertement eu lieu, alors qu'il mériterait une formulation explicite dans des termes susceptibles de mettre en lumière ce qui, en théorie de la littérature potentielle et de la contrainte, est vraisemblablement en jeu, à savoir la langue et son statut. On passera notamment en revue les textes théoriques et nomenclatures endo-oulipiennes pertinentes (Queneleiev, TOLLE etc.) pour proposer d'entrer dans cette question.

Camille BLOOMFIELD : Clémentine Mélois : du livre aux réseaux sociaux, une pratique plurimédiale de la création
Clémentine Mélois, artiste-plasticienne contemporaine et écrivaine, semble avoir fait de l'exploration des chemins de traverse sa ligne directrice, et de la plurimédialité une caractéristique centrale de son travail. Formée aux Beaux-Arts de Paris et cooptée en 2017 à l'Oulipo, elle s'est d'abord spécialisée dans le livre d'artiste, avant de réaliser sa première œuvre d'envergure : la collection des Cent titres, ensemble de détournements par le titre, la couverture ou le nom de l'auteur, de cent classiques de la littérature mondiale. Œuvre numérique avant tout ou livre d'artiste remédiatisé ? Celle qui est aussi autrice d'essais, de romans-photo, d'installations littéraires hors du livre, ou encore d'objets littéraires et de tableaux détournés, gagne à être étudiée sous l'angle de la plurimédialité et des études culturelles, à l'aune de de ce que Magali Nachtergael a nommé "le devenir-image de la littérature". Cela permettra de voir comment Clémentine Mélois renouvelle radicalement les pratiques et les usages de l'Oulipo, tout en s'inscrivant dans un héritage fièrement revendiqué, en un geste caractéristique de la jeune génération d'Oulipiens.

Maîtresse de conférences à l'université Paris Cité, Camille Bloomfield est l'autrice d'une monographie sur l'Oulipo, Raconter l'Oulipo : histoire et sociologie d'un groupe. 1960-1990 (Honoré Champion, 2017), et de nombreux articles portant notamment sur la traduction et le multilinguisme, le rapport aux machines, l'archive oulipienne, l'écriture collaborative mais aussi Jacques Jouet, Michèle Métail, Jacques Roubaud ou Paul Fournel…

Margaux COQUELLE-ROËHM : Espace graphique et générations oulipiennes (Roubaud, Perec, Forte…)
Dans le prolongement de ma thèse consacrée à la question "l'espace du poème" chez Jacques Roubaud, j'aimerais examiner la manière dont quelques oulipiens (notamment Roubaud, Perec, Forte…) se saisissent diversement de la question de l'espace graphique – celui du poème, du texte ou du livre. J'aimerais approfondir l'idée que des phénomènes de sociabilité lettrée interne à l'Oulipo s'ancrent graphiquement, en particulier dans le duo Perec / Roubaud du début des années 70 (Trente et un au cube / W / Espèces d'espaces).

Margaux Coquelle-Roëhm est professeur agrégée de Lettres Modernes et ATER en littérature et langue française à l'université de Poitiers. Elle a soutenu le 13 décembre 2022 une thèse intitulée "L'espace du poème chez Jacques Roubaud : mouvance, mémoire, méditation", portant sur l'ensemble de l'œuvre du poète. Plus largement, ses recherches portent sur la poésie contemporaine et en particulier l'Oulipo, l'histoire des formes, mais aussi sur les questions de matérialité textuelle et d'intermédialité.
Publications
"Contre la poésie, parti pris de la forme", Formes poétiques contemporaine, n°22, 2022, p. 41-61.
"Formes, formats, espaces : du sonnet et du tanka chez Jacques Roubaud", Interfaces. Image Texte Language, n°45, 2021 [en ligne].
""Moins qu'un tanka moins / Qu'un haïku / Densité mémoire" : les tridents de Jacques Roubaud", in M. Detrie et D. Chipot (dir.), Fécondité du haïku dans la création contemporaine, Paris, Pippa, 2020, p. 35-46.
"Entretien avec Jacques Roubaud", Place de la Sorbonne, n°10, 2020, p. 13‑30.

Michele COSTAGLIOLA D'ABELE : Italo Calvino oulipien : une histoire de destins croisés
La participation d'Italo Calvino à l'Oulipo représente une phase de son activité littéraire souvent négligée, voire méprisée, surtout par la critique italienne qui, à maintes reprises, accuse l'écrivain de "désengagement" ou de "vacance morale". Sa confrontation avec les modèles logiques et mathématiques de l'Oulipo, doit cependant être lue comme une expérience à travers laquelle l'auteur essaie de mettre de l'ordre, par le biais d'une approche "systématique et scientifique", dans sa profonde "agoraphobie intellectuelle". Nous nous proposons de synthétiser les rapports qu'il a entretenus avec l'Oulipo en organisant notre propos autour de trois noyaux thématiques : 1) l'adhésion d'Italo Calvino au projet oulipien que nous étudierons en termes de participation aux activités du groupe et à travers l'analyse de ses réflexions critiques ; 2) la production littéraire de l'auteur (romans et textes brefs) présentant une fidélité aux principes de l'esthétique oulipienne que nous analyserons à partir d'une perspective oulipocritique ; 3) son rôle de relais idéal entre l'Oulipo et la culture italienne.

Michele Costagliola d'Abele est enseignant-chercheur en littérature française à l'Università di Napoli L'Orientale. Après une thèse en co-tutelle (Università di Napoli L'Orientale / Université Paris Ouest La Défense), il a reçu une bourse d'excellence de la Confédération Helvétique pour un post-doc en linguistique pragmatique au Département de Linguistique de l'université de Genève, où il a été aussi chargé d'enseignement. Ses recherches portent notamment sur la littérature française contemporaine (Oulipo, Perec, Queneau, Garréta, Pancrazi) et sur l'analyse stylistique et pragmatique du texte littéraire. Il est l'auteur, entre autres, du volume L'Oulipo e Italo Calvino paru en 2014 chez Peter Lang.

Maxime DECOUT : Enquêtes, impostures et complots à l'Oulipo
L'Oulipo a manifesté un intérêt peu commun pour toutes les formes du roman policier et de l'imposture, comme dans Si par une nuit d'hiver un voyageur, Un cabinet d'amateur, Ma vie dans la CIA, « 53 jours », la trilogie d'Hortense, Le Voleur de nostalgie, Avant le polar, Attends voir, Le Voyage d'hiver et ses suites. Cette passion pour les fraudes, les manigances et les enquêtes va parfois jusqu'à inventer des investigations et des complots dont l'outil principal, voire la cible, sont des fictions. Ce déplacement d'accent du réel-dans-la-fiction vers la fiction-dans-la-fiction tend à se saisir du polar pour incriminer la littérature dans toute une série de supercheries, parfois de meurtres, et donne naissance à de véritables "enquêtes textuelles". Ces œuvres mettent ainsi à mal nos rêves de maîtrise sur le sens et le texte, fragilisent nos assurances quant à la vérité et au mensonge, et nous invitent à mesurer la fertilité d'une lecture proprement paranoïaque.

Maxime Decout est professeur à l'université de la Sorbonne et membre junior de l'IUF. Il a notamment participé à la publication des œuvres de Perec dans la Bibliothèque de la Pléiade (2017), rédigé l'Album Romain Gary (Bibliothèque de la Pléiade) et publié, aux Éditions de Minuit, quatre essais qui interrogent les rapports entre littérature, authenticité, mensonge et interprétation : En toute mauvaise foi (2015), Qui a peur de l'imitation ? (2017), Pouvoirs de l'imposture (2018) et Éloge du mauvais lecteur (2021).

Alison JAMES : Générativités oulipiennes
Né pendant l'apogée de la cybernétique et de la linguistique générative, l'Ouvroir de littérature potentielle prend acte des nouvelles découvertes scientifiques et technologiques tout en exprimant des hésitations, voire des inquiétudes persistantes à l'égard de leurs applications littéraires. Nous tracerons l'évolution au sein du groupe d'une théorisation et d'une mise en pratique de la générativité oulipienne, des Cent mille milliards de poèmes de Queneau, cette "machine à fabriquer des poèmes", aux expérimentations combinatoires de l'ALAMO, en passant par la "Production automatique de littérature française" (PALF) de Georges Perec et Marcel Bénabou. Si la notion de potentialité paraît d'emblée axée sur une conception de la générativité, le discours collectif du groupe est marqué par une forte méfiance à l'égard d'un "automatisme" teinté de surréalisme, ainsi que par la revendication d'une écriture artisanale plutôt que machinale. Le projet oulipien nourrit néanmoins de nombreuses réflexions et recherches contemporaines en matière de générativité computationnelle. Aujourd'hui, alors que les réseaux neuronaux acquièrent une nouvelle puissance de modélisation et de génération du langage et menacent de transformer notre relation à l'écrit, que pouvons-nous apprendre de l'Oulipo ?

Professeure à l'université de Chicago, Alison James est notamment l'auteure de Constraining Chance : Georges Perec and the Oulipo (Northwestern University Press, 2009), et de The Documentary Imagination in Twentieth-Century French Literature : Writing with Facts (Oxford University Press, 2020). Elle a également dirigé ou co-dirigé des ouvrages collectifs et des numéros de revue sur les formalismes littéraires, l'écriture non-fictionnelle, les littératures de terrain et les écritures contemporaines du quotidien.

Dominique MONCOND'HUY : Se dire à / par l'Oulipo ? Réflexions sur le discours de soi au fil des décennies oulipiennes
Né de la volonté d'explorer la potentialité, conçu par ailleurs contre le surréalisme, grandi enfin dans le contexte du structuralisme et de "la mort de l'auteur", l'Oulipo a longtemps été perçu comme une entreprise où l'expression de soi n'avait peut-être pas sa place, ou du moins n'intervenait que de manière périphérique ou subreptice. Les générations successives d'Oulipiens ont prouvé qu'il n'en était rien — et le projet oulipien, souvent tenu pour (trop) formaliste, mathématique ou ludique (c'est selon…) aura peut-être été aussi le truchement par lequel des écrivains choisirent de se faire entendre, malgré tout.

Professeur de littérature française à l'université de Poitiers, Dominique Moncond'huy s'est beaucoup intéressé à l'œuvre de Roubaud, mais aussi à celles de Perec, Jacques Jouet (La Licorne, 2015, n°118, avec M. Lapprand) ou Ian Monk. Il a co-piloté un volume sur la morale élémentaire (La Licorne, 2007, n°81) et contribué à l'Oulipo mode d'emploi (Honoré Champion, 2016) et à l'ANR DIFDEPO.

Christelle REGGIANI : L'Oulipo et le hasard
Historiquement associé au surréalisme, le hasard a fait à l'Oulipo l'objet d'un rejet radical, maintes fois répété : "Nous lançons un défi au hasard" (Claude Berge) ; "La structure doit être cohérente. […] La structure a pour effet d'endiguer le hasard" (Jacques Duchateau)… La mathématisation de l'invention littéraire qui fait le propre de l'Ouvroir de littérature potentielle sert ainsi un fantasme de maîtrise — alors que rien, au fond, ne l'y prédisposait, au sens où le recours aux mathématiques pouvait aussi bien (et tout au contraire) conduire à mettre l'accent sur le probable, l'aléatoire, l'incertain… Or, les auteurs de l'Oulipo n'en ont pas moins développé une réflexion sur le contingent, voire l'aléatoire — outre le travail sur la génération automatique (informatique) de textes — qui a notamment pris, dans le cas de Perec, la consistance d'une véritable théorisation, via l'emprunt au Collège de Pataphysique de l'antique notion de clinamen. On se propose donc de partir de cette tension pour interroger les enjeux et les significations des usages, théoriques et poétiques, du hasard qui ont été ceux de l'Ouvroir de littérature potentielle depuis la création du groupe en 1960.

Professeure de stylistique française à la faculté des lettres de Sorbonne Université, Christelle Reggiani a notamment publié : Rhétoriques de la contrainte. Georges Perec, l'Oulipo, Saint-Pierre-du-Mont, Éditions InterUniversitaires, 1999 (rééd. Eurédit, 2013) ; Poétiques oulipiennes : la contrainte, le style, l'histoire, Genève, Droz, 2014 ; Perec et le cinéma, Paris, Nouvelles Éditions Place, 2021. Elle a également dirigé l'édition des Œuvres de Georges Perec dans la "Bibliothèque de la Pléiade" des éditions Gallimard (2017).

Hermes SALCEDA : Les représentations de la langue à l'Oulipo
L'Oulipo s'est proposé notamment d'explorer les possibles de la langue, pourtant il n'existe pas à proprement parler une théorie oulipienne de la langue (C. Reggiani). Il s'agira d'étudier les rapports parfois paradoxaux de l'Oulipo à la langue autant à travers les écrits théoriques du groupe, qu'à travers certaines œuvres qui impliquent une prise de position par rapport à la question de la langue. Quel est cet au-delà de la linguistique évoqué par Queneau où prétend se situer l'Oulipo ? Associée à la question de la langue se trouve celle de l'écriture dont la position est aussi difficile à préciser.

Hermes Salceda s'occupe essentiellement des textes de Raymond Roussel et de Georges Perec en tant que traducteur et en tant que critique. Comme traducteur, il s'efforce de transposer en espagnol la complexité textuelle des textes contraints en respectant leurs règles d'écriture. Ses travaux récents sont Clés pour La Disparition (2018) et Roussel-Dalí (2021). Il dirige la revue Raymond Roussel chez Classiques Garnier.

Shuichiro SHIOTSUKA : Techniques oulipiennes et enjeu existentiel : le cas du Tramway de Claude Simon
Dans notre communication, nous voudrions faire la comparaison entre Le Tramway de Claude Simon et les deux œuvres de Georges Perec (W ou le souvenir d'enfance et La Disparition), afin qu'une pratique effectuée en dehors de l'Oulipo jette une nouvelle lumière sur les artifices littéraires. Nous nous donnons deux buts dans cette comparaison : d'une part, elle contribue à montrer que certains artifices peuvent avoir une charge existentielle, et à réfuter la critique qui accuse l'Oulipo de gratuité ludique. D'autre part, elle sert à constater que les possibilités oulipiennes et les activités d'écrivains extérieurs au groupe peuvent converger vers le même effet. Nous espérons par-là que les études oulipiennes s'assoupliront pour devenir plus ouvertes et plus dégagées.

Shuichiro Shiotsuka est professeur à l'université de Tokyo (Japon), auteur de deux ouvrages : Les Recherches de Raymond Queneau sur les fous littéraires (Eurédit, 2003) et Georges Perec : contrainte et enjeu existentiel (en japonais, 2017). Il est également traducteur en japonais de la littérature française du XXe siècle (notamment La Disparition et Les Enfants du limon).

Daniela TONONI : Formes de l'intertextualité dans l'écriture oulipienne : le laboratoire de Raymond Queneau
Dans l'œuvre oulipienne l'intertextualité ne se réduit pas à la seule transgression, à la simple imitation ou à l'interprétation de l'ensemble des textes qui nourrissent l'œuvre et dont la présence est plus au moins explicite. Dans les créations sous contrainte l'intégration d'autres textes nourrit la réflexion théorique qui précède la création et, en même temps, détermine de spécifiques configurations textuelles élaborées pendant la fabrication du texte. Suivant la perspective abordée par Kristeva et Barthes, notre propos n'est pas seulement de réfléchir sur le rapport entre intertextualité et texte oulipien mais aussi d'explorer, à partir de notes préparatoires et d'autres documents avant-textuels de Raymond Queneau, le processus d'élaboration du réseau intertextuel de l'œuvre sous contrainte.

Daniela Tononi est maître de conférences en Littérature Française à l'université de Palerme. Elle est membre du Comité directeur du Centre de Recherche Argo et a dirigé le projet Textual Genetics and chaotic system. A new approach to the writing process. Spécialiste de l'Oulipo, de Perec et de Queneau, elle a consacré plusieurs articles à l'écriture autobiographique de Perec, aux manuscrits de Raymond Queneau (GénétiQueneau, UGA, 2019), aux rapports entre écriture, mémoire et témoignage. Membre de l'équipe Autobiographie et Correspondances de l'ITEM, elle a codirigé plusieurs colloques et plusieurs ouvrages collectifs (Génétique textuelle : approches croisées et études de cas, avec F. Pellegrini, PUB, avril 2023).


Géométrie, poésie, des contraintes pour la prose, animée par Michèle AUDIN
Mathématicienne spécialiste de géométrie, Michèle Audin a imaginé des contraintes littéraires fondées sur des figures de géométrie. Simultanément, elle a utilisé des formes poétiques pour écrire des textes en prose. Ce sont ces deux aspects qu'elle entend présenter, dont la forme s'inspirera du contenu, comme il se doit.

Michèle Audin, mathématicienne et écrivaine, est membre de l'Oulipo depuis 2009. Outre ses articles et livres de recherche en mathématiques, elle a écrit plusieurs romans (Gallimard, collection "L'Arbalète"), dont les plus récents sont Comme une rivière bleue (2017), Oublier Clémence (2018), Josée Meunier 19, rue des Juifs (2021) et Paris, boulevard Voltaire (2023), qui contient aussi des poèmes, ainsi que des livres d'histoire (Libertalia).

L'Oulipo et la machine. Toi et l'algo, animée par Valérie BEAUDOUIN
Chaque génération de l'Oulipo a prêté attention à la question des relations entre littérature et machine, au gré des innovations technologiques, de l'ordinateur à l'intelligence artificielle en passant par internet. "L'algo et moi" est une entreprise de dialogue avec une machine particulière, celle qui choisit de promouvoir certaines images-souvenirs dans l'amas de photographies qui s'empilent dans les mémoires de nos téléphones. J'ai entrepris pendant plusieurs mois de suivre les recommandations journalières de la machine, de regarder les photos qu'elle choisissait pour moi, de les décrire, et de prêter attention à ce dialogue étonnant, dominé par la "douceur" de l'injonction ("Souvenez-vous", "Il y a trois ans déjà"…). Comment contourner la tentative de la machine de prendre la main sur nos souvenirs ? Tel est le sens de l'expérience qui sera présentée et discutée.

Valérie Beaudouin est directrice d'études à l'EHESS et membre de l'Oulipo. Elle a mis en place des outils informatiques pour analyser la structure du rythme et de la rime dans l'alexandrin classique (Mètre et rythmes du vers classique - Corneille et Racine, Paris, Slatkine-Champion, 2002). Ses travaux portent sur les usages d'internet et des techniques d'intelligence artificielle ("Liber ex machina. Vers une analyse des machines autrices en littérature", in A. Gefen (dir.), Créativités artificielles, Les presses du réel, pp. 31 46, 2023).

L'Oulipo et l'image, animée par Étienne LÉCROART
L'Oulipo, de par sa nature, s'est assez peu intéressé à l'image. En cooptant en 2012 le dessinateur Étienne Lécroart, l'Ouvroir a fait entrer de plein droit la bande dessinée dans le champ littéraire. Cette confrontation du champ lexical et du champ iconique s'est vue confirmée par la cooptation de la plasticienne Clémentine Mélois en 2017. Comment cela s'est-il opéré et qu'est-ce que cela produit, c'est ce qu'abordera cette intervention.

Étienne Lécroart est dessinateur d'humour pour la presse depuis 1986 et de bandes dessinées depuis 1993. La plupart de ses bandes dessinées sont basées sur des contraintes formelles fortes. Il est membre de l'Oubapo (Ouvroir de Bande dessinée Potentielle) depuis le 2 juillet 1993 et membre de l'Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle) depuis le 3 avril 2012. Ses autres bandes dessinées sont à visée documentaire.
Derniers ouvrages parus
Le hasard - Avec Ivar Ekeland, Le Lombard, 2016.
Vanité, L'Association, 2017.
Les riches au tribunal, Delcourt, 2018.
Fifiches à gogo, L'Association, 2019.
Urgence climatique - Avec Ivar Ekeland, Casterman, 2021.
Petit manuel d'humour, Fluide Glacial, 2022.
Fumier, L'Association, 2022.
L'oulipo par la bande, L'Association, 2023.

Tentative d'épuisement de la ville de Barcelone en dix places, animée par Pablo MARTÍN SÁNCHEZ
Inspiré par la Tentative d'épuisement d'un lieu parisien de Georges Perec, j'ai tenté d'épuiser la ville de Barcelone. J'ai choisi dix places (une pour chaque arrondissement de la ville) et j'ai demandé à dix photographes (non professionnels) de m'accompagner dans ma tentative, à partir d'une même idée : essayer d'épuiser (eux photographiquement et moi textuellement) les dix places, au cours d'une seule journée pour chacune d'entre elles. Le résultat est plus de cent pages d'écriture "topographique" (pour reprendre le terme utilisé par l'écrivain espagnol Enrique Vila-Matas, cultivateur sporadique du genre) et plus de trois cents photographies qui devraient aboutir à une exposition. La lecture et la projection à Cerisy d'une sélection de textes et d'images pourraient constituer le premier contact entre ce projet artistique et le public, et susciter un débat sur l'esthétique de l'infra-ordinaire dans la littérature et l'art en général.

Pablo Martín Sánchez est l'auteur d'un livre de nouvelles (Frictions) et de trois romans (L'Anarchiste qui s'appelait comme moi, L'Instant décisif et Journal d'un vieux cabochard), ainsi que le traducteur de plus d'une vingtaine d'ouvrages. Il est membre de l'Oulipo depuis 2014 et travaille comme professeur d'écriture et de traduction.

Créations, animée par Bernardo SCHIAVETTA
Bernardo Schiavetta a été l'un des "invités d'honneur" de l'Oulipo. Les textes de son premier livre en espagnol Diálogo (Valencia, Prometeo, 1983) contenaient déjà des poèmes dont le sens surgissait de générateurs (au sens donné à ce terme par Jean Ricardou dans les années 70) : parfois verbaux (gloses d'un vers d'un autre auteur), parfois rhétorico-prosodiques (strophes aux formules géométriques interprétées comme des diagrammes de Pierce). Au cours de sa participation aux séminaires de Roubaud à l'INALCO et ensuite à ceux de Ricardou à Cerisy, Schiavetta a élaboré plusieurs versions françaises des poèmes hyperconstruits de son deuxième livre Fórmulas para Crátilo (Madrid, Visor, 1990), Prix Loewe. Il est en train de préparer en espagnol un volume d'œuvres poétiques réunies (encore sans titre définitif), incluant les biographies de ses hétéronymes. Sa réflexion actuelle sur ses publications, globale et rétroactive, lui a permis d'approfondir et de modifier sa théorie poétique. Tel sera le sujet de la soirée animée par l'auteur, illustrée par des versions françaises de ses textes.

Bernardo Schiavetta est écrivain, éditeur, psychiatre, DEA en Littérature Comparée. Il a co-fondé deux revues académiques : Formules (actuellement à la SUNY at Buffalo) et FPC / Formes Poétiques Contemporaines (actuellement à l'université de Liège).
Bibliographíe
Schiavetta, B., Texte de Pénélope, dialogues avec Didier Coste, en ligne sur le site academia.edu.
Schiavetta, B., "Comment j'ai trouvé les auteurs de mes textes", Formules, revue des créations formelles, n°20, p. 253-279, en ligne sur le site academia.edu.


BIBLIOGRAPHIE :

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• Reggiani Christelle, Rhétoriques de la contrainte : Georges Perec – l'Oulipo, Saint-Pierre-du-Mont, Éditions Interuniversitaires, 1999.
• Reggiani Christelle, L'éternel et l'éphémère : temporalités dans l'œuvre de Georges Perec, Amsterdam, New York, Rodopi, 1994.
• Reggiani Christelle, Poétiques oulipiennes : la contrainte, le style, l'histoire, Genève, Droz, 2014.
• Reggiani Christelle & Schaffner Alain (dir.), Oulipo mode d'emploi, Paris, Honoré Champion, 2016.
• Reig Christophe, Mimer, Miner, Rimer : le cycle romanesque de Jacques Roubaud, Amsterdam, Rodopi, 2006.
• Schiavetta Bernardo & Thomas Jean-Jacques (dir.), Forme & informe dans la création moderne et contemporaine, Colloque de Cerisy (2008), Noésie, Formules, n°13, 2009.


PARTENARIAT :

• Institut Mémoires de l'édition contemporaine (IMEC)


SOUTIENS :

CRESEM (UR 7397) | Université de Perpignan Via Domitia (UPVD)
THALIM (UMR 7172, CNRS) | Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
University of Victoria